Bataille de Tiburon (février 1794)

La première bataille de Tiburon se déroule les et , pendant la révolution haïtienne. Elle s'achève par la victoire des Britanniques, qui s'emparent de la localité de Tiburon.

Bataille de Tiburon
Description de cette image, également commentée ci-après
Vue du bourg de Cap-Tiburon, dessin de Nicolas Ozanne et gravure de Nicolas Ponce, 1791.
Informations générales
Date -
Lieu Tiburon
Issue Victoire britannique
Belligérants
Drapeau de la France République française Drapeau de la Grande-Bretagne. Grande-Bretagne
Commandants
• Dartiguenave John Whitelocke
• Brent Spencer
• Jean Kina
Forces en présence
500 à 850 hommes[1],[2]
25 canons[1]
Inconnues
3 frégates[3]
Pertes
50 morts ou blessés[1]
150 prisonniers[1],[2]
25 canons capturés[1]
14 à 25 morts ou blessés[1],[4]

Révolution haïtienne

Batailles

Coordonnées 18° 20′ 00″ nord, 74° 24′ 00″ ouest
Géolocalisation sur la carte : Haïti
(Voir situation sur carte : Haïti)
Bataille de Tiburon
Géolocalisation sur la carte : Caraïbes
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Bataille de Tiburon
Géolocalisation sur la carte : Monde
(Voir situation sur carte : Monde)
Bataille de Tiburon

Prélude

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Le 31 janvier 1794, les troupes britanniques embarquent à Jérémie, en vue de mener une attaque contre la petite ville de Tiburon[1],[3],[2]. Le 3 octobre 1793, les forces anglaises du lieutenant-colonel John Whitelocke et les royalistes français de Morin Duval avaient mené une première tentative, mais celle-ci s'était soldée par un échec pour les assaillants qui avaient perdu 20 hommes tués ou blessés[1],[5],[6].

Forces en présence

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Pour cette expédition, le lieutenant-colonel John Whitelocke commande des troupes du 13e régiment d'infanterie, du 20e régiment d'infanterie et du 49e régiment d'infanterie légère (en)[3], appuyés par le corps des chasseurs noirs de Jean Kina[3],[2].

Selon Thomas Madiou, le fort de Tiburon dispose pour sa défense de 500 soldats, noirs et hommes de couleur, commandés par Dartiguenave, avec 22 canons[2],[7]. Le rapport du lieutenant-colonel anglais Whithelocke évalue le nombre des républicains, qualifiés de « brigands », à 850, dont 650 noirs et 200 mulâtres et blancs, avec 25 pièces d'artillerie[3].

Déroulement

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Le soir du 2 février, la flotte anglaise mouille dans la rade aux abords de Tiburon, tandis que les chasseurs noirs de Jean Kina prennent position aux Irois afin de ménager une retraite aux Anglais en cas d'échec[2]. Trois frégates jettent alors l'ancre près du rivage, à l'Anse du Mitau, d'où elles ouvrent le feu pour dégager la plage de Tiburon[3].

Peu avant la tombée de la nuit, le lieutenant-colonel Whitelocke fait débarquer le 49e régiment d'infanterie légère, mené par le major Brent Spencer (en), afin de prendre possession d'une habitation bien située[1],[3]. Les Français tentent de reprendre pied sur la plage pour s'opposer à cette descente, mais ils sont rapidement repoussés par les hommes de Spencer[1],[3],[8]. Le lendemain, à l'aube, Whitelocke débarque à son tour avec les 13e et 20e régiments, ainsi que les Royal Marines[1],[3]. Les Anglais ne rencontrent plus de résistance et constatent que les Français ont abandonné tous leurs postes pour se replier sur Les Cayes[1],[3].

Selon rapport du lieutenant-colonel John Whitelocke[Note 1], les pertes britanniques sont de trois morts et onze blessés, dont un capitaine[1],[2],[3],[9]. Selon Bryan Edwards, les pertes seraient plutôt de 25 tués ou blessés, d'après les informations donnée par un officier ayant pris part à l'action[4]. Les pertes républicaines sont évaluées par Whitelocke à environ 50 morts ou blessés[1],[3] et 150 prisonniers[1],[3],[2]. Les Anglais s'emparent également de 25 pièces d'artillerie, dont 18 canons de 18 livres, quatre canons de 6 ou 8 livres, un canon de quatre livres et deux canons de 3 livres[1],[3].

Le lieutenant-colonel Whitelocke laisse à Tiburon une garnison constituée de 50 hommes du 13e régiment d'infanterie, commandés par le lieutenant Baskerfield, de troupes coloniales, et du corps de Jean Kina[1],[3]. Le camp des Irois, n'étant plus considéré comme nécessaire, est démantelé[3].

Notes et références

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  1. « The Commodore and his squadron called at Jeremie on the morning of the 31st ultimo, the troops were immediately embarked, and the whole sailed in the evening.

    We did not arrive off Tiburon till the evening of the 2d, when the three frigates anchored near to the shore, in the Ance du Mitau.

    The enemy were strong, and seemed to wait our landing, but after a few broadsides from the ships the beach appeared to be clear, and just before dark I ordered the flank companies to land, and take possession of a house about one hundred and fifty paces from the beach, and well situated for defence, and to protect the landing of the whole.

    Major Spencer commanded the flank companies, and was not annoyed till the moment the boats grounded, when the brigands appeared in line on the beach, and fired on the troops, who, by the Major's orders, were on shore in an instant, charged, and in a minute routed the enemy and surrounded the post.

    I landed at day-light with the 13th and 20th, the marines, and British legion, and found that the brigands had evacuated all the posts, and escaped towards Aux Cayes, by the Mountain Road, without burning or destroying property of any description.

    The numbers of the enemy were about six hundred and fifty black, and two hundred mulattoes and whites, very strongly posted; about one hundred and fifty more surrendered themselves, and remain. I understand fifty of them were killed and wounded.

    I have only to add on this subject, that the conduct of Major Spencer was highly honourable to him; and he was handsomely supported by the officers and men of the flank companies.

    I have left Lieutenant Baskerfield to command, with fifty men of the 13th, the Colonial troops, and Jean Kino's corps from Irois.

    The Post of Irois being no longer necessary, I have directed it to be dismantled.

    The enemy are now shut out of our possessions, there being no post of consequence within sixty miles of Tiburon. »

    — Rapport du lieutenant-colonel John Whitelocke au major-généal Adam Williamson, gouverneur de la Jamaïque, rédigé à Tiburon le 3 février 1794.

Références

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  1. a b c d e f g h i j k l m n o p et q Everett 1934, p. 109.
  2. a b c d e f g et h Madiou, t. I, 1847, p. 169.
  3. a b c d e f g h i j k l m n o et p Bulletins and Other State Intelligence of the campaign 1794, Westminster, R. G. Clarke, 373 p. (lire en ligne), p. 88-89.
  4. a et b Edwards, t. III, 1807, p. 160-161.
  5. Edwards, t. III, 1807, p. 158.
  6. Venant de Charmilly 1797, p. 130-131.
  7. Ardouin, t. I, 1853, p. 351.
  8. Venant de Charmilly 1797, p. 135.
  9. The European Magazine, and London Review, t. 25, Sewell Cornhill, , 373 p. (lire en ligne), p. 243.

Bibliographie

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  • Beaubrun Ardouin, Études sur l'histoire d'Haïti, t. II, Port-au-Prince, Dezobry et E. Magdeleine, libraires-éditeurs, , 503 p. (lire en ligne).  
  • Bryan Edwards, The History, Civil and Commercial, of the British Colonies in the West Indies, t. III, Londres, John Stockdale, Piccadilly, , 477 p. (lire en ligne).  
  • Henry Everett, The History of the Somerset Light Infantry (Prince Albert's) 1685-1914, Methuen & Co, , 421 p. (lire en ligne).  
  • Thomas Madiou, Histoire d'Haïti, t. I, Port-au-Prince, Imprimerie de JH. Courtois, , 362 p. (lire en ligne).  
  • Pierre Venant de Charmilly, Lettre à Brian Edwards, membre du Parlement d'Angleterre et de la Société Royale de Londres, colon propriétaire à la Jamaïque, en réfutation de son ouvrage intitulé Vues historiques sur la colonie française de Saint-Domingue, Londres, T. Baylis, , 234 p. (lire en ligne).