Avant que les flammes ne s'éteignent

Film français sorti en 2023

Avant que les flammes ne s'éteignent est un film dramatique français réalisé par Mehdi Fikri, sorti en 2023[1].

Avant que les flammes ne s'éteignent

Réalisation Mehdi Fikri
Scénario Mehdi Fikri
Acteurs principaux
Pays de production Drapeau de la France France
Genre drame
Durée 94 minutes
Sortie 2023

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Le réalisateur indique s'être inspiré de plusieurs affaires dont les morts d'Amine Bentounsi en 2012, de Lamine Diang en 2007, d'Ali Ziri en 2009, de Wissam El-Yamni en 2012[2],[1]et de Adama Traoré[3],[4] en 2016.

A sa sortie, le film a subi une violente campagne de dénigrement en ligne menée par l'extrême-droite qui a notamment conduit à une baisse de ses notations[5].

Synopsis modifier

Fiche technique modifier

  Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par les bases de données Allociné et IMDb.

Distribution modifier

Exploitation modifier

Accueil critique modifier

Le film reçoit une note moyenne de la presse de 3/5 sur AlloCiné[6] et une note moyenne des utilisateurs de 1,8/5 qui fait polémique.

Dans Le Point, Erwan Seznec considère que Avant que les flammes ne s’éteignent est un « film de propagande, instructif malgré lui », qui « mérite d’être vu, mais pas pour les raisons espérées par les auteurs[4]. »

La rédaction de L'Humanité y voit « un premier film poignant et brûlant d’actualité »[7]. Jacqueline Nacache dans Positif considère qu'« il est rare que, dans un film social en phase avec une actualité brûlante, se développe une figure universelle de femme héroïque, de plus en plus seule, de plus en plus dure[7]. »

Le média en ligne Contre Attaque y voit une fiction bien trop réelle, une justice bien trop cruelle : « Le réalisateur Mehdi Fikri a visiblement bien travaillé son sujet : bien que ce soit une fiction on y retrouve de nombreux éléments d’histoires d’assassinats policiers bien réels. On songe à la mort d’Adama Traoré, de Wissam El Yamni, d’Amine Bentounsi ou encore de Nahel[8]. »

Pour François Forestier, dans L'Obs, « Camélia Jordana, dans le rôle principal, incarne avec feu la colère d’une génération et, tourné dans la banlieue de Strasbourg, le film a une vérité dramatique. C’est le premier long-métrage de Fikri : très prometteur[7]. »

Le Monde, sous la plume de Jacques Mandelbaum, est plus réservé : « Le film, sans doute obligé par son sujet, est toutefois bien trop illustratif pour faire bouger les lignes esthétiques[7]. » De même que Laura Tuillier, dans Libération, qui écrit que : « En se centrant sur des questions d’ordre psychologique avant tout (comment la famille va réagir à la détermination de Malika ? N’a-t-elle pas failli à son rôle de sœur en ostracisant son petit frère ?), Avant que les flammes ne s’éteignent ne s’aventure pas du côté politique de la rive, et échoue à dévoiler les logiques de ce qui fait système[7],[3]. »

Polémiques modifier

Le film subit une campagne de dénigrement relayée par plusieurs médias du groupe de Vincent Bolloré, dont la chaîne CNews et la station de radio Europe 1, et les réseaux sociaux[5],[6],[9],[10].

France Info observe que le site Allociné a été visé par des raids de sympathisants d'« extrême droite » visant à influencer les notes « spectateur » pour artificiellement dévaloriser le film[6]. De nombreux commentaires émanant de comptes pour la plupart anonymes et n'ayant qu'une seule critique à leur actif, à savoir celle portant sur ce film, lui attribuent la note la plus basse[6].

Allociné admet l'existence du phénomène et précise prendre des mesures pour tenter de le contrer. Un message d'alerte est publié sur la page du film pour signaler que « la répartition des notes spectateurs sur ce film est inhabituelle. » Bien que toutes les notes soient prises en compte lors du calcul de la note finale, elles sont pondérées par le score de crédibilité des utilisateurs[11]. Le site fait aussi en sorte de modérer les commentaires pour supprimer les contenus haineux[6]. Par contre, Allociné refuse de mettre en place un système inspiré du site américain Rotten Tomatoes qui forcerait les internautes à prouver qu'ils ont vu le film.

Chloé Folens, déléguée générale de la Société des réalisatrices et réalisateurs de films (SRF), souligne que cette pratique n'est pas nouvelle, d'autres films portant sur les minorités ayant également été visés : « On constate le même mode opératoire : des comptes créés souvent pour l'occasion, qui tâchent de manipuler la note spectateur d'un film en lui donnant des critiques extrêmement négatives et des notes quasiment nulle, de façon à la plomber, généralement avant même la première séance publique du film[6]. »

Le magazine Causeur[12], Europe 1[13] ou le groupe du Rassemblement national de la région Grand Est (qui a participé au financement du film[14]) insistent sur la présence d'un tiers d'« argent public » dans le budget du film, en y agrégeant la subvention du CNC[15]. A noter que le CNC est un organisme public dont les aides ne sont pas financées par l'impôt mais par des taxes publiques[16].

Accueil public modifier

Le film sort en France le dans 118 salles. Il est un échec commercial avec seulement 2 150 entrées pour sa première journée. Le premier week-end d'exploitation se termine avec seulement 12 503 spectateurs. Pour sa première semaine, le film totalise 18 033 entrées[17].

Sur Allociné, le box office arrêté au fait état de 23 491 spectateurs[17].

Distinctions modifier

Sélections modifier

Récompense modifier

Notes et références modifier

  1. a et b Mathieu Magnaudeix, « Mehdi Fikri : "Il restait à faire un film directement politique sur les violences policières" », sur Mediapart (consulté le ).
  2. « Le film Avant que les flammes ne s’éteignent ciblé par l’extrême droite sur les réseaux sociaux », Ouest-France,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. a et b Laura Tuillier, « Avant que les flammes ne s’éteignent, violences policées », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. a et b « Avant que les flammes ne s’éteignent : un film de propagande, instructif malgré lui », sur Le Point, .
  5. a et b Contre Attaque, « Comment la fachosphère sabote l'un des rares films sur les violences policières », sur Contre Attaque, (consulté le ).
  6. a b c d e et f « Le film Avant que les flammes ne s'éteignent ciblé par "l'extrême droite" sur Allociné », France Inter, Alexis Demeyer, Noémie Lair, 24 novembre 2023 (consulté le ).
  7. a b c d et e Voir sur allocine.fr.
  8. « À voir : Avant que les flammes ne s'éteignent, de Mehdi Fikri », sur Contre Attaque, (consulté le ).
  9. Yunnes Abzouz et Marine Turchi, « Les raids de l’extrême droite pour torpiller les films qui lui déplaisent », sur Mediapart, .
  10. (en) Benjamin Dodman, « French filmmakers warn that far-right cyber-raids are torpedoing their movies », France 24,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. AlloCine, « Que veut dire “une répartition inhabituelle des notes” sur AlloCiné ? », sur AlloCiné, (consulté le ).
  12. Didier Desrimais, « Le film de Camélia Jordana n’a que le sort qu’il mérite ! », sur Causeur.fr, (consulté le ).
  13. « Les Traoré ne remplissent pas les salles », sur Europe 1, (consulté le ).
  14. « Groupe Rassemblement national et apparentés », sur GrandEst (consulté le ).
  15. « Vincent doit mourir, Little Girl Blue, Avant que les flammes ne s'éteignent… : les films de la semaine aidés par le CNC », sur cnc.fr (consulté le ).
  16. « D'où vient le budget du Centre national du cinéma ? », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  17. a et b Voir sur allocine.fr.
  18. « Avant que les flammes ne s'éteignent de Mehdi Fikri (2023) », sur unifrance.org (consulté le ).

Liens externes modifier