Antoine d'Aubusson

seigneur médiéval

Antoine d'Aubusson, né en 1413 et mort avant 1488, est un seigneur appartenant à la maison d'Aubusson, qui sert les rois Charles VII et Louis XI et participe à la défense de Rhodes lors du siège de 1480.

Antoine d'Aubusson
Biographie
Naissance
Père
Renaud d'Aubusson (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Enfant
Marie d'Aubusson (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Blason

Biographie modifier

Une famille seigneuriale modifier

Antoine d'Aubusson est né en ou vers 1413. Il est chevalier et seigneur du Monteil-au-Vicomte, fief dont il a hérité[1],[2],[3].

 
Château du Monteil-au-Vicomte, Creuse.

Il est le fils aîné de Rainaud III d'Aubusson, chevalier, seigneur du Monteil-au-Vicomte et de sa femme Marguerite de Comborn, dame de Chirac, fille de Guichard de Comborn, vicomte de Comborn[1].

 
Église Saint-Pierre du Monteil-au-Vicomte.

Antoine d'Aubusson a quatre frères : Hugues d'Aubusson, évêque de Tulle, Louis d'Aubusson, évêque de Tulle après son frère, Guichard d'Aubusson, successivement évêque de Couserans, de Cahors et de Carcassonne, Pierre d'Aubusson, grand-maître de l'ordre des Hospitaliers. Ils ont trois sœurs : Souveraine, épouse de Guy de Blanchefort, Marguerite, mariée à Mathelin Brachet, chevalier, seigneur de Montaigu-le-Blanc et Catherine, abbesse de La Règle à Limoges[1].

Antoine d'Aubusson fait construire une chapelle accolée au sud à l'église Saint-Pierre du Monteil-au-Vicomte[2],[4] et offre en 1475 le grand vitrail du chœur, qui le représente en prière avec ses frères. Ce vitrail est aujourd'hui disparu[2].

Au service du roi modifier

En 1441, écuyer échanson du duc de Bourbon, Antoine d'Aubusson est nommé châtelain de Bellegarde[1].

 
Château de Pontarion, Creuse.

Il participe à la conquête de la Guyenne[2],[3]. En 1453, Charles VII lui donne la seigneurie d'Anglade, confisquée à Jean d'Anglade[1],[5]. Le roi lui confie des missions diplomatiques en Milanais[2] et le nomme en 1450 chambellan et bailli de Touraine[2],[3], poste qu'il conserve jusqu'en 1461[2].

Antoine d'Aubusson reçoit du roi Charles VII des dons qui lui assurent des revenus conséquents, comme le fief de Semblançay[2],[3] et les ponts de Tours en 1458[2]. Il fait bâtir une chapelle dédiée à saint Bernardin dans l'église des mineurs de Tours[2]. Il achète la seigneurie de Pontarion[1].

Antoine d'Aubusson est présent, et signalé comme tel, aux obsèques du roi Charles VII[6]. Disgracié à la mort de Charles VII, il retrouve ensuite la faveur de Louis XI qui le nomme bailli de Caux, poste qu'il conserve de 1466 à 1477[2],[3].

Le siège de Rhodes modifier

 
Tableau représentant le siège de Rhodes, commandé par Antoine d'Aubusson et conservé au Musée du vin de Champagne et d'Archéologie régionale d'Épernay.

À la demande de son frère cadet Pierre d'Aubusson, grand-maître de l'ordre des Hospitaliers, Antoine d'Aubusson participe à la défense de Rhodes, lors du siège de 1480[2],[7],[3]. Son frère le nomme capitaine de Rhodes[2],[8]. Après la victoire, il revient en France[2],[3] et profite de l'argent apporté par l'emprisonnement de Djem Sultan, détenu par l'ordre des Hospitaliers notamment dans son château du Monteil-le-Vicomte en 1484[2].

Il est le commanditaire d'un tableau commémorant la résistance lors du siège de Rhodes, peint à la demande du roi Louis XI pour être exposé à Notre-Dame. Le chapitre de Notre-Dame refuse ce tableau, probablement par peur de l'iconoclasme qui se développe alors. Il est actuellement conservé au musée d'Épernay[2],[7],[9],[10].

Antoine d'Aubusson est encore vivant en janvier 1485. Il est enterré sous un gisant, disparu depuis, dans l'église Saint-Pierre du Monteil-au-Vicomte[2].

Mariages et descendance modifier

Antoine d'Aubusson épouse en 1450 Marguerite de Villequier, sœur d'André de Villequier, un des favoris de Charles VII[3]. Elle est la fille de Robert de Villequier, seigneur de Villequier et de Marie de Gamaches[1]. Ils ont sept filles :

  • Marie, dame du Monteil-au-Vicomte après son frère Antoine II, épouse en 1457 Guy d'Arpajon ;
  • Louise, épouse vers 1473 Jacques de Rochechouart seigneur du Bourdet ;
  • Catherine, épouse de Guichard de Saint-Georges ;
  • Marguerite, abbesse de La Règle ;
  • Françoise, épouse de Guillaume d'Estaing ;
  • Louise, prieure de Nouic ;
  • Marguerite, épouse de Jean de Saint-Georges[1].

Antoine d'Aubusson se remarie avec Louise de Peyre, fille d'Astorg seigneur de Peyre et de Louise de Saignes[1]. Ils ont deux enfants :

  • Antoine II d'Aubusson, seigneur du Monteil-au-Vicomte, mort en 1506 sans alliance ;
  • Jeanne, dame de La Faye et de Pontarion épouse de Foucaud de Pierre-Buffière puis de Pierre de Lur[1].

Références modifier

  1. a b c d e f g h i et j Zénon Toumieux, « La vicomté du Monteil », Mémoires de la société des sciences naturelles et archéologiques de la Creuse, vol. 9,‎ , p. 65-261 (lire en ligne).
  2. a b c d e f g h i j k l m n o p et q Étienne Hamon, « Un présent royal indésirable : l’ex-voto de la victoire de Rhodes en 1480 à Notre-Dame de Paris », Bulletin monumental, vol. 167, no 4,‎ , p. 331–336 (DOI 10.3406/bulmo.2009.7323, lire en ligne, consulté le ).
  3. a b c d e f g et h Moeglin 2023, p. 113.
  4. Jean-Bernard de Vaivre, « Autour de Pierre d’Aubusson. Les chapelles d’Aubusson au Monteil », Bulletin de la Société nationale des Antiquaires de France, vol. 2013, no 1,‎ , p. 302–317 (DOI 10.3406/bsnaf.2015.12180, lire en ligne, consulté le ).
  5. Gaston Ducaunnès-Duval, « Un registre de la comptablie de Bordeaux de la fin du XVe siècle », Revue historique de Bordeaux et du département de la Gironde, vol. 10, no 2,‎ , p. 71–78 (DOI 10.3406/rhbg.1917.3101, lire en ligne, consulté le ).
  6. Philippe Contamine, « Le sang, l’hôtel, le conseil, le peuple : l’entourage de Charles VII selon les récits et les comptes de ses obsèques en 1461 », dans Jean-Louis Kupper et Alain Marchandisse (dir.), À l’ombre du Pouvoir : Les entourages princiers au Moyen Âge, Liège, Presses universitaires de Liège, coll. « Bibliothèque de la faculté de philosophie et lettres de l’université de Liège », , 412 p. (ISBN 979-10-365-2063-1, DOI 10.4000/books.pulg.5670, lire en ligne), p. 149–167.
  7. a et b Laurent Vissière, « Le siège de Rhodes par les Turcs et sa médiatisation européenne (1480-1481) », dans Laurent Bourquin, Philippe Hamon, Pierre Karila-Cohen et Cédric Michon (dir.), S'exprimer en temps de troubles : Conflits, opinion(s) et politisation du Moyen Âge au début du XXe siècle, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », , 380 p. (ISBN 978-2-7535-6846-4, DOI 10.4000/books.pur.124098, lire en ligne), p. 159–178
  8. Laurent Vissière, « Guillaume Caoursin, une conscience européenne en Méditerranée », dans Martin Nejedlý et Jaroslav Svátek(dir.), La noblesse et la croisade à la fin du Moyen Âge : France, Bourgogne, Bohême, Toulouse, Presses universitaires du Midi, coll. « Méridiennes », , 289 p. (ISBN 978-2-8107-0966-3, DOI 10.4000/books.pumi.16468, lire en ligne), p. 255–275.
  9. Jean-Bernard de Vaivre et Laurent Vissière, « L’écrivain et le peintre. Un cahier d’instructions inédit de Guillaume Caoursin pour la réalisation de l’exemplaire de dédicace de ses œuvres à Pierre d’Aubusson », Comptes rendus de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, vol. 156, no 1,‎ , p. 469–501 (DOI 10.3406/crai.2012.93441, lire en ligne, consulté le ).
  10. Étienne Hamon, « La dynamique des commandes parisiennes des premiers cercles du pouvoir au début du règne de Charles VIII (1483-1493) : un écho des desseins résidentiels du roi ? », dans Murielle Gaude-Ferragu et Cédric Michon (dir.), Paris, ville de cour : (XIIIe – XVIIIe siècle), Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », , 394 p. (ISBN 978-2-7535-8548-5, DOI 10.4000/books.pur.156660, lire en ligne), p. 299–318.

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Bibliographie modifier

Liens externes modifier