Agriculture en république démocratique du Congo

principales activités économiques du pays
Agriculture en république démocratique du Congo
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Culture familiale aux environs de Kalemie
Statistiques
Principales cultures Manioc, Maïs, Riz Paddy, Haricot et Pois
Café, Cacao, Tabac, Oléagineux, Thé, Quinquina, Cannes à sucre
 % du PIB 20,9 % (2020)
 % de la population active occupée 70 % (2015)
Superficie cultivée 8,4 millions d'ha

L’agriculture en république démocratique du Congo (RDC) est une des principales activités économiques du pays. Elle présente un important potentiel de développement.

Élevage de chèvres au Congo.

Production modifier

La République Démocratique du Congo a produit, en 2018:

En plus de petites productions d'autres produits agricoles, tels que café (29 000 tonnes), cacao (3,6 mille tonnes), caoutchouc naturel (14 000 tonnes) et thé (3,6 mille tonnes)[1].

La République démocratique du Congo possède aussi un important potentiel de production halieutique surtout en eau douce avec le très vaste bassin hydrographique du Congo et les nombreux lacs et marais. En 2014 la production s'élevait à 707 000 tonnes. Quant à l'élevage il est en progression et comptait en 2015 un cheptel de plus d'un million de bovins, plus de 900 000 ovins, plus de 4 millions de caprins, près d'un million de porcins et plus de 20 millions de volailles[2]. En 2020 la production de lait s'élevait à 8 424 000 tonnes, la production de viande à 291 000 tonnes et celle d'œufs à 7700 tonnes[3].

Vue d'ensemble modifier

Le secteur agricole soutient les deux tiers de la population. La production agricole a stagné depuis l'indépendance. Les principales cultures sont celles du manioc, de l'igname, de la banane plantain, du riz et du maïs. Le pays n’est pas sujet à la sécheresse, mais est handicapé par un système de transport intérieur médiocre, qui entrave la mise en place d’un système national efficace d’approvisionnement alimentaire en milieu urbain. L’agriculture est un secteur capital pour le Congo-Kinshasa car elle occupe 70 % de sa population active (des personnes qui ont un emploi).

D’après le directeur de cabinet du ministère des Finances (Kinshasa 2020 à la clôture du Forum Internationale de Kinshasa), le secteur agricole a pesé de 36 % du PIB et a contribué à créer soixante pour cent (60 %) de la création de l’emploi en 2020[4].

Utilisation du sol modifier

 
Paysage agricole du Nord-Kivu.
 
Plantation de palmiers à huile.

La superficie totale du pays s'élève à 2 344 860 km2. En 2002, les terres arables (cultures temporaires, prairies, jachère temporaire) représentaient 6,7 millions d'hectares et les cultures permanentes 1,1 million d'hectares, soit une superficie cultivée totale égale à 7,8 millions d'hectares (3 % seulement de la superficie totale du pays)[5]. Toutefois, certains auteurs estiment la superficie potentielle de terres cultivables en RDC entre 80 et 120 millions d'hectares, dont 10 % seulement seraient exploités[6],[7]. Ces terres sous-exploitées attirent la convoitise de pays étrangers. Selon Al Gore, qui se réfère à une analyse de Rights and Resources Initiative (en), la République démocratique du Congo aurait signé des accords avec des propriétaires étrangers (entreprises ou États) pour céder 48,8% de ses terres cultivables[6].

La forêt couvre 1 280 043 km2, soit 55 % environ du territoire[8]. Cependant, la pratique de l’agriculture itinérante sur brûlis, très fréquente en agriculture traditionnelle, ferait perdre chaque année au pays environ 500 000 ha de forêt[9].

Cultures modifier

Les terres consacrées aux cultures annuelles ou pérennes ne représentent que 3,5 % de la superficie totale du pays. L'agriculture comprend deux secteurs de base : les activités de subsistance, qui emploient la grande majorité de la main-d'œuvre, et les activités commerciales, orientées vers l'exportation et conduites dans des plantations.

Agriculture de subsistance modifier

L'agriculture de subsistance concerne quatre millions de familles réparties sur des parcelles d'une superficie moyenne de 1,6 hectare, généralement un peu plus grande dans les zones de savane que dans la forêt tropicale[10]

L'agriculture de subsistance produit principalement du manioc, du maïs, des tubercules et du sorgho. En 2004, la production vivrière se composait de 14 950 000 tonnes de manioc, 1 787 000 tonnes de canne à sucre, 1 155 000 tonnes de maïs, 1 120 000 tonnes; d'arachides, 364 000 tonnes de haricots et 315 000 tonnes de riz. En 2004, les bananes plantains ont totalisé 1 199 000 tonnes, les patates douces, 224 500 tonnes, les bananes, 313 000 tonnes, les ignames, 84 000 tonnes et les ananas, 193 000 tonnes[10]. La production alimentaire nationale est insuffisante pour répondre aux besoins du pays et de nombreux produits alimentaires de base doivent être importés.

Agriculture de rente modifier

L'agriculture commerciale a été gravement perturbée par les troubles civils qui ont submergé le pays entre 1960 et 1967, et la production a de nouveau chuté après la nationalisation de nombreuses petites plantations sous contrôle étranger en 1973-1974. Au milieu des années 1990, la production des principales cultures de rapport de la RDC (café, caoutchouc, huile de palme, cacao, thé) est pour l'essentiel retournée dans le secteur privé. Les agriculteurs commerciaux sont au nombre de 300 000 environ, avec des exploitations de 12 à 250 hectares.

Café modifier

Le café est le troisième produit d'exportation de la RDC (après le cuivre et le pétrole brut) et le premier produit agricole exporté. Selon les estimations, 33 000 tonnes ont été produites en 2004 (contre 97 000 tonnes en moyenne entre 1989 et 1991) ; 80 % de la production provient des provinces du Haut-Zaïre, de l'Équateur et du Kivu. Le café Robusta représente 10 à 15 % de la production actuelle. Les exportations de café sont principalement destinées à l'Italie, la France, la Belgique et la Suisse. L'effondrement de l'accord international sur le café en 1989 a rapidement conduit à un doublement des exportations de l'ancien Zaïre, après quoi l'excédent entrant sur le marché mondial a entraîné une baisse rapide des prix.

Caoutchouc modifier

Le caoutchouc est la quatrième culture de rente pour l'exportation. Les cultures de plantation se remettent lentement des effets de la nationalisation. Certaines plantations sont actuellement replantées pour la première fois depuis plus de 20 ans.

Notes et références modifier

  1. Production de la République démocratique du Congo en 2018, par la FAO
  2. « La pêche et l'élevage en République démocratique du Congo », sur ministère du plan ANAPI (Agence Nationale pour la Promotion des Investissements)
  3. « Productions animales en République démocratique du Congo », sur Knoema, atlas mondial des données
  4. René-Jubilé MABILA, « Agriculture en RDC : Présentation générale », sur www.agronomiste.com, (consulté le ).
  5. « L’irrigation en Afrique en chiffres – Enquête Aquastat 2005 - République démocratique du Congo », sur www.fao.org, (consulté le ).
  6. a et b « Digital Congo : Près de 50 % des terres arables de la RDC sont bradées, selon Al Gore », sur Rights + Resources, www.facebook.comrightsandresources (consulté le ).
  7. Commodafrica, « La RD Congo, 2ème pays au monde en terres arables », sur Commodafrica, Commodafrica, (consulté le ).
  8. Xavier Ndona Makusa, « Mémoire volontaire : Forêt, source de vie en République Démocratique du Congo (R.D.C) », sur www.fao.org, (consulté le ).
  9. (en) « 21 mars 2017 : Célébration de la Journée Internationale des Forêts en RD Congo », sur www.fao.org, (consulté le ).
  10. a et b (en) « Archived copy » (consulté le ).

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier