7e régiment de chasseurs d'Afrique

7er régiment de chasseurs d'Afrique
Image illustrative de l’article 7e régiment de chasseurs d'Afrique
Insigne régimentaire du 7e RCA - Type 2

Création 1914
Dissolution 1964
Pays Drapeau de la France France
Branche Armée de Terre
Type Régiment de blindés
Rôle Cavalerie
Devise Par nous la France renaîtra
Marche Le Chant des Africains
Inscriptions
sur l’emblème
GARIGLIANO 1944
TOULON 1944
WURTENBERG 1945
Guerres Première Guerre mondiale
Deuxième Guerre mondiale
Décorations La croix de guerre 1939-1945
avec trois palmes.

Le 7e régiment de chasseurs d'Afrique (ou 7e RCA) est un régiment de cavalerie français, de l'Armée d'Afrique, créé en 1914 et dissous en 1964.

Dissous une première fois en 1916, il est reformé en 1943 à partir de volontaires des Chantiers de Jeunesse (pieds-noirs et musulmans, les israélites étant proscrits depuis 1942) d'Algérie française.

Commandé par le colonel Alphonse Van Hecke de 1943 à 1945 et rattaché à la 3e division d'infanterie algérienne (3e DIA), il se distingue tout d'abord lors de la campagne d'Italie au sein du corps expéditionnaire français du général Juin puis lors des campagnes de France et d'Allemagne. Il est cité trois fois à l'ordre de l'Armée durant le conflit.

Les chasseurs avaient la particularité de porter le béret vert et d'avoir inspiré le fameux Chant des Africains (version 1943).

Création et différentes dénominations modifier

  •  : formation du régiment de Marche du Colonel de Sailly, rattaché à la 1re DC
  •  : devient le 3e régiment de chasseurs d’Afrique () puis le 7e régiment de chasseurs d'Afrique
  • 1916 : dissolution.
  • 1940 : 7e régiment de chasseurs d'Afrique
  • 1943 : Reformé à partir des Chantiers de jeunesse sous le nom de 7e régiment de chasseurs d'Afrique.
  • 1947 : dissolution à Berlin. Nouvelle formation à Pirmasens.
  • 1948 - 1963 : 7e régiment de chasseurs d'Afrique
  • fin  : dissolution à Friedrichshafen
  • 1963 : 7e régiment de chasseurs
  •  : implantation à Arras.
  • 1993 : dissolution à Arras

Campagnes modifier

  • Grande Guerre 1914-1916
  • Levant 1941
  • Italie 1943-1944
  • France 1944
  • Allemagne 1945

Traditions modifier

Devise modifier

Par nous la France renaîtra

Insigne modifier

Modèle 1943-1954 : Ecu doré à fond bleu. Au centre les symboles de l’Afrique Française du Nord française et musulmane ; étoile chérifienne, croissant, main de Fatima et coq gaulois. Le coq est rouge, le croissant et l’étoile blanc, la main de Fatma dorée. En pointe la devise Par nous la France renaîtra.

Étendard modifier

Il porte, cousues en lettres d'or dans ses plis, les inscriptions suivantes [1]:

 

Décorations modifier

Citations collectives modifier

« Régiment d'élite, qui, animé de la flamme patriotique et militaire d'un chef énergique, le Lieutenant-Colonel Van Hecke, vient de faire preuve, au cours d'une bataille de 15 jours, des plus belles vertus guerrières de la jeunesse française. Engagé sans arrêt dans un détachement blindé du 12 au , de Castel-forte à San Giovanni, a constamment ouvert la voie à la Division remplissant tous les rôles, se substituant aux chars partout où ils manquaient, précédant par des détachements à pied, puis appuyant l'infanterie, combattant enfin les chars ennemis qui tentaient d'arrêter le flot de nos forces victorieuses. Après avoir concouru à la rupture de la ligne Gustav le à Castelforte, s'est lancé à la poursuite de l'ennemi, a ouvert la route d'Ausonia à Esperia, malgré ses armes anti-chars et ses engins blindés. Le , a percé la ligne Hitler sur la côte 101, grâce au -sacrifice d'une partie de ses équipages, permettant ainsi à l'infanterie de traverser la ligne des blockhaus ennemis. Du 20 au , dans la plaine au nord de la route de Pico à Pontecorvo a livré une bataille de chars victorieuse, détruisant 17 chars ennemis dont plusieurs “Panther”, ainsi que de nombreuses armes anti-chars. Le 24 au soir a attaqué seul le Colle Grande, environné de toutes parts d'armes anti-chars, et l'a occupé en attendant l'infanterie amie. A détruit au total 28 chars, en a capturé un, mis hors de combat une quinzaine de canons anti-chars et fait 127 prisonniers dont deux officiers. Insoucieux de ses pertes, a renouvelé sur la terre italienne, les prouesses légendaires de la chevalerie française. »

— 1re citation à l'ordre de l'armée du 7e RCA, décision n° 118, 3 novembre 1944, Charles de Gaulle

« Jeune et splendide Régiment dont les preuves ne sont plus à faire et qui, sous les ordres de son chef, le Colonel Van Hecke, s'est taillé une large part de gloire au cours des campagnes d'Italie et de France. Toujours sur la brèche et quelles qu'aient été ses pertes et ses difficultés en personnel et en matériel, a toujours suivi la route victorieuse de la 3e D.I.A. Puis, toujours en premier échelon, a été un des premiers à fouler le sol allemand sur la Lauter et à enfoncer la redoutable ligne Siegfried. A connu l'honneur de franchir le Rhin avec tous les premiers éléments de cette Division. En appui immédiat de l'infanterie, jouant tour à tour les rôles les plus divers, reconnaissance, accompagnement, artillerie d'assaut, chasseurs de chars, a, malgré des pertes cruelles, maintenu du Rhin au Danube, avec brio, foi et enthousiasme, son héroïque tradition. Prenant une part active aux opérations sur le Neckar et l'Enz, s'est particulièrement illustré à Eppingen, Buchelberg, Brakenheim. Sans connaître de répit et malgré un matériel à bout de souffle, a joué un rôle primordial dans la manœuvre sur Stuttgart, se distinguant tout spécialement à la prise de Neuhausen et Bad Liebenzell, le , puis le à Weil der Stadt et à Magstadt, où une partie de ses éléments a forcé audacieusement, de nuit, la ligne ennemie, semant la panique sur les arrières. Enfin, le , a contribué efficacement à la réduction des dernières résistances sur Fautostrade à Fest de Stuttgart, et a permis l'occupation de cette capitale. A, du au , détruit ou capturé un matériel important dont 5 chars, 8 canons et de nombreux véhicules, fait plus de 400 prisonniers, dont un Général de Division, un Colonel et de nombreux officiers. »

— 2e citation à l'ordre de l'armée du 7e RCA, décision n° 1215, 1er octobre 1945, Charles de Gaulle

Appréciations des généraux alliés modifier

 
Moitiè gauche d'un document de citation à l'ordre du régiment d'un cavalier du 7e RCA.
  • Jeune et splendide régiment dont les preuves ne sont plus à faire, s'est taillé une large part de gloire au cours des campagnes d'Italie et de France Général de Gaulle, 1945.

Chefs de corps modifier

  • 1915 : colonel de SAZILLY
  • 1915 : colonel SOLLE
  • 1940 : colonel Le COULTEUX de CAUMONT
  • 1943 : colonel VAN HECKE
  • 1945 : colonel de VANDIERES de VITRAC
  • 1947 : colonel de CARMEJANE
  • 1949 : colonel MAYET
  • 1951 : colonel QUOSVILLAIS
  • 1953 : colonel J. SÉGUINEAU de PREVAL
  • 1957 : colonel de la FERTÉ-SÉNECTÈRE
  • 1959 : colonel B. CHEVALIER
  • 1962 : colonel DUFAURE de CITRES

Seconde Guerre mondiale 1943–1945 modifier

De 1943 à 1945, le 7e RCA, composé de 85% d'Européens et de 15% de Maghrébins, a été commandé par le Colonel Alphonse S. Van Hecke (1890-1981) et rattaché à la 3e division d'infanterie algérienne (3e DIA) du général Monsabert. La 3e DIA a combattu durant la campagne d'Italie (1943-1944) dans le corps expéditionnaire français (CEF) du général Juin, puis lors de la Campagne de France et d'Allemagne dans la 1re armée du général de Lattre de Tassigny.

Campagne d’Italie modifier

Embarqué à Arzew à partir du , il débarque à Naples et Brindisi le . Il combat sur le sol italien au sein du corps expéditionnaire français et s’illustre au Belvédère, dans la plaine de San-Elia à Cassino. En , à la bataille du Garigliano, il participe à cette importante victoire qui ouvre au C.E.F., et aux alliés, la route de Rome et de Sienne. Castelfore, Esperia, Pico, Radicof sont autant de victoire au crédit du 7e RCA. Regroupé à Tarente le , affecté à l’Armée B du général de Lattre de Tassigny il embarque le pour la France.

Campagne de France modifier

 
Citation à l'ordre du régiment d'un soldat distingué par son volontariat au Col de Cornimont le 9 novembre 1944.

Le , l’EHR, les 2e et 4e escadrons débarquent à Saint-Tropez, le 1er escadron à Cavalaire le , le 3e escadron à Marseille le . Il est tout de suite engagé et participe à la libération de la Provence. Par les Alpes, il libère Bourg-Saint-Maurice le , traverse le Jura, les Vosges, et entre en Alsace. En , de violents combats ont lieu dans les Vosges, à Cornimont. Les tank-destroyers sont face aux canons automoteurs allemands.

En il assure la défense de Strasbourg puis combat à Kilstett et Oberhoffen le .

Campagne d'Allemagne modifier

Le après la rupture de la ligne Siegfried le 7e RCA entre en Allemagne, s’empare de Spire, traverse le Wurtemberg, combat à Rastat et Stuttgart le . Il participe ensuite à l’occupation de l’Allemagne de à  ; d’abord à Herrenberg en 1945 puis en Rhénanie à Alzey et Dalsheim en . Le deux escadrons sont détachés à Berlin. Le 7e régiment de Chasseurs d’Afrique est dissous à Berlin le .

Pertes modifier

Le total des pertes subies par le 7e régiment de chasseurs d'Afrique entre 1943 et 1945 est de 105 hommes tués (90 Européens et 15 Maghrébins) soit, ramené aux effectifs moyens du régiment d'environ un millier d'hommes, un taux de tués supérieur à 10 %[2]:

Nombre de tués par campagne Européens Maghrébins Total
Campagne d'Italie (1943-44) 52 9 61
Campagne de France (1944-45) 28 3 31
Campagne d'Allemagne (1945) 10 3 13
Total (1943-1945) 90 (86 %) 15 (14 %) 105

Sources et bibliographie modifier

  • Anonyme - Historique du 7e régiment de chasseurs d'Afrique, 1915-1948, Paris, Chotel, s.d.
  • Général Andolenko, Recueil d'historique de l'arme blindée et de la cavalerie, Paris, Eurimprim, 1968.
  • Van Hecke (Général), Les chantiers de la jeunesse au secours de la France (1943-1945), Paris, Nouvelles Éditions Latines, 1970.
  • Maréchal des logi chef Robert (Claude), a participé a l'occupation en Allemagne de 1950 jusqu'à la fin de l'occupation dans le 7ème régiment de chasseur d'afrique

Notes et références modifier

  1. Décision no 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, no 27, 9 novembre 2007
  2. Anthony Clayton (trad. de l'anglais par Paul Gaujac), Histoire de l'armée française en Afrique : 1830-1962 [« France, soldiers and Africa »], Paris, A. Michel, , 550 p. (ISBN 978-2-226-06790-6, OCLC 30502545), p. 342

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier