Commanderie du Grand-Madieu

église au Grand-Madieu (Charente)

Commanderie du Grand-Madieu
Présentation
Fondation Drapeau de l'Ordre du Temple Templiers XIIe siècle
Reprise Drapeau des chevaliers hospitaliers Hospitaliers 1312
Protection « Église Saint-Jean-Baptiste », notice no PA00104381
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Nouvelle-Aquitaine
Province historique Angoumois
Département Charente
Commune Le Grand-Madieu
Géolocalisation
Coordonnées 45° 56′ 27″ nord, 0° 26′ 42″ est[1]
Géolocalisation sur la carte : Charente
(Voir situation sur carte : Charente)
Commanderie du Grand-Madieu
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Commanderie du Grand-Madieu

La commanderie du Grand-Madieu (ou du Grand Mas-Dieu) dite aussi commanderie Saint-Jean-Baptiste est une commanderie hospitalière anciennement templière située au Grand-Madieu, en Charente, au nord-est d'Angoulême. Sa chapelle correspond à l'église paroissiale.

Historique modifier

Au cours du Moyen Âge, Le Grand-Madieu se trouvait, avec Cellefrouin, sur un itinéraire secondaire est-ouest fréquenté par les pèlerins qui allaient au sanctuaire de Saint-Jacques-de-Compostelle et aux reliques de saint Eutrope à Saintes[2].

En 1312, à la dissolution de l'ordre du Temple au concile de Vienne, la commanderie templière, comme la plupart des biens des Templiers, est passée aux Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem.

Les commanderies du Petit-Madieu, dans la commune de Roumazières-Loubert et celle du Chambon, dans la commune de Saint-Maurice-des-Lions et le diocèse de Limoges, furent alors unies à celle du Grand-Madieu, située dans le diocèse d'Angoulême. En 1374-1375, les comptes du receveur pour le grand prieuré d'Auvergne mentionnent le « preceptor Mansorum Dey », à savoir le commandeur des Maisons-Dieu[3]. L'ensemble a formé une importante commanderie, qui dès le XVIe siècle avait le titre de châtellenie, en Angoumois[4]. Louis Augustin Vayssière mentionne également un troisième membre dit de Saint-Jean-de-Treim dans la baronnie d'Aixe[5].

Le commandeur logeait au Grand-Madieu. Au XVIe siècle, il nommait un sénéchal et un procureur fiscal pour l'exercice de sa justice[6].

La commanderie possédait des terres, et un champ au sud du village est encore appelé La Commanderie. Elle possédait aussi une bachellerie[7], qui procédait à l'entretien des routes, nombreuses dans ce secteur.

Une maladrerie, dépendant de l'évêché et tenue par les Hospitaliers, dans les environs immédiats de la commanderie, est aussi citée par l'abbé Nanglard, mais aucune trace n'en a été retrouvée[8].

Il est à noter que, concernant l'époque templière, Trudon des Ormes ne mentionne que le Mas-Dieu de Loubert, c'est-à-dire le Petit-Madieu[9].

Le dernier commandeur est en 1790 Thomas Rigaud de Sérézin, chevalier. Ses revenus, y compris le moulin de Parzac et les terres du Temple à Saint-Laurent-de-Céris s'élèvent alors à 4 600 livres[10].

Description modifier

La chapelle de la commanderie a probablement commune à la paroisse, et c'est l'actuelle église paroissiale Saint-Jean Baptiste. Elle a été bâtie à la fin du XIIe siècle.

Les dimensions sont comme celles des autres chapelles templières de l'Angoumois : rectangle de 19 mètres de long sur 7 mètres de large[8]. Le chevet plat du chœur est percé par un triplet caractéristique, dont la baie centrale est plus haute, comme à Coulonges.

Au XVe siècle, la voûte a été modifiée pour supporter un clocher rectangulaire, ce qui est assez unique pour une ancienne église templière, mais confirme qu'elle a été paroissiale très tôt. Les baies ont été murées pour la pose d'un autel baroque, qui a aussi recouvert des fresques, mais le tout a été dégagé par la suite.

Le portail est richement décoré par un cordon sculpté, mais ses colonnes latérales ont disparu. Une haute baie étroite perce la façade.

Le mur nord était aussi percé d'une petite porte qui permettait d'accéder au logis[11].

L'église Saint-Jean Baptiste a été inscrite aux monuments historiques le [12].

Des bâtiments de l'ancienne commanderie, il ne reste qu'une vieille maison flanquée d'une tour, qui était le logis du commandeur, construit sur des caves voûtées sur ogives, et qui s'appuie par une porte en ogive sur le mur latéral nord de l'église. Ce bâtiment à accès privé est actuellement en ruines[11].

Commandeurs templiers modifier

Commandeurs hospitaliers modifier

  • Philippe de La Trolière (1681), commandeur du Grand et Petit Madieu en Poitou
  • Balthazar-Etienne de Chavaignac (1691)
  • Claude-François, comte de Lescheraine (1735)
  • François-Jacques de Montjouant (1751-1758)
  • M. de Briançon (c.1774)

Notes et références modifier

  1. Carte IGN sous Géoportail
  2. Joël Guitton et al., Les chemins de Saint-Jacques en Charente, éditions Sud Ouest, , 254 p. (ISBN 978-2-8177-0053-3, présentation en ligne)
  3. Georges Guigue, Inventaire-Sommaire des archives départementales antérieures à 1790 : Rhône - Archives Ecclésiastiques - Série H - H1 à H 702 - Ordre de Malte -Langue d'Auvergne , t. I, (lire en ligne), p. 197 (H. 244.)
    Ce document comptable permet de connaître le nom des principales commanderies de la langue d'Auvergne au XIVe siècle.
  4. M. A. Rempnoulx-Duvignaud, « Notes sur la baronnie de Champagne-Mouton en Poitou (Charente) : Fiefs mouvants du château de Champagne », Bulletin de la Société archéologique et historique de la Charente,‎ , p. 72-73, lire en ligne sur Gallica
  5. Louis-Augustin Vayssière, « L’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem ou de Malte en Limousin et dans l’ancien diocèse de Limoges », Bulletin de la Société des lettres, sciences et arts de la Corrèze,‎ , p. 123, lire en ligne sur Gallica
  6. Jules Martin-Buchey, Géographie historique et communale de la Charente, édité par l'auteur, Châteauneuf, 1914-1917 (réimpr. Bruno Sépulchre, Paris, 1984), 422 p., p. 193
  7. CNRTL, « Étymologie de bachellerie », (consulté le )
  8. a et b Charles Daras, Les Templiers en Charente, Société archéologique et historique de la Charente, (1re éd. 1954), 117 p. (lire en ligne), p. 45-47
  9. Amédée-Louis-Alexandre Trudon des Ormes, Les possessions templières recueillies durant les interrogatoires des Templiers par les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France, (lire en ligne)
  10. Jean-Paul Gaillard, Châteaux, logis et demeures anciennes de la Charente, Paris, librairie Bruno Sepulchre, (réimpr. 2005), 893 p. (OCLC 908251975, présentation en ligne), p. 614
  11. a et b Christian Gillet, Églises et chapelles de la Charente, imprimé à Rioux-Martin, Le vent se lève, , 387 p. (ISBN 978-2-7466-7404-2), p. 185
  12. « Église Saint-Jean-Baptiste », notice no PA00104381, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture

Voir aussi modifier

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Articles connexes modifier

Bibliographie modifier

Liens externes modifier