Vergnies

section de Froidchapelle, Belgique

Vergnies (en wallon Vergnîye) est une section de la commune belge de Froidchapelle située en Région wallonne dans la province de Hainaut.

Vergnies
Vergnies
Église Saint-Martin de Vergnies.
Administration
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
Région Drapeau de la Région wallonne Région wallonne
Communauté Drapeau de la Communauté française de Belgique Communauté française
Province Drapeau de la province de Hainaut Province de Hainaut
Arrondissement Thuin
Commune Froidchapelle
Code postal 6440
Zone téléphonique 060
Démographie
Gentilé Vergnotin
Population 530 hab. (1/1/2020)
Densité 39 hab./km2
Géographie
Coordonnées 50° 11′ 55″ nord, 4° 18′ 21″ est
Superficie 1 349 ha = 13,49 km2
Localisation
Vergnies Belgium Map.svg
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Vergnies

C'était une commune à part entière avant la fusion des communes de 1977.

Toponymie modifier

Selon l'historien tournaisien Alexandre-Guillaume Chotin, le nom de « Vergnies » dérive de Verne ou Vergne mot d’origine gauloise signifiant un endroit où les aulnes poussent nombreux. Encore aujourd’hui, on note la présence de nombreux aulnes en bordure des multiples ruisseaux qui parsèment le territoire du village[1].

Géographie modifier

Au niveau géographique, le petit village de Vergnies est situé dans la partie sud de la Thudinie, à quelques kilomètres au nord du point de jonction des régions forestières de la Fagne de Chimay et de la Thiérache.

Il est est bordé au nord par Barbençon, à l’est par Erpion, au sud et à l’ouest, par Froidchapelle.

Son altitude varie de 225 m à 263 m. Sa superficie totale est de 1 315 hectares. Le village fait partie de la région naturelle de la Fagne, vaste dépression constituée principalement de schistes formés lors du dévonien supérieur.

Le paysage est en partie bocager avec des prairies, des cultures et des bois. Maintes vallées et cuvettes au sol argilo-schisteux favorisent une végétation adaptée aux milieux humides et la croissance d'aulnes.

 
Château-ferme Coppée.

Histoire modifier

Quelques repères[2].

  • 150 apr. J.-C. — Existence très probable d’un habitat à cette époque car on a découvert des pièces aux effigies des empereurs Hadrien († en 138) et Antonin († en 161).
  • 1200 — Donation de la chapelle du lieu à l’abbaye de Lobbes par Nicolas de Barbençon entre 1189 et 1201. Le nom du village apparaît pour la 1re fois en 1207 dans une charte de l’abbaye d’Aulne qui mentionne cette donation.
  • 1444 — À cette date, la paroisse est déjà détachée de Renlies dont elle dépendait auparavant. L’église est une quarte-chapelle (ce qui signifie que ses revenus ne sont pas importants).
  • 1469 — Le village compte 20 feux ou maisons, soit environ 90 habitants.
  • 1678 — Le village, qui fait partie de la principauté de Barbençon, est annexé à la France à la suite du traité de Nimègue (arrangement avec l’Espagne signé le ). Le village dépend de la prévôté de Maubeuge.
  • 1734 — Naissance le de François-Joseph Gossec (ou Gosset), musicien de la Révolution française. Musicien fécond, à qui on doit 29 symphonies, plusieurs messes, oratorios, opéras, connu surtout comme le musicien de la Révolution française : ainsi, le , pour la Fête de la Fédération, il dirige un orchestre de 300 musiciens et 2 400 choristes.
  • 1790 — Le village est versé dans le département du Nord, arrondissement d’Avesnes, puis à sa création, dans le canton de Barbençon et ensuite dans celui de Solre-le-Château.
  • 1815 — Vergnies et la principauté de Barbençon, qui étaient français depuis 1678 sont réintégrés aux Pays-Bas méridionaux, future Belgique.
  • 1877 — Inauguration du monument à Gossec, devant l’église : une fontaine (tarie depuis longtemps) surmontée de son buste en bronze, le tout offert par le vicomte de Leempoel van Nieuwmunster, bourgmestre-sénateur. Sa maison natale, au n° 35 de la rue Gossec, porte la mention Maison natale / de Gossec / 1734-1829.
  • 1890 - La paroisse est transférée dans le diocèse de Tournai : en 1815, on l’avait oubliée avec les autres villages de l’ancienne principauté de Barbençon. Elle était restée dans l’archevêché de Cambrai. Ce sont donc des curés français qui ont dirigé la paroisse durant ce temps.
  • 1918 — Le , la commune doit accueillir, sur l’ordre de l’occupant, 65 émigrés.
  • 1941 — Classement de l’église en date du .
  • 1943 — Installation par les Allemands d’un poste d’émission avec une tour d’observation en bois de 35 m de hauteur au N-O du village, à l’altitude 255 m.
  • 1977 — Fusion des communes avec Froidchapelle, commune-pilote, de Boussu-lez-Walcourt, Erpion et Vergnies.

Politique et administration modifier

Maires de Vergnies modifier

1800-1808 : Jacques Robert[3];

1809-1821: J. Bernard.

Maire/Bourgmestre de Vergnies modifier

1822-1840 : Louis Gillion.

Bourgmestres de Vergnies modifier

1841-1847 : André Gillion ;

1848 à 1877 : Gustave Van Leempoel de Nieuwmunster, sénateur de Thuin ;

1877-1879 : Oscar Van Leempoel de Nieuwmunster (fils du précédent) ;

1879-1911 : Isidore Thomas ;

1912-1935 : Oscar Thomas ;

1935-1959 : Emile Damar ;

1959-1976 : André Coppée.

Démographie modifier

Depuis le XIXe siècle, Vergnies a vu sa population chuter avec la progression des techniques agricoles de production.

Depuis 1974, un parc résidentiel de quinze hectares a été créé sur le territoire de Vergnies pour revitaliser le village, ce qui a permis d'accueillir plus d'une centaine de nouveaux résidents au lieu-dit Cul-de-cheval. En 2020, on comptait ainsi 530 habitants à Vergnies.

Évolution démographique modifier

  • Sources : INS, Rem. : 1831 jusqu'en 1970 = recensements, 1976 = nombre d'habitants au 31 décembre.

Personnages célèbres modifier

Nicolas Dubois, en l’honneur duquel a été apposé une stèle sur le pilier droit à l’entrée du cimetière entourant l’église, dont l'inscription est la suivante : hommage des Vergnotins à Nicolas Dubois (blason). Né à Vergnies vers 1620, dans une famille modeste, il fut un brillant savant canoniste et jurisconsulte. Il sera nommé professeur à l’Université de Louvain en 1654, puis Président du collège du Roi dans cette même université, juge et examinateur synodal et protonotaire apostolique. Ce Vergnotin, qui se vit refuser la charge d’Archevêque de Malines à cause de ses origines roturières, est connu pour avoir été un anti-janséniste des plus virulents ce qui lui vaudra d’être toujours soutenu par le Saint-Siège. Il décédera à Louvain le Offert par la Joyeuse Confrérie des Vergnophiles.

François-Joseph Gossec ou Gosset (Vergnies 1734 - Passy-sur-Seine 1829), fils de paysans de Vergnies. Son curé, qui avait remarqué la vivacité d’intelligence et la belle voix de l’enfant, l’envoie à l’âge de 7 ans à Anvers à la maison chorale de la cathédrale, où sont logés et nourris six élèves aux frais du chapitre. Il y apprend la musique vocale, le clavecin, le violon et des notions de composition. En 1751, a 18 ans, son maître l’envoie à Paris et le recommande à Jean-Philippe Rameau. Il est d'abord engagé comme exécutant puis comme directeur d’orchestre par le fermier général La Popelinière.

Dès 1754, Gossec introduit la symphonie en France. Plus tard, ses talents le désignent comme musicien de la Révolution. Il sera membre de l’Institut et fait chevalier de la Légion d’Honneur.

Un monument , avec son buste en bronze et une fontaine, lui a été dédié par son village natal le à l’instigation de Clément Lyon, journaliste et historien, fondateur de l’hebdomadaire L’Éducation Populaire et offert par le vicomte Gustave Van Leempoel de Nieuwmunster, bourgmestre de Vergnies et sénateur de Thuin[4].

Patrimoine modifier

  • L’église Saint-Martin garde des vestiges de son origine, comme des maçonneries antérieures à l’an mil et le chœur à chevet plat du XIIIe siècle. Des colonnes du type hennuyer y furent placées au XVIe siècle. Grâce à la restauration de 1937, cette église de campagne, classée en 1941, a retrouvé un aspect fort rustique et une grande simplicité. Niche d’autel et confessionnal Louis XV (ce dernier avec chronogramme de 1773). De nombreuses pierres tombales, dont une du XVIe siècle ;
  • Le château-ferme et le domaine de Vergnies a appartenu à partir du XVIIe siècle à la famille de maîtres de forges Le Rond du Bois-Jacques, originaire de Liège, qui exploitait plusieurs forges. Le château et les dépendances présentent un quadrilatère fermé en calcaire, briques et ardoises, remontant à la 1re moitié du XVIIe siècle. La porte charretière du château est défendue par cinq arquebusières. Une tourelle d'escalier ronde jouxte le corps de logis principal côté rue et renforce le caractère défensif du château. En 1712, par le mariage de Marie-Christine Le Rond avec le chevalier Paul Emmanuel des Brochers des Loges, la propriété de Vergnies passe dans la famille de ce dernier. La famille des Brochers vend le château à la Révolution française. En 1845, Charles Thiry, directeur de l'hôtel des Monnaies à Bruxelles, achète la propriété et fait exécuter la façade extérieure en style Louis XVI - Empire avec fronton triangulaire, colonnes toscanes et oculus. Le 11 janvier 1896, un incendie consume l'entièreté de la grande aile des bâtiments, respectant le château et les bâtiments y attenant. Le propriétaire entreprend alors la reconstruction de la partie sinistrée et des toitures[5]. Au XXe siècle, la restauration du château-ferme est poursuivie par Clovis Coppée, président du tribunal de première instance de Mons, puis par son fils André Coppée, dernier bourgmestre de Vergnies[6]. Le portail d’entrée, le mur extérieur comprenant la tour, les façades (côté « cour » et côté « parc ») ainsi que la toiture du corps de logis, ont été classés par la Commission royale des Monuments et des Sites[7] ;
  • Chapelle de la Salette : petit édifice en briques et de pierre calcaire construit au XIXe siècle, composé d'une nef et d'un chevet à trois pans[8] ;
  • Nombreux bâtiments agricoles en pierre (et briques) des XVIIIe et XIXe siècles ;
  • Au XIXe siècle, il existait dans la commune un moulin à vent.

Notes et références modifier

  1. André Coppée, Le village
  2. André Lépine, Notes d'histoire sur Vergnies, cahier du Musée de Cerfontaine n° 237, , 38 p.
  3. Annuaire statistique du département du Nord pour l'an XI de la République 1802-1803, p. 277, lire en ligne.
  4. Gustave Roullier, « Un grand musicien wallon François Joseph Gosset », Gazette de Charleroi,‎ , p. 3
  5. André Coppée, Le Château
  6. Hubert Coppée, Famille Coppée Quatre siècles d'histoire à Renlies, Nalinnes, Hubert Coppée, , 133 p., p. 88-89
  7. Hubert Coppée et Thierry Vinois, Histoire du château de Vergnies
  8. « Transformation du patrimoine », sur Pass-Territoires

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Bibliographie modifier

  • Simon Brigode, « Note sur l’église de Vergnies », SRAHP Charleroi, no tome 10,‎ , p. 7-9
  • André Lépine, « Les paroisses de l’entité de Froidchapelle (2) », cahier du Musée de Cerfontaine, no 205b,‎
  • André Lépine, « Vergnies - État civil du XIXe siècle », cahier du Musée de Cerfontaine, no 225,‎
  • André Lépine, « Notes d’histoire sur Vergnies », cahier du Musée de Cerfontaine, no 237,‎
  • Thierry Vinois, La petite histoire de Vergnies de l’an 1200 à 1900, chez l'auteur,
  • Thierry Vinois, « Un féroce adversaire des Jansénistes : Nicolas Du Bois », SRAHP Charleroi, no 4,‎ , p. 149-153
  • Thierry Vinois, Annales de l’église de Vergnies. Recherches historiques, chez l'auteur,