Utilisateur:MemorialBunker/Brouillon


Mémorial des bunkers de Pignerolle
Etat-major des communications FdUWest
Le bunker "amiral"
Informations générales
Type
Ouverture
2015
Surface
de 90m² à 1500m²
Visiteurs par an
8000 en 2017
Site web
Bâtiment
Protection
Localisation
Pays
France
Division administrative
Commune
Adresse
Domaine de Pignerolle, roue de Beaufort
Coordonnées
Géolocalisation sur la carte : [[Modèle:Géolocalisation/Saint-Barthélemy-d'Anjou]]
[[Fichier:Modèle:Géolocalisation/Saint-Barthélemy-d'Anjou|280px|(Voir situation sur carte : [[Modèle:Géolocalisation/Saint-Barthélemy-d'Anjou]])|class=noviewer notpageimage]]
Géolocalisation sur la carte : Maine-et-Loire
(Voir situation sur carte : Maine-et-Loire)
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)

Le mémorial des bunkers de Pignerolle, situé sur la commune de Saint-Barthélemy-d'Anjou, dans le département français du Maine-et-Loire, est l'appellation donné au site historique de Pignerolle par l'association éponyme qui anime et valorise les bunkers et l'histoire du parc en coopération avec les services de la Communauté d'agglomération d'Angers Loire Métropole. L'association est reconnue d'intérêt général depuis le 1er août 2019.

Présentation

modifier

Le parc de Pignerolle est un lieu extraordinaire qui renferme pas moins de 300 ans d'histoire. De la construction du château à l'accueil du gouvernement polonais en exil, de l'Occupation allemande à la cité d'urgence de relogement et de l'abri antiatomique pour le général de Gaulle au musée de la communication. Au Moyen-Age, la forêt de Pignerolle était dénommée la forêt de Verrière. Elle allait du Loir à la Loire. Elle était un territoire de chasse favori du roi René Ier d'Anjou qui installa ses chenils à Saint-Barthélemy-d'Anjou au lieu-dit Villechien.

Pignerolle : Les origines

modifier

En 1776, Marcel Avril, 5ème et dernier directeur de l'académie d'équitation d'Angers et écuyer de la Grande Ecurie du roi Louis XIV commande au célèbre architecte angevin Michel Bardoule de la Bigottière, la construction d'un château dans le domaine de Pignerolle. Si le château de Pignerolle montre quelques points en commun avec le Petit Trianon de Versailles, il n'en est cependant pas une réplique. De forme rectangulaire, le château, de 25 mètres par 17, comporte 7 baies surmontées de frontons et de quatre colonnes de style ionique sur sa façade principale (Ouest). Au milieu des colonnes trône Apollon reconnaissable à sa lyre : de part et d'autre deux Muses lui tiennent compagnie. Sur la face arrière (Est), les colonnes sont remplacées par des pilastres. Outre le château, un chenil, un pigeonnier, des écuries et un potager sont également construits à la même époque.

Quelques années après la construction du château, le XIXe siècle le voit devenir résidence des maires de Saint-Barthélemy-d'Anjou. Se succèdent alors Aimé Durocher, Pierre Antoine Bancler, et Joseph Couderc de Saint-Chamant, dont le fils Guillaume de Saint-Chamant, mort dans les combats de la Grande Guerre, a donné son nom à la première école de Saint-Barthélemy-d’Anjou : l’école Saint-Guillaume. Par les maires du XIXe, Pierre Antoine Bancler va s'illustrer notamment en commandant la construction de l'Orangerie et en ceinturant le parc d'un mur en ardoise (encore visible aujourd'hui).

Pignerolle : La capitale de la Pologne libre

modifier

Le 1er septembre 1939, Adolf Hitler envahit la Pologne sans déclaration de guerre préalable. Cet acte marque le début de la seconde guerre mondiale. La France et le Royaume-Uni rejoindront les combats dès le 3 septembre 1939. Menacés d'être capturés par l'avance des troupes soviétiques qui ont annexées des terres polonaises conformément au pacte germano-soviétique, le gouvernement de l'époque et son président fuient vers la Roumanie où ils vont être internés. Toutefois, afin de permettre la continuité des des actions des autorités polonaises, le président de la République depuis 1926, Ignacy Mościcki, transmets sa mission, en vertu de la constitution polonaise d'avril 19351, à Władysław Raczkiewicz qui devient président de la République Polonaise. Raczkiewicz nomme le général Władysław Sikorski Premier ministre. A l'avancée des troupes allemandes, le gouvernement polonais est contraint de se rendre à Paris puis à partir de novembre 1939. Władysław Raczkiewicz arrive en Anjou dans la petite gare de Trélazé le 2 décembre 1939 par le train de 14h42. Il va s'installer dans le château de Pignerolle, devenu sa demeure officielle. Angers et Saint-Barthélemy-d'Anjou deviennent conjointement la capitale de la Pologne. Mais l'avancée des troupes allemandes se poursuit et très vite elles se trouvent aux portes de l'Anjou. Le gouvernement polonais en exil se voit donc dans l'obligation de rejoindre Saint-Jean de Luz puis Londres par bateau. Refusant les élections sous la régime soviétique, le gouvernement polonais en exil ne reviendra en Pologne que lors de l'élection de Lech Wałęsa en 1990.

L’accueil des autorités polonaises en Anjou s’est fait presque naturellement pour plusieurs raisons sous l'égide de Léon Noël (homme politique), ambassadeur de France à Varsovie, qui justifie son choix de l'AnjouL'éloignement par rapport aux frontières, les communications faciles avec Paris, la possibilité d'installer le Président de la Pologne dans la propriété de Pignerolle, le caractère paisible de la population et les liens unissant l'Anjou à la Pologne à travers l'histoire de la reine Hedwige Ire de Pologne.” Hedwige 1ère de Pologne , reine de Pologne et membre de la maison capétienne d’Anjou-Sicile. Aussi, le peuple polonais avait une attache en Anjou. De plus, en 1939, comme la Pologne, la terre d’Anjou est chrétienne. Il y a donc une intégration parfaite des soldats dans la population qui ne manquera pas de les cacher lors de l'Occupation. Au cours du XXème siècle, en raison de la seconde guerre mondiale, ce ne sont pas moins de 80 000 soldats polonais qui sont passés en Anjou. Certains ne sont jamais repartis. Aujourd’hui, les descendants de ces soldats sont pleinement intégrés dans la vie municipale de Saint-Barthélemy-d’Anjou et plus globalement du département de Maine-et-Loire. En mémoire de cette amitié entre Saint-Barthélemy-d'Anjou et la Pologne, la ville de Gabin est jumelée avec la municipalité bartholoméenne.


Pignerolle : Lieu de reconstitution du 125e régiment d'infanterie (R.I.) français

modifier

En 1939, le 125e régiment d'infanterie Français est reconstitué à Pignerolle. L'état-major et le poste de commandement sont installés dans le château de Pignerolle. Composé majoritairement de d'Angevins, de Bartholoméens et de Choletais, ce régiment va partir sur Paris puis dans les Ardennes Belges où il va participer à la bataille de Walcourt qui le décimera. Une plaque apposée sur un mur de l'Hôtel de Ville et un stèle à l'entrée du parc de Pignerolle rendent hommage à ses hommes.

Pignerolle : L'état-major des communications, centre d'intendance et base de repos de la Kriegsmarine

modifier

En juin 1940, les troupes allemandes marchent sur Angers, décrétée ville ouverte. Vont ainsi s'installer à Angers de nombreuses administrations militaires (Gestapo, Zippo...). Le IIIe Reich et Vichy font d'Angers une ville d'importance régionale et nationale ce qui va permettre à Angers de devenir à partir de 1941, le siège de la [Kommandantur]] de l’Ouest de la France. A la suite d'événements militaires au cours de l'année 1942, l'état-major se voit dans l'obligation de déplacer son centre de commandement dans les terres. Pignerolle est choisi pour plusieurs raisons. Les allemands vont construire une dizaine de bunkers dont une infirmerie dans le parc, un souterrain, une trentaine de baraquements militaires destinés à la troupe, un château d'eau un réseau d'évacuation des eaux usées ainsi qu'une usine d'épuration de l'eau. Un onzième bunker a été construit à l'entée de Saint-Barthélemy-d'Anjou au lieu-dit La Reux. Pignerolle va devenir le centre névralgique des communications et son état-major recevant les ordres directement de Koralle (à 20 kilomètre au nord de Berlin) et les envoyant ensuite aux usines relais qui à leur tour les envoyaient aux bases sous-marine qui les dispatchaient ensuite aux sous-marins. Hans-Rudolf Rösing, commandant de la base, voyant que la guerre n'allaient pas dans le sens des intérêts de l'Allemagne, écrivit un télégramme à l'ensemble des commandants de Uboot dans lequel il leur donnait l'ordre de combattre coûte que coûte et les informait de possibles poursuite en cas de désobéissance. Dans le même temps, la base de Pignerolle devient le point central de toute l'intendance pour l'Ouest de la France. Tout achat, quelle qu'en soit l'importance, de la part de la Kriegsmarine doit faire l'objet d'une demande qui transite par Pignerolle. Enfin, outre ces aspects de logistique et de guerre, la base de Pignerolle était également une base de repos pour les sous-mariniers qu'ils surnommait Uboot Paturage. Les officiers prenaient quant à eux leur temps de repos au château de la Marmitière situé à 1,5 kilomètre de la bases.

Si Pignerolle n'a pas accueilli Adolf Hitler sur ses terres, son successeur Karl Donitz, Großadmiral de la Kriegsmarine, est venu une quinzaine de fois à Pignerolle : il possédait ses appartements dans un des salons du château (la célèbre salle de bain verte) et avait également une chambre fortifiée dans le bunker amiral.

Pignerolle : Lieu d'accueil pour les sinistrés de la guerre

modifier

Les bombardements anglais des 28-29 mai et du 8 juin 1944 sont très violents et mettent à mal les quartiers de la Doutre, Saint-Jacques, Saint-Laud et de la gare. A 23h51, lors du week-end de la Pentecôte, le ciel angevin s'illumine par les traînées lumineuses des bombes : 118 Lancaters de la Royal Air Force éclairés par les marqueurs largués par 8 Mosquitos se dirigent vers la gare Saint-Laud d'Angers. Le bilan est lourd. 234 Angevins sont tués, 220 blessés, 800 immeubles sont entièrement détruits et 6 819 sont endommagés. Ce sera le bombardement le plus meurtrier qu'ont vécu les Angevins. Le 8 juin 1944, les américains bombarderont de nouveau et quartier de la gare ainsi que le quartier de la Maître-Ecole d'Angers. A la suite de ces événements, à partir de 1946, la ville d'Angers recherche des moyens pour reloger les sinistrés victimes des bombardements.

En 1946, il est décidé d'investir les baraquements en bois construits à Pignerolle par l'armée Allemande (compte tenu du nombre de sinistrés devant être accueillis, d'autres baraquements furent construits par l'armée Française. Les personnes relogées les jugèrent moins confortables que ceux qu'avaient construits les Allemands). S'il eut plusieurs cités de relogement en France et à Angers, celle de Pignerolle est emblématique de part le nombre d'habitants qu'elle a accueilli (1000 au plus fort) et de par son mode de fonctionnement. En effet, Pignerolle était devenu un petit bourg dans lequel il était possible d'aller à l'école, d'aller se soigner, d'aller à la messe, d'aller se baigner ou d'être membre du club de football ou encore d'aller au poste de police. Remarquant le délabrement des baraquements (plusieurs incendies se produisirent), la ville d'Angers décida la démolition de l'ensemble des constructions. Les habitants qui y habitaient furent relogés dans les nouveaux quartiers d'Angers (Montplaisir, Verneau, Belle-Beille et la Roseraie) ou bien dans des villes aux alentours comme à Trélazé.

Pignerolle : L'abri antiatomique du président de la République Charles de Gaulle

modifier

A la fin de seconde guerre mondiale, un autre conflit mondiale voit le jour : La Guerre Froide. L'Etat Français, alors à la recherche d'un lieu pour abriter le président de la République Française, choisit par la l'intermédiaire de Pierre Messmer, d'aménager le bunker amiral en abri antiatomique. De nombreux travaux d'aménagement et de réorganisation ont lieu. La presse de l'époque évoque également que de nombreux chefs-d'oeuvre du Louvre pourront être mis à l'abris en cas d'alerte atomique. Toutefois, les autorités remarquent très vite que l'édifice ne peut pas résister à une bombe atomique.

Charles de Gaulle est néanmoins venu plusieurs fois en Anjou et notamment en mai 1967 pour visiter ses installations à Pignerolle.


Personnalités liées à Pignerolle

modifier

Label et reconnaissance

modifier

Sources

modifier
  • Coifard, J.-L. (1976). Pignerolle à Saint-Barthélémy-d'Anjou: Folie au pays des Closiers et des Perreyeurs, 1776-1976 : des chevaux de Marcel Avril de Pignerolle aux meutes d'U-Boote de Donitz. S.l.: s.n..
  • Coifard, J.-L. (1983). Saint-Barthélémy-d'Anjou: Entre vigne et ardoise : 1009-1982. Angers: s.n..
  • Lemesle, M. (1972). Chronique d'Angers: Sous l'occupation 1939-1945. Angers: Atelier d'art Philippe Petit.

Voir aussi

modifier

Articles connexes

modifier

Liens externes

modifier


[[Catégorie:Maine-et-Loire]] [[Catégorie:Angers]] [[Catégorie:Monument à Angers]] [[Catégorie:Mur de l'Atlantique]] [[Catégorie:Bunker]]