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Syncrétisme Religieux Complet et Tolérance

Les deux polarités de l'espace religieux
Les deux polarités de l'espace religieux

Un syncrétisme religieux est une nouvelle approche spirituelle, conçue de façon cohérente à partir de plusieurs doctrines ou croyances préexistantes. Il est aussi pertinent de considérer que cela correspond à la démarche inverse d'un schisme, pour lequel une doctrine est scindée en plusieurs courants religieux. Pour aborder le concept de la tolérance au coeur des relations humaines, nul n'est besoin de faire appel au syncrétisme. En revanche, un syncrétisme s'accompagne quasi automatiquement d'un esprit de tolérance. Il est aussi opportun de préciser que le syncrétisme constitue avec le radicalisme les deux polarités de l'espace religieux. Avec le syncrétisme, l'approche est inclusive (la vérité est multiple et peut être partagée sur plusieurs communautés) tandis qu'avec le radicalisme, l'approche est exclusive (la vérité est unique et appartient à une seule communauté). Une très bonne définition de la vérité a été donnée par Henri Bergson (1859-1941): "Toute vérité est une route tracée à travers la réalité".

Introduction

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L’histoire de l’humanité est jalonnée d’évènements très positifs (progrès en médecine, conquête spatiale), mais aussi de faits très inquiétants (guerres mondiales, génocides, actes de terrorisme). Sur les premières années du 3ème millénaire (2001-2015) on a pu assister à de très fortes tensions sur des fonds géopolitiques ou religieux. L’attention du citoyen a ainsi pu être interpellée, sur la question de savoir quelles étaient alors les valeurs humaines, et quelle projection pouvait-on faire pour un futur proche. Des libres penseurs du siècle des lumières comme Voltaire[1] avaient déjà introduit les grands principes sur les droits universels de l’homme, et sur la tolérance visant à séparer le fait religieux de la chose publique. Plus récemment des Sociologues tels que Robert Woumeni[2], Helen Schucman and William Theltford [3] et Patrick Weil[4], ont développé une argumentation autour « du bien vivre ensemble ». En particulier, le premier auteur a introduit le concept d’un syncrétisme religieux complet. En effet, il sera établi dans le présent article que les principales religions sont très proches les unes des autres, avec un taux de recouvrement à près de 80%. Il vient alors en conséquence que l’Humanité, qui sur le plan spirituel est comparable à un enfant en pleine croissance, serait susceptible de grandir en apprenant de ses erreurs. La bonne direction à prendre étant celle qui consiste à ne plus perdre de vue le savoir universel. Ce patrimoine commun, correspondant à l'ensemble des éléments de connaissance construit au fil des siècles, et qui n’appartient plus exclusivement à une communauté en particulier.

Les choix des hommes et le parcours de l'humanité

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On choisit d'illustrer ces choix et ce parcours à travers une liste non exhaustive d'erreurs historiques, de merveilles antiques, de réalisations géniales, et d'humanistes remarquables.

Des erreurs historiques

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    La Triade Osiris-Isis-Horus : Polythéisme ou Monothéisme ?
    De Aristarque de Samos (-280) au Pape Jean-Paul II (1992), il a fallu attendre près de 2300 ans, pour voir la reconnaissance d'une erreur historique : celle visant à accorder la primauté au géocentrisme sur l'héliocentrisme, avec la repentance de l'église catholique.
  • Les Guerres Mondiales (1914-1918 : près de 18 millions de pertes, dont 50 % civiles ; 1939-1945 avec près de 60 millions de pertes, dont 66 % civiles), mais aussi des situations de terreur (2001, 2015).
  • La Shoah (1939-1945) avec un total d'environ 5,2 millions de victimes. On citera aussi les Génocides arméniens (1,2 millions de victimes entre 1915 et 1916), puis rwandais (0,8 million de Tutsis perdent la vie en 3 mois en 1994 dans une guerre civile).
  • Les Traites des Noirs orientale (650-1900), puis occidentale (1440-1880). Près de 30 millions de personnes déportées, et environ 20% de pertes.
  • Les Inquisitions médiévale (12e-14e) et espagnole (15e–19e) ont consisté en un dispositif particulièrement répressif contre tous les écarts aux dogmes de l'institution catholique : Cathares, Templiers, Protestants, Juifs ou Musulmans. Toute opposition étant qualifiée d’hérétique.
  • Les atteintes à la Biodiversité, ainsi que les démolitions du Patrimoine Culturel Mondial (Exemple des grands Bouddhas détruits en Afghanistan).
  • Le Culte de la non équivalence entre les religions, entre les peuples, entre les hommes et les femmes, etc. Les divinités de l'Egypte antique, avec en particulier la triade Osiris-Isis-Horus, soulèvent la question de savoir si l'Animisme et plus tard l'Hindouisme et le Taoïsme, relèvent du Polythéisme ou du Monothéisme ?

Des merveilles aux temps anciens

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    Temples d'Angkor Vat
    La Cité d'Uxmal (9e siècle, Classée Patrimoine Mondial de l'Unesco) dans le Yucatan au Mexique, témoigne avec ses pyramides de la pertinence de la Civilisation Maya.
  • Le grand Temple d'Abou Simbel (-1300) a été construit par Ramsès II.
  • La Mosquée de Djenné (12e) au Mali, illustre avec l’Empire Songhaï, la maîtrise d’une architecture à base de terre cuite.
  • En 709, l'Evêque Aubert installe un sanctuaire sur le Mont Saint-Michel.
  • La grande muraille de Chine construite et reconstruite de -200 au 17e siècle, s'étale en moyenne sur 7m de haut, 5m de large et près de 9000 km de long.
  • Le site d'Angkor (du 9e au 15e) au Cambodge, rend compte de l'art Khmer.
  • Les Moaïs de l'Ile de Pâques, en Polynésie peuvent atteindre 10m en hauteur et peser jusqu'à 20 tonnes.

Des réalisations géniales

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    Aldrin sur la lune avec la Mission Apollo 11
    Les hommes se posent pour la première fois sur la lune, le 20.07.1969, avec la mission Apollo 11, et les cosmonautes américains N. Armstrong, B. Aldrin et M. Collins.
  • Burj Khalifa à Dubaï, est l'une des tours les plus hautes au monde, avec 828 m.
  • Le Pont de Danyang-Kunshan en Chine, sur 165 km est en 2011 le plus long.
  • En 2014, la greffe d'un cœur artificielle (CARMAT) au Centre Hospitalier Universitaire de Nantes par l’équipe du Pr Alain Carpentier, est un succès.
  • L’accès mondial à l’Information et aux Communications, par l’Internet a connu un développement en 2 phases, d’abord en 1960 puis fulgurant en 1990 avec l’apparition du réseau des réseaux (www : world-wide-web).
  • La Joconde de Leonard de Vinci (1503), est l’œuvre artistique la plus visitée au monde.
  • Le Barrage des 3 gorges en Chine, est depuis 2011 le plus puissant jamais réalisé (22,3 GW). 

Des Humanistes remarquables

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    Statue de Leonard de Vinci à Florence
    Pythagore [-580 à Samos près d’Athènes, -495] est un Mathématicien et Philosophe Grec, également connu pour avoir été un réformateur religieux. Ses connaissances notamment en Thaumaturgie (pour des guérisons inexpliquées) en font une personnalité décalée d’autant qu’il s’est inspiré de l’Hindouisme (la réincarnation) et de l’Animisme.
  • Kong Fu Zi [-551, 479] est un philosophe et personnage historique qui a sans conteste marqué de son empreinte la civilisation chinoise. Il refuse de parler d’esprit et développe une doctrine de la bienveillance (Zen), ainsi que la notion de Junzi, qui correspond à une noblesse de cœur (et non plus de sang) centrée sur des valeurs morales.
  • Moshe Ben Maimon (Maimonide) [1135 à Cordoue, 1204] a été un éminent médecin et Rabbin Andalou, ayant introduit la Philosophie dans le Judaïsme. Sa pensée repose sur l’affirmation de la concordance entre la foi et la raison.
  • Thomas d’Aquin (1224-1274) est un théologien canonisé en 1323, qui peut être considéré comme un des Maîtres à penser de l’Eglise Catholique. Il a notamment soutenu que la foi n’est ni incompatible, ni contradictoire avec la raison.
  • Leonard de Vinci (1452-1519) a été un homme d’esprit universel, végétarien, [artiste, scientifique, anatomiste, inventeur, architecte, musicien et philosophe humaniste]. En particulier, il a déclaré : ‘’Celui qui néglige de punir le mal aide à sa réalisation’’.
  • Martin Luther [1483, 1546] a été un Théologien Allemand, qui s’opposant au Pape Léon X, a affirmé en se basant sur la Bible, que le salut provient de la grâce de Dieu et non des Œuvres. C’était le début de la réforme protestante.
  • François Marie Arouet (Voltaire) [1694 à Paris, 1778] a compté parmi les libres penseurs les plus influents du XVIIIème siècle (lumières). Clairement Déiste, il  s’est opposé au fanatisme religieux et a milité pour l’esprit de tolérance.  

Théorie d'un Syncrétisme Religieux Complet (SRC)

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A la découverte de 7 principales religions

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Etat des lieux et définitions

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  • Selon une étude du PEW Research Center, 84% des 6.9 milliards de personnes constituant la population mondiale en 2010 sont affiliés à un groupe religieux. La répartition étant la suivante dans l’ordre:

2,2 milliards de chrétiens (32%) ; 1,6 milliards de musulmans (23%) ; 1 milliard d’hindous (15%) ; 0,5 milliard de bouddhistes (7%) ; 0,014 milliard pour le judaïsme (0,2%) et 0,4 milliard pour les autres

(animisme, taoïsme, confucianisme, …).

  • Une Religion est un système de croyances adopté par une communauté, visant à se doter d’une interprétation cohérente sur l’état et le fonctionnement du milieu physique et spirituel, dans lequel se

fait son évolution. La religion fait ainsi partie de la culture sociale d’un individu, et requiert pour sa bonne pratique la mise en œuvre régulière de cultes et de rituels (prières, jeûnes, etc). Cette définition

rejoint celle de Cicéron (106 av JC), Augustin (354), Thomas d’Aquin (1224) qui considéraient que la religion est une disposition humaine à connaître une nature supérieure, et à lui rendre un culte. La

religion ainsi envisagée est présente partout où se trouve l’humanité et n’a pas d’assise territoriale particulière : chaque Cité étant susceptible d’avoir sa religion.

  • Un Prophète [2] est porteur d’un message qui va s’avérer au fil de l’Histoire pertinent et très utile pour un peuple. Ce message lui parvenant par un processus d’une forte inspiration, qu’on appelle couramment la révélation, car on lui attribue, non sans raison une origine divine. Le message d’un Prophète correspond donc à une vision de la trajectoire à suggérer à son peuple dans une optique de libération (esclavage) ou de conquêtes (nouveaux territoires). Sans que cela soit automatique, un prophète peut aussi être un guide spirituel (conduite régulière des cultes), ou un prêtre (officie pendant les rituels). Un Blasphème[2] correspond à un outrage sur une personnalité sacrée, ou une entité sainte.

Animisme

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    Figure descriptive de l'animisme
    L’Animisme (du latin animus qui signifie esprit, puis âme) est la croyance en une force vitale (le démiurge), capable de se manifester à travers tous les êtres vivants, et de mettre en mouvement des éléments inertes. Les trois idées fondamentales de l’animisme sont les suivantes: (1) tous les êtres vivants sont dotés d’un corps physique mais surtout d’une âme (un ‘’fluide’’ indestructible)[2]; (2) l’interaction entre le corps et l’esprit est forte; (3) L’ensemble des âmes est connecté à la force vitale, et il est possible d’établir une communication entre elles, pour par exemple rechercher une guérison ou faire des prédictions. Cette communication se faisant au travers de certains rituels, avec par exemple la gestion du feu, l’exécution de sacrifices, ou l’utilisation de supports tels que des masques et des statuettes. Le Bien et le Mal (bleu, rouge), ainsi que les concepts de la résurrection et de vie éternelle (voir le Mythe d'Osiris) ou de la réincarnation sont déjà présents. Lors d'un décès, l'âme se détache du corps pour retourner dans l'espace spirituel, d'où il peut rejoindre un autre être vivant : sous la forme d'un humain (H), d'un animal (A) ou d'une plante (P).
  • Edward Tylor est le premier Sociologue à avoir établi une théorie sur l’Animisme. Il a considéré que la distinction entre l’âme et le corps est commune dans toutes les sociétés « primitives », puis a défini l’âme à partir de l’expérience selon laquelle un dormeur pendant son rêve, semble atteindre un monde différent de celui où se trouve son corps. Tylor a estimé à juste titre que l’Animisme est le premier stade de religiosité humaine[5], autrement dit c’est donc la mère de toutes les autres religions. On la retrouve en effet dans les religions traditionnelles pratiquées dans l’Egypte antique (2920 av JC), dans les civilisations Mayas et Aztèques (2000 av JC), en Afrique Noire, en Sibérie, en Chine, mais aussi en Europe (Celtes, Gaulois) pendant l’antiquité. L’Anthropologue Philippe Descola a passé plusieurs années en Amazonie et a pu faire une étude sérieuse de l’animisme, conduisant notamment à la distinction entre intériorité et physicalité[6].

Hindouisme

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Figure descriptive de l'hindouisme
  • Cette religion est clairement parmi les plus anciennes (2500 av JC), avec dans les premiers moments une forte tradition orale, et de nombreux points communs avec l’Animisme. Sur la période de 1500 à 1000 av JC, les quatre Védas qui constituent les textes fondateurs de l’Hindouisme sont composés. Selon la Cosmogonie hindoue qui est assez profonde et structurée, on considère que les êtres préexistent à leur naissance (par leur âme), et renaissent continuellement (c’est le dogme de la réincarnation). La Trimurti : Brahma (l’Absolu, l’Omniscient, l’Eternel) ; Vishnou (divinité de la conservation) ; Shiva (divinité de la destruction) ; Il y a des Temples en l’honneur de Vishnou ou de Shiva, mais pas du Brahma qui est demeure de tous les êtres. Krishna et Bouddha sont des avatars de Vishnou. Ganesh est une procréation de Shiva. On retient également les dogmes importants suivants : « L'âme des créatures est une, mais elle est présente dans chaque créature ; à la fois unité et pluralité ».
  • On insistera particulièrement sur le fait que dans l'hindouisme, les différentes divinités sont considérées comme les formes d’une même expression divine sous tendue par une réalité ultime : la religion, la philosophie et les théories qui les accompagnent ne sont que des chemins qui tentent de décrire le (Brahma) au-delà duquel il n'y a plus rien, et la manière de se fondre en lui par le Yoga, qui doit mener à la sagesse et par conséquent à la délivrance.

Taoïsme - Confucianisme - Bouddhisme

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Figure descriptive du Taoïsme et Bouddhisme
  • La première dynastie en Chine est celle des Xia, et commence vers -2205 avec Yu. Sur un plan religieux, on pratique le Taoïsme. Les Textes sacrés de référence (Dao de Jing, Zhuangzi) ont été écrits vers -400, respectivement par Lao-Tseu, (le Père fondateur) et ZhuangZi. Le Taoïsme est une doctrine de la non-agression, avec la recherche d'une harmonie avec la Nature. Celle-ci s’auto régulerait avec un équilibre permanent entre le Yin (le Mal, l’inertie, le négatif) et le Yang (le Bien, le mouvement, le positif). Tao, cela veut dire la voie sous entendu de la sérénité, Les Taoïstes accordent une grande importance aux cultes des Morts, des Ancêtres et des Esprits, avec des offrandes à ces derniers pour avoir une vie meilleure. C’est donc aussi une forme d'Animisme, avec les Gui (esprits maléfiques), les Shén (les divinités) et les Xian (immortels).
  • KungFu Tseu (Confucius) a introduit une doctrine philosophique plutôt que religieuse vers -500, qui s’est plus tard exportée au Viet Nam, en Corée et au Japon. On y suggère d’adopter une certaine rigueur comportementale, avec un code de valeurs morales et éthiques, pour mieux affronter la vie sociale et améliorer le quotidien. « La Nature n’étant ni bonne, ni mauvaise » selon Confucius. Ainsi, le Taoïsme et le Confucianisme sont les deux courants de pensée auxquels on rajoutera à partir de 400 ap JC le Bouddhisme, pour partager de façon complémentaire, l’héritage du fond culturel et religieux chinois.
  • Le Bouddhisme a été fondé vers 543 av JC par Shakyamuni (Siddhartha Gautama) dit, suite à un schisme avec l'hindouisme. Le Bouddha aurait à la suite d'une méditation très active, atteint le niveau de l'éveil. Il fondera alors ensuite une communauté de sadhu (moines) errants, qui va préfigurer l'amorce du Bouddhisme actuel avec des cellules (Sangha) encadrées par un guide spirituel. Les grandes lignes de l'hindouisme, dont notamment le Yoga et quelques divinités, sont conservées mais le principe du démiurge Brahma (Créateur des hommes et de l'Univers) n'est plus retenu. La nouvelle doctrine constituant le Dharma.

Judaïsme

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Figure descriptive du Judaïsme
  • Abraham (-1800) est un chef de clan d’une tribu nomade, descendant de Noé (par Sem l’un des 3 fils) et un Patriarche, considéré comme le père du Monothéisme. La séparation entre monothéisme et polythéisme faisant encore l'objet de débats. En particulier, Thomas Römer[7] et Robert Woumeni[2] ont sérieusement étudié la question. Le statut de Prophète d'Abraham vient du fait qu’il aurait eu la prémonition d’un Dieu Unique et Immatériel, et éprouvé le besoin d’une nouvelle spiritualité, par opposition à celle sans doute animiste pratiquée par la civilisation égyptienne voisine. Abraham serait aussi à travers ses deux fils, l’ancêtre des peuples juif (Isaac) et arabe (Ismael). Il est célèbre pour avoir accepté de sacrifier son fils Isaac pour prouver sa foi, avant d’en être dissuadé par Dieu. Isaac a engendré Jacob (alias Israël) dont les 12 fils (et une fille) sont à la racines des 12 tribus d’Israël.
  • Moïse (issu de la tribu de Lévi) est né en Egypte vers 1200 av JC. Sa vie de Prophète et de rassembleur du peuple juif est relaté dans 2 livres de l’Ancien Testament (l’Exode et le Deutéronome). On précisera que les 5 premiers livres, forment la Torah (texte de référence pour le Judaïsme). Sur le Mont Sinaï, Moïse a reçu par révélation « les dix commandements », et engage le peuple Hébreux à suivre la loi de l’Alliance, qui préconise l’amour et la crainte d’un Dieu unique, omniscient et tout puissant. Moïse a libéré son peuple de l’esclavage en d’Egypte, pour le ramener vers la Terre promise au pays de Canaan, après une séparation « miraculeuse » des eaux de la Mer Rouge et une traversée du désert. On précisera cependant que l’Ancien Testament est écrit en langage symbolique, comme d’ailleurs tous les textes sacrés.

Christianisme

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Figure descriptive du Christianisme
  • En l’an 30 de notre ère, Jésus de Nazareth est condamné pour blasphème parce qu’il se dit Fils de Dieu et de ce fait crucifié à Jérusalem sur ordre de Ponce Pilate, le Gouverneur romain de la Judée, sous le règne de l’Empereur Tibère. Selon les Saintes Ecritures, on assiste à sa Résurrection 3 jours plus tard, puis à son Ascension vers les cieux au bout de quarante jours. Les douze apôtres, et en particulier Paul et Pierre vont alors entreprendre de poursuivre son œuvre, fondant les premiers jalons de l’Eglise chrétienne. La loi chrétienne reprend les dix commandements, de la table de Moïse: (1) Tu n’auras pas d’autres Dieux que moi; (2) Tu ne te feras pas d’idole; (3) Tu n’invoqueras pas le nom de ton Dieu pour le Mal; (4) Tu te reposera le 7ème jour; (5) Honore ton Père et ta Mère; (6) Tu ne commettras pas de meurtre; (7) Tu ne commettras pas d’adultère; (8) Tu ne commettras pas de vol; (9) Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain; (10) Tu ne convoiteras pas la maison de prochain.
  • Le Saint-Esprit est un concept qui traduit la manifestation de la volonté divine. Les Chrétiens considèrent que Dieu est en mesure d’agir directement, par l’intermédiaire de son Fils Jésus, ou encore par une forme énergétique quelconque (Anges, etc). La combinaison des trois modes d’action a été regroupée par les Chrétiens dans le concept de Trinité associant: le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Autant l’invocation de la Vierge Marie ou d’un Saint dans une prière, ne correspond pas à avoir d’autres Dieux, autant la référence à des intercesseurs en Animisme, ne revient pas à faire du polythéisme.
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    Figure descriptive de l'Islam
    En 570, c’est la naissance de Mohamed à la Mecque en Arabie. Une région peuplée de nomades vivant autours d’oasis. La culture religieuse est alors polythéiste, avec toutefois quelques tribus qui pratiquent le judaïsme ou le christianisme. Il reçoit en 610 la Révélation par l’intermédiaire de l’Archange Gabriel et fonde alors un groupe de croyants : les Musulmans. L’Islam va ensuite connaître après la mort de Mohamed en 632, une forte expansion sur une période trentenaire, à partir du Califat de Médine administré successivement par : Abu bakr (632-634), Omar (634-644), Othman (644-656), et Ali (656-661).
  • L’Islam se définit comme la religion du dernier Prophète avec l’idées d’une ascendance sur le Christianisme et le Judaïsme, au motif que ces religions antérieures auraient subi au cours du temps des interprétations erronées de la loi divine: l’Homme devrait suivre le culte d’un Dieu unique (Allah), auquel il manifesterait une soumission exclusive,  sans aucun intermédiaire. L’Islam serait donc un retour à la religion d’Abraham, le christianisme étant clairement perçu comme polythéiste. Le code de bonne conduite des Musulmans repose essentiellement sur le Coran (révélation à Mohammed), et les Hadith (une compilation de traditions et pratiques du Prophète, reproduites par ses Compagnons dans des récits). La foi musulmane se traduit par le respect régulier de règles telles que :(1) La déclaration ou profession de foi : « Laa ilaaha ill-Allah » Ce qui signifie : « Nul ne mérite d’être adoré, si ce n’est Dieu », parfois complétée par une seconde Shahada: «Muhammad-our-rasoul-oullah».

Athéisme

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    Figure descriptive de l'Athéisme
    En matière d’Athéisme, on distingue deux catégories assez différentes : (1) l’Athéisme radical (qui nie l’existence d’un Principe Divin). Certains arguments de Richard Dawkins[8] dans "Pour en finir avec Dieu" étant discutés par Robert Woumeni [2] qui considère que c'est avec certaines pratiques religieuses qu'il faut en finir ; (2) l’Agnosticisme : On émet des doutes sur la pertinence de certains dogmes, mais on admet la pertinence d’un principe démiurge (Créateur de l'Univers). On parle alors du courant Déiste. En 399 av JC, Socrate fut accusé dans la Grèce antique d’impiété, ainsi que d’introduire de nouveaux Dieux, et condamné à mort alors qu’il exprimait simplement un point de vue selon lequel, les Dieux étaient nécessairement bienfaisants, et ne pouvaient être tenus pour responsables des effets négatifs observés dans l’existence. Ces effets étant probablement associés aux imperfections de la morale humaine.
  • Après la Censure et l’Inquisition du Moyen Age, la Renaissance et la Réforme sont l’occasion pour les Penseurs de s’exprimer librement. Voltaire (1764) a ainsi déclaré dans le Dictionnaire philosophique: « La morale est une, elle vient de Dieu ; les dogmes sont différents, ils viennent de nous ». Nietzsche (1884) considère dans la volonté de puissance que : « Ce n’est qu’après la mort de la religion que l’invention du divin pourra reprendre toute sa luxuriance ». Bertrand Russell (1957) estimera que « les religions sont des systèmes de cruauté, inspirés par la peur et l’ignorance ».
  • On notera qu'en Athéisme, on ne parlera pas d'esprits mais d'énergie, avec ses composantes positive et négative. L'énergie depuis un espace immatériel pourra être échangée avec la matière avec ses composantes inerte et vivantes : hommes (H), animaux (A) et plantes (P).

Des exemples de syncrétismes partiels

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On dispose de définitions assez complètes et précises sur le concept d'un syncrétisme [9]. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, les exemples de syncrétisme partiel, impliquant 2 ou 3 religions, sont nombreux. En fait, on peut considérer que mis à part l'Animisme (première religion) et l'Athéisme radical (négation du principe démiurge) la grande majorité des religions a fait l'objet, au gré des mouvements de population, d'un syncrétisme partiel. Dans la Bible[10], la situation des populations déportées d'Assyrie (actuel Iraq) vers la Samarie (actuel Israël) montre que la crainte du Dieu local enseignée par des sacrificateurs, était souvent combinée à la poursuite du culte pour les dieux de leurs cités d'origines. On a vu précédemment que l'Hindouisme et le Taoïsme reposaient sur une part très significative d'Animisme. L'introduction du caractère indestructible de l'âme dans le Judaïsme, serait associée au séjour des Hébreux en Egypte des pharaons (animiste) selon Ernest Renan. Le Christianisme peut parfaitement être perçu comme un syncrétisme partiel basé sur le Judaïsme (les dix commandements) et l'Hindouisme (la Trimurti). Le Bouddhisme peut finalement être compris comme un mixage de l'Hindouisme et de l'Athéisme radical. L'Islam a dans les faits repris les bases du Judaïsme, en enlevant simplement le concept du peuple élu. En Chine, le mixage entre le Taoïsme, le Bouddhisme et le Confucianisme est un syncrétisme partiel. Le Christianisme pratiqué au Brésil laisse un peu de place au culte Vaudou de la Déesse des eaux Yemandja, sans que cela soit contradictoire, car celle-ci fait simplement office d'intercession, comme le ferait un Saint de son choix. On signalera aussi les travaux de Michel Tardieu sur l'histoire des syncrétismes à la fin de l'antiquité [11]. Helen Schucman et William Theltford [3] sont des psychologues ayant proposé dans "Un Cours en Miracle", une approche spirituelle originale, qui correspond en fait à un syncrétisme entre le Judaïsme (notion de pardon), le Christianisme (référence à Jésus) et le Bouddhisme (recherche d'un éveil spirituel). On y remarque toutefois un déni de l'espace matériel ou physique puisque tout est ramené au niveau de l'esprit.

Pourquoi a t-on besoin d'un syncrétisme religieux complet ?

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La polynité plutôt que le Polythéisme, et il y aurait convergence vers le Monothéisme.

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Si l'on doit comparer l'Hindouisme et le Christianisme, on dirait à priori ces deux religions n’ont rien de commun. Cependant, en comparant les figures descriptives correspondantes ci-dessus, on constate qu'elles sont similaires. En particulier, elles partagent le concept fondamental de la trinité (ou trimurti). Gaura Krishna [12] pousse plus loin l'analogie en déclarant : "hindouisme et christianisme ne sont qu'une seule et même religion". L'affectation d'une âme aux plantes et aux animaux n’est pas très claire pour les Chrétiens, tandis que les Hindous associent un attribut spirituel à tous les êtres vivants. Les Chrétiens (fête de la Toussaint) comme les Hindous (rites cultuels pour les divinités) considèrent qu’il y a une vie après la mort, et croient aussi à l’immortalité ou la vie éternelle, pour les parcours de vie réussis sur le plan spirituel. De même, on serait très tenté d’affirmer que Judaïsme et Taoïsme n’ont rien à voir. Toutefois Robert Woumeni [2] démontre qu'il suffirait de remplacer les mots anges par esprits, bien et mal par yang et yin, Yahvé par Tao, etc. En judaïsme aussi, on accorde une faculté spirituelle aux animaux (on ne doit pas tuer un animal sans précautions particulières), et on estime qu’il est possible de communiquer directement avec le Dieu Suprême. Dans les 2 cas, l’âme est combinée à la matière à la naissance et en est retirée à la mort. Une nouvelle fois la comparaison des figures descriptives pour ces deux religions est très instructive. La discussion sur le Judaïsme est assez bien éclairée par les travaux de Thomas Römer[13]. Cet auteur spécialiste en théologie et issu d'une famille protestante considère à juste titre, que "la rédaction des textes bibliques constitue une forme de synthèse entre des conceptions identitaires et des conceptions théologiques assez différentes, et pense que l'approche historico-critique, qui parfois heurte les représentations traditionnelles, peut servir tant aux athées qu'aux croyants, dans leurs réflexions sur les enjeux actuels" [14]. La poursuite de l'analyse comparative des religions avec l'Islam et l'Animisme permet de constater qu'il se subsiste pas de grandes différences ces deux courants de pensée. En effet, il suffit sur les figures descriptives de remplacer les mots anges par esprits, puis Allah par Amon-Rê ou Quetzacoatl. Dans les 2 cas, le dogme fondamental de l’âme indestructible, transmise à tous les êtres vivants est admis. Simplement en Animisme, on estime que la réalité du Dieu Suprême est si complexe qu’on y accède qu’au travers de ses manifestations (avatars, ou esprits).  Ce qui ne met absolument pas en cause la croyance en un Dieu Créateur unique, revendiquée par l'Islam et le monothéisme, qui auraient simplement fait une interprétation trop restrictive du commandement sur l'idôlatrie, considérant par la même occasion que le Christianisme avec le principe de la Trinité pratique tout à fait le polythéisme. Il découle de cette analyse que ce qui a été appelé du polythéisme pour l'Egypte antique, les Mayas, les Hindous, les Taoïstes et les Animistes, était tout simplement du monothéisme agrémenté de polynité. Il est en effet tout à fait raisonnable, en sortant des querelles identitaires, génératrice d'instabilité et d'intolérance, de considérer que la Trinité des Chrétiens, les Triades (Osiris, Isis, Horus) ou les Ennéades de l'Egypte Antique, ou encore les divinités de la mythologie hindoue[12], correspondent tout simplement à une forme d'expression de la foi pour un Dieu unique, réputé complexe et difficilement accessible, au travers de ses manifestations concrètes pour l'humain. Sur le site encyclopédique cosmovisions [15], on peut lire ceci : "On ne saurait nier pourtant que les Textes dès le Moyen Empire nous mettent en présence de conceptions religieuses d'un ordre assez élevé : Amon par exemple y reçoit le titre de Dieu Suprême, unique Maître de l'éternité,....". On parlera donc, au sujet des divinités animistes, taoïstes ou hindoues, comme le suggère Robert WOUMENI[2] de Polynités (une généralisation de la Trinité) plutôt que de polythéisme. Comme pour le géocentrisme, il s'agit donc d'une erreur historique que l'humanité se doit de rectifier rapidement car il en découle de nombreuses incompréhensions et parfois de la violence, entre les différentes communautés. La réflexion de Thomas Römer [7] sur "Les Monothéismes en question" est tout à fait pertinente dans le cadre de l'analyse sous jacente. Gandhi (1869-1948) dont la sagesse ne fait plus de doute a déclaré ; "La règle d’or de la conduite est la tolérance mutuelle, car nous ne penserons jamais tous de la même façon, nous ne verrons qu’une partie de la vérité et sous des angles différents." On lui attribue aussi les propos suivants : "C’est une erreur de croire nécessairement faux, ce qu’on ne comprend pas". On peut donc faire l'affirmation suivante : "une vérité ne chasse pas une autre mais la complète". La vérité du jour ne chasse pas celle de la nuit, mais la complète pour donner celle de la journée. Internet n'a pas fait disparaître le livre, ou la tradition des exposés oraux, mais les complète pour enrichir le savoir universel de l'Humanité.

Vers une limitation des conflits géopolitiques et/ou religieux

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Tableau Comparatif des Religions

Au cours de l'histoire, de très nombreux conflits géopolitiques, ont été construits sur un fond de différences religieuses : musulmans contre animistes, catholiques contre protestants, chrétiens contre musulmans, chrétiens et autres contre juifs, musulmans contre hindous, juifs contre musulmans, etc. Une analyse comparative des principales religions visant à étudier le degré de dissemblance afin de comprendre la source de certains conflits a conduit au tableau ci-contre. On peut des lors construire un indicateur de différences entre les 7 religions considérées (excepté l’Athéisme), en faisant le rapport des ‘non’ soit 14, sur un total de 72 réponses. Cela conduit à un résultat très surprenant de seulement 19,5%. Autrement dit les religions sont très proches les unes des autres à un taux de 80,5%. On comprend ainsi que les querelles religieuses sont avant tout, le fruit de l’égocentrisme des Hommes, parfois pour des luttes identitaires ou de pouvoir, et assez loin des préoccupations de Dieu. Voltaire[1] déclarait déjà au siècle des lumières : « On voit évidemment que toutes les religions ont emprunté tous leurs dogmes et tous leurs rites, les unes des autres ». Gandhi [16] affirmait déjà comme Confucius avant lui que "Tous les hommes sont frères". Cette déclaration d'une grande importance pour l'humanité, repose sur le fait actuellement reconnu par pratiquement toutes les religions (hormis l'athéisme radical), selon lequel l'âme (le bien le plus précieux d'un être vivant) est indivisible, indestructible, et est partagée à un instant donné entre tous les êtres vivants (ou du moins entre tous les humains). Les études sérieuses et assez neutres publiées sur la comparaison des religions ne sont pas très nombreuses, mais on peut tout de même proposer celle qui semble intéressante, présentée sur le site de l'académie de Caen : crdp [17].

Formulation du Syncrétisme Religieux Complet (SRC)

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Les vérités du Judaïsme, du Christianisme et de l'Islam ne chassent pas celle de l'Hindouisme, du Taoïsme ou de l'Animisme mais les complètent tout simplement pour remplir l'espace religieux. On propose alors une théorie d’un nouveau syncrétisme religieux complet (au sens où on intègre près de 7 religions principales), qui se résumerait dans les 3 points suivants (Robert Woumeni i) [2]:

  • Les religions sont différentes mais équivalentes.
  • Chacun doit garder sa religion, mais s’ouvrir un peu à celle des autres, avec l’idée selon laquelle on détient rarement tout seul toute la vérité.
  • La pratique religieuse n’est pas incompatible avec l’exercice du libre arbitre, prôné par les Agnostiques, ni même, bien que cela paraisse contradictoire, avec une approche scientifique et rationnelle de la foi. Maïmonides et Thomas d’Aquin seraient sans doute d’accord avec ce point. La Foi et la Raison doivent se réguler. Les éléments de connaissance nous sont en effet transmis par une  révélation (donc par la foi) ou par un raisonnement critique. La raison permet d’éviter l’obscurantisme, et la foi permet d’accéder à des choses plus subtiles telles que l’âme. La conciliation entre la foi et la raison est donc absolument nécessaire. Comme l'a souligné Thomas Römer[13] tous les textes sacrés sans exception, résultent d'une synthèse entre conception identitaire et conception théologique. On ne peut en effet contester le fait que même sous le contexte d'une révélation divine, les oeuvres sont faites par la main de l'homme (avec tout ce que cela suppose d'interprétation et même d'imperfection).

Syncrétisme Religieux Complet (SRC), Tolérance et Laïcité

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L'esprit de Tolérance

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"C’est accepter ce qu’on a le pouvoir de refuser". (voir Tolérance). Avec l'idée que toute situation conflictuelle ne justifie pas nécessairement l'épreuve de force.

"C’est pour un groupe social, le fait de supporter ce qu’on a pas les moyens de combattre" selon John Locke. Autrement dit c'est le refus du conflit par pessimisme ou par réalisme.

"C’est une vertu, liée à l'ouverture sur les autres, qui rend la paix possible", selon Kofi Annan.

Le concept de tolérance peut également être défini en des termes sortis du contexte conflictuel, comme suit :

C’est faire preuve de bienveillance envers les autres, dans un esprit de fraternité. Il faut donc réduire son égo, sur les questions de pouvoir, d’argent, et de plaisir physique.

C’est se concentrer sur ce qui rassemble plutôt que sur ce qui divise. C’est choisir de voir le verre à moitié plein, plutôt que de le voir à moitié vide.

C’est refuser de juger les autres en s’attribuant d’emblée le rôle de détenteur de toute la Vérité. Il s’agit donc de comprendre que la Vérité est souvent multiforme.

C’est privilégier la voie du dialogue, et/ou des urnes plutôt que celle des armes, qu’on réservera aux cas particulièrement difficiles ou désespérés. Le conflit étant un processus social naturel.

C’est être prêt à pardonner les erreurs des autres (dès lors qu’il y a repentir), en ayant conscience que l’erreur et l’imperfection sont aussi des caractéristiques de l’être humain.

C’est travailler avec sa communauté, sans oublier que l’on fait aussi partie de la communauté des communautés : celle des Citoyens d’un Pays, et de la Planète.

C’est comprendre le concept d’équivalence [2] entre les individus, les peuples et les religions. L’équivalence des religions étant ce qu’on a appelé précédemment le Syncrétisme Religieux Complet. "La discorde est le plus grand mal humain, la tolérance en est le seul remède", Voltaire[1].

Le principe d'une laïcité généralisée

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Le Syncrétisme Religieux Complet (SRC) ainsi défini est sans aucun doute une 1ère clé de tolérance, entre les peuples. En effet, le simple fait d'admettre qu'on ne détient pas tout seul, toute la Vérité, et que celle ci est répartie sur les croyances des différentes religions, constitue d'ores et déjà un pas très important vers l'esprit de tolérance. En reprenant la définition de Henri Bergson, si la Vérité est une route tracée à travers la réalité, il ne fait pas de doute qu'il y aura souvent plusieurs routes pour atteindre le même point. Le Syncrétisme Religieux Complet (SRC) aussi une forme de laïcité généralisée, qui de plus à vocation à transcender les frontières. On peut rappeler à ce propos que la laïcité est un principe de Tolérance, avec la séparation du Religieux avec l’Etat. Le fonctionnement de l’Etat ne se fait plus sur une base religieuse et dans le même temps, l’Etat respecte la liberté de culte, et de conscience (tant que l’ordre public est préservé) en vertu de la loi du 09 décembre 1905. Parallèlement, une loi religieuse (Halakha, Droit Canonique, Charia, etc) ne peut en aucun cas dans ces conditions, être considérée comme au dessus de la loi républicaine.

Conclusion

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Le taux de similitude entre près de 7 principales religions a été évalué à environ 80%. Ce résultat surprenant et très élevé incite à suggérer aux Citoyens, un changement d'état d'esprit afin de s'orienter vers un syncrétisme religieux complet, pour lequel chacun garde fièrement sa religion tout en s'ouvrant un peu à celle des autres. Lorsqu'on réalise que ce syncrétisme correspond à la polarité opposée au radicalisme, par ailleurs présent dans toutes les religions, on comprend qu'il s'agirait d'un mouvement vers plus de tolérance, et par conséquent vers plus de paix sociale. L'humanité a besoin de poursuivre sa progression spirituelle amorcée sous l'impulsion des libres penseurs du siècle des lumières, en utilisant sa capacité de raisonnement pour réguler les croyances (Modalités d'accès à un Dieu unique, dernier prophète, blasphème, polythéisme, etc). Les textes sacrés sont certes issus de révélations, mais ont été rédigés ou traduits par des hommes, avec une précision variable dans l'interprétation, qui de plus devrait évoluer selon les époques. Il y aura naturellement toujours des conflits, puisque c'est un phénomène social, mais on devrait pouvoir en réduire le nombre ou l'ampleur pour certains. On pourrait alors mobiliser plus de ressources sur d'autres problématiques aussi complexes, telles que l'économie dans un contexte de globalisation, le développement durable ou le contrôle du réchauffement climatique (le Pape François[18]).

Notes et Références

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  1. a b et c Voltaire, Traité sur la tolérance, 1763
  2. a b c d e f g h i et j Robert Woumeni, les éditions du net, 2015. (ISBN 978-2-312-03548-2)
  3. a et b Helen Schucman and William Theltford, A Course in Miracles, Foundation for Inner Peace, 1976. (ISBN 978-1-883360-24-5)
  4. Patrick Weil, Grasset, 2015. (ISBN 978-2-246-85822-5)
  5. Edward Tylor, Primitive Culture, 1871
  6. Philippe Descola, Gallimard, "Bibliothèque des sciences humaines", 2005. (ISBN 2-07-077263-2)
  7. a et b Thomas Römer, "les Monothéismes en questions", in Enquête sur le Dieu unique, Bayard / Le Monde de la Bible,
  8. Richard Dawkins, Pour en finir avec Dieu, Perrin, (ISBN 978-2-262-02986-9)
  9. « syncrétisme », sur cnrtl.fr
  10. « La Bible, 2 Rois, Chap.17: La fin du royaume d'Israël, Verset 33 »
  11. « Michel Tardieu, histoire des syncrétismes à la fin de l'antiquité », sur Annuaire du Collège de France, 2007-2008
  12. a et b « Gaura Krishna, Hindouisme et Christianisme »,
  13. a et b Thomas Römer, Le Peuple élu et les autres : l'Ancien Testament entre exclusion et ouverture, Poliez-le-Grand, Editions du Moulin,
  14. Thomas Römer et Estelle Villeneuve, La Bible : quelles histoires, Paris / Genève, Bayard / Labor et Fides,
  15. « La mythologie et la religion égyptiennes », sur cosmovisions
  16. M. K. Gandhi, Tous les hommes sont frères, Gallimard, (ISBN 2-070325709)
  17. « Tableau comparatif des grandes religions », sur CRDP, Académie de Caen,
  18. François, Lettre encyclique Laudato Si : La sauvegarde de la maison commune., Vatican,