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Tablettes universelles (1820-1824)

Le titre Tablettes universelles désigne un « recueil » (ou journal) à périodicité mensuelle fondé en mars 1820, dirigé et publié par Jean-Baptiste Gouriet (1774-1855). D'après le sous-titre, il se présente comme « un répertoire des événements, des nouvelles et de tout ce qui concerne l'histoire, les sciences, la littérature et les arts, avec une bibliographie générale, par une société d'hommes de lettres ». Le recueil se propose de « donner, à intervalles assez éloignés, un résumé des nouvelles et des actes publics du mois et du trimestre, et rassembler ainsi par cahiers les matériaux de l'histoire contemporaine »[1]. Cependant, sa diffusion est restreinte et le recueil peu connu.

En mai 1822, le titre est repris par Jacques Coste (1798-1859), un commerçant bordelais, homme d'affaires et entrepreneur de presse aux convictions libérales. A cette époque de la Restauration, racheter un périodique existant était la seule façon de fonder un journal d'opposition[2]. Devenu propriétaire et directeur du journal, Coste va faire des simples annales de Gouriet un journal « des plus vifs »[3]. Il conçoit le projet de « rapprocher hommes politiques et hommes populaires, hommes d'affaires et hommes de plume » dans le but de « fusionner toutes les forces du libéralisme dans un esprit de conciliation »[4]. Il fait appel aux « forces vives de la presse, les jeunes écrivains, très nombreux, de cette époque, disséminés dans divers journaux » [5]. Son projet reçoit le soutien de François Guizot et les « bonnes grâces » de Benjamin Constant.

La nouvelle rédaction est le « point de ralliement » de trois groupes[6] :

Bon nombre de ces rédacteurs, attirés par le journalisme, se retrouveront bientôt dans la création et la rédaction du Globe de la Restauration.[7].

En janvier 1823, à partir de la 32e livraison, le journal se renouvelle et devient « politique ». Le sous-titre change : « recueil politique, scientifique et littéraire » où, selon l'un des propectus, « les questions politiques puissent être traitées avec plus d'étendue et de maturité », offrant « un moyen commun de publication à toutes les nuances d'opinions ». La périodicité augmente : 3 livraisons par mois, puis une livraison par semaine. Chaque livraison contient un « bulletin politique » inséré dans la rubrique de politique intérieure[8]. Il est rédigé d'abord par Rémusat, puis surtout par Thiers. Les articles, souvent incisifs, manifestent une réelle liberté d'esprit et de jugement tout en restant modérés sur le fond. On est sorti des « systèmes de neutralité ». Les Tablettes renouvelées bénéficient du patronage de « plusieurs membres distingués » de la Chambre des députés ; parmi les souscripteurs figurent Molé, Barante, Guizot, Constant dans le rôle de « publicistes ».

En janvier 1824, Coste, en butte à des difficultés financières, menacé d'un procès [9], renonce à la propriété du journal. Le contrat est passé avec le ministère fin janvier 1824 [10]. Le groupe des rédacteurs se retire. Aucun d'entre eux ne coopèrera à la rédaction de la feuille ministérielle. La lettre collective de retrait de douze rédacteurs libéraux paraît dans le Constitutionnel du 21 janvier 1824[11]. Selon ce même journal, la désaffection causa « un sentiment de surprise et de déplaisir à tous ceux qui s'étaient plus à trouver dans les Tablettes une expression éloquente et franche de leurs opinions ». Les Tablettes ministérielles cessent de paraître deux mois plus tard le 20 mars 1824 avec la 68e et dernière livraison.

Vers la fin de la Restauration, Jacques Coste fonde avec Jean-Jacques Baude le quotidien Le Temps, « journal des progrès politiques, scientifiques, littéraires et industriels ». Le nouveau titre se voulait le « trait d'union de toutes les familles du libéralisme modéré ». Lancé le 13 octobre 1829, il disparaît le 17 juin 1842 (28 vol. in-folio)[12].

Citation

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« Les journaux ne gouvernent point, mais ils secondent ceux qui gouvernent, et puisque plusieurs journaux parlent comme le ministère, nous sommes autorisés à parler comme l'opposition » (Tablettes universelles, 33ème livraison, p.2).

Bibliographie

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  • Charles de Rémusat, Mémoires de ma vie, tome 2, La restauration ultra-royaliste, la Révolution de Juillet, 1820-1832, éd. et préf. par C.H.Pouthas, Paris, Plon, 1959.
  • Eugène Hatin, Histoire politique et littéraire de la presse en France, tome 8, Paris, Poulet-Malassis et de Broise éd., 1861.
  • Eugène Hatin, Bibliographie historique et critique de la presse périodique française (…), Paris, Firmin Didot, 1866.
  • Darío Roldán, Charles de Remusat, Certitudes et impasses du libéralisme doctrinaire, préf. de Pierre Rosanvallon, L'Harmattan, 1999.
  1. Rémusat, Mémoires, p.84
  2. Rémusat, Mémoires, note p.84
  3. E.Hatin, Bibliogr. historique et critique, p.347
  4. Rémusat, Mémoires, p.85
  5. Hatin, Histoire politique et littéraire, p.497
  6. E.Hatin, Histoire politique et littéraire, p.497
  7. « En unissant des gens d'origines différentes, les Tablettes sont déjà une esquisse de ce que sera Le Globe » (Darío Roldán, Charles de Remusat, p.51)
  8. Les autres rubriques sont : Politique extérieure, Littérature politique, Industrie et Commerce, Sciences et Arts, Littérature, Mélanges, Bibliographie
  9. Rémusat, Mémoires, p.103
  10. Rémusat, Mémoires, p.104
  11. Il s'agit de : Bodin, Cauchois-Lemaire, Coquerel, Decaen, Paul-François Dubois|Dubois, Pierre-Sylvain Dumon|Dumon, Mahul, Maldouche, François-Auguste Mignet|Mignet, Alphonse Rabbe|Rabbe, Rémusat et Thiers
  12. Note de Rémusat, Mémoires, p.85