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Carte de la Camargue avec le delta du Rhône.

Le delta du Rhône ou parfois delta de Camargue est le delta du Rhône. On parle aussi parfois du delta du Rhône pour évoquer le delta formé par le Rhône dans le lac Léman en Suisse.

Le delta dans l'histoire modifier

 
Statue du dieu Éridan, fleuve divinisé, au British Museum. La statue provient du Parthénon

Ce fleuve qui autrefois par ses crues successives et son important charriage a été le moteur de la construction de cette vaste plaine deltaïque[1].

La première mention historique du delta du Rhône a été faite par Hésiode qui le considérait comme l'une des portes de l'Enfer au même titre que ceux du et du Rhin[2]. Pline l'Ancien a expliqué dans son Histoire naturelle : « D'après les premières traditions, recueillies par Hésiode, l'Eridan se montre dans les espaces vagues et obscurs qui occupent tout le nord-ouest de la mappemonde de ce siècle ; et l'idée de cet Eridan fabuleux qui s'écoulait dans l'Océan en traversant ce qu'on nomma plus tard la Celtique, se maintint dans toute l'antiquité. Cependant quelques Grecs qui voulaient être mieux informés, appliquèrent successivement ce nom au Pô, au Rhône, au Rhin, en réunissant même quelquefois ces trois rivières d'une manière qui nous doit paraître absurde, mais qui, rapportée à leur système, se conçoit aisément »[3].

Identifié par Eschyle avec le Rhône[4], aux bouches duquel fut installée la colonie phocéenne alors la plus occidentale, l'Éridan a été tout aussi bien décrit comme un de ses affluents[5] ou de ses embranchements[6].

Situation modifier

 
Embouchure du Petit-Rhône, avec les Saintes Maries-de-la-Mer, l'étang de Malagroy, l'étang de l'Impérial et la Petite Camargue

Le fleuve crée ce delta avant de se jeter en mer Méditerranée via une division de son cours en deux bras près de la ville d'Arles. Le petit bras est nommé le Petit-Rhône et le plus important le Grand-Rhône. La zone du delta est nommée Camargue.

Structuration modifier

La zone du delta est réputée pour ses marécages, mais aussi ses salins proches (Aigues-Mortes), ses étangs (étang de Vaccarès et étang de Scamandre notamment).

 
Delta du Rhône, cartographie 1894

Occupation modifier

Redouté par l'homme dès l'Antiquité pour ses terres mouvantes, le delta à attiré de nombreuses espèces d'animaux dont deux grands quadrupères : le cheval et le taureau[2]. Les Ligures, population autochtone, s'en servirent comme lieu de pêche. En témoignent les découvertes de harpons de cuivre, des tridents en fer, des lests de filets en plomb et en terre cuite. La pêche au thon était pratiquée sur le littoral à l'aide de gros hameçons de fer ou en bloquant les poissons dans des madragues[7].

Protection modifier

Historiquement, les bras du delta bougeaient mais ils sont désormais endigués. Le delta est donc figé hormis lors de crues exceptionnelles (comme en 1993, 1994 et 2003).

Notes et références modifier

  1. (Vianet 1993, p. 1)
  2. a et b Jean-Paul Clébert, p. 136.
  3. Pline l'ancien, Histoire naturelle, Ch. XX, Graecis dictas Eridan
  4. Pline, Histoire naturelle, XXXVII, 11.
  5. Apollonios de Rhodes, Argonautiques, IV, 7, v. 627-28.
  6. Philostéphane de Cyrène (élève de Callimaque) cité par une scholie à Denys le Périégète, Voyage autour du monde, v. 289.
  7. Jean-Paul Clébert, op. cit., p. 137.

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  • Jean-Paul Clébert, Camargue in Guide de la Provence mystérieuse, Éd. Tchou, Paris, 1972.
  • Régis Vianet, « Le Rhône à son delta », Courrier du Parc naturel régional de la Camargue, nos 41-42,‎ (lire en ligne, consulté le )

Articles connexes modifier


Rhone Catégorie:Rhône (fleuve) Catégorie:Hydrographie en Camargue