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Roger Lapointe, né le 7 avril 1923 à Salaberry-de-Valleyfield et décédé le 11 août 2023 à Hungry Bay, est un obstétricien-gynécologue, et chirurgien québécois. Il est l’un des fondateurs de l'Association des Obstétriciens et Gynécologues du Québec.

Éducation

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Il fait ses études classiques au Collège de Salaberry-de-Valleyfield. Roger Lapointe commence ses études en médecine à l’Université de Montréal en septembre 1944 et devient interne bénévole à l'Hôtel-Dieu de Montréal dès avril 1946. Ce même été, avec la pénurie de médecins qui sévit, on le met en charge du bloc opératoire. En parallèle, il pratique à l’hôpital Saint-Luc, l'Hôpital Saint-Jean-de-Dieu (Louis-Hippolyte Lafontaine), l'Hôpital Sainte-Justine et l'Hôpital Notre-Dame. En 1948, il obtient un permis temporaire lui permettant d’aller remplacer un médecin à Clarke City et Sept-Îles, sur la Côte-Nord. Il agit comme dentiste anesthésiste, oto-rhino-laryngologiste et orthopédiste.

Suivant les recommandations due son supérieur, le Dr Louis-Arthur Magnan, et bien résolu de faire sa résidence à l’Hôpital Notre-Dame, le Dr Roger Lapointe signe un contrat de quatre ans, logé et nourri, avec un salaire mensuel de $15.00 la première année, $20.00 la seconde, $25.00 la troisième et $75.00 la quatrième. En juin 1949, au terme de son internat, le Dr Paquin, registraire du Collège des médecins et chirurgiens, convoque la cohorte des étudiants pour prêter serment devant le buste d'Hippocrate, et jurer de pratiquer notre profession selon les principes établis par le Père de la médecine. De 1950 à 1954, il commence son stage de gynécologie à l’hôpital Notre-Dame, sous la direction du professeur et chef du service Léon Gérin-Lajoie. Il quitte néanmoins Montréal pour La Nouvelle-Orléans afin d’effectuer un Fellowship d’une année à l’université Tulane et au Charity Hospital. À son retour à Montréal, il incite le Dr Léon Gérin-Lajoie et l’hôpital Notre-Dame à se procurer leur premier colposcope, tout récemment introduit en Louisiane par Karl Bolten. Il reçoit son Fellow et obtient son certificat de spécialiste en obstétrique et gynécologie, conféré par le Collège Royal des médecins et chirurgiens du Canada en 1955[1]

Carrière médicale

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Dans sa nouvelle situation, Roger Lapointe travaille dans quatre hôpitaux (Hôtel-Dieu de Montréal, l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont, et l'Hôpital Jean-Talon), car, dans l’emprise d’un système pyramidal, il n'a droit qu'à un seul lit privé à l’hôpital Notre-Dame. Il commence néanmoins sa pratique dans la clinique du Dr Louis-Arthur Magnan.

Il est aussi consultant à l’Hôtel-Dieu de Salaberry-de-Valleyfield et tient une clinique à Salaberry-de-Valleyfield en 1955-1956, en alternance avec son bureau de Montréal.[2] [3]

Roger Lapointe pratique à l’hôpital Notre-Dame de 1955 à 1986, y ayant également sa clinique. Il y enseigne aussi à titre de professeur agrégé rattaché à l’Université de Montréal. Il est membre du comité des examens du Collège Royal pendant plus de vingt ans.

L’Association des obstétriciens et gynécologues du Québec

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Le Dr Roger est l’un des fondateurs et premier président de l’Association des obstétriciens et gynécologues de la province de Québec, tel qu’elle s’appelle à ce moment.

En 1956, le Dr Léon Gérin-Lajoie, président fondateur du Montréal Obstetrical and Gynaecological Society (MOGS) invite le Dr Roger Lapointe à se joindre à cette société déjà bien organisée qui regroupe surtout des collègues anglophones. L'année suivante, soit en 1957, le Dr Léon Gérin-Lajoie, directeur du service de gynécologie de l'hôpital Notre-Dame, mentionne au Dr Lapointe qu'il est consterné par le problème de la fusion de l'obstétrique et de la gynécologie en raison de l'opposition de certains médecins qui siègent au comité. La division entre les deux spécialités a de fortes répercussions dans le milieu.

Par ailleurs, le Dr Gérin-Lajoie est le premier président de la Fédération internationale de gynécologie et d'obstétrique (FIGO) nouvellement créée et est également président du congrès à venir de la (FIGO) qui doit avoir lieu en juin 1958 dans le nouvel Hôtel Reine Élizabeth à Montréal. N’ayant que trop peu de temps pour préparer l'événement, il confie au Dr Lapointe la tâche de poursuivre les démarches pour cette fusion tant attendue.

Au printemps 1957, le comité d'accréditation des facultés de médecine et le comité d'évaluation du Collège Royal recommandent à brève échéance la fusion de l'Obstétrique et de la Gynécologie. Ainsi, un comité ad hoc est mis sur pied pour étudier la situation. Il est composé des membres suivants: Dr Pierre Meunier, chef du service de Gynécologie à l'Hôtel-Dieu de Montréal, Dr Jean-Louis Léger, chef du service de radiologie à l'Hôpital Notre-Dame, Dr Eugène Robillard, chef du département de physiologie, Dr Marcel Ferron, chef du service d’Obstétrique à l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont, Dr Maurice Gagné, obstétricien à l'Hôpital de la Miséricorde et Roger Lapointe, gynécologue-obstétricien à l'Hôpital Notre-Dame.

À la suite du congrès de la FIGO de 1958, le ministre de la Santé exhorte les médecins à s'associer pour faciliter les négociations lors de l'application du projet d'assurance santé. Tandis qu'il existe déjà à l'échelle nationale la Society of Obstetricians and Gynaecologists of Canada (SOGC), l'ensemble des obstétriciens et gynécologues de la province se retrouvent dans trois sociétés distinctes: la Montreal Obstetrical & Gynaecological Society (MOGS), la Société d'obstétrique et de gynécologie de Québec (SOGQ) et la Société d'obstétrique de la province de Québec (SOPQ).

Bien que ces trois sociétés, à caractère social, n'ont aucun lien entre elles, lors de l’assemblée générale de la MOGS de 1958, le Dr Roger Lapointe propose leur fusion, avec comme objectif la formation d’une corporation professionnelle. La proposition est acceptée, et le Dr Lapointe se voit confier la tâche de mener le projet à terme. Il établit alors plusieurs contacts, d'abord avec le Dr René Simard, président de la SOGQ puis avec le Dr Roland Vadeboncoeur, président de la SOPQ.

Le 14 novembre 1961, les délégués des trois sociétés sont réunis dans le salon des gouverneurs de l'Hôpital Notre-Dame en présence de Me Jean Gagné. Ils fondent ainsi officiellement l’Association des Obstétriciens et Gynécologues de la Province de Québec (AOGPQ) qui obtient officiellement sa Charte en février 1962 sous la Loi des corporations professionnelles.[4] Les lettres patentes de l'Association sont accordées le 12 avril 1962. Les membres élus au conseil exécutif sont Roger Lapointe, président, Samuel Pollack, premier vice-président, Roland Vadeboncoeur, second vice-président, Simon Gold, secrétaire-trésorier et messieurs les conseillers Richard Power, Rod Foot, Fred Tweedie et Hector Ricard.

La première assemblée générale de l'Association a lieu le 7 mars 1962, lors d'un banquet dans le grand salon de l'Hôtel Mont-Royal. Lors de son discours inaugural, le Dr Roger Lapointe rappelle que le premier ministre John Diefenbaker a ordonné une enquête royale sur la santé sous la présidence du juge Hall, et qu’un des premiers mandats de l'Association est de préparer un mémoire sur la qualité des soins et des normes de pratique de la spécialité dans tout le Québec.

À peine quelques années plus tard, soit en février 1966, l'Association des Obstétriciens et Gynécologues de la Province de Québec demande l'abandon de sa Charte[5] et devient une nouvelle société, l'Association des Obstétriciens et Gynécologues du Québec (AOGQ), est constituée le 8 février 1966[6] afin de répondre au nouveau régime d'assurance-maladie.


  1. « La Gazette de Valleyfield-Beauharnois, 15 décembre 1955, p.11. », (consulté le ), p. 11
  2. « La Gazette de Valleyfield-Beauharnois », (consulté le ), p. 1
  3. « La Gazette de Valleyfield-Beauharnois », (consulté le ), p. 4
  4. Gouvernement du Québec, « Gazette officielle du Québec », (consulté le ), p. 6
  5. Gouvernement du Québec, « Gazette officielle du Québec », (consulté le ), p. 89
  6. Gouvernement du Québec, « Gazette officielle du Québec », (consulté le ), p. 100