Thierry de Ludre

diplomate, historien et journaliste français

Armand Thierry, comte de Ludre, est un diplomate et journaliste français né le à Paris et mort assassiné le , sur la route qui le menait de Montargis à Avord.

Biographie modifier

Il est, par sa mère, le petit-fils du député du Maine-et-Loire, le comte Armand de Maillé. Son père, Fery de Ludre, a été député de Nancy de 1902 à 1915. Ami de Gustav Stresemann, cet ancien attaché d'ambassade à Berlin (1927-1928) était un militant d'extrême-droite[1][source insuffisante], pacifiste partisan du rapprochement franco-allemand[réf. nécessaire].

Journaliste à L'Ordre[réf. nécessaire], il est arrêté sur ordre de Georges Mandel[2], alors ministre de l'Intérieur du gouvernement de Paul Reynaud, le avec quatre autres détenus[1]. Incarcéré à la Santé, il fut emmené vers le sud le [3], surveillé par des gardiens armés.

Arrivé à Cepoy près de Montargis le , il continua vers le camp d'Avord avec plusieurs centaines d'autres détenus de la Santé. Faute de trains, les détenus voyagèrent à pied, encadrés par des gardes mobiles, des tirailleurs marocains et des réservistes du 51e régiment régional[4]. Gardiens et prisonniers étaient affamés et treize prisonniers, certains exténués et d'autres tentant de s'évader, furent tués par les gardes mobiles placés en queue de colonne, entre le 15 et le [5],[6]. Le , Thierry de Ludre, asthmatique et souffrant de troubles cardiaques, ne pouvait plus suivre le convoi après avoir marché plus de 14 km dans la journée et il fut abattu de deux balles dans la tête. Son cadavre fut retrouvé le lendemain par le garde-champêtre de Conflans-sur-Loing et inhumé au cimetière communal, comme étant celui d'un inconnu[4]. Bien qu'introuvable, un non-lieu est prononcé à son sujet le [1]. À la suite de la plainte de sa famille pour homicide volontaire, une enquête judiciaire est lancée et le cadavre fut exhumé et reconnu par un dentiste comme étant celui de Thierry de Ludre[7].

Le , la commission d'enquête vichyste sur la disparition de Thierry de Ludre, dirigée par Pierre de Bénouville, accabla Georges Mandel, qui fut aussi déclaré responsable du massacre à Abbeville de 21 prisonniers évacués de Belgique. Quand la Milice cherchera quelqu'un à exécuter en représailles à l'assassinat de Philippe Henriot, le nom de Georges Mandel sera proposé pour « venger » de Ludre.

Références modifier

  1. a b et c « Enquête sur la mort de Thierry de Ludre », Société d'émulation de l'arrondissement de Montargis, 3e série, no 94,‎ , p. 41-46 (lire en ligne)
  2. Pessac : ces quatre fusillés dont on ne parle pas, Arkheia no 22,
  3. « L’exode, un drame oublié » d’Éric Alary
  4. a et b Gaston Leloup, « Le camp de Montenon en juin 1940 et l'évacuation des prisonniers », Société d'émulation de l'arrondissement de Montargis, 3e série, no 94,‎ , p. 29-40 (lire en ligne)
  5. Jacky Tronel, Le repli tragique de la colonne de Cepoy (15-17 juin 1940)
  6. Jacky Tronel, Le camp de Cepoy en 1940, installé dans les anciennes verreries de Montenon
  7. Jacky Tronel, « Le repli de la prison militaire de Paris à Mauzac. Un exode pénitentiaire méconnu », Criminocorpus [En ligne], Varia, mis en ligne le 23 mars 2012, consulté le 18 octobre 2016. URL : https://journals.openedition.org/criminocorpus/1767 et Je suis partout 16 juin 1941, page 3

Bibliographie modifier

Liens externes modifier