Tardive de Ciaculli (mandarine)

Mandarine tardive de la région de Palerme
Tardive de Ciaculli (mandarine)
Description de cette image, également commentée ci-après
Fruits à maturité en mars
Classification
Règne Plantae
Division Magnoliophyta
Classe Magnoliopsida
Ordre Sapindales
Famille Rutaceae
Genre Citrus

Hybride

Mandarino tardivo di Ciaculli
(Nom vernaculaire)

Parent A de l'hybridation
Citrus sinensis
×
Parent B de l'hybridation
Citrus réticulata

Classification phylogénétique

Ordre Sapindales
Famille Rutaceae

Mandarine Tardive de Ciaculli P.A.T.
Image illustrative de l’article Tardive de Ciaculli (mandarine)
Agrumes à Ciaculli

Autre(s) nom(s) marzuddu
Lieu d’origine Palerme
Place dans le service Fruit

La Tardive de Ciaculli est un cultivar de mandarine palermitaine, endémique et devenue traditionnelle. Fruit de table de fin de saison, aromatique, sucré mais absents des grandes cultures à cause de ses graines, elle est sauvegardée grâce à sa labélisation Arche du gout de Slow Food. Son huile essentielle abondante présente des notes singulières.

Dénomination modifier

Elle est également nommée marzuddu, marzùddu (qui vient au mois de mars[1]). UC Riverside la classe dans la famille des 'Avana' (groupe italien du type Willowleaf, mandarine commune méditerranéenne)[2].

Ciaculli est un village de campagne de la commune de Palerme avec un grand verger d'agrumes dont la Tardive qui est également cultivée à Croceverde Giardina.

Son nom de tardive est du à sa maturité décalée jusqu'à 2 mois par rapport aux autres communes, 6 à 8 semaines plus tard qu''Owari'[2] (satsuma largement cultivée au XXe siècle).

Nom Binomial : Citrus reticulata Blanco cv. Mandarino Tardivo di Ciaculli[3] ou Citrus reticulata cv. Avana Tardivo di Ciaculli.

Histoire modifier

Elle est un mutant spontané de mandarine commune apparu dans les années 1940[4]. La tardive de Ciaculli apparait enb 1955 dans la littérature (E. Zanini et F.G. Crescimanno. Nota sul mandarino Tardivo di Ciaculli) comme mandarine tardive[5] de taille relativement petite[6]. En 1973, la Gazzetta Ufficiale della Repibblica Italiana la mentionne dans les cultivars sélectionnés pour la reconversion vergers de «mandarines ne possédant pas de caractéristiques qualitativement intéressantes» aux côté des clémentines 'de Nules' et 'Oroval', de Tangelo et de Satsumas[7]. Le développement de la production décline à partir des années 1960, en effet le relief ne permet pas l'utilisation des machines et les couts ne sont plus concurrentiels, l'urbanisation réduit les terres horticoles et enfin les consommateurs préfèrent les mandarines sans pépins[8].

 
Consorzio di Mandarino Tardivo di Ciaculli: Conditionnement des mandarines

En 1997, elle est introduite aux États-Unis depuis la Corse[2]. En 1999, le Consortium Il Tardivo di Ciaculli[9] est mis en place autour de 50 producteurs artisanaux[10] à l'initiative de Sentinelle du goût de Slow food qui la certifie afin de promouvoir, protéger, valoriser et développer la culture du fruit dans la Corne d'Or de Palerme. En 2000, elle est mentionnée comme une ancienne variété les plus populaires de mandarine[11], il restait 80 ha en culture en 2012[4].

En 2000, le Ministère de l'agriculture lui a attribué le label Prodotto Agroalimentare Tradizionale siciliano[12].

Description modifier

La plante est un mandarinier moyen (3 m de haut).

Le fruit est de taille moyenne (4 cm de diamètre, 75 à 90 g), l'épicarpe est fin (3 mm d'épaisseur) avec la présence de nombreuses glandes à huile essentielle aromatique. Elle est facile à peler. Elle a un rapport sucre/acide agréable. Le parfum est qualifié de robuste, le goût sucré, piquant et puissant[13], «unique par sa saveur et son arôme»[14].

Le fruit quoique peut diffusé est apprécié dans la cuisine sicilienne: dans le panettone[15], en sorbet[16], avec le chocolat (Tardive confite à la fleur de sel)[17], en liqueur, en confiture et gelée[18].

Huile essentielle modifier

Fruit modifier

Le rendement est remarquablement élevé (>5 %)[19]. L'analyse de diverses HE industrielles (2009) a montré un bonne cohérence dans la composition avec par ordre d'importance des composés volatils: limonène (70,5 %), γ-terpinène (19,5 %), α- et β-pinène (2,4 et 1,7 %) et myrcène (1,7 %). La présence significative de méthyl N-methylanthranilate (0,4 %) et d'α-sinensal (0,3 %) est spécifique[20].

François Luro et al. (2023) ont caractérisé la composition dans une vaste étude comparative de 69 mandarines et assimilées. Le contenu en limonène est faible seulement dépassé par 'Kunenbo' (63 %), 'Ben di gang ju' satsuma, Tangor 'H56' (55 %) et le plus bas shikuwasa (54 %), à l'opposé la très forte présence de γ-terpinène est exceptionnelle un peu moins que shikuwasa (23 %), autant que 'Clemendor', 'Tightskin'. Le N-méthylanthranilate de méthyle est présent comme dans 'Clemendor', 'Imperial', 'SE' et tangor 'A68' alors qu'il est absent des autres mandarines. Le p-cymène (2 %) est significatif alors qui n'est pas fréquent (sauf chez shikuwasa (9 %)[21]. Les auteurs regroupent 8 cultivars autour de la Tardive de Ciaculli contenant tous peu de limonène des niveaux importants de p-cymène, α-pinène et γ-terpinène à côté de 2 individualités: le shikuwasa et le petit et précoce Tangor H-56[22].

 
Le petit-grain de la tardive de Ciaculli est puissant et singulier dominé par l'anthranilate de méthyl-n-méthylanthranilate (Fr. Luro et al. 2023)[19]

Feuille modifier

Le petit-grain contient une très forte proportion d'anthranilate de méthyl-n-méthylanthranilate (68,7 %) alors que ce pourcentage est <0,5 % chez la plupart des mandarines), sa note évoque clairement l'orange et la mandarine[23] (il est soumis à des restrictions dans les usages cosmétiques[24]), le second composant est le γ-terpinène (14 %, proportion fréquente). On note très peu de β-pinène (1,4 %) et pas de β-phéllandrène[21].

Notes et références modifier

  1. (it) National Library of Naples, Vocabolario manuale completo sicilianoitaliano seguito da un'appendice e da un elenco di nomi proprj siciliani, coll'aggiunta di un dizionario geografico ... nuova compilazione di Giuseppe Biundi, Stamperia Carini, (lire en ligne)
  2. a b et c (en) « Avana tardivo di Ciaculli mandarin | Givaudan Citrus Variety Collection at UCR », sur citrusvariety.ucr.edu (consulté le )
  3. (en) Germanà Maria Antonietta, Hafiz Ishfaq Ahmad, Micheli Maurizio et Standardi Alvaro, « Preliminary research on conversion of encapsulated somatic embryos of Citrus reticulata Blanco, cv. Mandarino Tardivo di Ciaculli », Plant Cell, Tissue and Organ Culture, vol. 88, no 1,‎ , p. 117–120 (ISSN 1573-5044, DOI 10.1007/s11240-006-9185-0, lire en ligne, consulté le )
  4. a et b (it) « Mandarino tardivo di Ciaculli - Presìdi Slow Food », sur Fondazione Slow Food (consulté le )
  5. Walter Reuther, The Citrus Industry Volume I, (lire en ligne)
  6. Internet Archive, Plant Breeding Abstracts, Commonwealth Agricultural Bureaux, (lire en ligne), p 617
  7. (it) Gazzetta Ufficiale della Repibblica Italiana 1973-04-05 n. 089, (lire en ligne)
  8. Helena Internet Archive, The land where lemons grow : the story of Italy and its citrus fruit, Woodstock, Vermont : The Countryman Press, (ISBN 978-1-58157-290-2, lire en ligne)
  9. (it) « Prodotti », sur Consorzio il Tardivo di Ciaculli - Presidio Slow Food del mandarino Tardivo di Ciaculli (consulté le )
  10. (en) Mauro Agnoletti, Italian Historical Rural Landscapes: Cultural Values for the Environment and Rural Development, Springer Science & Business Media, (ISBN 978-94-007-5354-9, lire en ligne), p 512
  11. Internet Archive, Citrus Varieties of the World, Sinclair Intl Business Resources, (ISBN 978-1-872960-01-2, lire en ligne)
  12. (it) MINISTERO DELLE POLITICHE AGRICOLE E FORESTALI, « DECRETO MINISTERIALE 18 luglio 2000. Elenco nazionale dei prodotti agroalimentari tradizionali. », Gazzetta Ufficialeî, no n. 194,‎ 21 agosto 2000, lire p 50 (lire en ligne [PDF])
  13. (en) « Tardivo di Ciaculli Mandarins », sur specialtyproduce.com (consulté le )
  14. (en) Luca Nerva, Lorenza Dalla Costa, Angelo Ciacciulli et Silvia Sabbadini, « The Role of Italy in the Use of Advanced Plant Genomic Techniques on Fruit Trees: State of the Art and Future Perspectives », International Journal of Molecular Sciences, vol. 24, no 2,‎ , p. 977 (ISSN 1422-0067, DOI 10.3390/ijms24020977, lire en ligne, consulté le )
  15. (it) La Cucina Italiana 2014-12, (lire en ligne)
  16. (it) La Cucina Italiana 2020-06, (lire en ligne)
  17. (it) La Cucina Italiana 2014-08, (lire en ligne)
  18. Alba Pezone, Recettes secrètes des palais italiens: Dimore d'Italia, Hachette Pratique, (ISBN 978-2-01-715647-5, lire en ligne), p 77
  19. a et b (en) François Luro, Mathieu Paoli, Elodie Marchi et Gilles Costantino, « Investigation of Diversity by Analyzing the Polymorphism of SSR Markers and the Composition of Leaf and Fruit Essential Oils of 72 Mandarins (Citrus reticulata Blanco) », Horticulturae, vol. 9, no 5,‎ , p. 577 (ISSN 2311-7524, DOI 10.3390/horticulturae9050577, lire en ligne, consulté le )
  20. (en) Ivana Bonaccorsia, Paola Dugoa, Alessandra Trozzic, Antonella Cotroneoa, Giovanni Dugo, « Characterization of Mandarin (Citrus deliciosa Ten.) Essential Oil. Determination of Volatiles, Non-Volatiles, Physico-Chemical Indices and Enantiomeric Ratios », Natural Product Communications, vol. Vol. 4, no 11,‎ , p. 1595 -1600 (lire en ligne [PDF])
  21. a et b (en) François Luro, Mathieu Paoli, Elodie Marchi et Gilles Costantino, « Investigation of Diversity by Analyzing the Polymorphism of SSR Markers and the Composition of Leaf and Fruit Essential Oils of 72 Mandarins (Citrus reticulata Blanco) », Horticulturae, vol. 9, no 5,‎ , p. 577 (ISSN 2311-7524, DOI 10.3390/horticulturae9050577, lire en ligne, consulté le )
  22. (en) « H-56 tangor | Givaudan Citrus Variety Collection at UCR », sur citrusvariety.ucr.edu (consulté le )
  23. (en) PubChem, « Dimethyl anthranilate », sur pubchem.ncbi.nlm.nih.gov (consulté le )
  24. (en-GB) « New conditions of use of Methyl-N-methylanthranilate » (consulté le )

Articles connexes modifier

Voir aussi modifier

Liens externes modifier