Sidney Chouraqui (avocat)

avocat et résistant français
Sidney Chouraqui
Sidney Chouraqui chez lui à Aix-en-Provence
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Sydney Isaac ChouraquiVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
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Conflit
Distinctions

Sidney Chouraqui, né le à Sidi Bel Abbès en Algérie, et mort le à Aix-en-Provence, est un avocat, et résistant français, membre de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (LICRA)[1].

Biographie modifier

Sidney Chouraqui nait le à Sidi Bel Abbès en Algérie, de Moïse et Sarah Chouraqui (née Attias).

Engagement pendant la Seconde Guerre Mondiale modifier

 
Sidney Chouraqui (à gauche) au camp de concentration de Landsberg

Avocat dès avant la guerre à Casablanca, Sidney Chouraqui est radié du barreau de par le statut des Juifs après la défaite en 1940[2].

Refusant la capitulation, il crée alors un groupe de résistants au Maroc et entre en contact avec Londres, par l'intermédiaire du frère[réf. nécessaire] de Maurice Schumann, animateur de l'émission de la BBC « Honneur et Patrie »[3]. Volontaire pour le front de Tunisie, il parvient à quitter le camp pour Juifs de Bedeau, où sont consignés depuis les soldats juifs afin qu’ils ne combattent pas et ne puissent se prévaloir d'un statut d’anciens combattants pour récupérer la pleine citoyenneté après la guerre[4].

Prétextant d'aller chercher des victuailles, il prend un camion et passe en Tripolitaine (Libye), sous les balles des gendarmes du pétainiste général Giraud, au pouvoir en Afrique du Nord. Il est considéré comme déserteur et condamné[4]. Il rejoint la France Libre et le général Leclerc qui l’affecte au régiment de marche du Tchad[3].

Lorsque, de retour au Maroc, il fait partie du petit nombre de Juifs autorisés par la nouvelle administration française en Afrique du Nord à réintégrer le barreau, ce qu'il refuse. « Pas de justice dans l’injustice », écrit-il alors au bâtonnier[2]

Engagé volontaire dans les Forces Françaises Libres, il participe à la libération de Paris et de Strasbourg avec la 2e division blindée du général Leclerc, à celle du camp de concentration de Landsberg am Lech et à la prise du « Nid d’aigle » de Hitler à Berchtesgaden[1]. C'est là que le , jour de la capitulation de l'Allemagne, Sidney Chouraqui sable le champagne français, trouvé dans les caves du dictateur nazi [5].

Carrière d'avocat et engagements ultérieurs modifier

Après la guerre il reprend son métier d’avocat à Casablanca puis s'établit en 1966 à Aix-en-Provence où il crée un bureau de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (à l’époque LICA). Il y fut l'un des fondateurs du Centre Culturel juif, animateur de l’Amitié judéo-chrétienne et du Comité de coordination inter-religieux pour Israël[6].

À partir de 1982, il est l’un des principaux initiateurs du projet de mémorial du Camp des Milles[2].

À la veille du second tour de l'élection présidentielle française de 2017, il lance avec deux autres figures de la déportation et de la Résistance un appel aux Français à ne pas prendre le « risque mortel » de l'extrême droite, paru dans le journal Le Monde [7].

Sidney Chouraqui meurt le à Aix-en-Provence à l’âge de 103 ans[6].

Vie privée modifier

Le Sidney Chouraqui épouse Juliette Semha Ayache. Ils ont trois enfants, Alain, Jean-Marc et Rolande.

Hommages et distinctions modifier

Notes et références modifier

  1. a b et c « Sidney Chouraqui : décès du résistant et cofondateur de la Licra », Le Point, 6 février 2018.
  2. a b et c « Sidney Chouraqui n’est plus : une lumière se met en mode veilleur », sur DestiMed,
  3. a et b « La mort du résistant Sidney Chouraqui », sur Le Monde.fr (consulté le )
  4. a et b « Sydney Chouraqui n’est plus : une lumière se met en mode veilleur - DestiMed », sur destimed.fr (consulté le )
  5. « France : décès du résistant juif Sidney Chouraqui », sur lefigaro.fr, (consulté le )
  6. a et b « Aix : le résistant juif Sidney Chouraqui est mort », laprovence.com, 6 février 2018.
  7. « Anciens résistants et déportés alertent contre le « risque mortel » de l’extrême droite », sur Le Monde.fr (consulté le )
  8. a b c d e et f « Sidney Chouraqui, un homme d’honneur », Crif.org, 19 juillet 2010.

Voir aussi modifier

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Article connexe modifier