Short S.23 Empire

Hydravion à coque civil britannique

Short S.23 Empire
Coriolanus sur la Brisbane River en 1939.
Coriolanus sur la Brisbane River en 1939.

Rôle Hydravion de ligne et postal
Constructeur Short Brothers
Équipage 5
Premier vol
Production 31
Variantes Short S.25 Sunderland
Dimensions
Image illustrative de l’article Short S.23 Empire
Longueur 26,82 m
Envergure 34,75 m
Masse et capacité d'emport
Max. au décollage 18,37 t
Passagers 24
Motorisation
Moteurs 4 Bristol Pegasus XC
Puissance unitaire 686 kW
Performances
Vitesse maximale 322 km/h
Distance franchissable 1 230 km
Plafond 6 095 m

Le Short S.23 Empire est un hydravion à coque quadrimoteur. Il fut utilisé pour des voyages vers l'Égypte, l'Inde, l'Afrique de l'est et du sud, la Malaisie, Hong Kong et l'Australie.

Le Cooee en vol au-dessus de Brisbane en 1938.

Origine modifier

Le S.23 est issu d'une demande formulée au début des années 1930 par Imperial Airways, compagnie desservant l'Empire britannique. Robert Hobart Mayo, responsable technique de la compagnie aérienne, formule la demande suivante : un avion capable de transporter 24 passagers, dans les conditions de très grand confort alors associées aux lignes longs-courriers, plus leurs bagages et un chargement de courrier, avec une vitesse de croisière de 270 km/h sur des escales de 1 100 km. En 1934, Kingsley Wood, occupant le poste de ministre des Postes (British Postmaster General (en)), annonce que tout le courrier prioritaire international sera transporté par avion. Dans le contexte de l'époque, un tel appareil ne peut qu'être un hydravion, les aérodromes capables d'accueillir un avion aussi massif étaient quasiment inexistants. Le contrat est attribué en 1935 à Short Brothers qui construit le prototype dans son usine de Rochester[1].

En parallèle, Short développe le Short S.25 Sunderland, de conception très proche, mais destiné à la Royal Air Force dans un rôle de patrouille maritime, cet avion joua un rôle primordial dans la bataille de l'Atlantique[2].

Caractéristiques modifier

 
Au sol, sur son chariot.
 
Écorché de l'appareil.

Le S.23 est un hydravion à coque quadrimoteur. Il n'est pas amphibie : ne possédant pas de train d'atterrissage, il ne peut se poser que sur l'eau. Lorsqu'il doit être sorti de l'eau, pour la maintenance par exemple, un chariot est fixé sous la coque.

Les moteurs sont des Bristol Pegasus : il s'agit d'un moteur radial, neuf cylindres, refroidi par air, d'une puissance unitaire au décollage de 910 CV[3]. Ils entraînent des hélices tripales à pas variable[1].

La construction de l'appareil fait largement appel à l'Alclad, une tôle d'aluminium résistant bien à la corrosion[1].

Service modifier

Empire Airways, puis la BOAC qui lui succède, ont été les seuls acheteurs d'appareils neufs. Au total, 31 S-23 ont été produits, auxquels s'ajoutent 10 S-30 et 2 S-32. Néanmoins, quelques appareils ont ensuite été revendus à Qantas, ainsi qu'à une autre compagnie australienne, Tasman Empire Airways Limited (en)[1].

Début 1937, les premiers S.23 entrent en service sur la connexion qui relie l'empire britannique (ainsi que des pays indépendants). Au départ de Southampton, les hydravions rallient d'abord Alexandrie, et de là, la ligne se divise en deux. La branche africaine dessert le Soudan et le Kenya et se termine à Durban en Afrique du Sud. La branche asiatique dessert la Palestine mandataire, l'Irak, les Indes (par Karachi, Delhi et Calcutta), puis Bangkok. De là, elle se divise à nouveau : une branche vers Hong Kong, l'autre vers la Malaisie, Singapour, l'Indonésie et finalement l'Australie, jusque Sydney. En 1939, une publicité d'Empire Airways donne la fréquence et la durée des vols[4] :

  • 8 services/semaine jusqu'à Alexandrie, en 36 heures (depuis Southampton).
  • 2 services/semaine jusqu'à Durban, en 6 jours.
  • 5 services/semaine pour l'Inde, en 4 jours.
  • 3 services/semaine jusqu'à l'Australie, en 8 jours.

Voir aussi modifier

Notes et références modifier

  1. a b c et d (en) « The Short Empire Boats: Profile Publications Number 84 by Norris, Geoffrey: Wraps (1966) Presumed first edition/first printing. | Ground Zero Books, Ltd. », sur www.abebooks.com (consulté le )
  2. HENDRIE ANDREW, SHORT SUNDERLAND : the 'flying porcupines' in the second world war., PEN & SWORD AVIATION, (ISBN 1-3990-1454-4 et 978-1-3990-1454-0, OCLC 1293650713, lire en ligne)
  3. « Bristol Engine Co: Pegasus - Graces Guide », sur www.gracesguide.co.uk (consulté le )
  4. Adrian B. Rance, John Arthur Bagley et Southampton University Industrial Archaeology Group, Sea planes and flying boats of the Solent, Southampton University Industrial Archaeology Group in association with Southampton City Museums, (ISBN 0-905280-03-2 et 978-0-905280-03-5, OCLC 16562866, lire en ligne)