Bristol Pegasus
Vue du moteur
Bristol Pegasus exposé au Brooklands Museum (en). Les cercles rouges sont des obturateurs temporaires retirées lorsque le collecteur d'échappement est monté.

Premier vol 1932
Utilisation • Fairey Swordfish
• Short Sunderland
Caractéristiques
Type 9 cylindres en étoile, refroidi par air
Longueur 1 549 mm
Diamètre 1 405 mm
Masse 504 kg
Composants
Compresseur Deux vitesses, centrifuge
Performances
Puissance maximale 965 ch (720 kW) à 2 475 tr/min au décollage au niveau de la mer
835 ch (623 kW) à 2 250 tr/min à 2 590 m, puissance maximale de montée continue
965 ch (720 kW) à 2 600 tr/min à 3 960 m, puissance maximum (urgence au combat - 5 min seulement) kW
Taux de compression 6,25:1

Le Bristol Pegasus est un moteur d'avion en étoile de neuf cylindres mono-ligne refroidi par air, conçu par Roy Fedden de la Bristol Aeroplane Company. Il fut utilisé pour des avions civils et militaires des années 1930 et 1940. Développé à partir des premières versions des moteurs Mercury et Jupiter, ses dernières versions pourraient développer 1 000 chevaux (~750 kW) à partir d'une cylindrée de 28 l avec un compresseur mécanique.

Des développements du Pegasus ont donné le Bristol Draco (en) à injection et le Bristol Phoenix Diesel, les deux types ont été produits en nombre limité. En revanche, à la fin de la production, 30 000 moteurs Pegasus avaient été construits. Les applications allaient du biplan monomoteur au quadrimoteur Sandringham et hydravion Sunderland. Plusieurs records d'altitude et de distance ont été battus par des avions utilisant le Pegasus.

La société Bristol Siddeley a réutilisé le nom de nombreuses années plus tard pour le turboréacteur utilisé sur le Hawker Siddeley Harrier et qui est devenu célèbre en tant que Rolls-Royce Pegasus quand Rolls-Royce a repris cette société.

Deux moteurs Pegasus Bristol restent en état de navigabilité en 2010, sur des Fairey Swordfish de la Royal Navy Historic Flight (en), d'autres exemplaires sont conservés et exposés dans des musées de l'aviation (en).

Conception et développement modifier

Le Pegasus a été conçu par Sir Roy Fedden pour remplacer le Bristol Jupiter, en poursuivant les évolutions appliquées au Mercury. Le Mercury était un petit moteur qui produisait environ autant de puissance que le Jupiter, grâce à une combinaison de la suralimentation qui a amélioré la combustion, et diverses modifications visant à améliorer le régime moteur. La puissance d'un moteur à piston peut être calculée en multipliant la puissance par cylindre par le nombre de cycles par seconde ; le Mercury cumulait les deux donnant plus de puissance pour une taille donnée. Le principal avantage était l'amélioration du rapport puissance-poids grâce à un meilleur rendement volumétrique (en)[1].

Le Pegasus a les mêmes taille, cylindrée et construction générale en acier/aluminium que le Jupiter, mais des améliorations ont permis d'augmenter la vitesse maximale du moteur de 1 950 à 2 600 tours par minute pour le décollage. La puissance est passée de 580 ch (430 kW) pour le Jupiter à 635 ch (474 kW) pour la première version Pegasus II, 690 ch (515 kW) pour le premier modèle de production Pegasus III, et, finalement le modèle Pegasus XXII avec 1 010 ch (750 kW) grâce à la suralimentation à deux vitesses (introduite sur le Pegasus XVIII) et le carburant à 100 d'indice d'octane. Cela a donné naissance l'expression one pound per horsepower (une livre par cheval-vapeur), reflétant l'excellent rapport puissance-poids.

Certains utilisateurs notables du Pegasus étaient le Fairey Swordfish, Vickers Wellington et Short Sunderland. Il a également été utilisé sur le Anbo 41, Bristol Bombay, Saro London, Short S.23 Empire, Vickers Wellesley et le Westland Wallace.

Comme le Jupiter, le Pegasus a également été licencié à la société PZL en Pologne. Il a été utilisé sur les bombardiers PZL.23 Karaś et PZL.37 Łoś. En Italie, Alfa Romeo a construit à la fois le Jupiter (126-RC35) et le Pegasus sous licence, le moteur basé sur le Pegasus désigné comme l'Alfa Romeo 126 RC34 (en) et la version civile 126 RC10[2]. En Tchécoslovaquie, il a été construit par Walter Engines sous le nom de Pegas[3].

Environ 32 000 moteurs Pegasus ont été construits[1] Le Pegasus a établi trois records d'altitude : en 1932, 1936 et 1937. Il a été utilisé pour le premier vol au-dessus de l'Everest, et en 1938, le record du monde de distance[4].

Variantes modifier

 
Bristol Pegasus sur un Fairey Swordfish

Le Pegasus a été produit dans de nombreuses variantes, les premiers prototypes étaient sans compresseur mais la majorité utilisaient un compresseur à une vitesse ou à deux vitesses. Les différences incluent taux de compression, les rapports d'engrenage de réduction de l'hélice et accessoires.

Applications modifier

 
Saro London

Note :[5]

Survivants modifier

En octobre 2010, deux moteurs Pegasus Bristol étaient en état de navigabilité en Angleterre. Ils propulsent deux avions Fairey Swordfish de la Royal Navy Historic Flight (en)[7].

 
Bristol Pegasus

Notes et références modifier

  1. a et b Lumsden, 2003, p. 104.
  2. « Alfa Aero Engines », aroca-qld.com (consulté le )
  3. Walter engines history - Walterengines.com, consulté le 3 août 2009
  4. Bridgman (Jane's), 1998, p. 270.
  5. Liste issue de Lumsden (avion britannique seulement), le Pegasus peut ne pas être le principal moteur pour ces types.
  6. Barnes, 1970, p. 242
  7. Royal Navy Historic Flight - Aircraft, consulté le 13 octobre 2010

Voir aussi modifier

Développement liés modifier

Liste modifier

Similaires modifier

Bibliographie modifier

  • (en) Christopher Henry George Bartlett BARNES, Bristol Aircraft since 1910, Londres, Putnam Publishing, , 415 p. (ISBN 978-0-370-00015-2, OCLC 556874521)
  • (en) Fred Jane et L Bridgman (éditeur), Jane's fighting aircraft of World War II, New York, Military Press, (ISBN 0-517-67964-7)
  • (en) Bill Gunston, World encyclopaedia of aero engines, Wellingborough New York, N.Y, P. Stephens Distributed by Sterling Pub. Co, , 192 p. (ISBN 978-1-85260-163-8, OCLC 21117189)
  • (en) Bill Gunston, Development of Piston Aero Engines, Stroud, Sutton, , 2e éd., 231 p. (ISBN 978-0-7509-4478-6, OCLC 70059932)
  • (en) Alec Lumsden, British piston aero-engines and their aircraft, Shrewsbury, England, Airlife, , 322 p. (ISBN 978-1-85310-294-3, OCLC 30860563).

Autres lectures modifier

  • (en) Bill Gunston, Development of piston aero engines, Stroud, Sutton, (ISBN 0-7509-4478-1)

Liens externes modifier