Russie juste

parti politique russe
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Russie juste - Patriotes - Pour la vérité
(ru) Справедливая Россия — Патриоты — За правду
Image illustrative de l’article Russie juste
Logotype officiel.
Présentation
Président Sergueï Mironov
Fondation
Fusion de Rodina
Parti russe de la Vie
Parti russe des retraités
Patriotes de Russie
Pour la vérité
Siège Moscou
Co-présidents Zakhar Prilepine
Guennady Semigine (en)
Positionnement Centre gauche[1],[2]
Idéologie Social-démocratie[3]
Conservatisme social[4]
Nationalisme de gauche[3]
Eurasisme[5]
Affiliation nationale Front populaire panrusse
Forces patriotiques nationales de Russie (en)
Affiliation continentale Forum des socialistes des pays de la CEI
Affiliation internationale Internationale socialiste
(2008-)
Couleurs Rouge et jaune
Site web spravedlivo.ru
Représentation
Douma
28  /  450
Conseil de la fédération
3  /  170
Gouverneurs
1  /  89
Parlements régionaux
230  /  3908

Russie juste - Patriotes - Pour la vérité (en russe: Справедливая Россия — Патриоты — За правду) , anciennement Russie juste : Patrie / Retraités / Vie[6] (en russe : Справедливая Россия: Родина / Пенсионеры / Жизнь, Spravedlivaya Rossiya — Za pravdu, SRZP. Également traduit en français par Russie de la Justice[7], Justice Russie[8] ou Juste Russie[9]) est un parti politique russe constitué le comme une fusion de Rodina (Patrie), du Parti russe de la Vie et du Parti russe des retraités[10]. Sergueï Mironov, ancien président du Conseil de la fédération, en est le président.

D'idéologie conservatrice[4] et social-démocrate[3],[11] en Russie, le parti est considéré comme faisant partie de « l'opposition systémique » et a soutenu le plan d'action du président sortant Vladimir Poutine, y compris sa politique étrangère[12],[13].

Histoire modifier

S'il souhaite contester les politiques menées par Russie unie, le parti soutient fermement le président de l'époque Dmitri Medvedev et son premier ministre Vladimir Poutine. Il lui est reproché de n'avoir d'un parti d'opposition que le nom[14]. Mironov, pour sa part, a soutenu que la création de Russie juste permettrait l'établissement d'un nouveau système de bipartisme en Russie, et que son nouveau groupe pourrait à terme limiter l'hégémonie de Russie unie, le parti de Poutine, sur la Douma, chambre basse du parlement russe. Russie juste est aussi politiquement plus à gauche que Russie unie, qui est considérée comme plus favorable au libéralisme économique. L'ex-dirigeant de Russie unie, Boris Gryzlov, a déclaré qu'il considère son parti comme un parti conservateur, tandis que le site Web de ce dernier porte le slogan « Nous sommes le parti de l'homme du travail. »

Russie juste a obtenu de bons scores lors des élections régionales tenues en Russie le dimanche , mais n'a pas réussi à devenir le deuxième parti du pays, une position qui est détenue par le Parti communiste de la fédération de Russie. Elle est néanmoins arrivée seconde dans six des quatorze régions où les élections avaient lieu, et prend même la première place dans le kraï de Stavropol. Les résultats préliminaires ont montré que Russie juste a obtenu en moyenne 15 % des suffrages exprimés sur l'ensemble des quatorze régions, arrivant troisième après le Parti communiste (16 %) et Russie unie (45 %).

Le , le Parti populaire a officiellement fusionné avec Russie juste[15].

En , Mironov a proposé une fusion entre le Parti communiste et Russie juste dans le but de créer un nouveau parti socialiste unifié, invitant tous les « honnêtes socialistes » à se joindre à Russie juste[16]. Toutefois, sa proposition a été rejetée par Guennadi Ziouganov, chef du KPRF, affirmant que le positionnement à gauche de Russie juste n'était que pure comédie[17].

Alexeï Mitrofanov, un député affilié au Parti libéral-démocrate de Russie, a quitté Russie juste en , affirmant que la domination de Russie Unie à la Douma ne pouvait être contrebalancée que si toutes les forces de l'opposition s'unissaient autour de Mironov, pour tenter de créer un système de bipartisme. Russie juste accroit néanmoins sa cote de popularité dans les sondages d'opinion en août, ce qui semblait lui assurer la formation d'un groupe parlementaire au terme des élections législatives russes de 2007, principalement au détriment du LDPR. Le , le parti obtient 38 sièges à la Douma pour 7,74 % des suffrages exprimés, arrivant quatrième derrière Russie Unie (64,3 %), le Parti communiste (11,6 %) et le LPDR (8,1 %), faisant partie des quatre seules formations politiques à avoir atteint le seuil de 7 % de suffrages exprimés nécessaires pour être représenté à la Douma.

Le , le parti a voté à l'unanimité en comité central son soutien à la candidature de Dmitri Medvedev en vue de l'élection présidentielle de 2008[18]. En 2010, le parti s'accorde avec Russie unie pour soutenir le tandem qui dirige le pays. Aux élections législatives du , Russie juste améliore son score de 2007 et devient le troisième parti politique du pays avec 13,24 % des voix[19].

Le , les députés de Russie juste quittent la Douma en protestation contre Vladimir Poutine alors que celui-ci y présente son bilan[20].

En , le parti vote en faveur de la reconnaissance de la république populaire de Donetsk et de la république populaire de Lougansk par la Fédération de Russie et plus tard, il a soutenu et soutient toujours l'invasion russe de l'Ukraine en 2022. À la suite de ces prise de positions, le parti est expulsé de l'Internationale socialiste en mars 2022[21].

En , le chef du PCFR, Guennadi Ziouganov, a autorisé le PCFR à proposer une fusion avec Russie Juste, mais seulement si ce parti adoptait le programme communiste[22]. La veille, le président de Russie juste Sergueï Mironov avait déclaré qu'il « ne voit aucun obstacle à la création en Russie d'une large coalition de forces patriotiques de gauche »[23].

Idéologie modifier

Russie juste appelle à la création d'un État-providence pour réduire les inégalités économiques, mais défend le droit à la propriété privée, tout en maintenant une économie de marché. Sous la direction de Sergueï Mironov, le parti s'est présenté comme une alternative socialiste au Parti communiste de la Fédération de Russie[24] et décrit son idéologie comme « le nouveau socialisme du XXIe siècle ». Dans la plate-forme du parti, ce « nouveau socialisme » est défini comme l'antithèse du « capitalisme barbare et oligarchique »[25].

Dans les relations internationales de la Russie, le parti Russie juste propose de s'éloigner de la sphère d'influence occidentale et de renforcer les relations entre les anciens États soviétiques[26].

Résultats électoraux modifier

Élections présidentielles modifier

Année Candidat 1er tour 2d tour
Voix % Rang Voix %
2008 Soutient Dmitri Medvedev
2012 Sergueï Mironov 2 755 642 3,9 5e
2018 Soutient Vladimir Poutine[27]

Élections législatives modifier

Année Voix % Rang Sièges
2007 5 383 639 7,4 4e
38  /  450
2011 8 695 522 13,2 3e
64  /  450
2016 3 275 053 6,2 4e
23  /  450
2021 4 201 715 7,5 4e
27  /  450

Quelques membres du parti modifier

Notes et références modifier

  1. (en) Joel Krieger, William A. Joseph et Mark Kesselman, Introduction to Comparative Politics: Brief Edition, vol. 458, Cengage Learning, , 43 p. (ISBN 978-0-618-86683-0), p. 243.
  2. Karine Clément, « Brutale réforme des retraites en Russie », Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. a b et c Wolfram Nordsieck, « Russia », sur Parties and Elections in Europe, (consulté le )
  4. a et b « Кто возглавит партию "Справедливая Россия" после создания коалиции », sur polit74.ru
  5. « "New Eurasia" public movement stablished », Big Asia,‎ (lire en ligne)
  6. (en) Interfax, Putin backs idea of forming several large political parties, 17/11/2006
  7. (en) Mosnews, Three Russian Parties Merge into Single “Russia of Justice” Faction, 29/10/2006
  8. (en) International Herald Tribune, Russian political parties merge into nominal opposition bloc, Putin ally elected head, 28/10/2006
  9. (en) RIA Novosti, Federation Council speaker elected head of new Russian party, 28/10/2006
  10. (en) ITAR-TASS, Three Russian parties endorse merger into single party, 28/10/2006
  11. Melanie Ilic, Life Stories of Soviet Women: The Interwar Generation, Taylor & Francis, , 236– (ISBN 978-1135094782, lire en ligne)
  12. « Hollywood actor Seagal joins pro-Kremlin party, proposes tougher laws », sur Reuters,
  13. « On a Russian outpost in the Pacific, fear and fantasies of a Japanese future », The Washington Post,‎ (lire en ligne)
  14. (en) St. Petersburg Times, New 'Just Russia' Party Says Putin Knows Best 31/10/2006
  15. (en) http://english.people.com.cn/200704/15/eng20070415_366565.html
  16. [1] « Copie archivée » (version du sur Internet Archive).
  17. [2]
  18. (ru) http://spravedlivo.ru/news/5260.smx
  19. Jean-Marie Chauvier, « « Révolution blanche », drapeaux rouges et forces de l’ombre », Le Monde diplomatique, jeudi 22 décembre 2011.
  20. « Russie : des députés quittent la Douma », Le Figaro, 11 avril 2012.
  21. (en) « Decision regarding membership of A Just Russia-Patriots-For the Truth Party », sur Socialist International (consulté le )
  22. Иван Жуковский, « Зюганов согласился на объединение КПРФ и "Справедливой России". При одном условии », Gazeta.ru,‎ (lire en ligne, consulté le )
  23. (ru) « Зюганов допустил объединение КПРФ и СРЗП », sur www.kommersant.ru,‎ (consulté le )
  24. Sakwa page 248. « Russia's Identity: Between the 'Domestic' and the 'International' », (consulté le ).
  25. (en) « A Fair and Just Russia. The Political Platform of Russia's Social Democrats Part 2: The Individual & Government] The School of Russian and Asian Studies », sur sras.org.
  26. (en) « New Eurasia Public Movement Established », sur bigasia.ru (consulté le )
  27. (ru) « «Справедливая Россия» поддержит Путина на выборах президента », sur RBC,‎ (consulté le ).

Lien externe modifier