Rosario Nicolosi

politicien italien

Rosario Nicolosi dit Rino Nicolosi, né le à Acireale, mort le dans la même commune, est un homme politique et syndicaliste italien.

Rosario Nicolosi
Rino Nicolosi et Benedetto Vincenzo Nicotra
Fonctions
Député
XIe législature de la République italienne
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Président de la Région sicilienne
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Député régional
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Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 56 ans)
AcirealeVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
Rino NicolosiVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Autres informations
Parti politique

Membre de la Démocratie chrétienne, il est président de la Région sicilienne de 1985 à 1991.

Biographie

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Débuts politiques

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Docteur en chimie industrielle, Rino Nicolosi s'engage à la Confédération italienne des syndicats de travailleurs (CISL) et au sein de la Démocratie chrétienne sicilienne[1] dont il devient un membre important de l'aile gauche[2].

Conseiller municipal de sa ville natale, Acireale, il est élu à l'Assemblée régionale sicilienne lors des élections régionales de 1976. Réélu lors du scrutin suivant, il est assesseur dans les gouvernements premiers cabinets de la neuvième législature : chargé de l'Industrie auprès de Mario D'Acquisto (7 août 1981-22 décembre 1982), il obtient le portefeuille des Travaux publics sous le gouvernement Lo Giudice (22 décembre 1982-19 octobre 1983) et le conserve sous Santi Nicita (19 octobre 1983-21 mars 1984) et Modesto Sardo (21 mars 1984-)[3].

Président de la Région sicilienne

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Mettant fin à la mainmise des andreottiens sur la Région sicilienne, le secrétaire national chrétien-démocrate, Ciriaco De Mita, incite les leaders siciliens à se retirer au profit d'une nouvelle génération, tel le secrétaire régional DC Calogero Mannino, Sergio Mattarella et Rosario Nicolosi[1], proche de Mannino[2].

Fin janvier 1985, Nicolosi est élu président de la Région avec 50 voix provenant de la DC, de PSI, du PRI, du PSDI et du PLI. Douze voix démocrates chrétiennes lui font défaut, probablement à cause de l'ambiguïté de sa position lors de l'élection manquée, un an plus tôt, de l'ancien secrétaire DC Rosario Nicoletti qui s'est suicidé peu après[1].

Malgré ce manque d'unité initiale, Rino Nicolosi conserve la tête de cinq gouvernements successifs durant six ans et demi[N 1].

Réformateur et ambitieux, il aspire à une relance économique et une modernisation planifiée de l'île. Cherchant à renforcer le pouvoir exécutif au détriment de l'ARS, accusée d'entraver l'action gouvernementale, il s'entoure de nombreux experts et consultants, dont les plus proches sont le médiéviste Sandro Musco et l'économiste Elio Rossitto[1]. La Sicile bénéficie à cette époque de larges subsides de l’État et de l'Europe (8000 milliards), distribuées par sa junte sans contrôle du Parlement, souvent de manière discrétionnaire, et parfois gaspillées comme les 1100 milliards consentis pour recapitaliser Banco di Sicilia et la Sicilcassa[4].

Alors qu'après une trêve lors du maxi-procès, les assassinats reprennent (l'ancien maire Giuseppe Insalaco, le policier Natale Mondo, le juge Antonino Saetta et son fils Stefano, le journaliste Mauro Rostagno, le magistrat Rosario Livatino, le fonctionnaire régional Giovanni Bonsignore et l'entrepreneur Libero Grassi), Nicolosi ne s'attaque pas à la Mafia[1], considérant en 1988 qu'« on ne tient pas la Mafia avec l'anti-Mafia ou en dramatisant à tout instant le problème »[5].

Lorsque la marine libyenne saisit des bateaux de pêche siciliens, il rend personnellement visite à Mouammar Kadhafi pour obtenir la libération des pêcheurs[1].

Affaires de corruption

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Réélu aux élections régionales du 16 juin 1991, Nicolosi démissionne le 21 octobre 1991[3] pour se porter candidat à la Chambre des députés où il est largement élu lors des élections générales d'avril 1992[6]. Après l'assassinat de Salvatore Lima, Cosa Nostra aurait placé Nicolosi sur la liste des élus à exécuter pour l'avoir trahi, liste sujette aux négociations secrètes entre l'État et la mafia à cette époque[7].

Un an plus tard éclate la « Tangentopoli sicilienne ». Arrêté en 1994, il reconnait avoir collecté des pots-de-vin pour son parti et non à des fins personnelles[2], et livre en 1997 aux procureurs les noms de personnalités politiques siciliennes de premier plan : les démocrates chrétiens Calogero Mannino, Sergio Mattarella, Salvo Lima et Nino Drago, Giuseppe Astone, et Vincenzo Foti, les communistes Luigi Colajanni, Michelangelo Russo, Adriana Laudani et Angela Bottari et Gianni Parisi, les socialistes Salvatore Lauricella, Salvo Andò, Nicola Capria, Filippo Fiorino et Salvatore Lombardo, les républicains Aristide Gunnella, du maire de Catane Enzo Bianco, de l'ancien parlementaire Salvatore Grillo Morassutti, et les sociaux-démocrates Carlo Vizzini, Pasquale Macaluso et Enzo Costa, tous destinataires selon lui de financements occultes provenant des pots-de-vin versés par les entrepreneurs obtenant les marchés publics de la Région sicilienne[8]. Il est ensuite condamné deux fois, à cinq ans et demi pour corruption lors de la construction du centre d'exposition le Ciminiere à Catane, et trois ans et deux mois pour la perception d'un pot-de-vin d'un demi-milliard de lires lors de l'achat du bureau de représentation de la région sicilienne à Rome[2].

Lors des élections générales de 1994, il échoue à se faire élire au Sénat avec une liste indépendante, Sicilia Futura, qui n'obtient que 9,7 % des voix du collège d'Acireale[6].

Notes et références

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  1. Le 40e gouvernement régional (7 février 1985-1er août 1986) est composé de : Calogero Lo Giudice (Agriculture, DC), Angelo Capitummino (Présidence, DC), Vincenzo Costa (Biens culturels et instruction publique, PSDI), Nicola Ravidà (Budget, DC), Paolo Mezzapelle puis Concetto Santacroce (Coopération, PRI), Francesco Parisi (Collectivités locales, DC), Placido Guerrera (Industrie, PRI), Salvatore Sciangula (Travaux publics, DC), Vincenzo Leanza (Travail, DC), Aldino Sardo Infirri (Santé, vice-président, PSI), Salvatore Placenti (Territoire, PSI), Pietro Pizzo (Tourisme, PSI).
    Le 41e gouvernement régional (16 juillet 1986-6 août 1987) est composé de Aldino Sardo Infirri (Santé, vice-président, PSI), Calogero Lo Giudice (Agriculture, DC), Nicola Ravidà (Budget et Finances, DC), Vincenzo Costa (Biens culturels, PSDI), Ninno Parrino (Coopération, PRI) Francesco Parisi (Collectivités locales, DC), Franco Martino (Industrie, PLI), Salvatore Sciangula (Travaux publics, DC), Vincenzo Leanza (Travail, DC), Salvatore Placenti (Territoire et environnement, PSI), Enzo Petralia (Tourisme, PSI), Angelo Capitummino (Présidence, DC).
    Le 42e gouvernement régional (6 août 1987-12 janvier 1988) est composé de Calogero Lo Giudice (Agriculture et Forêts, DC), Angelo Capitummino (Présidence, DC), Benedetto Brancati (Biens culturels, environnementaux et instruction publique, DC), Gaetano Trincanato (Budget et Finances, DC), Francesco Canino (Coopération, artisanat et pêche, DC), Nicola Ravidà (Collectivités locales, DC), Francesco Paolo Gorgone (Industrie, DC), Salvatore Sciangula (Travaux publics, DC), Vincenzo Leanza (Travail, Sécurité sociale et émigration, DC), Bernardo Alaimo (Santé DC), Angelo La Russa (Territoire et environnement, DC), Giuseppe Merlino (Tourisme, Communication et Transports, DC).
    Le 43e gouvernement régional est composé de Vincenzo Petralia (Présidence, PSI), Angelo La Russa (Agriculture et Forêts DC), Raffaele Gentile (Biens culturels, environnementaux et instruction publique, PSI), Gaetano Trincanato (Budget et Finances, DC), Salvatore Lombardo (Coopération, artisanat et pêche, DC), Francesco Canino (Collectivités locales, DC), Luigi Granata (Industrie, PSI), Salvatore Sciangula (Travaux publics, DC), Vincenzo Leanza (Travail, Sécurité sociale et émigration, DC), Bernardo Alaimo (Santé, DC), Salvatore Plancenti (Territoire et Environnement, PSI), Giuseppe Merlino (Tourisme, communication et transports, DC).
    Le 44e gouvernement régional est composé de Vincenzo Leanza (Agriculture et Forêts DC), Vincenzo Petralia (Présidence, PSI), Raffaele Gentile (Biens culturels, environnementaux et instruction publique, PSI), Gaetano Trincanato (Budget et Finances, DC), Salvatore Lombardo (Coopération, commerce, artisanat et pêche, DC), Francesco Canino (Collectivités locales, DC), Luigi Granata (Industrie, PSI), Salvatore Sciangula (Travaux publics, DC), Vincenzo Leanza (Travail, Sécurité sociale, formation professionnelle et émigration, DC), Bernardo Alaimo (Santé, DC), Francesco Paolo Gorgone (Territoire et Environnement), Giuseppe Merlino (Tourisme, communication et transports, DC).

Références

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  1. a b c d e et f (it) Lino Buscemi, « Rino Nicolosi, il decisionista », sur Archivio - la Repubblica.it, (consulté le )
  2. a b c et d (it) « Nicolosi, da potente dc a Tangentopoli », sur Archivio - la Repubblica.it, (consulté le )
  3. a et b (it) « Nicolosi Rosario | ARS », sur www.ars.sicilia.it (consulté le )
  4. (it) « I Presidenti dei 55 governi della Regione siciliana », Cronache Parlamentari Siciliane, Fondazione Federico II, no 65,‎ 15-30 septembre 2005 (lire en ligne)
  5. « Le troisième "maxi-procès" de la Mafia Le "ras-le-bol" des Siciliens », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. a et b (it) « «Cupola per le tangenti» Finiscono in carcere gli eccellenti di Catania », L'Unità,‎ , p. 4 (lire en ligne)
  7. (it) « La trattativa, per salvare sette politici », sur Il Fatto Quotidiano, (consulté le )
  8. (it) « NICOLOSI ACCUSA I RAS DELLA SICILIA », sur Archivio - la Repubblica.it, (consulté le )

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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