Robert Blouet
Robert Blouet (en anglais : Robert Bloet) († ), fut un évêque anglo-normand de Lincoln (1094-1123), et un administrateur et chancelier des rois Guillaume le Roux et Henri Ier d'Angleterre (1091-1123).
Robert Blouet | |
Biographie | |
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Naissance | vers 1060 |
Ordination sacerdotale | avant 1087 |
Décès | Woodstock (Oxfordshire) le 10 janvier 1123 Lincolnshire |
Évêque de l'Église catholique | |
Ordination épiscopale | |
Dernier titre ou fonction | Évêque anglo-normand de Lincoln |
Évêque de Lincoln (1094) | |
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org | |
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Biographie
modifierRobert Blouet est un parent de Jean d'Avranches (ou d'Ivry), archevêque de Rouen (1067-1078) et Hugues II, évêque de Bayeux (1015-1049)[1]. Il est donc un membre de la famille des seigneurs d'Ivry[1], sans que l'on sache toutefois son lien de parenté.
Il est un chapelain du roi d'Angleterre et duc de Normandie Guillaume le Conquérant[1]. À la mort du Conquérant en 1087, il accompagne son fils cadet Guillaume le Roux en Angleterre[1]. Ce dernier s'est vu confier le royaume de son père sur son lit de mort, et il est en possession d'une lettre donnant instruction à Lanfranc, l'archevêque de Cantorbéry, de le couronner.
Il est plutôt en faveur auprès du nouveau roi[1]. Il devient son chancelier avant , et reste en poste jusqu'en 1094[1]. En , il est élu au siège épiscopal de Lincoln[1]. Sa consécration est reportée car l'archevêque Thomas d'York revendique l'appartenance du Lindsey à son propre diocèse[1]. Le territoire représente tout de même la moitié du diocèse de Lincoln. Le problème est réglé grâce à l'intervention du roi et au paiement d'un pot de vin de plusieurs milliers de livres à l'archevêque[2],[1]. Il est finalement consacré à Hastings peu avant le , probablement le , le lendemain de la dédicace de l'église de l'abbaye de Battle[3]. Il succède à Rémi de Fécamp[4].
Il est l'un des proches amis du roi jusqu'à la fin de son règne[1],[5]. Il est l'un des justiciers de l'Angleterre en 1096, et durant les absences en Normandie de Guillaume le Roux, il fait probablement partie des régents du royaume[1].
Il reste attaché au gouvernement du royaume[1] sous le règne d'Henri Ier, qui succède à son frère Guillaume le Roux en 1100. Il fait partie de l'Échiquier, sert comme juge royal et juge du Lincolnshire, est corégent du royaume durant les absences du roi[1]. Durant cette période, il est aussi témoin de deux traités de paix passés avec le comte Robert II de Flandre[1]. En 1102, il mène une armée à Tickhill (Yorkshire) pour assièger les hommes de Robert II de Bellême, le 3e comte de Shrewsbury, qui est en rébellion contre le roi[1]. Il est reconnu par Guillaume de Malmesbury comme étant doué pour gérer les affaires du royaume, mais l'historien est beaucoup plus réservé sur sa gestion des affaires de son diocèse[1].
Pourtant, Robert Blouet est plutôt impliqué dans la gestion de son évêché. Il fait achever la construction de la cathédrale de Lincoln, et la dote généreusement[1]. Il double le nombre de prébendes du chapitre cathédrale, le faisant passer de 21 à 42[1]. Grâce à ses liens avec les monarques, il obtient de nombreux dons de terres, d'églises et de privilèges pour son évêché[1]. Il entretient une importante cour autour de lui, comprenant notamment de nombreux nobles, tels Richard, un fils illégitime d'Henri Ier, mais aussi Gilbert de Sempringham et Henri de Huntingdon[1]. Il est le protecteur du chroniqueur qu'il éleva à la fonction d'archidiacre[6]. Il fait aussi revenir à l'abbaye d'Eynsham les moines que son prédécesseur avait déplacés à Stow[1]. Cet acte créa un précédent et désormais ce fut l'évêque de Lincoln qui nomma l'abbé de cette maison[7].
Plus tard, cependant, il tombe en disgrâce et, bien qu'il ait été fort riche, il ne peut plus continuer à entretenir sa cour et son train de vie, du fait des procès et des amendes que le roi lui inflige[1]. Il meurt, probablement d'une crise cardiaque, alors qu'il est en train de chasser en compagnie du roi et de Roger de Salisbury, à Woodstock (Oxfordshire) le [1]. Il est inhumé dans la cathédrale de Lincoln, en face de l'autel Sainte-Marie. Ses vicères sont enterrées à l'abbaye d'Eynsham[1].
Il fonda l'hôpital du Saint-Sépulcre à Lincoln[1]. Son fils Simon devint plus tard doyen de Lincoln[1].
Articles connexes
modifierNotes et références
modifier- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Robert Bloet » (voir la liste des auteurs).
- Dorothy M. Owen, « Bloet, Robert (d. 1123) », Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, 2004.
- Les estimations varient entre 3 et 5000£.
- British History Online Bishops of Lincoln.
- Powicke Handbook of British Chronology, p. 235.
- Frank Barlow, « William II (c.1060–1100) », Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, 2004.
- Williams English and the Norman Conquest p. 177
- Burton Monastic and Religious Orders p. 230
Sources
modifier- Dorothy M. Owen, « Bloet, Robert (d. 1123) », Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, 2004.
- British History Online Bishops of Lincoln.
- (en) Janet Burton, Monastic and Religious Orders in Britain : 1000-1300, Cambridge UK, Cambridge University Press, (ISBN 0-521-37797-8).
- Maurice Powicke et E. B. Fryde, Handbook of British Chronology, 2nd. ed. London:Royal Historical Society, 1961.
- Ann Williams, The English and the Norman Conquest, Boydell Press, Ipswich, 2000. (ISBN 0-85115-708-4).