René Bianchi (parfumeur)

parfumeur de Catherine de Médicis

René Bianchi ou Bianco[1],[2], francisé en de Biancque[3], connu sous le nom de Maître René[4], est un Italien, originaire de Florence ou de Milan, qui fut parfumeur de la reine Catherine de Médicis et qui avait acquis une réputation d'empoisonneur de la reine de son vivant[réf. nécessaire], qu'il entretint[réf. nécessaire].

René Bianchi
René de Biancque
Jeanne d'Albret, accompagnée de son fils Henri de Navarre et de Marguerite de Valois, vient acheter chez René, parfumeur de Catherine de Médicis, les gants qui l'ont empoisonnée, peinture d'histoire de Pierre-Charles Comte, Salon de 1852.
Biographie
Naissance
Date inconnueVoir et modifier les données sur Wikidata
Milan ou Florence
Décès
1578 ou avant
Paris
Nom de naissance
Renato Bianchi ou Bianco
Nationalité
Activité
Conjoint
une épouse anonyme
Parentèle
Jean-Baptiste de Biancque (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Biographie modifier

On ne sait rien de sa vie, sinon qu'il est né à Milan ou à Florence[4] et qu'il était de la suite de Catherine de Médicis, pour son mariage avec Henri II en 1547[5]. Il s'est établi sur le pont Saint-Michel, près du palais de la Cité, où il était très en vogue[6] et s'est marié à une femme qui serait une (ou aurait fini) prostituée[réf. nécessaire][7], dont il eut deux fils :

  • Jean-Baptiste (Jehan Baptiste) de Biancque (...-/7), qui reprendra l'office de son père comme parfumeur du roi en 1578[8] ;
  • un fils cadet (...-/7).

Ils furent condamnés à mort (roués[4] ou pendus[9]) en 1586[4] ou 1587 pour les assassinats[10] d'une femme de septante ans, du petit-fils et de la servante de cette dernière, selon Pierre de L'Estoile, lors du cambriolage de leur logis[11].

Le lendemain ou pendant le massacre de la Saint-Barthélemy, René a égorgé un ami joaillier, boiteux et protestant en le menant chez lui, soi-disant pour le cacher, puis le jeta depuis le pont Saint-Michel, dans la Seine[réf. nécessaire][12]. Il serait aussi allé dans les prisons pour tuer des prisonniers protestants[réf. nécessaire][4].

Il serait mort sur un tas de fumier « consumé de pous [sic] et de vermine » et sa femme « au lit d'honneur », en un cagnard, selon Pierre de L'Estoile[7].

La légende noire modifier

Alexandre Dumas, dans sa Reine Margot, dit de lui qu'il « réunissait la double charge de parfumeur et d’empoisonneur de la reine mère[13] » : il fut suspecté d'avoir empoisonné Jeanne d'Albret, reine de Navarre et mère du futur Henri IV de France, avec des gants empoisonnés[4], ce dont il se serait vanté[9]. Cette image est prise dans son adaptation de 1954 où il est interprété par Louis de Funès, et dans celle de 1994 où c'est Ulrich Wildgruber (de) qui endosse son rôle. Le premier a uniquement empoisonné un livre qui sera fatal à Charles IX, pendant que l'autre a aussi empoisonné la reine Jeanne et Charlotte de Sauve.

Références modifier

  1. Archives d'anthropologie criminelle (1909)
  2. Catherine de Médicis: 1519-1589 (1920) de Jean Hippolyte Mariéjol
  3. [1] Archives nationales (2013) de Pierrefitte-sur-Seine
  4. a b c d e et f Du massacre de la Saint-Barthélemi (1790) de Gabriel Brizard.
  5. Catherine de Médicis fut-elle une empoisonneuse ? (1901) p. 219 de Lucien Nass.
  6. La Femme amoureuse dans la vie et dans la littérature (1926) d'Henri d'Alméras
  7. a et b Mémoires curieux sur l'histoire des mœurs et de la prostitution (1854) de Paul Lacroix.
  8. Comment Paris s'est transformé (2016) de Camille Piton et d'Alfred Martial Lamouroux.
  9. a et b Histoire de la liberté religieuse en France et de ses fondateurs (1859)
  10. Société de l'histoire de France (1889) vol. 243, p. 291
  11. Poisons et sortilèges (1903) d'Augustin Cabanès
  12. Bulletin de la Société de l'histoire du protestantisme français (1860)
  13. La Reine Margot (1845) vol. I, ch. 6 d'Alexandre Dumas.