République fédérative démocratique de Transcaucasie

ancien pays

République démocratique fédérative de Transcaucasie

Avril – mai 1918

Drapeau
Drapeau
Description de cette image, également commentée ci-après
Une carte du Caucase de 1918 par l'armée britannique. Les sections mises en évidence montrent les États successeurs, qui revendiquaient à peu près le même territoire.
Informations générales
Statut République
Capitale Tiflis
Langue(s) arménien, azéri, géorgien
Monnaie rouble transcaucasien
Histoire et événements
 : indépendance
 : indépendance de la Géorgie
 : indépendance de l'Azerbaïdjan
 : Indépendance de l'Arménie

Entités précédentes :

La république démocratique fédérative de Transcaucasie (RDFT) (en arménien Անդրկովկասյան Դեմոկրատական Ֆեդերատիվ Հանրապետություն, Andrkovkasyan Demokratakan Federativ Hanrapetut’yun ; en azéri Zaqafqaziya Demokratik Federativ Respublikası ; en géorgien ამიერკავკასიის დემოკრატიული ფედერაციული რესპუბლიკა, amierk’avk’asiis demok’rat’iuli pederatsiuli resp’ublik’a ; en russe Закавказская демократическая федеративная республика (ЗКДФР), Zakavkazskaïa demokratitcheskaïa federativnaïa respoublika (ZKDFR)), connue également sous l'appellation Fédération transcaucasienne, est une fédération éphémère ayant existé en avril-. Située dans le Caucase, elle était composée des États actuels d'Arménie, d'Azerbaïdjan et de Géorgie ainsi que de territoires ensuite annexés par l'Empire ottoman et la Russie soviétique. Elle avait Tiflis (actuelle Tbilissi) pour capitale.

Le Comité spécial de Transcaucasie modifier

 
Evguéni Guéguétchkori, 1er président de l'exécutif transcaucasien.

Après la révolution de février (1917), le gouvernement provisoire russe installa un Comité spécial de Transcaucasie (особый Закавказский Комитет (ОЗАКОМ), ossobyï Zakavkazskiï Komitet (OZAKOM)) chargé d'administrer la région sous la présidence d'Evguéni Guéguétchkori[1]. Après la révolution d'Octobre, le l'exécutif transcaucasien est maintenu — en dissidence avec le pouvoir bolchévique installé à Petrograd[2].

L'Assemblée parlementaire transcaucasienne, dite Sejm modifier

L'Assemblée parlementaire transcaucasienne, dite Sejm, se réunit formellement pour la première fois le à Tiflis, sous la présidence de Nicolas Tcheidze[3], de retour de Petrograd. Elle est composée des députés élus en Transcaucasie lors des élections de l'Assemblée constituante russe de . Elle comporte 44 députés musulmans à dominante azérie (41 du Moussavat nationaliste et 3 sociaux-démocrates), 29 Géorgiens (24 sociaux-démocrates, 3 sociaux-révolutionnaires et 1 nationaliste), 24 députés arméniens (21 du Dachnaksoution nationaliste, 2 sociaux-révolutionnaires et 1 social-démocrate) et 3 députés russes (1 constitutionnel-démocrate, 1 social-démocrate et 1 social-révolutionnaire). Elle reconduit Evguéni Guéguétchkori à la présidence de l'exécutif transcaucasien.

Le , son président, Nicolas Tcheidze, proclame l'indépendance de la république démocratique fédérative de Transcaucasie.

La république démocratique fédérative de Transcaucasie modifier

Akaki Tchenkéli, ministre des affaires étrangères de l'exécutif transcaucasien précédent et principal négociateur avec l'Empire ottoman est élu président d'un nouvel exécutif[4]. L'une des missions prioritaires de l'exécutif transcaucasien est de contrôler le retour désordonné des soldats russes du front ottoman, après que le pouvoir bolchévique de Petrograd et l'Empire allemand ont signé une paix séparée à Brest-Litovsk, le  : initialement composée de 500 000 hommes, les forces armées de l'Empire russe engagées contre l'Empire ottoman quittèrent les positions gagnées et déferlèrent par les passages du Caucase vers la Russie, abandonnant parfois leurs armes, commettant souvent des exactions.

La république démocratique fédérative de Transcaucasie est dissoute après seulement un mois d'existence, les intérêts nationaux arméniens, azerbaïdjanais et géorgiens l'ayant emporté. Non seulement les questions frontalières divisaient, mais les positions de politique étrangère à prendre lors des négociations avec l'Empire ottoman également. En effet, devant la pression armée, Akaki Tchenkéli dut accepter certaines prétentions territoriales turques et faire appel à la protection allemande pour les limiter, ce qui ne convint pas à la partie arménienne.

Les républiques démocratiques de Géorgie, d'Arménie et d'Azerbaïdjan modifier

Les Géorgiens proclamèrent leur indépendance le en devenant la république démocratique de Géorgie. Les Arméniens et Azéris leur emboîtent le pas deux jours plus tard, le , en créant respectivement la république démocratique d'Arménie et la république démocratique d'Azerbaïdjan.

 
La carte de la Fédération transcaucasienne ressemblait à la carte de 1892

Notes et références modifier

  1. Evguéni Guéguétchkori, 1er président de l'exécutif transcaucasien.
  2. Histoire de Géorgie par Alexandre Manvelichvili, Paris, 1951, Nouvelles Éditions de la Toison d'Or, page 419.
  3. Nicolas Tcheidze, président de l'Assemblée parlementaire transcaucasienne, dite Sejm.
  4. Histoire de Géorgie par Alexandre Manvelichvili, Paris, 1951, Nouvelles Éditions de la Toison d'Or, page 421

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Thomas de Waal, Black Garden: Armenia and Azerbaijan Through Peace and War, New York University Press, 2003, New York (ISBN 0-8147-1945-7).
  • Irakli Tsérétéli, Séparation de la Transcaucasie de la Russie. Indépendance de la Géorgie, Imprimerie Chaix, Paris, 1919.
  • Michel Khoundadzé, La révolution de . La social-démocratie contre le bolchevisme. Tsérétéli face à Lenine, 1988, Paris, Editions Anthropos.

Articles connexes modifier

Liens externes modifier