Patrocle de Bourges

ermite et saint chrétien
Patrocle de Bourges
Saint Patrocle devant l'oratoire consacré à saint Martin,
estampe de Maarten de Vos (1598),
La vie vertueuse des ermites.
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Activités
Autres informations
Étape de canonisation
Fête

Patrocle de Bourges (en latin : Patroclus), né dans les environs de Bourges vers 496 et mort en 576 à La Celle, est un ermite et un saint de l'Église catholique.

Biographie modifier

Sa vie a été racontée par Grégoire de Tours[1]. Au XIIe siècle, les moines de Souvigny ont soutenu son culte, et il apparaît dans les bréviaires de Clermont au XVe siècle[2].

Né vers 496, Patrocle est voué dès son plus jeune âge à devenir berger, ce qu'il pratique jusqu'à l'âge de dix ans avant de rejoindre l'école et de mener des études brillantes. Il est même conduit auprès de Nunnion, dignitaire à la cour du roi Childebert Ier, fils de Clovis, qui apprécie ses dispositions à l'instruction et sa modestie.

Cependant, à la mort de son père, alors qu'il a une quarantaine d'années, il décide de revenir auprès de sa mère qui souhaite le voir se marier, mais il préfère s'approcher de l'évêque de Bourges, Arcade, pour lui demander d'entrer au service de l'Église. Devenu diacre, il néglige toutefois de partager ses repas avec les autres clercs préférant la prière, le jeûne et la lecture de la Bible. Réprimandé par l'évêque, il décide alors de suivre son chemin selon la volonté de Dieu.

Il se fixe à Néris-les-Bains où il passe une quinzaine d'années dans la solitude mais aussi à consolider le christianisme. Il élève un oratoire dédié à saint Martin. Mais il se sent appelé vers plus de méditation et d'érémitisme, quitte Néris, et s'installe dans un ermitage en forêt, non loin de l'actuelle commune de La Celle.

Sa réputation de sainteté se répand et attire des disciples ; il décide alors d'établir un monastère à quelques kilomètres de là. C'est autour de l'église que se développera la commune de Colombier. Il meurt en 576, octogénaire, et est enterré dans l'église de Colombier, où ses reliques sont toujours conservées dans une châsse.

Culte modifier

Le tombeau de saint Patrocle devint rapidement le centre d'un pèlerinage qui attirait de nombreux fidèles venus du Bourbonnais et du Berry, mais aussi de la Marche et du Limousin[3]. Divers miracles lui furent attribués[4], comme celui du jaillissement de la fontaine Saint-Patrocle, située non loin de l'église[5].

Richard II, archevêque de Bourges, fit exhumer son corps le et autorisa son culte.

Il y avait dans les derniers siècles deux pèlerinages annuels, le (avec veillée le 8) et le . Ces pèlerinages semblent être tombés en désuétude dans le courant du XXe siècle[3], mais plus récemment la tradition a été reprise sous la forme d'une procession le dernier dimanche de juillet[6]. D'environ 6,5 km, elle part de l'église de La Celle et aboutit à Colombier, où une messe est célébrée à l'église Saint-Patrocle ; enfin, la procession reprend pour mener les reliques du saint jusqu'à la fontaine.

Sa fête a été fixée au , sans doute à l'anniversaire de sa mort, dans le propre du diocèse de Moulins.

Les églises de Colombier et de La Celle lui sont dédiées, mais aussi celle de Vitrac (Puy-de-Dôme), dans la proche Combraille auvergnate. Une église qui précéda au Moyen Âge l'actuelle église Saint-Eutrope de Clermont-Ferrand était sous le vocable de saint Patrocle.

Saint Patrocle était considéré comme un protecteur du bétail. Sa statue dans l'église de Colombier le représente avec une vache à ses pieds.

Du XVIIe au XIXe siècle, le prénom de Patrocle était fréquemment donné aux garçons dans la Combraille bourbonnaise, autour de Colombier[7].

Notes et références modifier

  1. Histoire des Francs, V, 10 et Vie des Pères, 9.
  2. Vie de saint Patrocle, paroisse Sainte Solange, Saint Désiré et Saint Patrocle, Église catholique orthodoxe de France.
  3. a et b Jean Débordes, op. cit., p. 20.
  4. De nombreux miracles, ainsi que des exorcismes, lui sont attribués par Grégoire de Tours.
  5. Cette source, qui comporte plusieurs bassins successifs, a la réputation de guérir les maladies des yeux. Il est probable que sa vocation guérisseuse était déjà connue à l'époque gallo-romaine.
  6. Site des Amis de saint Patrocle.
  7. On manque de données pour les siècles antérieurs.

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Maurice de Laugardière, L'Église de Bourges avant Charlemagne, Tardy, 1951.
  • Jean Débordes, Les mystères de l'Allier : histoires insolites, étranges, criminelles et extraordinaires, Éditions de Borée, 2001. (ISBN 9782844940858)
  • Jacques Baudoin, Grand livre des saints : culte et iconographie en Occident, Éd. Créer, 2006, notice no 435, p. 385 : « Saint Patrocle de Néris » (en ligne).

Liens externes modifier