Abcès

accumulation localisée de pus

Un abcès est une accumulation locale de pus après nécrose dans une cavité néoformée. Un abcès superficiel peut présenter des symptômes comme rougeurs, douleurs et chaleurs (composantes de l'inflammation), c'est alors un abcès chaud. Plus rarement, il se forme lentement sans réaction inflammatoire, c'est alors un abcès froid (tuberculose, mycose…)[1].

Physiopathologie

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L'abcès est une complication locale d'une réaction inflammatoire d'origine infectieuse, ou physico-chimique.

Il est provoqué par des agents pathogènes, dits pyogènes (producteurs de pus), introduits le plus souvent par inoculation, comme des bactéries (staphylocoques, streptocoques, pneumocoques…), des parasites, des virus facilitant une surinfection bactérienne, des corps étrangers, des corps chimiques (caustiques), etc.

L'abcès se constitue en deux phases :

  • Une phase inflammatoire marquée par d'importants phénomènes vasculaires (vaso-dilatation et afflux de sang) et exsudatifs (passage de liquides, substances et cellules à travers la paroi des vaisseaux), comme la congestion, l'œdème, la diapédèse. Cette phase représente une première réaction de défense, si elle réussit la réaction inflammatoire s'arrête. Sinon elle évolue vers la deuxième phase :
  • Une phase de collection où le pus se forme, d'abord diffus, puis collecté dans une poche inflammatoire bien limitée. La suppuration centrale est formée de cellules détruites (polynucléaires, débris tissulaires), de liquéfactions diverses, et de bactéries. Le pus ainsi formé est un liquide louche et épais, le plus souvent crémeux, mais pouvant être de couleur ou d'odeur plus caractéristique selon le germe causal.

Les parois de cette poche de collection sont constituées de deux zones intriquées. La partie interne comporte des phénomènes vasculaires de congestion, d'œdème, de diapédèse. La partie externe correspond aux phénomènes de réparation tissulaire et cicatrisation (avec apparition de macrophages, néoangiogénèse et prolifération fibroblastique).

Le pus ainsi collecté doit s'évacuer. Cela peut se faire spontanément, par ouverture de l'abcès à la peau, c'est la fistulation ou création d'une fistule. Cette ouverture peut se faire dans d'autres cavités ou espaces naturels du corps, la collection purulente prenant alors le nom de phlegmon ou d'empyème, selon les endroits. Cette évacuation peut être provoquée (quand l'abcès s'y prête) dans un but thérapeutique, par incision et drainage.

Localisations et diagnostics

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Les localisations les plus fréquentes sont la peau, le tissu sous-cutané, et l'appareil dentaire. En général, les abcès chauds sont faciles à voir et à diagnostiquer (signes inflammatoires classiques : tuméfaction rouge, chaude, douloureuse, avec fluctuation à maturité).

Tous les tissus ou organes, superficiels ou profonds, y compris les os, peuvent être touchés par des abcès. Ces derniers peuvent se manifester, ou pas, par un syndrome infectieux et/ou une souffrance d'organe, ce qui rend leur diagnostic exact plus difficile.

Complications

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L'abcès peut se transformer en phlegmon. Le foyer phlegmoneux atteint est large, en restant collecté ou limité, et prolongé par une lymphangite. Dans ce cas on doit faire le drainage et antibiothérapie.

Une diffusion rapide, non limitée, dans les espaces celluleux, réalise une cellulite infectieuse, affection pouvant être très grave sur terrain particulier.

Maladies

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Voir la section liste d'abcès.

Thérapie

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La thérapie la plus efficace consiste à évacuer le pus par une incision large sous anesthésie générale, locale (cryo-anesthésie), ou loco-régionale.

Principes :

  1. n'inciser que les abcès collectés
  2. asepsie parfaite :
    1. nettoyage à la polyvidone iodée (attention à l'allergie)
    2. utilisation de champs troués stériles
    3. paires de gants stériles
    4. matériels stériles : bistouri, pinces à disséquer sans et avec griffes, fils de suture non résorbables type CRIN aiguillé serti 2/0, compresses, haricot, objets de pansement
  3. inciser largement
  4. inciser dans les parties déclives
  5. curer au doigt, pour effondrer les logettes et sentir sous le doigt la partie « saine »
  6. mécher au Dakin en fixant le bout par un point de suture à la peau au fil de « crin » ; à remplacer toutes les 48 heures, jusqu'à l’assèchement des sécrétions (enlever définitivement)
  7. antibiothérapie de couverture (au moins deux, synergiques avec action sur les Gram -) jusqu'à cicatrisation complète de la plaie opératoire (7 à 10 jours),
    antalgique et anti-inflammatoire non stéroïdien
  8. pansement ou mieux : laisser à l'air libre

Liste d'abcès

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Tiré du dictionnaire des termes techniques de médecine, 1978

Notes et références

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  1. Garnier-Delamare, Dictionnaire des termes de médecine, Maloine, (ISBN 2-224-02381-2), p.2

Voir aussi

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