Lamier blanc

espèce de plantes
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Lamium album

L'ortie blanche ou, mieux, le lamier blanc Écouter (Lamium album) est une espèce de plantes herbacées de la famille des Lamiaceae. Elle est originaire de l'ensemble de l'Europe et de l'Asie occidentale. Elle croît dans des habitats variés allant de la prairie aux régions boisées, généralement sur des sols humides.

Malgré son nom vernaculaire d'« ortie blanche » ou d'« ortie morte », ce n'est pas une ortie véritable (genre Urtica). Elle ne pique pas. Les fleurs blanches et la tige à section carrée permettent de la distinguer sans équivoque.

Étymologie modifier

Lamium est issu du latin lamia, tiré du même mot grec désignant une créature monstrueuse (Lamia, ogresse dans la mythologie grecque), provenant de laimos, « gorge, gosier ». La corolle bilabiée des lamiers peut évoquer, pour un esprit imaginatif, la gueule ouverte de ces lamies monstrueuses. L'épithète album, « blanc », évoque la couleur des fleurs[1].

Description modifier

 
Détails de Lamium album.

Appareil végétatif modifier

 
Lamier blanc

C'est une espèce de plantes herbacée vivace par un rhizome grêle, formant des colonies souvent importantes. Les tiges inclinées à ras de terre puis dressées, creuses, font 30 à 50 cm de hauteur en moyenne, et peuvent atteindre 100 cm dans des conditions optimales. Tomenteuses, elles ont, comme beaucoup de Lamiaceae, une section carrée. Les feuilles, d'un beau vert, sont opposées décussées et font 3 à 8 cm de long et 2 à 5 cm de large. Elles ont une forme triangulaire (as de pique) et un aspect duveteux au toucher. Leur bord est irrégulièrement denté et se termine par une pointe effilée. le pétiole peut mesurer jusqu'à 5 cm de long. Par leur allure générale, leurs découpures, et leur ordre d'insertion, ces feuilles ressemblent à celles des orties au milieu desquelles le Lamier blanc pousse parfois, mais elles n'ont pas les stipules[2].

Appareil reproducteur modifier

  • Inflorescence : 6 à 15 fleurs groupées en verticilles ou glomérules à l'aisselle des feuilles
  • Fleurs blanches mesurant entre 1,5 et 2,5 cm de long, à la corolle bilabiée (à lèvre supérieure ciliée) comportant un anneau interne de poils
  • Période de floraison : mai-août
  • Sexualité : hermaphrodite
  • Ordre de maturation : homogame
  • Pollinisation : entomogame
  • Fruit : Tétrakène composé de quatre nucules renfermant une graine ovoïde, chaque akène devenant indépendant à maturité
  • Dissémination : myrmécochore

Habitat et répartition modifier

  • Aire de répartition : eurasiatique[4]

Utilisations modifier

Comestibilité modifier

Les jeunes feuilles, les pousses feuillées et les têtes fleuries sont comestibles (avec un goût de champignon moins prononcé que le lamier pourpre) et peuvent être consommées en salades ou être cuisinées comme des légumes. Les fleurs sont également comestibles[2].

Alimentation des animaux modifier

Certains animaux peuvent la consommer, notamment le cochon d'Inde[5],[6].

Propriétés médicinales modifier

Les feuilles et les sommités fleuries sont utilisées comme astringent[7], hémostatique et expectorant[2].

La plante a également un certain nombre d'utilisations en phytothérapie :

  • ses propriétés astringentes dues à des tanins catéchiques la rendent active dans la séborrhée du cuir chevelu (sous forme de shampooing),
  • des infusions de feuilles sont aussi utilisées traditionnellement comme anti-infectieux de la muqueuse vaginale.

Plantée en association avec la pomme de terre, elle repousse les doryphores et améliore le goût des pommes de terre[8].

Usage ludique modifier

Cette plante « ressemble tant à l'ortie que les enfants s'amusent à arracher les fleurs sous les feuilles pour faire peur à leurs camarades[9] ».

Galerie photo modifier

Notes et références modifier

  1. François Couplan, Les plantes et leurs noms. Histoires insolite, Éditions Quae, (lire en ligne), p. 76.
  2. a b et c François Couplan, Eva Styner, Guide des plantes sauvages comestibles et toxiques, Delachaux et Niestlé, , p. 138.
  3. Friche nitrophile dominée par les vivaces, mésohygrophile à mésoxérophile. Arction lappae Tüxen 1937, fiche du Conservatoire botanique national de Brest
  4. Données d'après : Julve, Ph., 1998 ff. - Baseflor. Index botanique, écologique et chorologique de la flore de France. Version : 23 avril 2004.
  5. [1]
  6. [2]
  7. Des herbes pas si mauvaises..., de Jean-Marie Polese, édition De Borée 2011, (ISBN 978-2-8129-0263-5)
  8. « Lamier : planter, cultiver, entretenir - Promesse de Fleurs », sur www.promessedefleurs.com (consulté le )
  9. Sophie Lacoste, Les plantes qui guérissent: Les secrets de la phytothérapie, Éditions Leduc.s, , p. 344.

Bibliographie modifier

  • François Couplan et Eva Stinner, Guide des plantes sauvages comestibles et toxiques, les guides du naturaliste, Delachaux et Niestlé, (ISBN 2-603-00952-4)
  • Philippe Zahalka, Les plantes en pharmacie, (ISBN 2-7163-1304-0)

Voir aussi modifier

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Articles connexes modifier

Liens externes modifier