Orangina

marque commerciale française d'une boisson gazeuse non alcoolisée faite à partir d'oranges et de citrons

Orangina est une marque commerciale française du groupe Suntory Beverage & Food France, lui-même propriété du groupe japonais Suntory.

Orangina
Image illustrative de l’article Orangina

Pays d’origine Drapeau de la France France
Société Suntory Beverage & Food France
Slogan « Secouons le monde »
Date de création 1936
Type Gazeuse
Principaux ingrédients Eau gazeuse
Orange
Site web Orangina Suntory France
La bouteille d'Orangina originelle avec sa surface granulée en forme d'orange.

Elle est associée à une boisson gazeuse non alcoolisée faite à partir d'oranges et de citrons.

Composition

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Les ingrédients de la boissons sont[1],[2] :

  • eau gazéifiée ;
  • jus d'orange et autres agrumes à base de concentrés 12%: (orange 10%| citron, mandarine, pamplemousse) ;
  • sucre ;
  • pulpe 2% (orange, mandarine) extrait de zeste d'orange ;
  • arômes naturels d'orange.

La recette de la boisson est différente selon le conteneur dans lequel il est vendu. Seule la boisson vendue en bouteille de verre est la recette originale sans conservateur (la conservation est assurée par pasteurisation), tandis que celle vendue dans les autres types de conteneurs (bouteille plastique, canette en aluminium) est légèrement différente[2].

Il existe aussi plusieurs variantes de l'Orangina[3],[4],[5].

Historique

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Terme Orangina

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Le terme Orangina est un peu utilisé avant les années 1930. L'Orangina peut être cité aux côtés de l'Evian et la Lyonnaise[6] ou de la Granadine[7].

En 1934, le terme Orangina est utilisé pour désigner des jus pressés, par opposition à d'autre boissons[8],[9].

En juin 1935, à Blida, la croix rouge fait gagner des bouteilles Orangina[10].

Orangina fait également sa publicité à Paris en juin 1935[11],[12].

Prélude Naranjina

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En février 1932, quelques journaux font la publicité pour un nouveau jus d'orange Naranjina — ou Naranjina-Trigo — servi dans une bouteille originale et attractive[13],[14]. Le terme naranjina est formé de l'espagnol naranja — le fruit orange — et du suffixe espagnol -ina que l'on retrouve dans une douzaine de mots espagnols[15]. Le nom Trigo est aussi un nom de pharmacien.

Le 14 décembre 1934, un traité est signé entre l'Espagne et la Pologne pour réduire les droits de douane sur le Naranjina, jus d'orange[16].

La boisson Naranjina est une boisson à reconstituer mais ne survit pas aux aléas espagnols et européens qui surviennent dès 1936[17].

Le pharmacien Trigo est en relation avec Léon Beton et son fils Jean-Claude Beton. Avec la situation économique, Orangina se développera en France pendant que TriNaranjus se développera en Espagne[18].

Ce terme Naranjina apparait ensuite dans la première bouteille d'"Orangina, soda de naranjina".

Origine

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Orangina est créé en 1936[note 1] par Léon Beton. Propriétaire d’une orangeraie dans la plaine de la Mitidja, située en Algérie, il sort la première bouteille d'"Orangina, soda de naranjina", à partir d'une formule élaborée trois ans auparavant par le docteur Agustin Trigo Mirallès, un pharmacien de Valence, en Espagne[20],[21],[22].

Son fils Jean-Claude Beton réquisitionne des employés ou des étudiants embauchés pour l'occasion, pour commander des Orangina dans les cafés. Les soldats revenus d'Algérie, rapportent cette mode en métropole[23].

En 1953, Bernard Villemot crée une affiche et le logo de l'entreprise[24]. Cette trouvaille permet de contourner la loi française qui interdit alors de dessiner des fruits sans mentionner leur proportion pour les boissons contenant un pourcentage de fruits inférieur à 25%[25]. Cette image deviendra le logo de la marque[26]. La collaboration entre Orangina et Bernard Villemot durera plus de 30 ans, durant lesquels il dessinera 17 affiches avec l'écorce d'orange en vedette qui se fait tour à tour chapeau de paille, visage, parasol, bouclettes de cheveux, soleil ou maillot de bain[27].

Développement métropolitain

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En 1961, en réponse au contexte algérien, la société Orangina s'installe à Marseille[28].

En 1972, Orangina produit un premier film, Le Tic du barman, réalisé par Jean-Jacques Annaud et Pierre Etaix[29].

En 1975, Orangina a vendu 500 millions de bouteilles[23].

En 1976, Orangina lance une boîte de 33 cl, c'est la première marque en France à oser le lancement de ce conditionnement métallique[27].

 
Orangina rouge

En 1994, Alain Chabat signe une série de publicités pour Orangina où le « secouement » est mis en avant avec humour, notamment grâce aux célèbres costumes en forme de bouteilles dessinés par Philippe Guillotel. La tranche d'âge visée : les 13-18 ans. Cette saga déjantée des hommes-bouteilles sera arrêtée en 2013, les personnages dans les spots de publicité captant l'essentiel de l’attention au détriment de la marque et du message, phénomène connu sous le nom de vampirisation publicitaire[2]. La même année Orangina lance la mode des boîtes de collection en série limitée relookées par des marques (d'abord de Riders, Rip Curl, Helly Hansen, puis de prêt-à-porter : NAF NAF, Kookaï, Lee Cooper, Morgan)[27].

L'année 2001 marque la réouverture des marchés en Tunisie et au Maroc. La même année, Orangina se diversifie et lance des glaces fruitées[30]. Toujours en 2001, le Conseil de la concurrence ayant refusé son rachat par Coca-Cola, Orangina-Pampryl est acquise pour 700 millions d’euros par le groupe Cadbury Schweppes, qui acquiert par la même occasion le portefeuille de marques Champomy, Brut de Pomme, Banga, Ricqlès, Yoo Hoo[27]. Entre 2000 et 2007, la part de marché en valeur de la marque (qui représente alors 30 % du chiffre d'affaires global d'Orangina-Schweppes) passe de 7,7 % à 5,5 % en raison, notamment, d'un positionnement marketing trop large, ce qui incite le groupe, depuis 2006, à se recentrer sur la cible des jeunes de 15 à 25 ans[31].

En 2009, la marque lance deux nouvelles versions d'Orangina : Orangina Cow-Boy (à la menthe) et Orangina Indien (à la grenadine). Pour faire leur promotion, Orangina a créé deux nouveaux personnages, une jument cow-girl et un puma amérindien[32].

Rachat par Suntory

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Au dernier trimestre 2009, le groupe japonais Suntory rachète Orangina Schweppes pour un montant estimé à 2,6 milliards d'euros[33].

En 2010, la marque lance une nouvelle campagne publicitaire mettant, cette fois-ci, en scène les personnages dans le monde réel. Cette campagne se compose d'une série de neuf saynètes parodiant les standards de la publicité dans les autres secteurs (déodorant, lessive, après-rasage, hygiène intime féminine, etc.). Parmi ces saynètes figure une publicité gay friendly[34] peu après la diffusion d'une publicité de McDonald's France mettant en scène un adolescent homosexuel[35].

En 2011, deux nouvelles sortes sont en vente : Orangina samouraï, saveur citron, représenté par un tigre, et Orangina Geisha, saveur pêche, représenté par une chatte siamoise[33].

En 2012, Orangina est lancé au Japon fin mars dans une version modifiée, emmené par une campagne publicitaire avec Richard Gere en vedette[33]ensuite avec Vincent Cassel. A ce jour les ventes au Japon atteignent plus de cent millions de litres, il représente le soda français par excellence[33]. La même année, Orangina lance Miss O ! avec 0% de sucre ajouté et d'aspartame[36]

En 2013, Jean-Claude Beton décède le 2 décembre 2013 à l'âge de 88 ans[37].

En 2016 est lancé l'Orangina Zéro[38].

Orangina dans le monde

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En France, Orangina est à la seconde place du marché des boissons non alcooliques, derrière Coca-Cola, mais est, en 2013, la première sur le marché des boissons aux fruits gazeuses, avec une part de marché en volume de 55 %[39].

Espagne

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Orangina n'est pas présent en Espagne. Certains médias évoquent le fait que le pays n’aurait jamais eu les autorisations nécessaires pour commercialiser la boisson[40].

Production

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Bouteilles d'Orangina.

La fabrication et le remplissage des bouteilles d'Orangina est assurée par l'Européenne d'embouteillage, filiale du groupe Orangina Suntory depuis 2011[41].

Variétés

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Dans le commerce :

  • Orangina "Jaune"
  • Orangina "Rouge"[42] ;

Variétés retirés des ventes[3],[4],[5],[43]:

  • Orangina Bad Jack ;
  • Orangina LadyGina ;
  • Orangina Miss'O ;
  • Orangina Miss'O Light ;
  • Orangina Aristo ;
  • Orangina Rastaman ;
  • Orangina Indien ;
  • Orangina Geïsha ;
  • Orangina Samoura ;
  • Orangina Niña ;
  • Orangina Cowboy;
  • Les Givrés :
    • Citron vert;
    • Fruits Rouges;
    • Pamplemousse Rose;
    • Pêche Jaune;
    • Exotique.

Polémiques et controverses

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Kidscape, une œuvre de bienfaisance pour l'enfance a critiqué la campagne de publicité lancée en 2008, en déclarant : « Orangina est une boisson qui est principalement destinée aux enfants et aux jeunes, mais cette nouvelle publicité place le produit dans un contexte de provocation et sexualisé »[44].

En 2012, la marque est accusée de créer de faux comptes sur Facebook afin d'accroître son e-réputation[2]. Orangina répond « ne pas être au courant de telles pratiques, et y être par ailleurs opposée ». « Cette animation par faux profils ne serait donc pas le fait direct de la marque, mais plutôt celui de l'agence chargée de gérer sa communication en ligne, Fred & Farid Group »[45].

Notes et références

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  1. un article du Cosmopolitan parle de 1935[19].

Références

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  1. « Orangina - 25cl »
  2. a b c et d David Dauba, « Orangina », émission À vos marques sur BFM Business, 24 novembre 2013
  3. a et b « 4 nouveautés pour Orangina en janvier 2012 ! », (consulté le )
  4. a et b « La gamme Orangina s'étoffe • GIE La Boîte Boisson », sur GIE La Boîte Boisson (consulté le )
  5. a et b « La collection 2013 d’Orangina-Schweppes arrive en GMS », sur www.rayon-boissons.com (consulté le )
  6. « Lyon-exposition 1914 », sur Gallica, (consulté le )
  7. « La Gaieté : journal programme », sur Gallica, (consulté le )
  8. Le Petit Marocain, page 9, 12 août 1934
  9. La Dépêche de Constantine : journal politique quotidien, page f3, 5 mai 1935
  10. Le Tell : journal des intérêts coloniaux, page f3, Description : 29 juin 1935
  11. Les Sports du Nord. Organe régional d'informations sportives, page f2, 17 juin 1935
  12. Le Grand écho du Nord de la France, page f5, 15 juin 1935
  13. Le Matin : derniers télégrammes de la nuit, page 3, 12 février 1932
  14. The Menton & Monte Carlo news with list of visitors : ["puis" a society journal with list of visitors], page 12, 13 février 1932
  15. Les mots espagnoles boldina, calorina, escarlatina, hungarina, lobina, marfilina, marquesina, moralina, Moralina, neblina, platina, saponina et sobaquina sont suffixés en -ina
  16. No 3908. — Convention de commerce et de navigation entre l’Espagne et la Pologne. signée à Madrid, le 14 décembre 1934. Texte officiel français communiqué par l’envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire d’Espagne à Berne. L’enregistrement de cette convention a eu lieu le 1er juin 1936. L’échange des ratifications a eu lieu à Varsovie, le 8 avril 1936. Publié à la Modèle:W
  17. Thierry Lefebvre, « Naranjina en 1947 [Q 258, De Naranjina à Orangina] », Revue d'Histoire de la Pharmacie, vol. 94, no 351,‎ , p. 397–399 (lire en ligne, consulté le )
  18. Correspondance, Baptiste LANGLOIS, « Pourquoi n’y a-t-il pas d’Orangina en Espagne ? - Edition du soir Ouest-France - 13/03/2018 », sur Ouest-France.fr, (consulté le )
  19. « L’histoire de la marque Orangina », sur Cosmopolitan.fr (consulté le )
  20. « Orangina, une pulpeuse saga née en Algérie », sur France 24, (consulté le )
  21. « Jean-Claude Beton, inventeur d'Orangina et génie de la communication », sur www.20minutes.fr, (consulté le )
  22. Thierry Lefebvre, « Un pharmacien espagnol à l'origine d'Orangina », Revue d'Histoire de la Pharmacie, vol. 93, no 348,‎ , p. 595–596 (lire en ligne, consulté le )
  23. a et b « Jean-Claude Beton, inventeur d'Orangina et génie de la communication », sur L'Express,
  24. « Affiches anciennes de Bernard VILLEMOT – Galerie 1 2 3 », sur www.galerie123.com (consulté le )
  25. « Saga Orangina », sur Revue des marques,
  26. Historique des logos Orangina
  27. a b c et d Daniel Cauzard, Jean Perret, Yves Ronin, Le livre des marques, Du May, , p. 133
  28. « Orangina, une pulpeuse saga née en Algérie », sur France 24, (consulté le )
  29. AFP, « La saga publicitaire décalée d'Orangina », sur La Libre.be, (consulté le )
  30. « Orangina, la petite boisson secouée », sur histoire-entreprises.fr,
  31. Véronique Richebois, « La campagne Orangina fait swinguer la pulpe », Les Échos, no 20036,‎ , p. 16
  32. (en) « ActuPub le blog B2B pour booster vos performances », sur Actu Pub (consulté le ).
  33. a b c et d Régis Arnaud, « Orangina a trouvé la bonne recette pour réussir au Japon », Le Figaro, le 19 avril 2012
  34. (en) « http://www.invarietateconcordia.net/article-il-faut-bien-la-secouer-sinon-52892582.html »
  35. (en) « http://www.invarietateconcordia.net/article-venez-comme-vous-etes-50929278.html »
  36. Orangina Miss O !
  37. Le père d'Orangina laisse un bel héritage, Challenges, 4 décembre 2012
  38. « Orangina Schweppes s'attaque à l'alléchant marché du thé glacé - Les Echos », sur www.lesechos.fr (consulté le )
  39. Marie Cadoux, « Les adultes en ligne de mire des boissons aux fruits gazeuses », sur LSA,
  40. Correspondance, Baptiste LANGLOIS, « Pourquoi n’y a-t-il pas d’Orangina en Espagne ? - Edition du soir Ouest-France - 13/03/2018 », sur Ouest-France.fr, (consulté le )
  41. Des bouteilles poids plume pour l'Européenne d'embouteillage
  42. Camille Borderie, « Orangina Rouge : le retour de celui qui n’a pas été secoué depuis longtemps », sur Faire Savoir Faire, (consulté le )
  43. INA, « Orangina les givrés », sur INA, (consulté le )
  44. 'Sexual' Orangina ad angers viewers and children's charity, The Independent, Sunday, 24 August 2008
  45. Alexandre Laurent, « Orangina : de faux comptes pour remuer sa page Facebook ? », sur Clubic pro,

Voir aussi

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Liens externes

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