Olivia Rouamba

diplomate et femme politique burkinabé

Olivia Rouamba
Illustration.
Olivia Rouamba en 2023
Fonctions
Ministre des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabé de l’extérieur

(1 an, 9 mois et 8 jours)
Président Paul-Henri Sandaogo Damiba
Ibrahim Traoré
Premier ministre Albert Ouédraogo
Apollinaire Kyélem de Tambèla
Gouvernement Ouédraogo
Tambèla
Prédécesseur Rosine Sori-Coulibaly
Successeur Karamoko Jean-Marie Traoré
Biographie
Nom de naissance Olivia Ragnaghnewendé Rouamba
Nationalité Burkinabè
Profession Diplomate
Religion Protestantisme

Olivia Rouamba est une diplomate et femme politique burkinabè. Ancienne ambassadrice du Burkina Faso en Éthiopie (2022), elle fut ministre des Affaires étrangères de à dans les gouvernements des putschistes Paul Henri Damiba et Ibrahim Traoré. Après une continuité diplomatique sous la présidence de Damiba, son action au ministère fut marquée par une rupture diplomatique avec la France et un rapprochement avec la Russie sous la présidence de Traoré.

Biographie modifier

Carrière diplomatique modifier

Olivia Ragnaghnewendé Rouamba commence sa carrière au sein du Ministère burkinabè du Tourisme dans les années 2000, avant de se tourner rapidement vers la diplomatie en rejoignant le Ministère des Affaires étrangères[1].

En 2007, elle part travailler à Vienne (Autriche) au sein de l'Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI), où elle est chargée de s'occuper des pays de l'Union du fleuve Mano. Elle devient ensuite conseillère à l'ambassade du Burkina Faso en Afrique du Sud, avant de rejoindre le bureau de la présidente de l'Union africaine à Addis-Abeba (Éthiopie)[1].

En 2021, elle est nommée ambassadrice du Burkina Faso en Éthiopie par le président Roch Marc Christian Kaboré[1], ainsi que représentante permanente auprès de l’Union africaine et de la Commission économique pour l'Afrique (CEA)[2]. Elle prend ses fonctions d'ambassadrice le 5 janvier 2022, après avoir présenté ses lettres de créance à la présidente éthiopienne Sahle-Work Zewde[3]. Elle ne reste cependant que quelques mois à ce poste, étant nommée au gouvernement burkinabè en mars 2022[2].

Ministre des Affaires étrangères modifier

Présidence Damiba modifier

Après le coup d’État de au Burkina Faso, sur suggestion de l'ancien ministre Djibrill Bassolé[1], le putschiste Paul Henri Damiba nomme Olivia Rouamba au poste de ministre des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabé de l’extérieur le au sein de son gouvernement de transition[4]. Elle est alors l'une des six femmes à entrer dans ce nouveau gouvernement[5]. Elle prend officiellement ses fonctions le 11 mars, aux côtés de son ministre délégué, Karamoko Jean-Marie Traoré, et annonce vouloir mettre en place une « diplomatie de sécurité »[6].

Elle arrive alors dans un contexte international tendu, le Burkina Faso ayant été suspendu de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) en raison de son coup d’État. Durant la présidence de Damiba, l'action d'Olivia Rouamba au ministère reste néanmoins dans la continuité des gouvernements précédents. Elle arrive ainsi à maintenir des relations diplomatiques apaisées avec les pays voisins du Burkina, ainsi qu'avec ses partenaires internationaux[1].

Présidence Traoré modifier

Après un nouveau coup d’État en , Olivia Rouamba fait partie des rares ministres à conserver son poste au sein du gouvernement Tambèla instauré par le putschiste Ibrahim Traoré, qui avait apprécié son travail dans le précédent gouvernement [1].

 
Olivia Rouamba (à gauche) avec le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir Abdollahian, en septembre 2023.

Sous cette nouvelle présidence, son action au ministère est marquée par une rupture diplomatique avec la France. Le , elle co-signe un document demandant officiellement le retrait des troupes françaises présentes au Burkina dans le cadre de l'opération Sabre, et dénonce les accords militaires liant les deux pays. Elle entame en parallèle un rapprochement du Burkina avec de nouveaux partenaires internationaux, dont la Corée du Nord, le Venezuela, la Turquie, l'Iran, mais surtout la Russie[1],[7]. Elle collabore ainsi avec les autorités russes pour négocier la construction d'une centrale nucléaire au Burkina[7].

Personnage important du gouvernement Tambèla, son action diplomatique est cependant critiquée par certains observateurs burkinabè, qui estiment que l'hostilité du régime envers la France ou son rapprochement avec des acteurs régionaux, tels le Mali, desservent la lutte du pays contre le terrorisme[1].

En , à la suite d'un nouveau remaniement, son limogeage du gouvernement Tambèla est annoncé alors qu'elle est en pleine mission diplomatique en Serbie[7],[8]. Aucune raison officielle n'est alors donnée pour ce changement[9]. Son départ provoque la surprise au sein de la société civile et des observateurs politiques[7],[10]. Elle est remplacée le par son vice-ministre, Karamoko Jean-Marie Traoré[11]. Lors de la passation de pouvoir, elle se félicite de son action au ministère, citant notamment ses négociations avec la Cédéao pour éviter des sanctions économiques au Burkina ou encore la création de l'Alliance des États du Sahel[12].

Vie personnelle modifier

Olivia Rouamba est protestante. Elle fréquente l’église du pasteur Emmanuel Sawadogo, comme plusieurs membres du gouvernement Tambèla, dont le Premier ministre lui-même, Apollinaire Joachim Kyélem de Tambèla[1].

Elle est proche d'Alizéta Bonkoungou, fille du patron du groupe Ebomaf, le milliardaire Mahamadou Bonkoungou. Ce dernier lui a d'ailleurs prêté son jet privé pour la ramener d'urgence à Ouagadougou pendant le putsch de [1].

Distinctions modifier

Notes et références modifier

  1. a b c d e f g h i et j Nadoun Coulibaly, « Olivia Rouamba, la diplomate des putschistes burkinabè », sur jeuneafrique.com,
  2. a et b Amadou Ardho Dicko, « La ministre Olivia Rouamba dit au revoir au personnel de l'ambassade du Burkina Faso à Addis-Abeba », sur LeFaso.net,
  3. Amadou Dicko, « L’Ambassadeur Olivia R. Rouamba présente ses lettres de créance à la Présidente d’Éthiopie », sur burkina24.com,
  4. Feriol Bewa, « Burkina Faso : le gouvernement de la transition officialisé, avec à sa tête Albert Ouédraogo », sur agenceecofin.com,
  5. (es) « Seis mujeres y tres militares en gabinete de transición burkinés », sur Diario Digital Nuestro País, (consulté le )
  6. Boureima, « Burkina: la ministre Olivia Ragnaghnewendé Rouamba décline ses priorités à la Diplomatie », sur Wakat Séra, (consulté le )
  7. a b c et d Bernardin Patinvoh, « Burkina : Divorce "brutal" entre le capitaine Traoré et Olivia Rouamba, sa ministre des Affaires étrangères », sur seneweb.com,
  8. Djomande Abdoul Aziz, « Burkina Faso : Coup de foudre pour Olivia Rouamba, ministre des affaires étrangères limogée étant en mission », sur linfodrome.com,
  9. « Au Burkina Faso, Ibrahim Traoré remanie légèrement son gouvernement », sur jeuneafrique.com,
  10. Abdel Barro et Phalek Pardevan, « Remaniement ministériel : L’absence de Olivia Rouamba laisse des citoyens confus », sur burkina24.com,
  11. Abdoul Gani Barry, « Le nouveau ministre en charge des affaires étrangères, Karamoko Jean Marie Traoré, officiellement installé », sur burkina24.com,
  12. Josué Tiendrebeogo, « Affaires étrangères : A peine installé, le ministre Karamoko Jean-Marie Traoré convoque une assemblée générale », sur faso7.com,
  13. Hamadou Ouedraogo, « Burkina Faso : La nation reconnaissante envers ses fils et filles », sur burkina24.com,

Liens externes modifier