Hossein Amir Abdollahian

diplomate et homme politique iranien

Hossein Amir Abdollahian
(fa) حسین امیرعبداللهیان
Illustration.
Hossein Amir-Abdollahian en 2022.
Fonctions
Ministre des Affaires étrangères
En fonction depuis le
(2 ans, 7 mois et 20 jours)
Président Ebrahim Raïssi
Gouvernement Raïssi
Prédécesseur Mohammad Djavad Zarif
Vice-ministre des Affaires étrangères
chargé des Affaires arabes et africaines

(~ 5 ans)
Président Mahmoud Ahmadinejad
Hassan Rohani
Ministre Ali Akbar Salehi
Mohammad Djavad Zarif
Gouvernement Ahmadinejad II (en)
Rohani I
Prédécesseur Mohammad Reza Raouf Chibani (fa) (chargé des Affaires du Moyen-Orient et du Commonwealth des Nations)
Hadi Soleimanpour (chargé des Affaires africaines)
Successeur Hossein Jaberi-Ansari (fa)
Ambassadeur d'Iran à Bahreïn

(3 ans et 14 jours)
Président Mahmoud Ahmadinejad
Prédécesseur Mohammad Farazmand (fa)
Successeur Mehdi Aghajafari
Biographie
Date de naissance (59 ans)
Lieu de naissance Damghan (Iran)
Nationalité Iranienne
Diplômé de École des relations internationales (en)
Université de Téhéran
Profession Diplomate
Ambassadeurs d'Iran à Bahreïn (en)
Ministres iraniens des Affaires étrangères (fa)

Hossein Amir Abdollahian (en persan : حسین امیرعبداللهیان), né le à Damghan (Iran), est un diplomate et homme politique iranien, ministre des Affaires étrangères depuis 2021[1].

Biographie modifier

Jeunesse et formation modifier

Hossein Amir Abdollahian est né le (3 ordibehesht (en) 1343[2]) à Damghan, dans la province de Semnan. Orphelin de père dès l'âge de 6 ou 7 ans, il est élevé par sa mère et son grand frère[3].

Il entre à l'université Shahid Beheshti en sciences, mais change de spécialité en cours de route et obtient finalement un diplôme en affaires internationales de l'École des relations internationales (en) du ministère iranien des Affaires étrangères en 1990.

En 1996, il obtient une maîtrise en relations internationales à la faculté de droit et de sciences politiques (en) de l'université de Téhéran et, en 2010, un doctorat dans la même discipline et la même université[1].

Outre sa langue maternelle, le persan, Amir Abdollahian parle couramment l'arabe et un anglais peu plus hésitant.

Carrière diplomatique modifier

Amir Abdollahian commence sa carrière diplomatique en 1992 en tant qu'analyste politique au sein du ministère des Affaires étrangères. De 2007 à 2010, il est ambassadeur d'Iran à Bahreïn[1].

De 2011 à 2016, Amir Abdollahian est vice-ministre des Affaires étrangères pour les Affaires arabes et africaines sous Ali Akbar Salehi et responsable en particulier des zones de guerre civile en Irak, en Syrie et au Yémen[4].

À ce titre, Abdollahian tisse des liens très étroits avec le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) et Qassem Soleimani[1].

Abdollahian participe aux négociations avec le P5+1 (États-Unis, Russie, Chine, Royaume-Uni, France et Allemagne) sur l'avancement du programme nucléaire iranien jusqu'en 2013, où il est écarté à la suite de l'élection du président Hassan Rohani.

En 2016, Mohammad Djavad Zarif le démet de son poste de vice-ministre, mais lui propose celui d'ambassadeur à Oman, qu'il refuse toutefois. Il rejoint l'équipe du président conservateur du parlement iranien et ancien maire de Téhéran, Mohammad Ghalibaf[1].

Il est nommé ministre des Affaires étrangères le par le président « ultraconservateur » Ebrahim Raïssi[5]. Après l'attaque du Hamas contre Israël le , il entame une tournée diplomatique dans plusieurs pays du Moyen-Orient[5].

Vie personnelle modifier

Hossein Amir Abdollahian se marie en 1994 et a un fils et une fille.

Positions modifier

Les positions d'Amir Abdollahian se rapprochent de celle du guide de la Révolution Ali Khamenei, et en tant que telles ne sont pas systématiquement alignées sur les positions réformatrices ou principalistes. Il affirme son soutien à ce que le régime iranien qualifie de « Front de résistance », qui désigne notamment l'Iran, la Syrie, le Liban, le Yémen (Conseil politique suprême) alliés pour chasser les États-Unis de la région et lutter contre Israël[6]. Son statut diplomatique lui permettrait de porter les positions de tous les acteurs de l'axe de la résistance, dont de nombreux leaders se trouvent sous sanctions occidentales[5].

Il incarne une rupture vis-à-vis de la stratégie de Mohammad Djavad Zarif, qui était plutôt critique à l'égard de la Force Al-Qods et de son commandant, Qassem Soleimani. Abdollahian déclare vouloir mener « de concert « le champ militaire » et « la diplomatie » ». Selon Ali Vaez, analyste spécialiste de l'Iran, il n'est toutefois « pas un acteur-clé », étant surtout un porte-parole aligné sur la Force Al-Qods[5].

Amir Abdollahian privilégie une politique de rapprochement avec la Chine plutôt qu'avec les États-Unis ou l'Union européenne. En , il déclare à la télévision d'État iranienne : « il faut garder à l'esprit que nous sommes situés en Asie… Les experts pensent que les prochaines décennies appartiennent à l'Asie et les puissances émergentes, en particulier les puissances économiques, ont créé ce trait que nous devons re-définir nos relations avec les pays influents »[1].

Dans le même temps, il ne ferme pas complètement la porte à des négociations avec l'Occident, affirmant, concernant les États-Unis, que « s'ils agissent équitablement… nous ne disons jamais que nous ne coopérerons ni ne négocierons… C'est l'autre partie qui doit corriger sa position »[1]. En , Amir-Abdollahian affirme un tweet que « les négociations avec les États-Unis n'ont jamais été un tabou »[7][source secondaire nécessaire].

En mars 2023, il dénonce dans un tweet écrit en français « la répression des manifestations pacifiques du peuple français » par le gouvernement, dans le cadre du mouvement social contre la réforme des retraites. Ses propos sont critiqués pour leur hypocrisie, le régime iranien réprimant dans le même temps violemment les manifestations consécutives à la mort de Mahsa Amini, et exécutant fréquemment des opposants[8]. Selon un message cité par Libération, de telles déclarations viseraient en fait à « renier l'idée même de la démocratie »[9].

En août, après une rencontre avec son homologue saoudien Fayçal ben Farhane, il annonce vouloir parvenir à « l'unité du monde musulman »[10]. Lors de sa tournée diplomatique entamée en octobre 2023, il cherche à se présenter comme « le porte-parole de l’axe de la résistance »[5].

Références modifier

  1. a b c d e f et g (en-US) « Iran’s new face to the world—Hossein Amir-Abdollahian—is no Zarif », sur Atlantic Council, (consulté le )
  2. « Hacktivists Target Iran’s Foreign Ministry, Leak Trove Of Data », Iran International, (consulté le )
  3. (fa) « روایت امیر عبداللهیان از پیام سردار سلیمانی به ظریف درباره تحولات منطقه », Tasnim News Agency,‎ (consulté le )
  4. (en) « Ministry of Foreign Affairs Islamic Republic of IRAN - Deputy for Arab-African Affairs » [archive], sur en.mfa.ir, (consulté le )
  5. a b c d et e « Le ministre iranien Amir Abdollahian se veut la voix de l’« axe de la résistance » contre Israël et les Etats-Unis », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. Khamenei.ir, « چرا در سوریه حرف از «گزینه آخر» است؟ », sur farsi.khamenei.ir,‎ (consulté le )
  7. « https://twitter.com/amirabdolahian/status/1025637790611062784 », sur Twitter (consulté le )
  8. Hala Kodmani, « Quand les dictatures condamnent «le chaos démocratique» en France », sur Libération (consulté le )
  9. « Retraites : l’Iran condamne « la répression des manifestations » », sur Le Point, (consulté le )
  10. « L'Iran veut faire "l'unité du monde musulman" avec l'Arabie saoudite », sur Challenges, (consulté le )

Articles connexes modifier