Naufrage de La Fraidieu

La Fraidieu était un navire de croisière sur le lac Léman. Il a fait naufrage le à proximité du château de Ripaille, à Thonon-les-Bains, en tuant 24 personnes.

La Fraidieu
Type Navire de croisière
Histoire
Statut Coulé le
Équipage
Équipage 3
Caractéristiques techniques
Longueur 13,2 m
Caractéristiques commerciales
Capacité 50 passagers
Carrière
Armateur Émile et Marcelle Richard

Histoire modifier

La Fraidieu était un navire de croisière sur le lac Léman. Il était conçu pour transporter 50 personnes et appartenait à un couple d'armateurs, Émile et Marcelle Richard.

Le naufrage modifier

Le , le navire de croisière La Fraidieu quitte Thonon-les-Bains pour une excursion avec 58 personnes à son bord, dont 33 filles et leurs 5 accompagnatrices, en colonie de vacances avec l’Association mosellane pour l’organisation des loisirs. Une fois quitté le port de Thonon, le navire est surpris par la bise et les vagues. Le commandant, Jacqueline Maulet, décide de faire demi-tour. Cette action expose le navire dos aux vagues, ce qui permet à l’eau de pénétrer à bord en passant par-dessus la coque (en effet, le pont de La Fraidieu n’est pas fermé). À 16 h 5, La Fraidieu disparaît sous les eaux du Léman.

Les secours modifier

Peu de temps avant le naufrage, les gilets de sauvetage sont donnés aux passagers, mais peu ont le temps de les mettre et sautent à l’eau, espérant rejoindre la rive, située à une centaine de mètres. Certains s’accrochent à des coussins insubmersibles dont le bateau était équipé.

Deux pêcheurs professionnels, Roland Condevaux et Robert Servoz, sont les premiers à arriver sur place. Ils effectuent trois voyages entre le site du naufrage et la côte, située à une centaine de mètres, ce qui permet de sauver 12 personnes[1]. Des plaisanciers se rendent également aux secours des naufragés, avant d'être rejoints par les secours : les pompiers de Thonon-les-Bains, quatre vedettes de sauvetage (deux de la gendarmerie vaudoise, une évianaise et une partie d’Ouchy), un zodiac de la police lausannoise, ainsi qu’une équipe de secours partie de Saint-Prex.

Les victimes modifier

Le soir même, 8 cadavres sont repêchés et 16 personnes sont portées disparues. Après une semaine de recherche, les corps de toutes les victimes sont retrouvés, portant le nombre de décès à 24.

Poursuites judiciaires modifier

Le tribunal correctionnel de Thonon-les-Bains condamne en 1971 les propriétaires et exploitants du navire, Émile et Marcelle Richard, à deux ans de prison avec sursis et 6 000 francs d'amende[2]. Leur fille, Jacqueline Maulet, qui pilotait le navire au moment du drame est relaxée. Les expertises identifient la présence de deux fissures dans la coque et un réservoir de fioul trop lourd et volumineux. La Fraidieu embarquait par ailleurs 58 passagers alors qu'elle ne devait pas en accueillir plus de 50 et les gilets de sauvetage étaient en nombre insuffisant.

Les causes modifier

Les causes du naufrage sont multiples. La première réside dans le fait que le navire était en surcharge. En effet, conçu pour transporter 50 personnes, celui-ci en emportait 58 le jour du naufrage. Deuxièmement, les experts mettront en évidence que la coque du navire était fissurée, permettant à l’eau de s’engouffrer à l’intérieur. Enfin, la panique qui gagna le bord lorsque le navire commença à sombrer est également une cause du nombre élevé des victimes, ajoutée au fait que de nombreuses personnes à bord ne savaient pas nager[1].

Les conséquences modifier

Le , un autre navire de croisière, le Sainte-Odile, chavire au large d’Yvoire, tuant 7 personnes. À la suite de ce second naufrage, les règles de navigation en eau douce sont renforcées et plusieurs navires sont retirés du service, dont le Hautecombe et La Savoie sur le lac du Bourget.

Le naufrage de La Fraidieu avait été précédé, le , de la mort par noyade dans la Loire, à Juigné-sur-Loire, de 19 enfants[3] d'un centre aéré. Ces deux accidents pousseront l'État à accélérer l'apprentissage de la natation et donc le lancement du plan de construction de piscines avec l'« opération Mille piscines »[4].

Commémoration modifier

En 1993, une plaque commémorative est apposée à l’extrémité nord de la muraille du château de Ripaille.

Notes et références modifier

  1. a et b Gilles Bondaz, « Août 1969, le naufrage de La Fraidieu fait 24 victimes », sur www.ledauphine.com, (consulté le )
  2. Lauren Lacrampe, « Elles ont survécu au naufrage de La Fraidieu », Le Messager,‎ , p. 10.
  3. "Les dangers de la Loire en été" Xavier Collombier, sur france3-regions.francetvinfo.fr/pays-de-la-loire, 19 juillet 2913.
  4. "Et la France se mit à nager... (1960-1970)" par Thomas Snégaroff, France Info, 17 octobre 2015.

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier