Natzwiller
Natzwiller est une commune française située dans la circonscription administrative du Bas-Rhin et, depuis le , dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est.
Natzwiller | |
la mairie, | |
Blason |
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Administration | |
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Pays | France |
Région | Grand Est |
Collectivité territoriale | Collectivité européenne d'Alsace |
Circonscription départementale | Bas-Rhin |
Arrondissement | Molsheim |
Intercommunalité | Communauté de communes de la Vallée de la Bruche |
Maire Mandat |
André Woock 2020-2026 |
Code postal | 67130 |
Code commune | 67314 |
Démographie | |
Gentilé | Natzwillerois |
Population municipale |
528 hab. (2021 ) |
Densité | 72 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 26′ 19″ nord, 7° 15′ 15″ est |
Altitude | Min. 379 m Max. 1 013 m |
Superficie | 7,29 km2 |
Type | Commune rurale à habitat dispersé |
Unité urbaine | Hors unité urbaine |
Aire d'attraction | Hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Mutzig |
Législatives | Sixième circonscription |
Localisation | |
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Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace.
Ce village très étiré et étagé fait partie du territoire communément appelé la vallée de la Bruche et de la communauté de communes de la Vallée de la Bruche.
C'est l'une des principales localités touristiques de ce territoire de moyenne montagne dominé par le Champ du Feu. De nombreux vestiges attestent de l'industrialisation au textile, qui suivit la création d'un tissage important par un pionnier, Jean-Frédéric Jacquel.
Ses habitants sont les Natzwillerois et les Natzwilleroises. C'est sur le territoire de la commune qu'a été implanté en 1941 le camp de concentration nazi du Struthof.
Géographie
modifierLocalisation
modifierLe village occupe la rive nord de la vallée de la Rothaine, la rive sud appartenant à des communes incluses dans l'ancien territoire du comté du Ban de la Roche, telles que Wildersbach et Neuviller-La-Roche. Rothau est également l'une des communes de l'ancien territoire du Ban de la Roche, initialement à la rive sud, mais aujourd'hui à cheval sur la Rothaine. Barembach et Natzwiller ont cédé chacun une partie de leurs territoires, afin que Rothau s'agrandisse pour s'englober en un seul village.
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Vallée de la Rothaine et vestiges de l'industrie textile.
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Panorama de la ville.
Communes limitrophes
modifierNatzwiller a pour communes limitrophes Barembach au nord-ouest puis au nord, Grendelbruch au nord-est, Neuviller-la-Roche à l'est, au sud-est et au sud, Wildersbach au sud-ouest et Rothau également au sud-ouest.
Lieux-dits
modifierLa commune comprend deux lieux-dits :
- « Basse des Maçons », situé à l'ouest, sensiblement à égale distance entre la commune et Rothau ;
- le site du Struthof, au nord, près du territoire communal de Barembach.
Géologie et relief
modifierLa forêt de Natzwiller est située dans les parties nord et ouest du village. Elle est limitrophe au nord, de celle de Barembach, et au nord-est, du massif de Grendelbruch, près du Champ du Messin. Cette dernière commune dispose également d'une enclave forestière au sein du territoire de Natzwiller. Cette surface s'étend de la Basse des Maçons à la sortie est de Rothau. On y trouve des vestiges liés au travail d'extraction de la matière première pour les forges de cette même localité, aux XVIIIe et XIXe siècles. Parmi eux, la grotte des Partisans, la croix de la Quiaille et de jolis recoins parsemés de quartz.
Les fortes pentes n'ayant pas permis la construction d'établissements industriels de grande taille, de petites structures se sont établies au bord du cours d'eau.
Hydrographie
modifierLa commune est dans le bassin versant du Rhin au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par le ruisseau la Rothaine, le ruisseau le Barenbach et le ruisseau de Messingoutte[1],[Carte 1].
Climat
modifierEn 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[2]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans la région climatique Vosges, caractérisée par une pluviométrie très élevée (1 500 à 2 000 mm/an) en toutes saisons et un hiver rude (moins de 1 °C)[3].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 8,8 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,4 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 239 mm, avec 12,8 jours de précipitations en janvier et 11,4 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Belmont », sur la commune de Belmont à 3 km à vol d'oiseau[4], est de 7,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 341,9 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 30,9 °C, atteinte le ; la température minimale est de −20,3 °C, atteinte le [Note 2],[5],[6].
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[7]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].
Urbanisme
modifierTypologie
modifierAu , Natzwiller est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[9]. Elle est située hors unité urbaine[10] et hors attraction des villes[11],[12].
Occupation des sols
modifierL'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (94,4 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (89,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (65 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (29,4 %), zones urbanisées (5,6 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Toponymie
modifierLe village était désigné dans les textes anciens sous le nom de Sant Ludelin en 1491 et encore sous St. Lüdwig en 1672, mais aussi sous Nasvil en 1625 et Nessweÿler en 1666.
Histoire
modifierUn article du journal historique local L'Essor intitulé "Natzwiller, village des confins" a détaillé l'histoire du village, dressée ci-dessous de manière plus synthétique.
Village à histoire singulière, Natzwiller est situé en fond de vallée, le seul juché sur la rive Nord de la Rothaine, dans le territoire de l'évêché de Strasbourg. Sur l'autre rive, le territoire du Ban de la Roche comporte plusieurs villages rapprochés.
Moyen Âge
modifierDans la période médiévale jusqu'à l'aube du XVIIe siècle, le lieu, alors une annexe paroissiale de Barembach, n'était occupé que par quelques fermes et une chapelle de pèlerinage en relation avec le mont Sainte-Odile. La chapelle était placée sous le vocable de saint Luden dont la fête est mentionnée en 1502 (Lutienn tag), patron des pèlerins. Le saint actuel est saint Genest.
Durant cette période, le territoire communal était inclus dans le Saint-Empire romain germanique.
Époque moderne
modifierLe hameau a toujours été isolé. Après la guerre de Trente Ans (1618-1648), on observe une évolution progressive du nombre d'habitants, qui s'accélère au cours du XVIIIe siècle, bénéficiant de la proximité des forges de Rothau par l’accueil d’un nombreux personnel minier et sidérurgiste, dont beaucoup sont originaires de lieux à influence langagière germanique.
Ainsi ce dialecte à pris le dessus. A ce propos, dans la carte de répartition des dialectes d'Alsace-Moselle, on peut reconnaîre Natzwiller, qui est le seul village vert presqu'integralement entouré d'orange.
La religion pratiquée est le catholicisme, car le territoire est historiquement inclus dans l'évêché de Strasbourg. Inversement, les villages voisins, annexés par le Ban de la Roche, étaient de confession protestante et parlaient un patois à influence langagière française (en orange sur la carte). C'est en cela que Natzwiller poursuivait son isolement malgré son accroissement de population.
Il s'agira de résumer que, jusqu'au XXe siècle, la Rothaine à été pour une grande partie de son lit, une frontière linguistique, culturelle et religieuse.
Comme seize autres communes de la haute vallée de la Bruche, Natzwiller était incluse dans le département des Vosges de la Révolution à la guerre de 1870.
Époque contemporaine
modifierLa commune augmente encore en population au XIXe siècle, du fait de l'implantation de l'établissement de tissage Jacquel dans la commune.
Seconde Guerre mondiale
modifierLe nom de la commune reste attaché à la Seconde Guerre mondiale, puisque le seul camp de concentration nazi situé sur l'actuel territoire français était implanté au Struthof, un lieu-dit qui surplombe la commune de Natzwiller[14].
Politique et administration
modifierListe des maires
modifierPopulation et société
modifierDémographie
modifierL'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[17]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[18].
En 2021, la commune comptait 528 habitants[Note 3], en évolution de −5,38 % par rapport à 2015 (Bas-Rhin : +3,22 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Culture locale et patrimoine
modifierLieux et monuments
modifier- L'église Saint-Genès. L'architecture de l'église paroissiale – entièrement reconstruite en 1846 – s'inspire de l'Antiquité et de la Renaissance et s'apparente à d'autres édifices de la vallée : la tour-porche octogonale rappelle ainsi celle de l'église de Wisches-Hersbach et celle de l'église de Bourg-Bruche[21],[22].
- La chapelle Notre-Dame-de-Lourdes[23] : de décor néo-gothique, elle date probablement de la fin du XIXe ou du début du XXe siècle. La baie du pignon est formée d'ébrasements à ressauts et d'un arc en accolade. La croix monumentale qui se trouve à sa droite fut érigée en 1869.
- Le camp de concentration du Struthof[24].
- Le Centre européen du résistant déporté, le long de la route départementale 130. Ce haut lieu de mémoire nationale française et européenne regroupe : le site de l'ancien camp de concentration de Natzweiler, le musée du KL-Natzweiler, le Centre européen du résistant déporté et le Mémorial de la déportation.
Héraldique
modifierBlason | D'argent au sapin arraché de sinople, au chef de gueules. |
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Détails |
Personnalités liées à la commune
modifierVoir aussi
modifierBibliographie
modifier- Marlyse Heckly, « À propos d'une photo de mariage », L'Essor, no 196
- Arnold Kientzler, « Histoire d'un métier à tisser d'autrefois », L'Essor, no 151
- Jean-Michel Wendling, « À Natzwiller de 1650 à 1793 : la langue qu'on y parle », L'Essor, no 144
- « Natzwiller », in La Haute vallée de la Bruche, Patrimoine d’Alsace, Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France, Éditions Lieux Dits, Lyon, 2005, p. 57-59 (ISBN 978-2-914528-13-9)
- Struthof-Natzweiler, un camp de la mort en France de Raymond Couraud, paru aux Éditions Hirlé, 2004, (ISBN 2914729278)
- Natzwiller (Bas-Rhin), Sablière du Camp de concentration de Natzweiler-Struthof
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier
- Site officiel
- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Inventaire du patrimoine architectural, base Mérimée
- Inventaire du patrimoine mobilier, base Palissy
Notes et références
modifierNotes
modifier- Les ruisseaux intermittents sont représentés en traits pointillés.
- Les records sont établis sur la période du au .
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
Cartes
modifier- « Réseau hydrographique de Natzwiller » sur Géoportail (consulté le 11 juin 2024).
- IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
Références
modifier- « Fiche communale de Natzwiller », sur le système d'information pour la gestion des eaux souterraines Rhin-Meuse (consulté le ).
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre Natzwiller et Belmont », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France « Belmont », sur la commune de Belmont - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Station Météo-France « Belmont », sur la commune de Belmont - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le ).
- « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le ).
- « La grille communale de densité », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- Insee, « Métadonnées de la commune de Natzwiller ».
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
- Camp de Struthof, Musée des Déportés sur le site officiel du ministère français de la Culture (base architecture et patrimoine), photographies de Mas, Louis Emmanuel, Archives photographiques, archives de la médiathèque de l'architecture et du patrimoine, et service de l'inventaire général de la Région Alsace.
- [PDF] Liste des maires au 1er avril 2008 sur le site de la préfecture du Bas-Rhin.
- « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
- Notice no IA67013092, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture Église paroissiale Saint-Genès
- « Natzwiller », in La Haute vallée de la Bruche, Éditions Lieux Dits, Lyon, 2005, p. 58.
- Notice no IA67013094, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture. Chapelle de Notre-Dame de Lourdes
- Notice no PA00084818, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture. Ancien camp concentrationnaire de Natzweiler-Struthof, actuellement musée des Déportés