Mahiliow

ville de Biélorussie
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Mahiliow (en biélorusse : Магілёў) ou Moguilev (en russe : Могилёв, pron. [məɡʲɪˈlʲɵf]) est une ville de Biélorussie et la capitale administrative de la voblast de Mahiliow ou oblast de Moguilev. Sa population s'élevait à 380 440 habitants en 2017[1], ce qui en fait la troisième plus grande ville de Biélorussie.

Mahiliow
Магілёў
Blason de Mahiliow
Armoiries
Drapeau de Mahiliow
Drapeau
Mahiliow
Administration
Pays Drapeau de la Biélorussie Biélorussie
Subdivision Voblast de Mahiliow
Maire Viktor Chorikov
Code postal BY 212000
Indicatif téléphonique +375 222
Démographie
Population 380 440 hab. (2017)
Densité 3 443 hab./km2
Géographie
Coordonnées 53° 55′ nord, 30° 21′ est
Superficie 11 050 ha = 110,5 km2
Divers
Première mention 1581
Statut Ville depuis 1604
Localisation
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Mahiliow
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Mahiliow
Liens
Site web http://www.city.mogilev.by/
Sources
Liste des villes de Biélorussie

Géographie

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Mahiliow, centre administratif de la région, se situe au bord du fleuve Dniepr à 182 km à l'est de Minsk[2]. C'est un nœud ferroviaire où se rejoignent des lignes vers Orcha, Assipovitchy, Jlobine ou encore Krytchaw et une ville située au croisement des routes vers Minsk, Homiel, Viciebsk et Babrouïsk. La municipalité de Mahiliow se subdivise en deux arrondissements administratifs. La ville possède un port fluvial et un aéroport qui est un point de transit international de passagers et de marchandises.

Histoire

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La ville de Moguilev (ou Moghilev) a été fondée en 1267 par la volonté du duc Lev Danilovitch Moguiy — d'où le nom de la ville, selon la légende — qui fit construire un château sur les rives du Dniepr bien qu'il n'existe aucune trace formelle de ce château, qui aurait été détruit par les Polonais en 1595.

Au XIVe siècle, Moguilev faisait partie du Grand duché de Lituanie. La ville commença à se développer au XVe siècle. En 1592 (jusqu'en 1606) on accorda à Moguilev le petit privilège de Magdebourg. L'hôtel de ville fut construit sur la place comme symbole d'autonomie et du commerce libre. En 1604, la population de la ville s'élevait à 15 000 habitants, dont 45 pour cent d'artisans.

Moguilev a été, par sa position centrale en Europe, le lieu de nombreux conflits, comme lors de la guerre du nord (1700-1721, Suède-Russie). Point stratégique de la ligne de communication par les marais de Pripiet et objectif intermédiaire de l'attaque sur Smolensk, elle est occupée à la suite de la bataille de Moguilev par la Grande Armée d'août à novembre 1812. Elle a aussi accueillie le quartier général de l'armée russe durant la Première Guerre mondiale.

 
Moguilev vue par Napoleon Orda au XIXe siècle.

Le diocèse catholique de rite latin de Moguilev a été fondé le auquel sera réuni celui de Minsk en 1869. Il a une signification historico-religieuse importante, car c'est de lui que dépendaient les catholiques de Russie (sauf certaines régions du sud, dépendant du diocèse de Tiraspol). Après 1849, son archevêque résidait habituellement à Saint-Pétersbourg, capitale de l'Empire russe. Le diocèse de Minsk-Moguilev fut restauré en 1991.

Pendant la révolution d'Octobre, Moguilev fut d'abord aux mains des forces anti-bolchéviques avant de basculer et d'être réorganisée par les forces rouges.

Lors de la Seconde Guerre mondiale, le combat pour Moguilev fut âpre. La défense de la ville dura pendant 23 jours contre les nazis. Suivant le recensement de la population de 1939, la ville de Moguilev comptait 19 715 juifs — 19,83 % de la population totale[3]. La population juive fut rassemblée par les nazis dans un ghetto dont le chiffre approximatif des victimes fut de dix à douze mille morts.

Des mouvements de résistance furent ensuite organisés dans la ville, qui fut libérée le sous le commandement de Grichine et de Boldine. Moguilev fut intégrée à la République socialiste soviétique de Biélorussie après la guerre et resta donc sous régime communiste jusqu'à la chute de ce dernier en 1991.

En 1986, Moguilev a été l'une des principales villes touchées par la catastrophe de Tchernobyl.

La ville fait partie des sites exploratoires en 2008 en prévision de l'installation d'une centrale nucléaire[4].

Monuments

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Les monuments modernes à noter sont le Mémorial commémoratif en hommage aux victimes de guerre dans Loupolov, camp de concentration nazi, le monument rendant hommage aux combattants pour le pouvoir soviétique dans la région de Mahiliow, le Mémorial « Champ de Bouinitchi », lieu des combats acharnés contre les envahisseurs allemands en 1941.

Mahiliow est aussi l'une des trois seules villes de Biélorussie (avec Brest-Litovsk et Minsk) à avoir une flamme éternelle pour rappeler sa résistance contre l'envahisseur nazi.

On trouve aussi à Mahiliow la réplique du siège du gouvernement biélorusse de Minsk, construit entre 1918 et 1921, à l'indépendance biélorusse dans le cas où la Pologne, alors très proche, envahirait Minsk. C'est aujourd'hui le siège de l'administration de la voblast de Mahiliow.

Population

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Recensements (*) ou estimations de la population[5] :

Évolution démographique
1841 1859 1880 1897* 1906 1923* 1926*
19 66925 00040 53643 11951 95941 62246 562
1939* 1959* 1970* 1979* 1989* 1999* 2010*
99 428121 712202 314289 708356 864359 188358 279
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
360 918363 363366 839370 690374 655378 077380 440

Personnalités

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Jumelages

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La ville de Mahiliow est jumelée avec[6] :

La ville de Mahiliow entretien des partenariats avec[6] :

La ville de Mahiliow a aussi signé des protocoles d'intention de partenariats avec[6] :

Article connexe

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Notes et références

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  1. Estimation officielle de la population au 1er janvier 2017, sur pop-stat.mashke.org.
  2. Distances à vol d'oiseau ou distances orthodromiques.
  3. Distribution of the Jewish population of the USSR 1939, Jerusalem, edit. Mordechai Altshuler, 1993, p. 39. (en)
  4. Jean-Charles Lallemand, « « Guerre et paix commerciales avec la Russie », Le Courrier des pays de l'Est 1/2008 (n° 1065), p. 49-63. », La Documentation française, (consulté le )
  5. « Recensements et estimations de la population depuis 1897 », sur pop-stat.mashke.org(ru) « Recensements de 1959, 1970, 1979 », sur www.webgeo.ru
  6. a b et c Twin Cities

Liens externes

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