Milee (précédemment SDP, Société de distribution et de promotion, puis Adrexo) est une société de services française, créée en 1979. Milee est, en France, le premier opérateur privé de la distribution d’imprimés publicitaires physiques et numériques.

Milee
Création 21 mai 1979
Dates clés 2017 : Milee, sous l'appellation Adrexo à l'époque, rejoint HOPPS Group
Forme juridique Société par actions simplifiée (SAS)
Slogan « Réinventons la communication de proximité »
Siège social Aix-en-Provence
Drapeau de la France France
Direction Frédéric Pons
Actionnaires Atheva Holding 789 066 768
Activité Distribution, publicité
Produits Service
Société mère Hopps Group
Sociétés sœurs Continental Foods 413 910 001

Pataugas 439 859 299 Start Hoops 538 755 380

Effectif 7 292 (effectif moyen annuel) (2019)
SIREN 315549352[1]Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web https://milee.fr

Chiffre d'affaires 212 M€ (2020)
−24,1 %
Résultat net −47,5 M€ (perte) (2020)
−14,2 %

Historiquement filiale du groupe Spir Communication, l’entreprise a été rachetée le par Eric Paumier (ancien directeur), Frédéric Pons (ancien directeur de la filiale Adrexo Colis) et Guillaume Salabert, et rejoint Hopps Group, holding spécialisée dans la livraison, les services et la communication.

L'entreprise est accréditée par l'Arcep[2].

La société compte 20 000 salariés en France dont 17 000 distributeurs. Milee, sous l’appellation « Adrexo » à l'époque, a généré 280,9 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2018[3].

En 2021, la société est mise en cause par la classe politique française pour de grandes défaillances dans la distributions des documents officiels de propagande électorale lors de la campagne des élections régionales.

En mai 2024, la société est placée en redressement judiciaire.

Historique

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Livraison à domicile par Colis Privé.

Débuts de la société

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En 1979, le groupe Spir Communication crée la Société de Distribution et de Promotion (SDP), une filiale spécialisée dans la distribution de journaux gratuits. La société se développe avec la distribution d’imprimés publicitaires en boites à lettres[4]. En 2000, SDP est rebaptisée « Adrexo »[5].

En 2006, Adrexo devient le premier opérateur privé à livrer des colis à domicile[6] à la suite d'un rapprochement avec la société Distrihome[7]. En 2008, la société Distrihome est finalement rachetée auprès du groupe Yves Rocher, Adrexo Colis est créé[réf. souhaitée].

Premières difficultés

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En , Frédéric Pons est condamné en tant que dirigeant d'Adrexo et d'Adrexo Sud-Ouest pour travail dissimulé par la cour d'appel de Mont-de-Marsan[8].

En , Adrexo cède sa filiale Adrexo Colis au directeur général d’Adrexo Frédéric Pons et au directeur de sa filiale Éric Paumier, avec l'appui du fondateur de Voyage Privé, Denis Philippon. Cette filiale, devenue indépendante, est rebaptisée « Colis Privé ».

En 2014, Adrexo lance ses offres numériques qui restent néanmoins marginales dans l'activité de l'entreprise[9].

Le , la société Adrexo est acquise par un trio d’entrepreneurs composé d’Eric Paumier, Frédéric Pons et Guillaume Salabert[10],[11]. Adrexo et ses filiales — AD Services et AD Productions — rejoignent la holding Hopps Group[12].

En , encouragé par le Comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI), trois opérateurs bancaires participent à son refinancement[13].

En à la veille de son probable placement en redressement judiciaire, boucle in extremis son plan de financement de 31,5 millions d'euros. Sur une dette de 61 millions d'euros, creusée par 29 millions de pertes l'an passé, l'État consent alors à geler la dette fiscale de 6 millions d'euros. L'entreprise compte alors sur les prospectus publicitaire des grandes enseignes comme levier de croissance[13],[14].

Fiasco des élections régionales de 2021 et chute

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En 2021, la société est mise en cause par la classe politique française pour de grandes défaillances dans la distributions des documents officiels de propagande électorale lors de la campagne des élections régionales. La presse et des particuliers font écho de plis électoraux déposés au pied de poubelles[15], à même le sol dans les immeubles[16], en pleine nature[17], ou tout simplement jamais livrés[18]. La société est accusée par Gérald Darmanin, alors ministre de l'Intérieur, d’avoir « particulièrement mal distribué une partie de la propagande électorale », le contraignant à présenter les « excuses » du gouvernement, quand Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, évoque la « distribution délirante par Adrexo »[19]. Christian Jacob, président des Républicains, et le député de La France insoumise, Adrien Quatennens, pointeront également du doigt le problème[20]. L'Association des maires de France et l'Assemblée des départements de France et Régions de France publieront à cette occasion un communiqué pointant « la défaillance » de l'opération, « malgré les nombreuses alertes » remontées au ministère de l'Intérieur.

Le , La Poste annonce qu'elle est chargée de reprendre cinq millions de plis confiés à Adrexo pour la distribution du second tour des élections[21]. Le , en raison de ces dysfonctionnements, le ministère de l'Intérieur résilie le contrat qui le liait à la société et inflige à la société une pénalité de 2,3 millions d'euros à l'entreprise[10],[22].

En septembre 2022 la société Adrexo change de nom, pour s’appeler « Milee ».

Au printemps 2023, pallier la baisse des activités papier, l’entreprise lance « 150 euros » un média principalement numérique, visant à fournir aux consommateurs un meilleur « accès à toutes les promotions proches » de chez eux[23],[24].

Le groupe estime son effectif en 2023 à 12 000 salariés, puis 10 200 mi-2024[10],[25].

Mi-mai 2024, la société demande son placement en redressement judiciaire, évoquant des « éléments extérieurs imprévisibles » (« Gilets jaunes », Covid, inflation liée à la guerre en Ukraine) « dont l’accumulation n’est plus supportable en matière de trésorerie ». La direction de précise vouloir « un plan de redressement » et non pas de cession pour continuer l’activité afin « de préserver l’avenir de ses collaborateurs »[26]. Le 30 mai 2024, Milee est placée en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Marseille[27]. Une nouvelle audience du tribunal de commerce début juillet 2024 annonce un délibéré au 26 juillet[10].

Identité visuelle (logo)

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Notes et références

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  1. Sirene, (base de données) 
  2. (en) « Les opérateurs de services postaux autorisés par l'Arcep, leurs coordonnées, activités, zones de couverture et marques d'affranchissement », sur arcep.fr (consulté le ).
  3. « Adrexo - Fiche de l'entreprise Adrexo  : Bilan gratuit - Siren 315549352 », sur verif.com (consulté le ).
  4. « Adrexo, portrait d'une diversification réussie », sur L'Entreprise (magazine), (consulté le ).
  5. Florence Guernalec, « Une ascension progressive : Dates-clés », sur e-marketing.fr, (consulté le ).
  6. (en) « Observatoire des activités postales : année 2006 (publié le 18 octobre 2007) », sur arcep.fr (consulté le ).
  7. Brice De Villeneuve, « Bourse - Le Groupe SPIR Communication, à travers sa filiale Adrexo, s'engage sur un protocole d'accord visant à l'acquisition de l'entreprise de distribution de colis Distrihome », sur boursica.com (consulté le ).
  8. Elisa Artigue-Cazcarra, « Le PDG d’Adrexo condamné par le tribunal de Pau », sur Sud Ouest, .
  9. « Didier Rossignol, directeur projet digital chez Adrexo », sur https://www.e-marketing.fr/, (consulté le )
  10. a b c et d Aline Leclerc, « Derrière les prospectus des boîtes aux lettres, 10 000 salariés de Milee (ex-Adrexo) redoutent la liquidation judiciaire », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. Julie Delvallée, « Prospectus : le spécialiste Adrexo dans les mains de nouveaux entrepreneurs », Libre Service Actualités,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. « Marseille : le futur d'Adrexo se dessine avec Hopps Group », sur La Provence, (consulté le )
  13. a et b Paul Molga, « Le groupe Hopps échappe in extremis au redressement judiciaire », Les Échos, .
  14. « Le groupe Hopps échappe in extremis au redressement judiciaire », sur Les Echos, (consulté le )
  15. « Élections 2021 Hauts-de-France : des plis électoraux, distribués par le prestataire privé, retrouvés dans la nature », sur france3-regions.francetvinfo.fr, 15 juin 2021.
  16. Élise Dherbomez et Florian Bouhot, « Régionales : les professions de foi n'arrivent pas toujours à destination, le distributeur se défend », sur bfmtv.com, 16 juin 2021.
  17. « Régionales : à Ronchin, des tracts électoraux retrouvés dans la nature », sur lavoixdunord.fr, 14 juin 2021.
  18. Mélanie Marois, « Départementales. Dans le canton de Beaupréau, des électeurs n’ont toujours pas les plis électoraux », sur ouest-france.fr, 16 juin 2021.
  19. « Régionales 2021 : des bulletins de vote et des professions de foi non distribués, des élus dénoncent de « graves dysfonctionnements » », sur lemonde.fr, 19 juin 2021.
  20. « Régionales : la distribution de la propagande électorale épinglée », sur lefigaro.fr, 19 juin 2021.
  21. AFP, « Régionales 2021 : la Poste reprend la distribution de 5 millions de plis confiés à Adrexo », La Croix, .
  22. « Résiliation du marché liant le ministère de l’Intérieur à la société Adrexo », sur ministère de l'Intérieur (consulté le ).
  23. Par Odile Plichon Le 6 août 2023 à 08h35, « Nouveaux supports, promos ciblées… comment les prospectus se réinventent », sur Le Parisien, (consulté le )
  24. « Le distributeur de pub Milee vers un redressement judiciaire, angoisse de milliers d’employés », sur Agence France-Presse, (consulté le )
  25. « Qui sommes-nous ? », sur milee.fr (consulté le ).
  26. « Le distributeur de publicités Milee demande un placement en redressement judiciaire », sur Agence France-Presse, (consulté le )
  27. « Le distributeur de publicités Milee placé en redressement judiciaire », sur BFM TV, (consulté le )

Liens externes

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