Mary Adela Blagg

astronome britannique

Mary Adela Blagg est une astronome et sélénographe britannique, née le à Cheadle dans le Staffordshire et morte le dans cette même localité.

Mary Adela Blagg
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 85 ans)
CheadleVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Père
Charles John Blagg (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Frances Caroline Blagg (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Distinction

Biographie

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Blagg naît le à Cheadle dans le Staffordshire[1],[2]. Elle est la fille aînée de Charles John Blagg (-), un solliciteur aisé[2]. Elle fait ses études à domicile[2] puis entre dans un pensionnat à Londres[2] près de Kensington[3], où elle reçoit un enseignement d'un niveau équivalent à l'enseignement secondaire[3]. Elle ne s'inscrit pas à l'université et n'apprend pas un métier[2]. Elle s'implique dans le travail bénévole, notamment au sein de son église locale et d'une association locale, la Cheadle Girls Friendly Society[2]. Elle ne développe que tardivement un intérêt pour l'astronomie[2]. Elle suit des conférences publiques de vulgarisation données à Cheadle par Joseph Hardcastle (-)[4]. Par l'intermédiaire de celui-ci, elle rencontre Samuel Arthur Saunder (en) (-)[4]. Tous trois travaillent à mesurer la position de cratères lunaires et à standardiser leurs noms[4].

En 1916, elle devient la première femme admise à la Royal Astronomical Society.

Étoiles variables

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Herbert Hall Turner acquiert un manuscrit de Joseph Baxendell (en) (-) dans lequel celui-ci a consigné les données de ses observations d'étoiles variables[5]. Rencontrant des difficultés à analyser les observations de Baxendell en raison de l'état brut des données, Turner en appelle à des volontaires qualifiés pour l'assister[6]. Blagg répond à l'appel de Turner[6]. Ensemble, ils publient, de à , dans les Monthly Notices of the Royal Astronomical Society[7], une série de dix articles[7],[6] : les Baxendell's observations of variable stars (« Observations d'étoiles variables par Baxendell »).

Loi de Blagg

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En , elle propose une formule empirique, plus précise que celle de Titius-Bode, donnant la distance moyenne approximative des planètes par rapport au Soleil[7].

La loi de Titius-Bode s'écrit  , où   est le « rang » de la planète (-∞ pour Mercure, 1 pour Vénus, 2 pour la Terre, 3 pour Mars, 4 pour la ceinture d'astéroïdes, 5 pour Jupiter, 6 pour Saturne...) et   la distance entre la planète et le Soleil en unités astronomiques[7].

La loi de Blagg s'écrit[7] :

 ,

où :

  •   est une fonction périodique[7],[8] de période  [8] ;
  •  ,  ,   et   sont quatre constantes qui caractérisent, de façon approchée, le Système solaire[7], avec :
    •   et  , deux constantes numériques[8],[9] positives[9] ;
    •   et  , deux constantes angulaires[8],[9].
  •   est[Quoi ?]

La loi de Blagg est la première reformulation de la loi de Titus-Bode qui permet d'en étendre l'emploi aux trois systèmes secondaires[pas clair] du Système solaire[9].

Membre de la Royal Astronomical Society

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En , l'assemblée générale annuelle de la Royal Astronomical Society approuve l'admission des femmes comme membres (fellows) et associées (associates) de la société[10]. Une demande (petition) est adressée au roi George V afin qu'il délivre la charte nécessaire[10]. Le roi accepte[10].

En , Blagg fait partie des cinq premières femmes élues, le , membres de la Royal Astronomical Society[11],[12],[N 1].

Membre de la commission lunaire de l'Union astronomique internationale

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En , Blagg publie une liste des formations lunaires qu'elle a établie à partir des cartes de Johann Heinrich von Mädler (-), Johann Friedrich Julius Schmidt (-) et Edmund Neison (-)[14].

En , Samuel Arthur Saunder (en) attire l'attention sur l'état insatisfaisant de la nomenclature lunaire et propose la création d'un comité international chargé de la standardiser[15]. En , à Vienne, l'Association internationale des académies (en) crée le comité et en nomme les membres, à savoir, outre Saunder : Maurice Lœwy, président ; Herbert Hall Turner, secrétaire ; ainsi que Julius Heinrich Franz, Simon Newcomb et Edmund Weiss[15]. Par la suite, les membres décédés du comité sont remplacés par Guillaume Bigourdan (-), Edward Charles Pickering (-) et Pierre Puiseux (-)[15]. Le comité travaille « avec l'aide inestimable » de Blagg[15].

À la suite de la création, en , de l'Union astronomique internationale (UAI), le comité se perpétue : il devient la commission 17 « Nomenclature lunaire » de l'UAI que celle-ci charge de standardiser la nomenclature lunaire[15]. Dès , Blagg devient officiellement une des cinq membres de cette commission[15] que Herbert Hall Turner (-) préside[14] ; ses trois autres membres sont Bigourdan, Pickering et Puiseux[14].

En , à Leyde, dans le cadre de la IIIe Assemblée générale de l'UAI, Blagg soumet à la commission deux listes de noms que la commission adopte[16]. La première des deux listes se compose de 412 noms sur lesquels Mädler, Schmidt et Neison s'accordent[16] ; la seconde, de 95 autres noms généralement acceptés[16]. Ernest William Brown (-) est élu nouveau président de la commission[16]. Un sous-comité, dont Blagg et Karl Müller (en) (-) sont les deux membres, est créé et chargé de préparer la liste définitive des noms qui sera soumise à la commission dans le cadre de la prochaine assemblée générale[16].

En , la IVe Assemblée générale de l'UAI adopte la nomenclature ; celle-ci consiste en la liste des noms des formations lunaires, préalablement établie par Blagg puis amendée ; une subvention de 5 000 francs-or est accordée pour son impression[17].

Leurs travaux vont donner lieu à l'édition de deux volumes en 1935 intitulés Named Lunar Formations qui vont devenir une référence dans le domaine.

Sur la proposition de Félix Chemla Lamèch (-), supportée par Frank Watson Dyson (-), nouveau président de la commission, afin de récompenser Blagg et Müller de leurs travaux, deux formations lunaires — les cratères Blagg[18] et Müller[19] — reçoivent leurs noms respectifs[20].

En , à Berkeley, la XIe Assemblée générale de l'UAI confirmera la nomenclature lunaire résultant du Named Lunar Formations, revue et corrigée par la table III du Photographic Lunar Atlas édité par Gerard Kuiper (-) l'année précédente[21].

Décès

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Les huit dernières années de sa vie, Blagg souffre de problèmes cardiaques[22],[1]. Elle meurt le [22],[1] à son domicile, au lieu-dit High Bank, à Cheadle[23].

Blagg est passionnée de jeu d'échecs[24] dont elle devient une experte[25]. Elle traduit de la poésie allemande en vers anglais[24]. Elle est l'autrice d'histoires pour enfants, dont quatre ont été publiées localement[24],[26]. Jusqu'à sa mort, elle est responsable de la rédaction de Literary links, un magazine manuscrit[24].

Pendant la Première Guerre mondiale, elle réduit ses travaux scientifiques[27] afin de s'occuper d'enfants réfugiés belges, évacués à Cheadle[2].

Blagg travaille principalement à son domicile et par correspondance[28]. Bien qu'elle soit un membre actif de l'Union astronomique internationale ne participe qu'à deux de ses assemblées générales[28] : la première fois en , à la IIe qui se tient à Cambridge au Royaume-Uni[28] ; la seconde en , à la IIIe qui se tient à Leyde aux Pays-Bas[28].

Blagg ne s'est jamais mariée[29],[22].

Hommages

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Mary Adela Blagg est depuis [30],[31],[32] l'éponyme[30],[31],[32],[33] du cratère Blagg qui un cratère d'impact[34],[35] situé dans le Sinus Medii[35] sur la face visible de la Lune. Blagg a ainsi été honorée de son vivant[29] et sur la proposition de Félix Chemla Lamèch (-)[36]. Blagg est ainsi une des dix première femmes en l'honneur desquelles des cratère lunaires ont été nommés[32],[N 2]

En , dans le cadre des célébrations de passage au IIIe millénaire, Cheadle, sa ville natale, l'honore en érigeant, à sa mémoire, une sphère armillaire conçue et fabriquée par James Plant, un forgeron, membre honoraire de la British Astronomical Association[37].

En , 2000 EO177, un petit corps du Système solaire, est nommé (50753) Maryblagg en son honneur[38].

Publications

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Étoiles variables

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Baxendell's observations of variable stars

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W Cygni

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Beta Lyrae

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Discussion of observations of three long-period variables

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Sélénographie

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Notes et références

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  1. Les quatre autres femmes élues le sont : Ella K. Church, A. Grace Cook, Irene Elizabeth Toye Warner et Fiammetta Wilson[11],[12]. La même année, six autres femmes sont ultérieurement élues[11] : Francisca Herschel, Annie Maunder, Margaret Meyer, Mary Proctor, Salie Duffield Proctor-Smyth et Kathleen Robson[11],[13].
  2. Sur les 567 cratères lunaires dont le nom a été adapté en , seuls dix d'entre eux (soit 1,76 %) ont été nommés en l'honneur d'une femme[32]. Les neuf autres sont les cratères Hypatia, Catharina, Lepaute, C. Herschel, Sheepshanks (en), Bruce, Mitchell (en), Maury (en) et Proctor (en).

Références

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  1. a b et c Ryves 1945, p. 65.
  2. a b c d e f g et h Shears 2016, p. 5.17, col. 1.
  3. a et b Altschuler et Ballesteros 2019, partie principale, chap. 16, p. 167.
  4. a b et c Shears 2016, p. 5.17, col. 2.
  5. Ogilvie 1986, p. 41, col. 1-2.
  6. a b et c Ogilvie 1986, p. 41, col. 2.
  7. a b c d e f et g Crépieux 2023, p. 38.
  8. a b c et d Lobban, Roy et Brown 1982, p. 260, col. 1.
  9. a b c et d Nieto 1972, p. 30.
  10. a b et c Hills 1915, p. 221.
  11. a b c et d Bowler 2016, p. 4.18, col. 1.
  12. a et b Sampson 1916, p. 195.
  13. Crépieux 2023, p. 39.
  14. a b et c Dyson 1935, introduction, p. III.
  15. a b c d e et f Turner 1928, p. 111.
  16. a b c d et e Dyson 1935, introduction, p. IV.
  17. UAI 1932, commission 17 (« nomenclature lunaire »), résolution *I, p. 7.
  18. Blagg et Müller 1935, no 855, p. 33.
  19. Blagg et Müller 1935, no 3618, p. 143.
  20. Dyson 1935, introduction, p. V.
  21. UAI 1961, commission 16 (« étude physique des planètes et des satellites »), résolution no 2, p. 18.
  22. a b et c Hoonaard 2016, p. 79.
  23. Cawley et Gratton 2018.
  24. a b c et d TNA.
  25. Altschuler et Ballesteros 2019, partie principale, chap. 16, p. 167, n. 1.
  26. Errington et Robinson 2022, no 11, p. 7.
  27. Altschuler et Ballesteros 2019, partie principale, chap. 16, p. 170.
  28. a b c et d Altschuler et Ballesteros 2019, partie principale, chap. 16, p. 171.
  29. a et b Bartels 2016.
  30. a et b GPN, s.v. Blagg.
  31. a et b Altschuler et Ballesteros 2019, partie principale, introduction, table, s.v. Blagg, p. 47.
  32. a b c et d Altschuler et Ballesteros 2019, conclusion (« post text »), p. 281.
  33. Cocks et Cocks 1995, s.v. Blagg, p. 45, col. 1.
  34. DeBakcsy 2023, p. 74.
  35. a et b Portree 2019.
  36. Ryves 1945, p. 66.
  37. Shears 2016, p. 5.18, col. 3.
  38. WGSBN 2023.

Voir aussi

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Bibliographie

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Dictionnaires et encyclopédies

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Notices biographiques

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Notices nécrologiques

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Hommages

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  • [Cocks et Cocks 1995] (en) Elijah E. Cocks et Josiah C. Cocks, Who's who on the Moon : a biographical dictionary of lunar nomenclature, Greensboro, Tudor, hors coll., , 1re éd., IX-600 p., 15,2 × 22,9 cm (ISBN 0-936389-27-3, EAN 9780936389271, OCLC 491533975, S2CID 129833931, SUDOC 069099286, lire en ligne   [PDF]).
  • [GPN] (en) « Blagg », Gazetteer of Planetary Nomenclature,‎ (lire en ligne  ).
  • [WGSBN 2023] (en) WGSBN Bulletin, vol. 3, no 4, (lire en ligne   [PDF]), s.v. (50753) Maryblagg = 2000 EO177.
  • [Portree 2019] (en) David Portree, « Order from chaos – Blagg crater », LROC Post,‎ (lire en ligne  ).

Liens externes

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Union astronomique internationale

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Archives

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