Maïk Johansen

poète ukrainien
Maïk Johansen
Maïk Johansen.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 42 ans)
KievVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
Майк Гервасійович ЙогансенVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Russe ukrainien, soviétique ukrainien
Formation
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Hart (d) (jusqu'en )
VAPLITE ()Voir et modifier les données sur Wikidata
signature de Maïk Johansen
Signature

Mykhaïlo Hervassiïovytch Johansen (en ukrainien : Майк Гервасійович Йогансен), dit Maïk Johansen (en ukrainien : Майк Йогансен, nom aussi transcrit Mike Johansen[1] ou Yohansen), né le à Kharkov et mort exécuté le à Kiev, est un poète, écrivain en prose, dramaturge, traducteur, critique littéraire, philologue et linguiste ukrainien. Aussi connu sous les noms de plume Villi Vetselius (Willy Wetzelius) et M. Kramar, il est l'un des fondateurs de Vaplite.

Biographie modifier

Maïk Johansen naît le à Kharkov[2]. Son père, un émigré letton, est professeur d'allemand et veille à ce que son fils reçoive une bonne éducation. Maïk Johansen effectue ses études secondaires au troisième gymnasium de Kharkov. Il a comme condisciples Grigori Petnikov (ru) et Bogdan Gordeïev, alias Bojidar (en), qui deviendront des poètes futuristes, ainsi que Iouri Platonov (ru), futur géographe et écrivain en prose. Maïk Johansen étudie ensuite à l'université de Kharkov, dont il sort diplômé en 1917[2] avec une spécialisation en latin. Il y reçoit notamment l'enseignement des linguistes Leonid Boulakhovsky (de) et Oleksa Syniavsky (ru)[3] ; il mentionnera le nom de ce dernier dans son roman Voyage du docteur Leonardo et de sa future maîtresse la splendide Alceste à travers la Suisse villageoise (Подорож ученого доктора Леонардо і його майбутньої коханки прекрасної Альцести у Слобожанську Швайцарію, 1928).

Maïk Johansen travaille également avec d'autres figures de la vie culturelle ukrainienne : Mykola Khvyliovy, Ostap Vychnia, Iouriy Tioutiounnyk et Volodymyr Sossioura (en).

 
De gauche à droite : Petro Pantch (en), Maïk Johansen, Vassyl Vrajlyvsky (ru) et Hryhoriy Epik. Kharkov, 1926.

En 1925, Maïk Johansen participe à la fondation de l'association Vaplite avec un groupe de ses collègues. Vaplite est contraint de se dissoudre en . Johansen fonde peu après le Groupe techno-artistique A, officiellement interdit en 1930. En 1934, Johansen rejoint l'Union des écrivains soviétiques d'Ukraine.

Le 18 août 1937, les commissaires du NKVD l'arrêtent à son domicile. Au cours de ses interrogatoires, Johansen ne cache pas ses opinions politiques. Entre autres, il accuse le gouvernement soviétique de persécution ciblée des écrivains ukrainiens et d'autres membres de l'intelligentsia ukrainienne. Accusé d'appartenir à une « organisation terroriste nationaliste bourgeoise ukrainienne », il est condamné à mort par le Collège militaire de la Cour suprême de l'URSS.

La sentence est exécutée : il est fusillé le dans la prison du NKVD de Kiev. La tombe symbolique de l'écrivain est située au cimetière de Loukianivka.

Travaux littéraires modifier

Au début de sa carrière littéraire, Maïk Johansen écrit de la poésie, surtout en allemand et en russe. Mais à partir de 1919, il commence à écrire uniquement en ukrainien[3] après avoir été témoin de la brutalité des répressions russes à Kharkov.

Poésie modifier

Le style poétique de Maïk Johansen évolue au fil de sa carrière littéraire. Il est d'abord considéré comme romantique, social-national et expérimental : se rattachent à cette première période Vers la montagne (D'hori, 1921), Révolution (Révolioutsia, 1923), Le Cercle des pas (Krokoveïé kolo, 1923), Prologue à la Commune (Proloh do Komouny, 1924), et Héritage (« Dorobok », 1924). Ses œuvres ultérieures sont considérées comme plus « sophistiquées » — Le Frêne (Iassen, 1930) —, avant un tournant vers le réalisme socialiste — Ballades sur la guerre et la reconstruction (Baliady pro viïnou i vidboudovou, 1933).

Œuvres en prose modifier

Les œuvres en prose de Johansen ont été qualifiées de magistrales et « excellement modernes »[4], d'avant-gardistes, d'expérimentales, et de « mystifications littéraires sophistiquées »[5], ou encore de « transformation moderniste »[6]. Son roman expérimental le plus connu est Voyage du docteur Leonardo et de sa future maîtresse la splendide Alceste à travers la Suisse villageoise (Подорож ученого доктора Леонардо і його майбутньої коханки прекрасної Альцести у Слобожанську Швайцарію, 1928).

  • 1925 : 17 minutes (17 khvylyn), recueil de nouvelles
  • 1925 : Les aventures de MacLayston, Harry Rupert et autres (Pryhody Mak-Leïstona, Harri Rouperta ta inchykh), roman
  • 1928 : Voyage du docteur Leonardo et de sa future maîtresse la splendide Alceste à travers la Suisse villageoise (Podoroj outchenogo dokora Leonardo i iogo maïboutnoï kokhanki prekrasnoï Altsesti ou Slobojanskou Chvaïtsariou), roman expérimental
  • 1931 : La vie de Haï Serhiïevytch Chaïba (Jyttia Haïa Serhiïevytcha Chaïby), recueil de nouvelles
  • 1931 : Histoires sur Michael Parker (Opovidannia pro Maïkla Parkera), recueil de nouvelles
  • 1932 : Voyage d'un homme portant une casquette (Podoroj lioudyny pid kepom), récit de voyage
  • 1933 : Voyage au Daghestan (Podoroj ou Dagestan), récit de voyage
  • 1936 : Kos-Tchaguil sur la rivière Emba (Kos-Tchahyl na Embi), récit de voyage

Traductions modifier

Maïk Johansen connait le grec ancien, le latin, l'allemand, le français et l'anglais. Il possède aussi une bonne connaissance des langues scandinaves et d'un certain nombre de langues slaves. Ses traductions incluent des œuvres de Friedrich Schiller, de William Shakespeare, d'Edgar Allan Poe et d'autres auteurs.

Scénarios modifier

Maïk Johansen écrit plusieurs scénarios pour des productions théâtrales. À plusieurs reprises, il travaille avec le célèbre Les Kourbas et son théâtre Berezil. Parmi ses œuvres les plus remarquables en ce domaine figure une adaptation ukrainienne du Mikado de Gilbert et Sullivan.

Il co-écrit avec Iouriy Tioutiounnyk le scénario du film muet Zvenigora d'Alexandre Dovjenko (1927). Le film est considéré comme une référence du cinéma ukrainien[7].

En 1929, il adapte Allô, fréquence 477 (Allo na khvyli 477), en collaboration avec Mykola Khvyliovy et Ostap Vychnia.

Non-fiction modifier

Maïk Johansen prend part à plusieurs grands projets sur la langue ukrainienne. Il participe ainsi à la création de l'orthographe ukrainienne standardisée, qui est officiellement adoptée en 1928. Il œuvre aussi sur la latinisation de l'ukrainien. Il est l'auteur d'études sur la compilation de dictionnaires et sur la phonétique, comme sur la prononciation littéraire et dialectale ukrainienne, en particulier dans les régions de Chychaky et de Myrhorod.

  • 1922 : Règles élémentaires de la versification (Elementarni zakony versyfikatsiï)
  • 1926 : Comment construire une histoire courte (Iak boudouvaty opovidannia)
  • 1926 : Dictionnaire russe-ukrainien (en collaboration avec Mykola Nakonetchny, Kostiantyn Nimtchynov et Borys Tkatchenko)
  • 1929 : Dictionnaire russe-ukrainien des dictons populaires (en collaboration avec H. Mlodzinsky)

Références modifier

  1. (en) « Traveller, Hunter and Philosopher | The Ukrainian Week » (consulté le )
  2. a et b (en) Ivan Koshelivets et Marko Robert Stech, « Йогансен Майк », Internet Encyclopedia of Ukraine,‎ (consulté le ).
  3. a et b (uk) І. М. Дзюба, « Йогансен Майк », sur esu.com.ua, Encyclopedia of Modern Ukraine,‎ (consulté le ).
  4. (en) « Literary Canon: the Art of Remembering | The Ukrainian Week » (consulté le )
  5. (en) « Yohansen, Maik », sur www.encyclopediaofukraine.com (consulté le )
  6. Pavlyshyn, M. 2010, 'Literary travel: Ukrainian journeys toward the national and the modern', Miskin Hill, Vol.43, Nos.1–2
  7. (en) « Ukrainian Film Club of Columbia University », sur www.columbia.edu (consulté le )
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Maik Yohansen » (voir la liste des auteurs).

Bibliographie modifier

  • Rostyslav Melnykiv, Maik Iohansen: Landshafty transformatsii, Kiev, 2000.
  • Ivan Lysenko, Rechnyk ukraïns’koï kul’tury: Maik Iohansen u spohadakh, lystakh, materialakh, Kiev, 2003.
  • (en) Ivan Koshelivets et Marko Robert Stech, « Йогансен Майк » [en], Internet Encyclopedia of Ukraine,‎ (consulté le ).
  • (uk) І. М. Дзюба, « Йогансен Майк », sur esu.com.ua, Encyclopedia of Modern Ukraine,‎ (consulté le ).

Liens externes modifier