Mémorial des batailles de la Marne
Le Mémorial des batailles de la Marne est une chapelle située en partie haute de la commune de Dormans (Marne). Il fait partie des quatre monuments nationaux dédiés à la Première Guerre mondiale avec l’ossuaire de Douaumont (Meuse), Notre-Dame de Lorette (Pas-de-Calais), et le Hartmannswillerkopf (ou Vieil Armand) dans le massif des Vosges.
Type |
Chapelle double, cloître et ossuaire |
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Partie de | |
Style |
Néogothique |
Architecte | |
Construction |
1921 - 1931 |
Hauteur |
52 m |
Propriétaire |
Commune de Dormans |
Patrimonialité | |
Site web |
Pays | |
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Subdivision administrative | |
Commune | |
Adresse |
Parc du Château, Avenue des victoires 51700 Dormans |
Coordonnées |
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Historique
modifierC’est par reconnaissance envers Dieu et en mémoire de toutes les victimes de cette guerre, qu'il fut décidé d’ériger un mémorial, dès 1919 dans le parc du château de Dormans. Pour y parvenir, un comité fut créé par Madame de la Rochefoucauld, Duchesse d’Estissac, qui fut l’initiatrice du projet. Il comprenait le cardinal Luçon (archevêque de Reims), Joseph-Marie Tissier (évêque de Châlons) et le maréchal Foch qui désigna l’emplacement.
En effet, Dormans fut selon lui « le point synthétique des deux batailles de la Marne », celles de et de , où se joua le sort de la France. Une souscription nationale dite « Journées des quatre monuments » permit la réalisation de ce monument, longtemps appelé « Chapelle de la reconnaissance » ou « Chapelle des victoires ».
Une association est déclarée le , et l'emplacement fut béni le . La première pierre fut posée le [1].
Longtemps, ce sont les pères salésiens qui ont entretenu le Mémorial, son parc et assuré le travail de l'accueil et de Mémoire. Puis, à leur départ dans les années 1980, le Mémorial fut délaissé, desservi par son statut privé. Aujourd'hui c'est la commune qui est propriétaire des murs, mais c'est l'association "Mémorial de Dormans 1914-1918" qui entretient le devoir de Mémoire, essentiellement par l’action de bénévoles. Ce 'travail' de Mémoire s'oriente de plus en plus vers les plus jeunes générations.
Le mémorial est classé Monument historique depuis juin 2019 après avoir été labellisé Patrimoine du XXe siècle en 2014[2], inscrit au titre des monuments historiques en 2017[3]
Architecture
modifierLe monument fait 52 mètres de haut, mais posé au somment d'une colline, c’est à 117 mètres au-dessus de la Marne que l’édifice se dresse. Un chemin de ronde autour du clocher permet d’approcher ce point culminant, offrant un vaste point de vue sur la vallée de la Marne et sur les champs de bataille.
La chapelle est d’inspiration néogothique, mais constitue un ensemble à la fois militaire et religieux. Militaire, avec sa tour carrée et crènelée, et ses murs percés de meurtrières ; religieux, avec les plans inspirés de ceux d'une église : chœur, transept, croisée, etc. Cette architecture rappelle la tradition des moines soldats du Moyen Âge.
L’ensemble est composé d’une crypte, d’une chapelle supérieure, d’un cloître et d’un ossuaire avec une symbolique très forte sur les éléments architecturaux (piliers, statues, vitraux...). L'architecte fut d'abord Alexandre Marcel, puis Georges Alexandre Closson.
Les différents éléments
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La lanterne des morts, l'ossuaire et le cloître.
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L'ossuaire
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Ossuaire; cloitre, chapelle et lanterne.
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Effigie de Joffre à l'intérieur du cloitre.
La façade, dédiée au Christ-Roi et surmontée d’un saint Michel terrassant le dragon, symboles liés de l’espoir et de la souffrance.
La façade ouvre sur la crypte et la chapelle supérieure, deux salles aux symboliques également duales.
La crypte, chapelle à demi enterrée, où le deuil et l’atmosphère de recueillement prédominent : par le sarcophage, par les pierres, gravées des noms de ceux qui sont tombés par les attributs guerriers de la grille en fer forgé réalisée par le ferronnier d'art Raymond Subes[4], etc.
Toutefois, des éléments d’espoir préfigurent ce que l’on va retrouver dans la chapelle supérieure : à droite de l'autel, les anges du Te Deum chantent l’allégresse, alors que le groupe d'anges de gauche avec le De Profundis rappellent la souffrance et les sacrifices des batailles de la Marne de 1914 et 1918.
Les deux prélats du comité fondateur sont commémorés par deux vitraux.
La chapelle supérieure, transition entre le deuil et la joie.
La porte s’ouvre sur le vitrail monumental, la grande verrière de 7 mètres de largeur, réalisée par le maître-verrier chartrain Charles Lorin d'après un carton de Louis Piebourg, où sainte Jeanne d’Arc et saint Michel présentent un « poilu » au Christ glorieux. Outre le grand vitrail, tout est lumière, ici avec les multiples vitraux portant les armoiries des provinces françaises, les saints patrons des armées ou encore les vierges du front et la coupole éclairée par trente-deux fenêtres. Cette verrière est traitée dans le style "Art déco". Le vitrail porte une inscription latine qui signifie " Je garderai tous ceux qui dorment et j'illuminerai tous ceux qui espèrent dans le seigneur"[5].
Les quatre piliers, commémorent la Chevauchée vers Reims, la bataille de Poitiers (732), les deux batailles de la Marne et celle des champs catalauniques.
Dans cette chapelle on trouve un ensemble de statues aux saints locaux et nationaux à l'effigie de personnages de la Grande Guerre comme le Maréchal Foch sous les traits de Jean de Montmirail ou saint Remi sous les traits du cardinal Luçon. L'ensemble de la statuaire est l’œuvre de Firmin Michelet.
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La crypte,
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Un vitrail dans le narthex de la crypte
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La chapelle supérieure
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La croisée du transept ornée de la Croix de guerre
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son musée.
Pour atteindre l’ossuaire, on passe au pied d’une lanterne des morts, à nouveau double image, lumière de l’espoir et souvenir des morts.
Sous le cloître est détaillé l’organigramme des armées des deux batailles de la Marne qui, par deux fois, ont sauvé la France, en et en .
L’ossuaire contient les ossements de 1 360 soldats, toutes armées confondues, dont dix seulement ont pu être identifiés précisément. Une plaque récente détaille l'identité de ces dix soldats.
Divers
modifierLe clocher de la chapelle constitue pour l'IGN un point géodésique d'ordre 5 dans le réseau NTF[6].
Références
modifier- Mission permanente aux commémorations et à l'information historique (dir.), Monuments de mémoire : Les monuments aux morts de la Première Guerre mondiale, Paris, Secrétariat aux anciens combattants et victimes de guerre / la Documentation française, , 318 p. (ISBN 2-11-086970-4), p. 109.
- « Chapelle de la Reconnaissance, Mémorial des batailles de la Marne », notice no EA51000006, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- « Mémorial des batailles de la Marne », notice no PA51000025, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Clothilde Aubry, Le Mémorial des batailles de la Marne 1914-1918 de Dormans : Un manifeste de la mémoire catholique de la Grande Guerre. Mémoire de Master 2è année d'Histoire, Art et Patrimoine., , 210 p.
- Vitrail Peinture de lumière Edition Lieux Dîts, P168
- Dormans A, site no 51217A, IGN Service Géodésie et Nivellement. Consulté le 12 novembre 2008.
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifier- Première bataille de la Marne,
- Seconde bataille de la Marne,
- Liste des édifices labellisés « Patrimoine du XXe siècle » de la Marne,
- Liste des mémoriaux et cimetières militaires de la Marne
- Liste des mémoriaux de la Première Guerre mondiale en France
- Dormans.
- Liste des 139 sites funéraires et mémoriaux de la Première Guerre mondiale inscrits sur la liste du Patrimoine mondial de l'Unesco
Liens externes
modifier- Mémorial des batailles de la Marne, Dormans, sur le site http://www.cheminsdememoire.gouv.fr ;
- Mémorial des batailles de la Marne 1914-1918 sur http://www.memorialdormans14-18.com : site officiel du monument.
- Mémorial des batailles de la Marne : site où sont décrits le Mémorial et les deux batailles de la Marne. On y trouve aussi un travail détaillé sur les participants aux conflits et sur les lieux de combats et d'inhumation.