Le Vol de l'Intruder

film américain de John Milius, sorti en 1991
Le Vol de l'Intruder
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Titre original Flight of the Intruder
Réalisation John Milius
Scénario Robert Dillon
David Shaber
Acteurs principaux
Sociétés de production Paramount Pictures
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre action
Durée 115 minutes
Sortie 1991

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Le Vol de l'Intruder (Flight of the Intruder) est un film américain de John Milius, sorti en 1991. Il s'agit d'une adaptation cinématographique du roman du même nom de Stephen Coonts.

Résumé détaillé modifier

Pendant la guerre du Viêt Nam, des bombardiers d'assaut A-6 Intruder de l'US Navy réalisaient à partir de porte-avions des missions de bombardement de nuit, à basse altitude par tous les temps. Ils n'avaient pas d'armes défensives.

, le lieutenant Jake "Cool Hand" Grafton avec son navigateur et meilleur ami le lieutenant Morgan "Morg" McPherson, pilote un des A-6 Intruder pendant la guerre du Vietnam au-dessus du golfe du Tonkin vers le nord. Ils réalisent une mission de bombardement à basse altitude. Il se fait tirer dessus par toutes sortes d'armes : les fusils des paysans, les mitrailleuses de l'armée nord vietnamienne ou des missiles SAM. Le A-6 lâche ses bombes sur ce qui est censé être un parc de camions, mais qui est en fait un coin de jungle désert. Sur le chemin du retour, un paysan tire sur l'avion et blesse grièvement le navigateur Morgan McPherson. Le pilote apponte en catastrophe sur le porte avions Independence. Le navigateur est évacué, mais décède. Jake est éclaboussé du sang de son navigateur. Il entre en débriefing avec le commandant Frank Camparelli et l'officier exécutif, le commandant "Cowboy" Parker. Camparelli dit à Jake de mettre la mort de Morgan derrière lui et d'écrire une lettre à Sharon, la femme de Morg.

Jake va aux Philippines rencontrer la veuve de McPherson, mais il tombe sur Callie, une employée de l'US Navy qui aide les veuves et personnes en difficulté. Ils deviennent amants puis Jake retourne au service sur son porte-avions. Jake devient alors le coéquipier de Cole sur A-6B "Iron Hand" chargés de missiles anti-radar AGM-45 Shrike pour la suppression des lanceurs de SAM. Au cours de la mission, après une frappe réussie, ils rencontrent et parviennent à échapper à un MiG-17 nord-vietnamien. Ils reviennent sains et saufs.

Jake suggère à Cole de bombarder Hanoï, ce qui serait une violation des règles d'engagement et pourrait les faire passer en cour martiale. Cole rejette initialement l'idée. Lors du raid suivant, Boxman frappe une cible suspecte, mais est abattu par un autre SAM et tué. Les Nord-Vietnamiens à Hanoï se réjouissent à la télévision de la destruction d'avions américains. Cole donne alors son accord au plan de Jake, décidant de frapper "SAM City", un dépôt de missiles sol-air au centre d'Hanoï.

Envoyés bombarder une centrale électrique dans les environs de Hanoï, ils larguent deux bombes Mark 83 et en gardent huit pour le dépôt de missiles en fixant un nouveau cap sur Hanoï. En arrivant à SAM City, lors de leur premier passage, leur ordinateur d'armement fonctionne mal et ils sont obligés de bombarder «au pif», mais leurs bombes ne se libèrent pas. Ils reviennent pour larguer avec succès leurs bombes et parviennent à anéantir le dépôt de missiles dans de spectaculaires explosions secondaires. De retour au porte-avions, Camparelli réprimande avec colère le tandem pour leur mission non autorisée et les informe de leur passage imminent en cour martiale à la base navale américaine de Subic Bay. Au cours de l'audience préliminaire, Cole et Grafton sont critiqués pour leurs actions et informés que leur carrière navale est terminée.

Les accusations sont abandonnées le lendemain lorsque l'Opération Linebacker II est ordonnée par le président Richard M. Nixon, la mission non autorisée est dissimulée. Le lendemain, Camparelli immobilise au sol Jake et Cole tandis que le reste des équipages A-6 et A-7 Corsair II du porte-avions mènent un raid de jour pour détruire les emplacements anti-aériens : les cibles qu'ils ont rêvé d'attaquer. Camparelli est touché par un char ZSU-23-4 Shilka et s'écrase. Sammy Lundeen est touché et doit se diriger vers l'océan. Razor reçoit l'ordre de Camparelli de se désengager et obéit. Jake et Cole, défiant les ordres, embarquent sur leur Intruder et volent une fois de plus pour aider Camparelli. Ils détruisent le ZSU, mais sont obligés de s'éjecter de leur avion lourdement endommagé. Jake atterrit près de l'Intruder écrasé de Camparelli. Séparé de Jake, Cole est mortellement blessé au corps à corps avec un soldat ennemi. A la radio, il ment à Jake, lui disant qu'il s'est déjà enfui. Quelques instants plus tard, une paire de Skyraiders A-1 de l'US Air Force apparaît et fournit une couverture.

Cole ordonne aux Skyraiders de larguer leurs munitions à l'endroit qu'il a marqué de fumée. Il est tué avec quelques dizaines de soldats vietnamiens. Jake et Camparelli se retirent dans les bois, poursuivis par un tireur d'élite. Un hélicoptère "Jolly Green Giant" récupère les deux hommes et les Skyraiders effectuent un dernier bombardement au napalm pour terminer le travail.

Plus tard, se remettant de ses blessures, Jake rejoint son équipage et Camparelli, tous vêtus de leurs uniformes blancs de la marine, sur le pont pour se préparer à entrer dans un port d'escale. Jake et Camparelli se réconcilient.

Fiche technique modifier

  Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données IMDb.

  États-Unis :

Distribution modifier


Production modifier

 
L'équipe a pu tourner sur l'USS Independence.

Genèse et développement modifier

Le scénario est inspiré du roman du même nom de Stephen Coonts, publié en 1986. Le roman devient un véritable best-seller et engendre une série littéraire sur le pilote Jake Grafton.

Les droits sont achetés par Mace Neufeld, qui avait également acheté quelque temps avant un roman de guerre à succès pour les besoins de À la poursuite d'Octobre rouge (1990) réalisé par John McTiernan. La réalisation est proposée à ce dernier mais il refuse[1]. À la demande de Sean Connery, John Milius avait réécrit certaines séquences d’À la poursuite d'Octobre rouge[2]. Il est donc engagé pour réaliser Le Vol de l'Intruder. Il réécrit également le scénario[3].

Distribution des rôles modifier

Richard Dreyfuss ou encore Richard Gere sont envisagés pour le rôle de Virgil Cole[4]. C'est finalement Willem Dafoe qui l'incarne.

Ed O'Neill est engagé pour un rôle secondaire. Cependant, il sera coupé au montage après des projections test négatives : les spectateurs le voyaient toujours comme Al Bundy, son personnage de la série comique Mariés, deux enfants des années 1980-1990. Les scènes sont donc retournées avec un autre acteur[4].

Ce film est l'un des premiers rôles de David Schwimmer, future star de la sitcom Friends[4].

Tournage modifier

Le film jouit de la pleine coopération de l'US Navy. Certaines scènes sont donc tournées sur le porte-avions américain USS Independence en . Des A-6 Intruder sont également mis à disposition de l'équipe[5].

Le tournage a lieu à Hawaï (île de Kauai), à Savannah en Géorgie, à San Diego et dans le port de San Pedro en Californie[6].

Sortie et accueil modifier

Le film, tourné en 1989, devait sortir en 1990. Cependant, le studio décide de le repousser afin d'éviter la concurrence de films similaires comme Air America de Roger Spottiswoode et Memphis Belle de Michael Caton-Jones. De plus, le studio demandera à ce que certaines scènes soient retournées. Une nouvelle fin sera demandée (le film s'achevait initialement sur un bombardement à Hanoï)[4]. Le film sort donc aux Etats-Unis en janvier 1991, en pleine opération Tempête du désert. Selon le réalisateur, cela tuera toutes les chances de son film au box-office. John Milius avouera que faire ce film a été l'une des pires expériences de sa vie. Il ne réalisera plus que des téléfilms après cela[4].

En plus de cette sortie tardive, le film reçoit globalement de mauvaises critiques de la presse. Sur l'agrégateur américain Rotten Tomatoes, il récolte 25% d'opinions favorables pour 12 critiques et une note moyenne de 4,3810[7]. Le célèbre critique américain Roger Ebert décrit un film « désordonné » et écrit notamment « certaines scènes disent une chose, d'autres disent autre choses, alors que le film développe une fin absurde et incroyable »[8].

Côté box-office, le film récolte 14 587 732 $ aux États-Unis[9].

En 1990, le studio Paramount Pictures a proposé à la Navy d'introduire une publicité pour le recrutement au début de la version VHS du film et de À la poursuite d'Octobre rouge. Une note interne d'une agence de publicité au Pentagone a conseillé de refuser l'offre, en notant que « les deux films constituent déjà un outil de recrutement formidable pour les militaires, en particulier pour la Navy, et ajouter une annonce de recrutement au début de ce qui est déjà une annonce de recrutement de deux heures serait redondant. »[a],[10].

Jeu vidéo modifier

Hasard du calendrier ou non, le jeu vidéo Flight of the Intruder, lui aussi inspiré du roman de Stephen Coonts, est édité par Spectrum HoloByte en 1990.

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Citation originale : (en) « Both movies are already wonderful recruiting tools for the military, particularly the Navy, and to add a recruiting commercial onto the head of what is already a two-hour recruiting commercial is redundant. »

Références modifier

  1. Pat Broeske, « Will History Sink 'Red October'?: Movies: Hollywood wonders if glasnost-era audiences will care about Tom Clancy's quintessential Cold War saga of a renegade Soviet sub commander », Los Angeles Times,‎
  2. (en) Jay Sharbutt, « 'Red October' Surfaces: Tom Clancy's thriller arrives -- with Connery, U.S. aid and emigres », Los Angeles Times,‎ , p. 307
  3. John Hart, « Vietnam War Film Has Timely Debut 'Flight Of The Intruder' Release Was Postponed Last Summer », Seattle Times,‎ (lire en ligne)
  4. a b c d et e « Trivia » ((en) anecdotes), sur l'Internet Movie Database
  5. Brass, Kevin. "Intruders Welcome on the Set : Filmmaking: Director John Milius says the Navy, which had full script approval, was more of a help than a hindrance in 'Flight of the Intruder'." LA Times, January 22, 1991. Retrieved: May 1, 2013.
  6. « Locations » (tournage et production), sur l'Internet Movie Database
  7. (en) « The Flight of the Intruder (1991) », sur Rotten Tomatoes, Fandango Media (consulté le )
  8. (en) Ebert, Roger. "Review: Flight of the Intruder." Chicago Sun-Times, January 18, 1991. Retrieved: November 1, 2011.
  9. (en) « Flight of the Intruder », sur Box Office Mojo (consulté le )
  10. (en) David Robb, Operation Hollywood : How the Pentagon Shapes and Censors the Movies, New York, Prometheus Books, , 384 p. (ISBN 1-59102-182-0, lire en ligne), p. 180–182

Liens externes modifier