Joseph-Henri Guiguet

Joseph-Henri Guiguet
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Joseph-Henri Guiguet, né le à Veyrins (Isère) et mort le à Corbelin (Isère) est un architecte et aviateur français de la Première Guerre mondiale, « As de l'aviation ».

Biographie modifier

Origine et formation modifier

Joseph-Henri Guiguet est né le à Veyrins dans le département de l'Isère, du mariage de Joseph-Henri Guiguet, mécanicien, et de Marie-Joséphine Moine[1],[2].

Son père (né et mort à Corbelin, dont il fut le maire de 1892 à 1895[Note 1]) est le frère du peintre François Guiguet, sociétaire de la Société nationale des Beaux-Arts (Corbelin, - Corbelin, ) et de l'ébéniste et sculpteur sur bois Jules Guiguet (Corbelin, - 1912)[3],[2].

Aviateur modifier

Appelé au 1er bataillon du génie le comme sapeur de 2e classe, il passe dans l'aviation à la 23e section d'aviation le puis au 1er groupe aéronautique de Toul le . En 1914, il est observateur/photographe à l'escadrille HF 1. Il y est promu caporal le puis sergent le . Il demande alors de suivre une formation de pilote[4].

Il arrive à l'école d'aviation de Pau avec René Dorme et Jean Raty, deux futurs as. Il obtient le brevet de pilote militaire no 968 le . Il sert d'abord au groupe des escadrilles du camp retranché de Paris, comme adjudant pilote. Il est nommé adjudant le [5],[2].

Premier pilote à voler sur « Bébé » Nieuport, il se porte volontaire pour effectuer les essais des fusées Le Prieur, fusées imaginées par l'enseigne de vaisseau Yves Le Prieur, fusées qui vont se révéler redoutables contre les ballons d'observation allemands. Le Prieur réfléchit à un système d’armes permettant de contrer les incursions des dirigeables Zeppelin qui bombardent les lignes sans riposte efficace. Yves Le prieur entreprend ses premiers essais en vol au Bourget. Le , Joseph-Henri Guiguet fait une démonstration réussie en présence du président de la République Raymond Poincaré[6].

Le , jour de l’attaque contre le fort de Douaumont, il décolle avec sept autres pilotes dont Charles Nungesser et Jean Chaput. Leurs avions sont armés de fusées Le Prieur. Ils abattent alors six drachens d’observation situés sur la rive droite de la Meuse[7].

 
L'Escadrille des Cigognes avec le commandant Brocard une canne à la main, publication dans Le Miroir.

Le , il rejoint l'escadrille SPA 3 Cigognes, commandée par le capitaine Brocard. Grièvement blessé le dans la Somme lors d'une attaque de ballon captif, il reprend néanmoins le combat à peine rétabli le suivant et remporte plusieurs victoires. Après avoir remporté trois nouvelles victoires, il est de nouveau blessé, le et doit être de nouveau évacué vers l'arrière. Le , alors qu'il se trouve toujours en convalescence, il est promu officier avec le grade de sous-lieutenant. Il reprend du service le .

Affecté à l'escadrille SPA 167 le , il remporte sa cinquième et dernière victoire de la guerre, ce qui lui permet d'accéder au statut d'as, sachant que son tableau de chasse compte aussi cinq autres victoires non homologuées[5],[2],[4].

Retour à Corbelin modifier

Démobilisé le , grand invalide à 145 %, Joseph-Henri Guiguet revient à Corbelin. C'est alors qu'il fonde l'Union des mutilés et anciens combattants et en devient président[8],[2].

Avec son jeune frère Marcel, il crée en 1928 la société Marcel Guiguet et Compagnie (MGC) afin de réaliser la construction d'une moto considérée comme une réalisation d'avant-garde avec pour emblème « la Cigogne ». Mais la production s'arrête en 1937[8].

Par la suite, Joseph-Henri Guiguet se consacre avec réussite à son métier d'architecte, activité qu'il poursuit jusqu'à l'âge de 80 ans. Il meurt à Corbelin dans l'Isère le où il est inhumé[8],[2].

Distinctions modifier

Entre autres distinctions, son courage, son abnégation et son esprit de sacrifice vaudront à cet As, crédité de cinq victoires aériennes officielles, cinq citations à l'ordre de l'armée[2]. Il reçoit la médaille militaire le après avoir remporté sa première victoire en détruisant un ballon le [4]. Nommé sous-lieutenant le , Joseph-Henri Guiguet est titulaire de la Croix de guerre 1914-1918 avec quatre palmes et une étoile de bronze[5].

Après avoir été décoré de la Croix de guerre, il est nommé chevalier de l'ordre de la Légion d'Honneur le [4] et décoré par le président de la République Raymond Poincaré.

Liste des victoires homologuées[4]
Victoire Date Escadrille Avions abattus Lieu
1 22 N 95 Ballon Sivry (Meurthe-et-Moselle)
2 N 3 Biplace Barleux-Belloy (Somme)
3 N 3 Biplace Marchélepot (Somme)
4 N 3 Biplace Guignicourt (Somme)
5 SPA 167 Biplace Attigny

Pour approfondir modifier

Bibliographie modifier

Liens externes modifier

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Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Joseph Guiguet, élu maire de Corbelin en 1892, meurt pendant sa mandature le [3].

Références modifier

  1. Archives départementales de l'Isère, état civil de Veyrins, registre no 9NUM/5E544/11, p. 64 sur 228, acte no 4, [lire en ligne].
  2. a b c d e f et g Bernard Marck (préf. Pierre Clostermann), Dictionnaire universel de l'aviation, Paris, Tallandier, , 1128 p. (ISBN 978-2-84734-060-0, OCLC 62293117), p. 465.
  3. a et b « Liste des maires », sur le site de la mairie de Corbelin (consulté le ).
  4. a b c d et e Denis Albin, « Joseph-Henri Guiguet », sur le site fandavion.free.fr (consulté le ).
  5. a b et c Denis Albin, « L'escadrille SPA 3 », sur le site sur l'histoire de l'aviation militaire française (consulté le ).
  6. Stéphane Gaudin, « Yves Le Prieur (1885-1963) « Marin et poète actif » », sur le site Colsbleus.fr du Service d’information et de relations publiques de la Marine nationale (SIRPA), (consulté le ).
  7. « Fusées le Prieur », sur le site « Les As oubliés de 14-18  » (consulté le ).
  8. a b et c Les aviateurs du département de l'Isère, publication du cercle aéronautique Louis Mouillard, [lire en ligne].