Jean-Paul Bernard (historien)

historien et professeur québécois

Jean-Paul Bernard, Ph. D., est un historien et professeur québécois, spécialiste de l'histoire du Québec et du Canada au XIXe siècle.

Jean-Paul Bernard
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Biographie
Naissance
Décès
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Nationalité
Activité

Notes biographiques et études

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Né à Saint-Hyacinthe le et décédé à Longueuil le [1], Jean-Paul Bernard obtient un baccalauréat ès arts (B.A.) de l'Université de Montréal (Collège de Saint-Hyacinthe) en 1955, un baccalauréat en pédagogie (B. Péd.) de l'École normale Jacques-Cartier, à Montréal, une maîtrise ès arts (M.A. histoire) de l'Université de Montréal en 1958, et un doctorat (Ph. D. histoire) de l'Université de Montréal en 1968.

Enseignement

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Jean-Paul Bernard est professeur d'histoire de 1958 à 1997, d'abord au Collège Sainte-Croix de 1958 à 1967, au Collège de Maisonneuve de 1967 à 1968, et à l'Université du Québec à Montréal (UQAM) de 1969 à 1997, année de sa retraite.

Son domaine général d'enseignement est l'histoire du Québec et du Canada au XIXe siècle dans sa dimension idéologique, socio-culturelle et socio-politique. Ses champs de recherche comprennent la société bas-canadienne des années 1800 à 1867, les Rébellions de 1837-1838 et l'historiographie des années 1960 à 1985.

Au cours de sa carrière à l’UQAM, il dirige plusieurs mémoires de maîtrise et thèses de doctorat, en plus de participer à de nombreux congrès d’historiens.

«Il s'est particulièrement intéressé aux questions pédagogiques et aux problèmes relatifs à la connaissance historique et à la pratique du métier d'historien», peut-on lire à propos de Jean-Paul Bernard dans les notes biographiques des collaborateurs des Classiques des sciences sociales de l'Université du Québec à Chicoutimi (UQAC)[2]. Le professeur Bernard a ainsi publié deux textes sur la formation des professeurs d'histoire et l'orientation de la discipline historique au Québec, ouvrages cités ci-après dans la section Bibliographie.

Pédagogue remarqué, Jean-Paul Bernard sait cultiver l'amour de l'histoire chez ses étudiants et développer leur jugement critique face aux événements du monde. Ainsi en est-il de l'historien Serge Laurin et de cet ancien étudiant au Collège Sainte-Croix, Michel R. Denis, qui publiait dans le quotidien montréalais Le Devoir un hommage personnel au lendemain de la mort du professeur Bernard, qu'il intitule « Mon professeur d'histoire est mort » et qui se lit en partie comme suit:

« Jean-Paul Bernard, qui a enseigné l’histoire pendant de très nombreuses années à l’UQAM, vient de mourir. Mais avant d’enseigner à l’UQAM, il avait aussi enseigné cette matière au collège Sainte-Croix de Montréal, à la fin des années 60, alors que j’y étais étudiant. J’ai beaucoup admiré cet homme. Car — et il m’en a parlé des années plus tard — enseigner à de très jeunes adultes l’histoire du Québec dans l’effervescence du temps n’était pas une chose simple. « Je devais toujours vous retenir », m’a-t-il confié.(...)

(...) Il m’aura appris à rechercher sans cesse les faits avérés plutôt que de me satisfaire des impressions ; à ne jamais me départir d’un certain sens critique, quelle que soit la cause, quel que soit mon penchant naturel. Et surtout, à conserver cet esprit de nuance qui permet de porter un jugement sûr. C’était un homme bien, un excellent professeur. Je lui dois mon goût pour l’histoire. Et, dirais-je, pour un Québec vrai[3]! »

Et au bas de cette lettre au Devoir (section Vos réactions), on note le commentaire suivant de Julie Guyot, professeure d'histoire au Collège Édouard-Montpetit:

« L'héritage du grand historien. Bravo, M. Denis. Votre hommage à ce que fut JPB, et à son œuvre, de prof et d'historien, est très juste. Représentative de ce que Jean-Paul Bernard désirait léguer à ses étudiants, et à son peuple. Participer à la formation d'esprits critiques, et offrir les clés menant à la liberté. Intellectuelle, personnelle, et nationale. Ajoutons qu'il adorait la jeunesse. Deux de ses plus grandes passions: la jeunesse et l'histoire. Il avait bien choisit sa voie[3] »

Publications

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Le premier livre de Jean-Paul Bernard, Les Rouges. Libéralisme, nationalisme et anticléricalisme au milieu du XIXe siècle (1971), est salué par les spécialistes comme une percée majeure dans l’étude de l’idéologie libérale des années 1840 au Québec. Selon l’historien Philippe Sylvain de l’Université Laval :

« Nous sommes en présence d'un ouvrage qui comble un vide marqué dans l'historiographie québécoise. En effet, les Rouges n'avaient été l'objet que d'études partielles et trop souvent partiales. Grâce à des recherches approfondies, le professeur Bernard nous donne enfin la monographie que nous attendions depuis longtemps. (…) Il faut féliciter M. Bernard de s'être attaqué à un sujet complexe et, à force d'intelligence, de ténacité et de méthode, d'en avoir fait un exposé exact et vivant[4]. »

La critique du professeur Nive Voisine de l’Université Laval va sans le même sens :

« L’étude de Jean-Paul Bernard était attendu depuis longtemps, elle ne déçoit pas. (…) Au total, l’étude de Jean-Paul Bernard nous apparait éclairante, nuancée, objective; elle fait progresser de façon certaine notre connaissance de l’idéologie du XIXe siècle. L’analyse du contenu doctrinal est faite de façons sûre; celle de l’extension des idées libérales nous parait plus aléatoire[5]. »

Après cette étude sur les «Rouges», qui découle de sa thèse de doctorat soutenue à l’Université de Montréal en 1968 sous la direction du professeur Maurice Séguin, Jean-Paul Bernard s’intéresse à l’étude des idéologies, un champ de recherche particulièrement intense chez les historiens et les sociologues québécois au cours des années 1970, tant à l’Université du Québec à Montréal qu’à l’Université Laval. Son deuxième livre, Les idéologies québécoises au XIXe siècle (1973), est un recueil de textes choisis et commentés par l’auteur. Selon l’historien Serge Gagnon de l’Université d’Ottawa :

« La présentation de Bernard est d'excellente qualité. Elle constitue une mise au point et une réflexion utile à quiconque s'intéresse à l'histoire des idéologies. Elle s'accompagne d'un dossier quasi complet de l'état des travaux. Elle signale enfin des directions de recherches nouvelles[6]. »

Outre le champ des idéologies, Jean-Paul Bernard oriente ses recherches sur le champ voisin de l’historiographie, à l’instar de Fernand Dumont, qui a d’ailleurs signé la préface de son livre sur Les Rouges.

En 1983, il fait paraitre son troisième ouvrage, Les rébellions de 1837-1838 dans le Bas-Canada. Les Patriotes dans la mémoire collective et chez les historiens (Boréal). Le politologue de l’Université de Montréal, Denis Monière écrit :

« La réflexion historiographique de l'auteur ne se réduit pas à un simple compte rendu académique des thèses qui ont divisé les historiens, elle est aussi attentive à la dimension idéologique de l'œuvre historique. Jean-Paul Bernard s'intéresse surtout au rapport dialectique entre l'historien et la société et démontre comment d'une part «les événements passés pèsent d'un poids très lourd sur le cerveau des vivants» et comment d'autre part les historiens sont eux-mêmes conditionnés par leurs appartenances sociales et leurs allégeances idéologiques, ce qui permet à son avis d'expliquer les divergences d'interprétation[7]. »

Bibliographie

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  • Livres
    • Les Rouges. Libéralisme, nationalisme et anticléricalisme au milieu du XIXe siècle, Montréal, Presses de l'Université du Québec, 1971, XX et 396 pages.
    • Les idéologies québécoises au 19e siècle, éd., coll. Études d'histoire du Québec, Montréal, Boréal Express, 1973, 149 pages.
    • Les rébellions de 1837-1838 dans le Bas-Canada. Les Patriotes dans la mémoire collective et chez les historiens, Montréal, Boréal Express, 1983, 349 pages.
    • «Assemblées publiques, résolutions et déclarations de 1837-1838». Textes recueillis et présentés par Jean-Paul Bernard, Montréal, vlb éditeur & Union des écrivains québécois et Jean-Paul Bernard, 1988, 308 p.
  • Principaux articles publiés
    • «Quelques interrogations sur la formation des professeurs d’histoire», L’histoire et son enseignement, Montréal, Presses de l’Université du Québec, 1970, p. 161-166.
    • «Simple matière d’enseignement ou force politico-sociale? Orientation de la discipline historique au Québec», Le Québec qui se fait, Montréal, HMH, 1971, p. 149-154.
    • «Le Québec et le fédéralisme, 1950-1970 : chronique des débats idéologiques et des événements politiques», Fédéralisme et nations, Montréal, Presses de l’Université du Québec, , p. 87-125.
    • «Définition du libéralisme et de l’ultramontanisme comme idéologies», Revue d’histoire de l’Amérique française, vol. 25, no 2 (), p. 244-246.
    • (avec Michel Grenon et Paul-André Linteau), «La société montréalaise au 19e siècle : préliminaires à une étude des classes populaires urbaines», Revue d’histoire de l’Amérique française, vol. 26, no 1 (), p. 149-150.
    • (avec Paul-André Linteau et Jean-Claude Robert), «La structure professionnelle de Montréal en 1825», Revue d’histoire de l’Amérique française, vol. 30, no 3 (), p. 383-415.
    • «Les fonctions intellectuelles de Saint-Hyacinthe à la veille de la Confédération», Société canadienne d’histoire de l’Église catholique. Session d’étude, 47 (1980), p. 5-17.
    • «Les idéologies américaines et québécoises au 19e siècle», dans Les rapports culturels entre le Québec et les États-Unis, Québec, Institut québécois de recherche sur la culture, 1984, p. 41-62.
    • «Les rébellions de 1837 et de 1838 dans le Bas-Canada», Ottawa, Société historique du Canada, 1996, 37 p. (Brochure historique, 55).

Jean-Paul Bernard est également l’auteur de plusieurs comptes rendus d’ouvrages en histoire québécoise publiés principalement dans la Revue d'histoire de l'Amérique française, mais également dans Recherches sociographiques[8], et Histoire sociale[9], entre autres.

Notes et références

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  1. « Bernard, Jean-Paul », sur Necrologie.GenealogieQuebec (consulté le )
  2. « Jean-Paul Bernard, Notices biographiques », sur Les classiques des sciences sociales (consulté le )
  3. a et b Michel R. Denis, « Lettre - Mon-professeur-d'histoire-est-mort » (consulté le )
  4. Philippe Sylvain, compte rendu dans Revue d’histoire de l’Amérique française, vol. 25, n° 4, 1972, p. 565 et 568
  5. Nive Voisine, compte rendu dans Recherches sociographiques, vol. 13, no 1 (1972), p. 157-158
  6. Serge Gagnon, compte rendu dans Revue d'histoire de l'Amérique française, vol. 27, n° 4 (1974), p. 579
  7. Denis Monière, compte-rendu dans la Revue d’histoire de l’Amérique française, vol. 38, no 1 (1984), p. 97-98
  8. http://www.soc.ulaval.ca/recherchessociographiques/
  9. http://www.hssh.uottawa.ca

Liens externes

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