Henri II de Villars

primat des Gaules, gouverneur du Dauphiné, évêque
Henri II de Villars
Fonctions
Gouverneur
Dauphiné
-
Primat des Gaules
-
Archevêque de Lyon
Archidiocèse de Lyon
à partir du
Évêque de Valence et de Die
Diocèse de Valence et Die (d)
à partir du
Évêque de Viviers
Diocèse de Viviers
-
Biographie
Décès
Activité
Famille
Père
Humbert V de Thoire-Villars (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Eleonore de Beaujeu (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Parentèle
Blason

Henri de Villars ( ) est un prélat français du XIVe siècle, successivement évêque de Vivier, de Valence, sous le nom d'Henri Ier, puis archevêque de Lyon, sous le nom d'Henri II, nommé Gouverneur du Dauphiné. Il est issu de la famille noble de Thoire, originaire du Bugey.

Il est nommé Henri II afin de ne pas le confondre avec Henri Ier de Villars.

Biographie modifier

Origines modifier

La date de naissance d'Henri de Villars n'est pas connue. Il appartient à la famille de Thoire-Villars, originaire de Bresse, dont sont issus plusieurs prélats[1].

Il est le fils de Humbert [V], seigneur de Thoire et de Villars et de Léonore de Beaujeu[2]. Son frère, Humbert succède à leur père[2]. Son frère, Louis ( ), est fait évêque de Valence et de Die (1354-1377)[2]. Il est neveu de l'archevêque de Lyon, Louis de Villars[2].

Il est parent du dauphin Humbert II[3].

Carrière ecclésiastique modifier

Henri de Villars est reçu chanoine-comte du chapitre de Lyon en 1306, puis sacristain et chambrier de l'Église de Lyon[4],[5].

Le papa Jean XXII l'appelle à monter sur le siège épiscopal de Viviers[5]. Selon la tradition, il s'agirait probablement du , les historiens retiennent l'année 1331[5]. Certains vont jusqu'à donner l'année 1333[5].

En 1332, il organise un synode provincial[6].

Gouverneur du Dauphiné modifier

Le , il est préposé par le dauphin Humbert II « à la régence et à l'administration de ses états, aux gages de six florins par jour »[7]. Les lettres patentes portant sur cette nomination sont datées du [7]. Cette nomination se place dans un contexte où la France cherche à s'imposer en Dauphiné, et Henri, dont la famille « [est] connue pour son attachement à la France », est perçu comme un agent qui peut servir pour influencé le Dauphin dont il est un parent[3]. Humbert II, décrit comme « faible et versatile », est ainsi amené à le nommer Gouverneur du Dauphiné, ce [3].

Il conserve cette fonction alors même qu'il monte sur le trône de Valence, puis de Lyon[7].

Évêque de Valence, puis archevêque de Lyon modifier

Une bulle pontificale du lui permet d'échanger avec Aymar de La Voulte le siège de Viviers et celui de Valence et de Die[7],[8],[9]. J. Chevalier indique ne pas connaître les raisons de ce transfert, mais il suppose qu'il faut les trouver dans le contexte politiques[9]. Pour lui, « Il est difficile de ne pas voir, dans ce changement, une combinaison de la politique française »[3]. Roche, pour sa part, ne mentionne que le transfert sans autre précision[8].

Le premier , il visite la cité de Die et confirme, comme ses prédécesseurs, les libertés et franchises[3].

Il est présent, en , lors d'une transaction passée entre l'archevêque métropolitain de Vienne et le dauphin Humbert II[10].

Les tensions entre l'Église de Valence et les comtes de Valentinois perdurent à propos du Crest[11]. Le dauphin réunit les deux parties et une trêve est signée le [11]. L'accord stipule l'arrête des combats pour une durée d'un an[11].

Henri de Villars est toujours le conseiller du dauphin Humbert II. Ce dernier se méfie de la France, « Sans enfant, peu obéi de ses vassaux, harcelé par ses créanciers, il s'était pris de découragement et avait proposé à Robert, roi de Naples et comte de Provence de lui vendre ses Etats » (J.Chevalier, 1896)[12]. Une autre option est envisagée, celle de rejoindre le parti anglais et impérial[12]. L'empereur lui promettant un titre de roi de Vienne, il s'empare de la ville, mais le pape l'excommunie[12]. Il est condamné à revenir à la situation ante bellum et il est obligé à composer avec la France[12]. À la fin de l'année 1339, le dauphin se rend à Paris laissant la régence de ses états à Henri de Villars[12]. Finalement le Dauphiné est promis à la France si le dauphin n'a pas d'héritier[12]. Henri de Villars joue un rôle important dans les négociations[12].

À propos de sa gestion du Dauphiné, en tant que vicaire delphinal () ou administrateur, J. Chevalier (1896) considère que l'on peut retenir « sa sagesse, sa fermeté et son esprit de justice »[12].

Son rôle dans l'acquisition du Dauphiné par la France lui vaut les remerciements du roi qui lui faire obtenir le siège archiépiscopal de Lyon, vacant depuis l'obtention du cardinalat par Guy de Boulogne[12]. Le pape Clément VI le nomme archevêque, le [7],[10],[12].

Armoiries modifier

  Blasonnement :
Bandé d'or et de gueules de six pièces, brisé d'une croix de Saint-Maurice au pied fiché d'azur[13],[1].

Notes et références modifier

  1. a et b Roche, 1894, p. 310
  2. a b c et d Roche, 1894, p. 312-313.
  3. a b c d et e J. Chevalier, 1896, p. 205-206 (lire en ligne).
  4. Adolphe Vachet, Pierre Hector Coullié, Les anciens chanoines-comtes de Lyon, Lyon, impr. de E. Vitte, , 388 p. (lire en ligne), p. 279.
  5. a b c et d Roche, 1894, p. 313.
  6. Roche, 1894, p. 314.
  7. a b c d et e Roche, 1894, p. 317-318.
  8. a et b Roche, 1894, p. 306.
  9. a et b J. Chevalier, 1896, p. 202-203 (lire en ligne).
  10. a et b U. Chevalier, 1867, p. 10.
  11. a b et c J. Chevalier, 1896, p. 208-209 (lire en ligne).
  12. a b c d e f g h i et j J. Chevalier, 1896, p. 210-211 (lire en ligne).
  13. Honoré Fisquet, La France pontificale (Gallia Christiana), Paris, E. Repos, (lire en ligne), p. 338.

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Ulysse Chevalier, Regeste dauphinois, ou Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés et manuscrits relatifs à l'histoire du Dauphiné, des origines chrétiennes à l'année 1349. Tome 2, Fascicules 4-6, Impr. valentinoise, 1912-1926.  .
  • Auguste Roche, Armorial généalogique et bibliographique des évêques de Viviers. Vol.1, t. 2, (lire en ligne), p. 310-319.

Articles connexes modifier

Liens externes modifier