Gozée

section de Thuin, Belgique

Gozée
Gozée
Ruines de l’abbaye d’Aulne.
Administration
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
Région Drapeau de la Région wallonne Région wallonne
Communauté Drapeau de la Communauté française de Belgique Communauté française
Province Drapeau de la province de Hainaut Province de Hainaut
Arrondissement Thuin
Commune Thuin
Code postal 6534
Zone téléphonique 071
Démographie
Gentilé Gozéen(ne)[1]
Population 4 108 hab. (1/1/2020)
Densité 218 hab./km2
Géographie
Coordonnées 50° 20′ 00″ nord, 4° 21′ 06″ est
Superficie 1 881 ha = 18,81 km2
Localisation
Localisation de Gozée
Localisation de Gozée au sein de Thuin
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Gozée

Gozée (en wallon Gouzêye) est un village de Thudinie sis à 15 km au sud-ouest de la ville de Charleroi. Administrativement il fait partie de la ville de Thuin, en Région wallonne de Belgique. C'était une commune à part entière avant la fusion des communes de 1977. Dans le hameau d'Aulne, situé en bord de Sambre, se trouve l'abbaye d'Aulne.

Toponymie modifier

Le nom de Gozée trouve son origine dans une formation toponymique gallo-romaine ou médiévale Gold-s-(i)-acum signifiant « habitation de Goldso », Goldso étant un anthroponyme germanique.

Évolution démographique modifier

  • Sources : INS, Rem. : 1831 jusqu'en 1970 = recensements, 1976 = nombre d'habitants au 31 décembre.

Géographie modifier

Histoire modifier

Des traces d'occupation néolithique ont été découvertes, notablement la « Pierre de Zeupire », mégalithe qui se trouve sur la route de Beaumont.

L'abbaye d'Aulne fondée par saint Landelin au VIIe siècle a été d'abord une dépendance de l'abbaye Saint-Pierre de Lobbes et détruite en 1794.

En 868, Gozée était une possession de l'abbaye de Lobbes. Gozée et Marbaix ont été dans la même seigneurie au XIVe siècle, elles faisaient partie de la châtellenie de Thuin.

Un fait divers macabre a marqué Gozée dans la nuit du 5 au . Des truands de la bande noire agressent une dame de 62 ans, lui cassent volontairement le bras et la brutalisent. Elle décède quelques jours plus tard de ses blessures. En 1862, ce crime est jugé lors du procès de la bande. Deux des inculpés sont condamnés à mort et guillotinés.

Lors de la Première Guerre mondiale, des combats violents faisant partie de la bataille de Charleroi se sont déroulés du 21 au 23 août 1914, sur le territoire de Gozée[2]. Elle a opposé les troupes allemandes de la IIe armée allemande du général von Bülow à la Ve armée française du général Lanzerac. Ils se sont terminés par la retraite des Français, le nombre de tués s'élevant à 574 Allemands et 474 Français[3].

Patrimoine modifier

  • La pierre de Zeupire, monument mégalithique en grès rose pesant 20 tonnes, se trouve sur la route de Beaumont. Seul encore en place, d'une série de trois menhir en grès Landénien de forme approximativement trapézoïdale, qui pourraient avoir été érigés au IIIe millénaire avant notre ère, d'après de récentes hypothèses[4].
     
    L'église Saint-Géry.
  • Église Saint-Géry : Construction en classique tardif, de briques, pierre calcaire et grès, remontée vers 1950 par l'architecte Marcel Leborgne sauf la tour de 1861-1862 suite à l'important incendie qu'elle subit en 1940[5].
  • Maison communale, incendiée en 1914 et reconstruite peu après.
  • Monument aux morts, sur la place communale, le monument et orné par un soldat qui lève sa main vers le haut.
  • Ferme de Baudribu : Propriété de l'abbaye d'Aulne dès le XIIe siècle, choisie comme résidence par trois des derniers abbés : E. de Noville (1682-1708) qui s'y aménage un quartier : B. Louant (1728-1753) qui reconstruit l'ensemble et J.L. Scrippe (1765-1785) qui l'agrandit et l'embellit. Elle est pillée en 1793 et 1794, puis est occupée par les révolutionnaires avant d'offrir refuge jusqu'en 1796 aux moines en fuite[5]. La ferme a été incendiée pendant la bataille de Gozée en 1914.
  • Ferme de la Jonquière : À l'écart du village, ensemble de bâtiments de la fin du XVIIIe et du XIXe siècle, en briques et pierre sous bâtière d'ardoises, certaines à croupettes[6].
  • Ferme de Marbisœul : Ancienne propriété de l'abbaye d'Aulne, dont les premières terres furent achetées en 1276 par l'abbé Jean de Filfort à Oste de Rianwelz, avoué de Marchienne. Bien acquis en totalité par l'abbaye en 1393. Représenté sur la carte de Ferraris (1771-1778), ensemble de bâtiments irrégulièrement dispersés et de peu d'importance dont la reconstruction fut entreprise par l'Abbé Gérard (1785-1789) avec l'aide du tenancier Joseph Buisseret. En 1797, mise en vente de la ferme[6].
  • Ancienne abbaye d'Aulne : Située dans un élargissement de la vallée de la Sambre, l'abbaye fut fondée vers 637 par Landelin, peut-être sur les vestiges d'une villa gallo-romaine. Les moines suivirent d'abord la règle très dure de Luxeuil, puis sous l'impulsion d'Ursmer, l'abandonnèrent au profit de celle de saint Benoît. Dépendant de l'abbaye de Lobbes pendant plusieurs siècles, l'histoire d'Aulne resta obscure jusqu'au XIIe siècle, époque où l'atteint le renouveau monastique. Après une tentative des chanoines de Saint-Augustin pour s'y implanter en 1144, l'abbaye fut offerte à saint Bernard par l'évêque de Liège : en 1147, quelques moines cisterciens s'y installèrent. Aux XIIe et XIIIe siècles, le domaine de l'abbaye s'accrut considérablement et les bâtiments furent reconstruits: une partie de la prestigieuse église abbatiale en témoigne encore aujourd'hui. Malgré un déclin amorcé dès le XIVe siècle, de nouvelles constructions s'élevèrent au XVIe siècle, dont subsistent le chœur et le transept de l'abbatiale et un pan de mur de facture Renaissance au Quartier des Hôtes. En 1794, l'abbaye fut dévastée par les flammes et laissée à l'abandon, puis mise en vente quatre ans plus tard. En 1854, la commission de l'hospice entre en possession de l'abbaye léguée par Dom Herset, dernier abbé d'Aulne. De 1899 à 1908, Louis Cloquet dirigea d'importants et urgents travaux de consolidation et de restauration touchant principalement l'église abbatiale[7].
  • Église Saint-Joseph, édifiée en style néo-gothique de 1869 à 1873, en même temps que l'hospice Herset.
  • Ancienne ferme de l'abbaye d'Aulne : Construit en 1775 d'après les plans de Dom Scrippe, majestueux ensemble clôturé en briques et pierre de taille jadis sous toits à la Mansart, dessinant un large U que referment à l'avant, deux granges situées de part et d'autre du portail partiellement détruit[8].
  •  
    La pierre de Zeupire.
    Porte de Landelies, reconstruite entre 1935 et 1940.

Personnalités liées modifier

Enseignement modifier

Économie modifier

Située sur le site de l'abbaye d'Aulne, la brasserie du Val de Sambre brasse plusieurs bières depuis 2000. Parmi celles-ci, l'Abbaye d'Aulne, reconnue comme bière d'abbaye.

Liste des bourgmestres jusqu'en 1977 modifier

Jumelages modifier

Gozée est jumelée avec   Chamboulive (France).

Notes et références modifier

  1. Jean Germain, Guide des gentilés : les noms des habitants en Communauté française de Belgique, Bruxelles, Ministère de la Communauté française, (lire en ligne), p. 44.
  2. cf. RENARD, J., Le Cahier gozéen de la Grande Guerre, Archives générales du Royaume et Centre d'histoire et d'art de la Thudinie, Bruxelles, 2009 (coll. Études sur la Première Guerre mondiale, no 15).
  3. « Compte-rendu des combats survenus à Gozée les 21,22 et 23 aout 1914 », sur Retour vers les Basses-Pyrénées (consulté le )
  4. Ministère de la Communauté française, Administration du Patrimoine culturel, Le patrimoine monumental de la Belgique : Wallonie, vol. 10, t. 2 : Province de Hainaut, Arrondissement de Thuin (F-T), Liège, Pierre Mardaga, éditeur, , 906 p. (ISBN 2-8021-0045-9), p. 698
  5. a et b Ministère de la Communauté française, Administration du Patrimoine culturel, Le patrimoine monumental de la Belgique : Wallonie, vol. 10, t. 2 : Province de Hainaut, Arrondissement de Thuin (F-T), Liège, Pierre Mardaga, éditeur, , 906 p. (ISBN 2-8021-0045-9), p. 694
  6. a et b Ministère de la Communauté française, Administration du Patrimoine culturel, Le patrimoine monumental de la Belgique : Wallonie, vol. 10, t. 2 : Province de Hainaut, Arrondissement de Thuin (F-T), Liège, Pierre Mardaga, éditeur, , 906 p. (ISBN 2-8021-0045-9), p. 966
  7. Ministère de la Communauté française, Administration du Patrimoine culturel, Le patrimoine monumental de la Belgique : Wallonie, vol. 10, t. 2 : Province de Hainaut, Arrondissement de Thuin (F-T), Liège, Pierre Mardaga, éditeur, , 906 p. (ISBN 2-8021-0045-9), p. 700-703
  8. Ministère de la Communauté française, Administration du Patrimoine culturel, Le patrimoine monumental de la Belgique : Wallonie, vol. 10, t. 2 : Province de Hainaut, Arrondissement de Thuin (F-T), Liège, Pierre Mardaga, éditeur, , 906 p. (ISBN 2-8021-0045-9), p. 716

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie modifier

  • Emmanuel Laurent, La Bande noire de l’entre-Sambre-et-Meuse Coecke et Goethals étaient-ils innocents ?, Print Express Bruxelles.
  • Philippe Wille, L'affaire oubliées de Charleroi Gozée, , Éditions du Basson, 2014 (ISBN 978-2-930582-17-7)