Georges Lestien

général et historien français
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 Georges Lestien
Georges Lestien
Le général Lestien (au centre), avec les généraux Touchon (en képi) et Doyen (droite) lors d'une manœuvre en 1938.

Nom de naissance Georges Eugène Lestien
Naissance
Cambrai
Décès (à 79 ans)
Chambéry
Allégeance Drapeau de la France France
Arme Armée de terre
Grade Général de division
Années de service 1898 – 1940
Commandement 28e division d'infanterie
Conflits Première Guerre mondiale
Seconde Guerre mondiale
Distinctions Commandeur de la Légion d'honneur
Autres fonctions Président de la Société savoisienne d'histoire et d'archéologie (1944-1950)

Georges Eugène Lestien, né le à Cambrai et mort le à Chambéry, est un général et historien français.

Biographie modifier

Il naît le à Cambrai[1]. Il étudie à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr de 1898 à 1900 (promotion Marchand). Il est sous-lieutenant au 33e régiment d'infanterie en 1903[2] et au 106e régiment d'infanterie en 1908[3]. Il admis à l'école de guerre en 1910 et breveté en octobre 1912[4]. Pendant la Première Guerre mondiale, il sert dans des états-majors. Il fait partie de l'état-major de la 1re armée en 1914[5]. En 1916 il est officier à l'état-major du groupe d'armées de l'Est[4],[6] et 1917, il sert comme officier de liaison au 3e bureau du quartier général des armées de l'est et du nord[7],[8]. À l'automne 1917, il prend le commandement du 106e régiment d'infanterie puis est nommé chef d'état-major de la 35e division d'infanterie[4]. Il prend rang de chevalier de la Légion d'honneur le 9 décembre 1916[6] avec la citation suivante :

« Officier d'état-major de valeur. A montré, dans les circonstances les plus difficiles, un entrain et un sang-froid remarquables. (A déjà été cité.) »[9]

Pendant l'entre-deux-guerres, il est affecté de 1919 à 1923 à l'état-major du VIIe corps[4]. Il enseigne pendant huit ans à l'école supérieure de guerre[10]. En 1926, chef de bataillon et professeur, il est promu officier de la Légion d'honneur[6]. En 1930, il est nommé au cabinet militaire du ministère de la défense[11]. Il commande le 5e régiment d'infanterie[4] de 1932 à 1934[réf. souhaitée]. Promu général en après une formation au Centre des hautes études militaires[4], il est nommé en chef d'état-major de la 14e région militaire (Lyon)[12]. Il prend le commandement du secteur fortifié de la Savoie en décembre 1937. En septembre 1938, il est nommé général de division[13]. En 1939-1940, il commande la 28e division d'infanterie alpine (28e DIA)[14]. Sous ses ordres, la division participe à la bataille de l'Ailette et à la bataille de l'Aisne au sein du XVIIe corps d'armée[15]. Les unités de la division tienne jusqu'à ce que leur front soit percé le . Le général Lestien ordonne alors un repli sur l'Aisne[16]. Pendant son repli, la division est coupée en deux par la capture par les Allemands d'un pont à Missy-sur-Aisne[17]. Le général décide de garder le commandement de la plus grosse partie de la division, située à l'est auprès VIIe corps d'armée, et laisse au colonel Conquet le commandement de la partie toujours rattachée au XVIIe corps[18]. Le 9 juin au soir, le général Lestien commande une division vidée : l'infanterie rescapée a été placée sous les ordres de la 42e division d'infanterie, l'artillerie et le génie détachés à d'autres divisions et même les officiers de l'état-major divisionnaire sont envoyés gérer la destruction des ponts sur la Marne[19]. La 28e DIA se reconstitue peu à peu avec le retour des soldats isolés et ensuite se replie en combattant dans le centre de la France. La 28e DIA est dissoute après l'armistice, le [20].

Le général Lestien est placé en deuxième section le [21]. Il prend en 1942 la tête du Service historique de l'Armée[1]. Il est correspondant officiel du Comité d'Histoire de la seconde guerre mondiale de 1945 à sa mort[22].

Famille modifier

Il se marie en 1912 avec Marie Garnier[23]. Il est père de huit enfants dont le général Jacques Lestien, commandant du 7e bataillon de chasseurs alpins puis du 159e régiment d'infanterie alpine[24].

Publications modifier

Distinctions modifier

Références modifier

  1. a et b Mudler et Lacaze 2004, p. 29.
  2. Société amicale de secours des élèves et anciens élèves de l’École spéciale militaire, Annuaire de la Saint-Cyrienne, (lire en ligne), p. 94
  3. Société amicale de secours des élèves et anciens élèves de l’École spéciale militaire, Annuaire de la Saint-Cyrienne, (lire en ligne), p. 378
  4. a b c d e f et g Pierre Renouvin, « Nécrologie : Georges Lestien », Revue Historique, vol. 225, no 1,‎ , p. 249–250 (ISSN 0035-3264, lire en ligne, consulté le )
  5. État-major des armées - Service historique, Les armées françaises dans la Grande guerre, vol. 3, t. 1, Paris, Imprimerie nationale, (lire en ligne), « Annexe 3736 », p. 812
  6. a b et c « Ministère de la culture - Base Léonore », sur www2.culture.gouv.fr (consulté le )
  7. État-major des armées - Service historique, Les armées françaises dans la Grande guerre, vol. 2, t. 5, Paris, Imprimerie nationale, (lire en ligne), « Annexe 281 », p. 476
  8. État-major des armées - Service historique, Les armées françaises dans la Grande guerre, vol. 2, t. 5, Paris, Imprimerie nationale, (lire en ligne), « Annexe 701 », p. 476
  9. Journal officiel de la République française, (lire en ligne), p. 23
  10. Max Schiavon, André-Georges Corap, Perrin, (ISBN 978-2-262-07248-3, lire en ligne), p. 274
  11. « Nouvelles militaires », Le Figaro,‎ , p. 4 (lire en ligne)
  12. « Le général Lestien vient de remplacer [...] », Journal des débats,‎ , p. 2 (lire en ligne)
  13. Journal officiel de la République française, (lire en ligne), p. 11155-11156
  14. Mudler et Lacaze 2004, p. 33.
  15. Mudler et Lacaze 2004, p. 36.
  16. Mudler et Lacaze 2004, p. 38.
  17. Mudler et Lacaze 2004, p. 40.
  18. Mudler et Lacaze 2004, p. 41.
  19. Mudler et Lacaze 2004, p. 42.
  20. Mudler et Lacaze 2004, p. 43.
  21. « Le général de division Lestien a été placé [...] », Journal des débats politiques et littéraires,‎ , p. 2 (lire en ligne)
  22. « CTHS - LESTIEN Georges-Eugène, », sur cths.fr (consulté le )
  23. « Mariages », Journal des débats,‎ , p. 2 (lire en ligne)
  24. Mudler et Lacaze 2004, p. 30.
  25. Robert Villate (préf. Général Weygand), Foch à la Marne : la 9e armée aux Marais de Saint-Gond : 5-10 septembre 1914, Paris, Charles-Lavauzelle, , 286 p., in-8 (SUDOC 010411518, lire en ligne)
  26. J.-M. Bourget, « Revue militaire : l'action du chef dans la bataille », Journal des débats,‎ , p. 3 (lire en ligne)
  27. James Joll, « Review of Recent Times : A History of Britain and its Continental Background, 1868–1939, ; La première guerre mondiale. (Collection 'Que Sais-je?', No. 326.), ; Deutschland und Westeuropa : Drei Aufsätze », History, vol. 36, no 128,‎ , p. 261–262 (ISSN 0018-2648, lire en ligne, consulté le )
  • André Mudler et Yves Lacaze, Le 9-9 dans la tourmente, BGA Permezel, (ISBN 9782909929194)

Liens externes modifier