Géographie du kraï du Primorié

La géographie du kraï du Primorié est l'ensemble des réalités physiques et humaines qui composent le kraï du Primorié. Situé dans l'Extrême-Orient russe, le Primorié a une superficie de 164 673 km2. Le Primorié fait environ la taille du Suriname, et il est plus grand que des États comme la Grèce ou l'Islande. L'un des premiers à avoir cartographier la région est l'explorateur russe Vladimir Arseniev, dont une ville a été nommée en son honneur. Il partage une frontière avec deux autres pays — la Corée du Nord avec sa province de Rasŏn sur moins de 20 kilomètres au sud et la Chine à l'ouest avec les provinces de Jilin et du Heilongjiang ; ainsi qu'une frontière avec le kraï de Khabarovsk au nord. Il est baigné par le détroit de Tatarie qui le sépare de Sakhaline et par la mer du Japon qui le sépare du Japon.

Carte du Primorié avec les principales villes.

Vu de l'espace, la région se distingue par ses montagnes qui occupent plus des deux tiers du territoire. Le plus grand massif est la cordillère de Sikhote-Aline dans l'est et dans une moindre mesure les montagnes mandchoues-coréennes. Le reste du territoire est occupé par la plaine de l'Oussouri, rivière qui après être passée par le lac Khanka, fait office de frontière avec la Chine. La plupart des cours d'eau de la région se jette dans l'Oussouri, et les autres sont de petits fleuves côtiers qui se jettent dans la mer du Japon. Après le Daghestan, c'est le second sujet le plus méridional de Russie.

Le Primorié, littéralement « province maritime », contient de nombreux golfes, baies, îles, îlots et caps, souvent nommés en l'honneur de personnalités russes. Parmi ces lieux, on retrouve le golfe de Pierre-le-Grand ou l'île Rousski.

Si la région est certes vaste, elle est inégalement peuplée, avec en 2021 pas moins de 814 370 personnes habitant le Grand Vladivostok[Rosstat 1], pour une superficie de 5328 km2, soit 44 % de la population établit dans 3,24 % du territoire. En revanche, il n'y avait en 2021 que 10 144 habitants dans le raïon de Terneï, pour une superficie de 27 102 km2.

Situation modifier

 
Entrée dans le Primorié de l'A370, avec le panneau à gauche.

Le kraï du Primorié est situé aux confins de la Russie, dans l'Extrême-Orient. Elle est confinée entre la Chine, avec qui elle partage 700 km de frontières, à l'ouest et la mer du Japon à l'est. Elle est aussi limitrophe du kraï de Khabarovsk au nord sur 1 142 kilomètres[1], sur une toute petite partie de la Corée du nord au sud-ouest. Elle est aussi baignée par le détroit de Tatarie au nord-ouest, qui la sépare de Sakhaline. La région s'étend sur une bande de 900 km de long entre le 42e et le 48e parallèle, soit aux mêmes latitudes que le sud de la France ou le nord de l'Italie par exemple, ou encore l'île de Hokkaido du Japon plus proche. Cette bande est large au maximum d'environ 430 km. Il y au total 3000 kilomètres de frontières, dont 1500 km environ étant le littoral de la région.

Les frontières du Primorié passent principalement par des frontières naturelles, mais pas seulement. Elle commence avec le Tumen qui fait office de frontière avec la Corée du Nord. Ensuite, elle suit plus ou moins la ligne de partage des eaux entre les bassins de la Mudan et des rivières vers la mer du Japon. Après avoir passé le tripoint avec le Jilin et le Heilongjiang, elle entre dans le bassin de l'Oussouri, et elle fait une ligne droite sur une partie de cette traversée. Elle reprend ensuite une ligne de crête jusqu'au lac Khanka, en séparant les bassins du Muling He et de l'Oussouri. Après avoir traversé le lac, elle suit le trajet de la Soungatcha, puis de l'Oussouri, jusqu'à arriver au kraï de Khabarovsk. De là, la frontière avec ce kraï suit principalement la ligne de partage des eaux entre les rivières Bikine (au sud) et Khor (au nord). Une fois atteinte la ligne de crête de la cordillère Sikhote-Alline, elle l'emprunte un peu vers le nord, puis elle redescend jusqu'à la mer en suivant la ligne de partage des eaux entre la rivière Samarga au sud et les rivières Kopni, Botchi et Nelma au nord.

Le territoire possède une superficie de 164 673 km2, soit 0,97 % du territoire de la fédération de Russie[2]. Il est 23e le sujet en termes de superficie, mais reste cependant un sujet de taille moyenne en Russie, comparé aux grandeurs des régions voisines comme le kraï de Khabarovsk ou la Iakoutie. La quasi-totalité du territoire (environ 80 %[3]) est occupée par des zones montagneuses et son point culminant est le mont Anik avec ses 1 932 mètres, à la frontière avec le kraï de Khabarovsk. En matière de zone de vie, le village le plus haut est Molodejnoïe qui culmine à 790 mètres, dans le raïon de Krasnoarmeïrsk.

Le point le plus au nord est la source de la rivière Dagda (un affluant de la Samarga) (48° 16′ 19″ N, 138° 11′ 00″ E), celui au sud l'embouchure du fleuve Tumen (42° 15′ 17″ N, 130° 21′ 51″ E). Le point le plus occidental est situé près de la source de la rivière Novgorodovka, à 130°24 E, et le cap Zolotoï est le point le plus oriental (47° 11′ 24″ N, 138° 35′ 33″ E)[4].

Géographie physique modifier

 
Régions géographiques du Primorié, les raïons ont été colorié en fonction de la région majoritaire.

Trois régions modifier

Le Primorié comprend trois grandes régions géologiques : le Sikhote-Aline, la plaine du Khanka et les monts mandchous-coréens, qui ont chacun leurs propres caractéristiques géologiques mais aussi de peuplements humains. La plupart des raïons du Primorié font partie de deux des trois régions, mais toutes ont une des deux régions qui occupent plus de superficie que l'autre. L'exception est l'okroug urbain d'Oussouriïsk, qui s'étend sur les trois à la fois. Même si la côte du golfe de Pierre le Grand fait partie de la région de Sikhote-Aline, elle s'en distingue par ses restes d'un activité volcanique, avec plusieurs anciens volcans, dont le volcan Baranovski. D'autres son, dans la plaine du Khanka, toujours actifs[5].

Le relief accidenté des massifs mandchous-coréens et du Sikhote-Aline fait qu'ils sont que peu peuplés, la population se concentrant essentiellement dans les plaines et vallées fluviales. L'essentiel de la population vit soit dans l'agglomération de Vladivostok (en partie montagneuse, en partie en plaine) soit dans la plaine du Khanka. Ces deux zones combinées, c'est la partie la plus peuplée de tout l'Extrême-Orient de la Russie, et le cœur de l'agriculture de cette région-ci[5].

Sikhothe-Alin modifier

Le Sikhote-Aline est une vaste chaîne de montagnes d'environ 1 350 kilomètres de long s'étendant du nord au sud depuis le sud du Primorié vers Nakhodka jusqu'à Nikolaïevsk-sur-l'Amour dans le kraï de Khabarovsk. La partie primorienne occupe tout l'est de la région, soit 70 % de tout le Primorié[6]. Le point culminant de la région est le mont Anik avec ses 1 932 mètres dans le raïon de Pojarskoïe, même si le sommet le plus haut de la cordillère est Tordoki Iani avec ses 2 090 mètres dans le kraï de Khabarovsk. Sur les 10 plus hauts sommets de la cordillère, cinq sont situés dans le Primorié, avec l'Oblatchnaïa ; la Bolotnaïa ; l'Ostraïa et le mont Arseniev, nommé d'après l'explorateur Vladimir Arseniev. L'enneigement est total en hiver dans toutes les zones, mais aucun sommet n'atteint l'étage des neiges éternelles[5].

 
Mont Sedaïa, versant de la mer du Japon près de Dalnegorsk.

Depuis la plaine du Khanka, le relief s'élève progressivement depuis des collines jusqu'aux pics avant de redescendre vers la mer. De cette topographie se distinguent deux versants avec des climats et reliefs différents. Tout d'abord, le versant de la mer du Japon qui se caractérise par des falaises, vallées encaissées et des éboulements fréquents. De nombreuses rivières forment des petites plaines avant de se jeter dans la mer (comme à Samarga ou Maksimovka dans le nord, ou celle de la Partizansk). On retrouve les plus hauts sommets, avec des altitudes dans la partie nord supérieures à 1 200 mètres, mais aussi des plaines de montagnes, couvertes de mélèzes et de tourbières. Le sud de ce versant se découpe en de nombreuses baies, avec des falaises et plages propices aux tourisme, mais aussi des monts supérieurs aux 1 000 mètres. L'autre versant est celui de l'Oussouri-Khanka, qui donne sur la plaine de Khanka. A contrario du premier, il est bien moins haut (environ 500 mètres), avec de grandes plaines (d'Arseniev, de Malinovka, de la Bolchaïa Oussourka (en) ou de la Bikine par exemple) parsemant les différentes crêtes. Les monts deviennent des collines au fur et à mesure que l'on s'approche de la plaine[5].

Trois massifs font la bordure occidentale de la chaîne[5] :

La monts Dalni (ru) marquent ce qui peut être considéré comme le centre de la crête du Sikhote-Aline primorien, non-loin du village de Terneï, avec le mont Gloukhomanka (ru) et ses 1 593 mètres. Un peu plus au sud, entre Vyssokogorsk et Dalnegorosk sur la route 05N-100 se trouve le col de Vyssokogorsk (ru). C'est, avec ses 605 mètres, le col le plus important de toute la chaîne, et aussi le plus septentrional de la région menant de la plaine jusqu'à la côte[5].

Montagnes de Mandchourie modifier

Les montagnes mandchoues-coréennes (entre 5 %[5] du territoire et 10% du territoire[6]) occupent la partie occidentale du Primorié, du raïon de Khassan jusqu'au raïon du Khanka. Cette zone ce divise en trois zones plus petites : les montagnes noires (ru) ; le plateau de Borissov (ru) et les monts de Pogranitchny (ru) (aussi appelés monts de Barabach). Ces sites font tous office de frontière avec la Chine et ses provinces du Jilin et du Heilongjiang. Les sommets sont tous inférieurs à 1000 mètres, et ils sont composés de granites, schistes et de calcaire. La chaîne frontalière, arquée vers le lac de Khanka, a une altitude moyenne de 500 mètres, et descend au fur et à mesure qu'elle s'approche du lac. Le plateau de Borisov, d'un rayon d'environ 40 kilomètres est emprunté par la Suifen, et est entouré des deux autres chaînes citées[5].

Dans le raïon de Khassan, des plaines littorales prennent places le long des baies découpées par les caps, où parfois des villages s'y installent comme ceux de Slavianka ou de Zaroubino[5].

Plaine du Khanka modifier

 
Paysage au levant de la plaine.

La plaine du Khanka (en russe Приханкайская равнина, Prikhanskaïa ravnina), parfois « plaine de l'Oussouri-Khanka » ; « plaine du Razdolnaïa-Khanka » ou « plaine du Primorié » est la région située entre les deux chaînes de montagnes que sont les montagnes mandchoues-coréennes à l'ouest et le Sikhote-Aline à l'est avec la crête Bleue. Elle représente 20 % de la surface du territoire[6], et s'étend sur 250 km entre l'embouchure de la Suifen au sud et l'embouchure de la Bolchaïa Oussourka (en) dans l'Oussouri au nord. Elle est le cœur agricole de tout l'Extrême-Orient russe de par son climat continental assez doux. C'est aussi la région la plus densément peuplée de l'extrême-orient russe si l'on exclut l'agglomération de Vladivostok. Plus de 450 000 personnes y vivent, et on retrouve les villes d'Oussouriïsk, de Dalneretchensk, de Lessozavodsk, de Spassk-Dalni et de bien d'autres[5].

La plaine n'est pas totalement contigue, surtout dans les environs d'Oussouriïsk où les contreforts des montagnes mandchoues-coréennes et du Sikhote-Aline s'échouent (comme le plateau de Chkotovskoïe) , sans compter les quelques petits massifs qui parsèment l'endroit. La rivière la plus importante est sans aucun doute l'Oussouri, un affluent de l'Amour. La grande majeure partie de la plaine fait partie du bassin versant de l'Oussouri, avec le grand lac de Khanka inclus. Ce lac a d'ailleurs donné son nom à la plaine, et il fait 4 190 km2, soit la plus grande étendue d'eau du Primorié. Outre ce bassin versant, l'autre est celui de la Suifen, dont son nom russe est le Razdolnaïa[5].

Hydrographie modifier

Cours d'eau et crues modifier

 
L'Oussouri dans le raïon de Tchougouïevka.

Le kraï du Primorié compte environ 6000 rivières avec une longueur supérieure à 10 kilomètres, cumulant une longueur totale de 180 000 kilomètres. Parmi tous ces cours d'eau, seuls 91 d'entre eux ont une longueur supérieur à 50 kilomètres[7]. Le relief de la région permet d'importantes précipitations sur le territoire. La densité du réseau fluvial est de 0,73 km de rivières pour 1 km2, soit bien plus que la moyenne nationale de 0,22/km2. Mais il faut noter que la grande partie des rivières du Primorié ont une longueur faible, surtout quasi toutes celles se jetant dans le détroit de Tatarie ou dans la mer du Japon. La plupart des grandes rivières se situent dans la plaine du Khanka. Pour les rivières venant des montagnes mandchoues-coréennes qui se jettent dans le golfe de Pierre-le-Grand, elles partagent les mêmes similitudes que celles se jetant directement dans la mer ou le détroit[8].

Les rivières du Primorié servent à l'irrigation des cultures (riz, légumes) et à l'approvisionnement en eaux des villes et industries de la région. Cependant, elles ne sont quasi pas utilisées d'un point de vue hydroélectrique. Ces rivières sont aussi l'habitat de nombreuses espèces de poissons, comme le saumon avec de nombreuses frayères dans le Sikhote-Aline[8].

Habituellement, les rivières du Primorié naissent en montagnes, prennent d'abord la forme de ruisseaux puissants avec des rapides. Il y a ensuite des vallées encaissées, avant qu'une plaine fluviale apparaisse dans le cours moyen et inférieur. Souvent, les rivières se divisent en plusieurs bras dans ces plaines et forment des méandres.

 
Inondation en septembre 2008 à Wrangel.

Le versant occidental du Sikhote-Aline est la source de nombreuses rivières du territoire. Parmi celles-ci, on retrouve l'Oussouri, la plus grande rivière du territoire qui est un affluent de l'Amour, mais aussi nombre des affluents de l'Oussouri comme la Bolchaïa Oussourka, la Malinovka et l'Arsenievka. Pour la plaine du Khanka, qui est empruntée par l'Oussouri, elle est aussi drainée par d'autres rivières comme la Melgounovka, l'Ilista, la Spassovka, la Belaïa, mais aussi la Soungatcha qui transporte les eaux du lac du Khanka vers l'Oussouri. Le golfe de Pierre-le-Grand est lui alimenté par de nombreuses petites rivières, mais aussi par quelques grandes, comme la Partizanskaïa, la Suifen, la Kieka et l'Artiomvka. Le réseau fluvial est très important dans cette zone, autour d'1,5 km de rivière pour 1 km2[8].

Le Primorié appartient au climat de mousson, c'est-à-dire que les rivières sont surtout alimentées par la pluie. En effet, les couvertures neigeuses au Primorié sont faibles, tout comme l'approvisionnement d'eaux souterraines. De plus, les précipitations au Primorié sont inégalement réparties, ayant surtout lieu pendant la période chaude, mais pouvant avoir lieu parfois en octobre et début novembre. À cause de ça, de grandes inondations se produisent pendant cette période, avec des débits 10 à 25 fois supérieurs à ceux de l'hiver. En moyenne, seulement 4 à 5 % du volume d'eau est transporté en hiver (décembre - mars). Le ruissellement annuel est en moyenne de 15 L/s par km2, et de seulement 0,65 L/s par km2 en hiver[8].

 
La Suifen sortant de son lit en septembre 2013.

Au printemps, on observe aussi des crues, qui peuvent transporter parfois 20 à 30 % du ruissellement annuel. Elles surviennent souvent en avril-mai. En moyenne, elles ont lieu tous les deux à trois ans, et peuvent occuper ces crues triennales jusqu'à 30 % du lit majeur. Cependant, la période août septembre reste la plus propice aux inondations, avec plus de la moitié de toutes les crues observées au Primorié. Chaque année, certaines rivières comme l'Artemovka, l'Arsenievka ou l'Oussouri augmentent de 2,5 à 3 mètres. La zone la plus sujette aux inondations est d'ailleurs la plaine de Khanka. Par exemple, 29 villages et 60 000 hectares sont classés en zone inondable dans le seul bassin de la Suifen. D'ailleurs, la Suifen a connu la plus grande inondation connue, avec 5,8 mètres de plus par rapport au niveau de référence le 31 août 1945 près d'Oussouriïsk. En outre, cette plaine concentre 60 % des grandes crues du Primorié, dont 34 % dans les bassins des seules rivières Malinovka et Bolchaïa Oussourka. En moyenne, une inondation dure entre 8 et 11 jours[8].

Lacs, marécages et autres étendues d'eau modifier

Le Primorié compte environ 2800 lacs, formant une superficie de 120 km2, sans compter le lac Khanka d'une superficie de 4 190 km2, qui est la principale étendue d'eau de la région de très loin[9]. Lors des inondations, la superficie peut s'élever jusqu'à 5010 km2. Il est alimenté par 24 rivières, et la Soungatcha est son émissaire, qui se déverse après dans l'Oussouri. Le lac est peu profond, avec une moyenne de 4,5 mètres, et il est boueux[8].

 
Lac de Vaskovo.

Les lacs se répartissent surtout dans les plaines fluviales, dont dans la plaine du Khanka. Il y a aussi de nombreux étangs et lagunes, séparées par des bancs de sable sur le littoral. Parmi les autres lacs, on retrouve celui de Vaskovo près de Roudnaïa Pristan ou le lac Alekseïevskoïe dans le raïon de Partizansk, lac alpin situé à 1500 mètres d'altitude. A contrario de nombreuses autres régions d'Extrême-Orient, les marécages ne sont pas très importants, même s'ils occupent 4% du territoire primorien. Les marécages sont surtout situés dans la plaine du Khanka, et plus particulièrement à l'est et au sud de ce lac. Il y aussi pas mal de tourbières dans cette zone. Le nombre de marécages diminue dans le Primorié, au fur et à mesure qu'ils sont drainés pour les transformer en terres agricoles. Enfin, de nombreuses zones proches de rivières deviennent des sortes de marais lors des crues annuelles[8].

Littoral du Primorié modifier

 
Baie de Nakhodka.

La mer joue un rôle clé pour le Primorié, et il totalise près de 1500 kilomètres de côtes, depuis la Corée du Nord jusqu'au Kraï de Khabarovsk. Ce littoral se divise en deux grandes parties, avec d'une part le sud avec le golfe de Pierre-le-Grand, caractérisé par de nombreuses baies et plages, puis la partie de Nakhodka jusqu'à la frontière avec le kraï de Khabarovsk, dite de « haute mer ». La première partie est entièrement comprise dans la mer du Japon tandis que la seconde est à la fois baignée par cette mer et le détroit de Tatarie. La séparation entre ces eaux se fait entre les villages de Maksimovka et de Svetlaïa, dans le raïon de Terneï. Parmi les îles, baies, et autres caractéristique du littoral, on retrouve :

Dans ces eaux, on retrouve de nombreuses espèces qui sont pêchées (hareng, cabillaud, saumon, crabes, algues). Chaque année, près de 250 000 tonnes de poissons sont pêchées, sans compter les nombreux élevages dans le golfe.

Climat modifier

Généralités modifier

Le Primorié, tout comme l'Extrême-Orient en général est caractérisé par un climat de mousson prononcé. Ainsi, le Primorié a un climat continental humide. Son climat se définit par des hivers froids et secs, grâce à l'anticyclone sibérien, tandis que l'été est lui chaud, nuageux et pluvieux. Alors que la région est au même latitude que la Crimée, il est sensiblement plus froid l'hiver[10].

L'hiver au Primorié est assez long, avec des températures négatives. Il dure en moyenne 4 à 5 mois dans le nord, contre 3 à 3,5 mois dans le sud-ouest (Vladivostok, Nakhodka). Le temps en hiver est ensoleillé, clair, grâce à l'anticyclone sibérien et les vents du nord-ouest venant de Mongolie et de Sibérie orientale. Cependant, ces vents sont froids, avec une température moyenne de -15°C à Vladivostok en janvier, contre +6,1°C à Sotchi pourtant situé à la même latitude. Il peut y avoir cependant des dégels lorsque le vent s'arrête de souffler, avec jusqu'à 3 - 4°C, et des précipitations apportées par la mer. Les vents vont tous à plus de 5 m/s, plus de 10 m/s en altitude, et très rarement supérieurs à 15 m/s. Ces dernières mesures se font lors de blizzards, avec entre 5 et 25 jours de blizzards par an. Les neiges apparaissent début octobre sur les sommets du Sikhote-Aline, et la région se couvre au cours de novembre et décembre de neige. La couverture dépasse très rarement les 20 cm, sauf dans les montagnes où cela peut aller jusqu'à 1 mètre. Dans le sud, les dégels provoquent des fontes pendant l'hiver. Mais dès février, le soleil et les vents qui gagnent quelques degrés font fondre les neiges et les glaces des rivières. À cause du relief escarpé, des vents similiares aux foehns alpins se produisent dans les zones côtières. Ils s'accentuent généralement entre février et avril, et participent fortement à la fonte des neiges[11].

 
Paysage du Suifen pendant l'automne doré.

Le printemps dans le territoire est assez froid, et commence généralement en avril, pour se terminer en juin. Les températures oscillent autour des 3 à 5°C, tandis que les vents dont les foehns font fondre les dernières neiges. Des gelées peuvent cependant durer jusqu'en juin dans les montagnes du Sikhote-Aline. Pour la plaine, elles peuvent durer jusqu'à la mi-mai, et cette plaine est le passage de vents secs et forts venant du nord-ouest pendant cette période[12].

L'été dans la région est assez chaud, et l'eau est relativement chaude dans le golfe de Pierre-le-Grand. La terre se réchauffe à ce moment-là, et de l'air plus froid venant du Pacifique arrive, tout comme les vents du sud / sud-est. Ces vents apportent la mousson et l'humidité sur le territoire. En juin, les précipitations se produisent sur la côte, avec souvent de la bruine et des brouillards fréquents. À partir de juillet, les précipitations touchent tout le territoire, et dès août jusqu'à des septembre, des typhons peuvent traverser le territoire[13].

Enfin, l'automne au Primorié est assez chaud, mais sec et ensoleillé comparé à l'été perturbé. Cette période est appelée l'« automne doré d'Extrême-Orient » (l'été indien en français). Les températures baissent lentement, et les températures négatives apparaissent pendant la nuit. Fin octobre, le refroidissement général commence dans le nord du Primorié, et à vers la mi-novembre pour la partie méridionale[14],[10].

Précipitations modifier

La moyenne des précipitations annuelles en Suisse se situe entre 500 et 900 mm. Une grande partie des précipitations provient des flux d'air du Pacifique. Les précipitations ne sont pas homogènes sur le territoire du Primorié. Dans l'ouest du golfe de Pierre-le-Grand et sur le versant orientale du Sikhote-Aline, la moyenne annuelle des précipitations est de 900 mm. A contrario, la plaine du Khanka est bien moins humide, avec environ 500 mm chaque année. Dans certains endroits, l'évaporation surpasse les précipitations, comme sur les rives du Khanka[15].

Ces précipitations se caractérisent par leur saisonnalité, le Primorié étant sous le climat de mousson. En hiver, les précipitations sont quasi inexistante, tous comme les nuages, avec seulement 10 % du total annuel. C'est à ce moment-là qu'il neige au Primorié, avec des premières chutes début octobre sur les sommets du Sikhote-Aline. En moyenne, il y a entre 140 et 210 jours d'enneigement sur les sommets, entre 85 et 140 dans la plaine du Khanka, 45 sur la côte de la mer du Japon dans le sud, et 140 sur la côte du détroit de Tatarie dans le nord. Au contraire, 70 % des précipitations se déroulent en été et en automne, et elles sont les plus importantes dans la plaine du Khanka et le golfe de Pierre-le-Grand[15].

Climats locaux modifier

Climat à Vladivostok modifier

Le climat à Vladivostok, caractéristique des zones peuplées du Primorié, est de type Dwb selon la classification de Köppen, soit un climat continental humide, avec une influence de la mousson, et des étés chauds. Ce climat se caractérise aussi par des hivers froids mais ensoleillés alors que les étés chauds sont pluvieux avec de nombreux jours de brouillard. La neige est présente environ 80 jours par an, avec une couche en moyenne de seulement 2 à 3 cm. Cependant, il peut y avoir des records supérieurs à 50 centimètres de neige. Les précipitations peuvent atteindre des records lors de passage de typhons, comme celui du typhon robin le avec 243 mm de précipitations en une journée. Sur un mois, le record est de 405 mmm en juillet 2005.

Normales et records pour la période 1991-2020 à Vladivostok
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) −15 −11,3 −4,5 2,1 7 11,3 16,1 17,9 13,5 6,2 −3,5 −12 2,3
Température moyenne (°C) −11,9 −8,1 −1,5 5,3 10 13,8 18,1 20 16,3 9,2 −0,7 −9,2 5,1
Température maximale moyenne (°C) −7,8 −3,8 2,7 10,1 14,9 17,9 21,6 23,3 20,1 13,2 3,3 −5,4 9,2
Record de froid (°C)
date du record
−31,4
1931
−28,9
1920
−21,3
1971
−7,8
1955
−0,8
1945
3,7
1945
8,7
1986
10,1
1972
1,3
2014
−9,7
1982
−20
1947
−28,1
1937
−31,4
1931
Record de chaleur (°C)
date du record
5
1949
9,9
1953
19,4
2015
27,7
2015
29,5
1951
31,8
1946
33,6
1939
32,6
1988
30
1994
23,4
1940
17,5
1919
9,4
1958
33,6
1939
Ensoleillement (h) 178 184 216 192 199 130 122 149 197 205 168 156 2 096
Précipitations (mm) 12 16 27 43 97 105 159 176 103 67 36 19 860
dont neige (cm) 5 4 3 0 0 0 0 0 0 0 1 3 16
Nombre de jours avec précipitations 0,3 0,3 4 13 20 22 22 19 14 12 5 1 133
Humidité relative (%) 58 57 60 67 76 87 92 87 77 65 60 60 71
Nombre de jours avec neige 7 8 11 4 0,3 0 0 0 0 1 7 9 47
Nombre de jours d'orage 0,2 0,04 0,1 0,3 2 2 2 1 3 2 0,3 0,2 13
Nombre de jours avec brouillard 1 2 6 10 15 21 22 15 5 4 3 2 106
Source : Погода и Климат[16].NOAA[17].
Diagramme climatique
JFMAMJJASOND
 
 
 
−7,8
−15
12
 
 
 
−3,8
−11,3
16
 
 
 
2,7
−4,5
27
 
 
 
10,1
2,1
43
 
 
 
14,9
7
97
 
 
 
17,9
11,3
105
 
 
 
21,6
16,1
159
 
 
 
23,3
17,9
176
 
 
 
20,1
13,5
103
 
 
 
13,2
6,2
67
 
 
 
3,3
−3,5
36
 
 
 
−5,4
−12
19
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm

Climat de Terneï modifier

 
Terneï depuis le littoral.

Le climat de Terneï, sur le littoral de la mer du Japon est fortement influencé à la fois par cette mer mais aussi par les montagnes de Sikhote-Alin qui bordent le village en son ouest. Il reste cependant un climat continental, avec les moussons pendant la période chaude. Il est caractéristique de la côte oriental du Primorié et des montagnes de Sikhote-Aline (mis à part les températures, plus froides en montagne).

Normales pour la période 1926 - 2012 et records pour la période 1926 - 2021 à Terneï
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) −16 −13,7 −7,6 1 3,5 8,1 13,1 15,9 9,4 2,1 −6,3 −13,9 0,5
Température moyenne (°C) −12,3 −9,3 −3,1 3 7,4 11,1 15,7 17,9 13,9 6,9 −2,2 −10,1 3,4
Température maximale moyenne (°C) −7,1 3,6 2,3 8,6 13 15,4 19,6 22,3 19,7 13,3 3,4 5 8,6
Record de froid (°C)
date du record
−30,2
1927
−27,8
2010
−25,6
1970
−11,3
1926
−4,6
1955
−1
1960
1,9
1980
−3,1
2017
−6,9
1940
−9,8
1950
−21,7
1952
−27,8
1968
−30,2
1927
Record de chaleur (°C)
date du record
7,3
1983
11,8
2019
22
2018
17,5
2008
33,8
2014
36,6
2010
37,8
2017
36,5
1988
30,8
1994
27,2
2004
20,2
2018
8,9
1968
37,8
2017
Ensoleillement (h) 177 188 222 196 191 154 143 167 202 210 181 171 2 200
Précipitations (mm) 20,4 16,4 31,3 52,8 78,7 88 115,1 133 126,5 76,4 41,3 24,2 804,1
Précipitations les plus basses (mm)
année du record
0
1927
0
1927
0
2011
2
1969
8
1952
2
1930
16
1925
10
1991
4
1930
0
1986
0
1926
0
1966
483
2003
Précipitations les plus hautes (mm)
année du record
217
2009
84
1990
121
2007
204
1959
230
2016
414
2009
631
2013
361
1927
383
1943
291
2002
175
1968
127
2010
1 344
2013
Record de pluie en 24 h (mm)
date du record
124
2009
51
1990
54
1947
92
1959
83
1958
167
2009
197
2013
230
1927
144
1984
124
1956
75
1993
68
1957
230
1927
Nombre de jours avec précipitations 3,6 3,4 6,5 7,8 11,2 12,8 13,5 12,2 9,7 6,8 4,9 4,1 96,4
Source : Climatebase.ru[18]. & pogodaiklimat.ru [19].
Diagramme climatique
JFMAMJJASOND
 
 
 
−7,1
−16
20,4
 
 
 
3,6
−13,7
16,4
 
 
 
2,3
−7,6
31,3
 
 
 
8,6
1
52,8
 
 
 
13
3,5
78,7
 
 
 
15,4
8,1
88
 
 
 
19,6
13,1
115,1
 
 
 
22,3
15,9
133
 
 
 
19,7
9,4
126,5
 
 
 
13,3
2,1
76,4
 
 
 
3,4
−6,3
41,3
 
 
 
5
−13,9
24,2
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm

Géographie humaine modifier

 Divisions administratives modifier

Le kraï du Primorié comprend selon la loi et le registre territorial 34 subdivisions territoriales [20]:

Il y a aussi 78 municipalités, la plupart se confondant avec les subdivisions territoriales, avec au  :

Les raïons administratifs qui sont des raïons municipaux sont les 2, 4, 5, 7, 8 et 14 ; le reste étant des okrougs municipaux.

 
Carte des subdivisions du Primorié.
Subdivision Nom russe Centre administratif Superficie (km²) Population (2021)[Rosstat 2]
Villes d'importances régionales
I Arseniev Арсеньев Arseniev 39 47 937
II Artiom Артём Artiom 506 118 842
III Vladivostok Владивосток Vladivostok 562 634 835
IV Dalnegorsk Дальнегорск Dalnegorsk 5342 39 816
V Dalneretchensk Дальнереченск Dalneretchensk 108 25 497
VI Lessozavodsk Лесозаводск Lessozavodsk 3064 40 863
VII Nakhodka Находка Nakhodka 360 141 035
VIII Partizansk Партизанск Partizansk 1289 40 318
IX Spassk-Dalni Спасск-Дальний Spassk-Dalni 43 35 732
X Oussouriïsk Уссурийск Oussouriïsk 3626 205 862
XI Bolchoï Kamen Большой Камень Bolchoï Kamen 120 43 663
XII Fokino Фокино Fokino 291 27 398
Raïons administratifs
1 Raïon d'Anoutchino Анучинский район Anoutchino 3885 12 274
2 Raïon de Dalneretchensk Дальнереченский район Dalneretechensk 7236 8 358
3 Raïon de Kavalerovo Кавалеровский район Kavalerovo 4215 21 617
4 Raïon de Kirovski Кировский район Kirovski 3484 18 150
5 Raïon de Krasnoarmeïsk Красноармейский район Novopokrovka 20603 14 453
6 Raïon de Lazo Лазовский район Lazo 4692 12 547
7 Raïon de Mikhaïlovka Михайловский район Mikhaïlovka 2741 29 311
8 Raïon de Nadejda Надеждинский район Volno-Nadejdinskoïe 1596 39 350
9 Raïon d'Octobre Октябрьский район Pokrovka 1633 23 344
10 Raïon d'Olga Ольгинский район Olga 6416 7 709
11 Raïon de Partizansk Партизанский район Vladimiro-Aleksandrovskoïe 4097 29 277
12 Raïon de Pogranitchny Пограничный район Pogranitchny 3750 18 759
13 Raïon de Pojarskoïe Пожарский район Loutchegorsk 22570 25 043
14 Raïon de Spassk Спасский район Spassk-Dalni 4209 20 630
15 Raïon de Terneï Тернейский район Terneï 27102 10 144
16 Raïon du Khanka Ханкайский район Kamen-Rybolov 2689 18 027
17 Raïon de Khassan Хасанский район Slavianka 4130 25 392
18 Raïon de Khorol Хорольский район Khorol 1969 25 433
19 Raïon de Tchernigovka Черниговский район Tchernigovka 1840 26 863
20 Raïon de Tchougouïevka Чугуевский район Tchougouïevka 12347 21 861
21 Raïon de Chkotovo Шкотовский район Smolianinovo 2665 21 343
22 Raïon de Iakolevka Яковлевский район Iakolevka 2400 12 522

Carte des subdivisions modifier

Carte interactive des subdivisions du Primorié

 
Carte interactive des subdivisions du Primorié

Biodiversité modifier

Faune modifier

 
Amour et Timour (ru), une chèvre et un tigre qui ont développé une cohabitation.

Le Primorié est constituée d'une faune exceptionnellement diversifiée, en grande partie grâce d'une part à sa position géographique et d'autre part à l'absence de glaciers durant les dernières glaciations qui ont permis la subsistance de nombreuses espèces, qui sont parfois endémiques ou des espèces reliques. La répartition des animaux dans la province est en fonction du climat, du relief mais aussi de la biodiversité végétal de l'endroit. Le Primorié compte 82 espèces de mammifères dont le léopard de l'Amour et le tigre de l'Amour ; les deux espèces emblématiques du territoire. On recense aussi le goral, les cerfs élaphes et le porte musc de Sibérie. Plus petits, on retrouve des zibelines, le chat-léopard, le carcajou ou encore le tamia. Certaines de ces espèces comme les deux emblématiques sont inscrites au livre rouge de Russie. Ces espèces vivent toutes dans les forêts du territoire mais peuvent aussi aller dans les plaines pour diverses raisons[25].

 
Un vison de Sibérie.

L'avifaune du Primorié est très riche, avec 458 espèces enregistrées, souvent dans le livre rouge du Primorié ou de Russie. Cette faune s'explique par la position du kraï, sur les trajets migratoires de nombreuses espèces. La plaine du Khanka est d'ailleurs la plus riche, avec aussi de nombreux oiseaux aquatiques dû au lac homonyme. L'ichtyofaune de la mer du Japon est elle aussi variée, y compris dans le golfe de Pierre-le-Grand. Rien que pour les espèces dites commerciales, on en compte 179, avec la goberge, le saumon, l'éperlan ou le hareng. Il y a aussi près des côtes de nombreuses espèces de crabes, de mollusques ou bien des poulpes et des calmar. Dans les rivières et lacs, plus de 100 espèces de poisson d'eau douce cohabitent[25].

Parmi les espèces rares et menacées, on recense le tigre et le léopard de l'Amour, la tortue d'Extrême-Orient, l'ours brun de l'Oussouri, le goral ou bien la grue japonaise, l'un des plus grands oiseaux du monde. On trouve aussi des pygargues à tête blanche, des aigles royaux et dans l'eau la carpe noire et la perche chinoise[25].

Flore modifier

 
Paysage de la vallée de la rivière Kievka, écorégion du Sikhote-Aline.

La flore primorienne est constituée d'un ensemble estimé à plus de 2 000 espèces de plantes vasculaires, dont 250 espèces d'arbres. Il existe de nombreuses espèces de mousses et de lichens, et le Primorié contient une pléthore de plantes médicinales. Environ 200 espèces de la flore du Primorié sont répertoriées dans le Livre rouge de Russie. Cette diversité pour ce territoire pas très grand de Sibérie est dû à son passé récent. Contrairement à d'autres régions sibériennes, le Primorié n'a pas été recouverts par les glaces durant les dernières périodes glaciaires, mis à part certains sommets montagneux. La richesse vient aussi de sa position géographique, au croisement entre l'Eurasie et la mer du Japonn, et par extension le Pacifique, et ainsi du climat. Elle possède des espèces endémiques et des espèces reliques, et la répartition des espèces suit les latitudes et les régions géographiques du territoire. Le Primorié est recouverts par les forêts tempérées décidues et mixtes avec les mélèzes de Sibérie, l'épicéa de Yéso et les pins de Sibérie, et fait partie de la région floristique d'Asie de l'Est[26].

Dans le Sikhote-Aline, les forêts de mélèzes et de pins atteignent parfois les plus hauts sommets du Primorié, y compis le mont Anik. Cependant, en général, la limite des arbres existe, à environ 1200 - 1300 mètres sur les sommets côtiers du sud, à environ 1500 mètres dans les sommets éloignés du littoral, dans le Sikhote-Alin moyen et le nord du kraï, il est autour de 1300 mètres. Au-dessus de cette limite se situe généralement une ceinture végétale composé d'arbustes. Cette zone est similaire à la toudra, qui peut être trouvé sur certains plateaux et versants. Dans le sud de la cordillère, les sapins de Khinghan sont prédominants, et on retrouve aussi des forêts ivres, composées en plus de ces sapins d'épicéas de Yéso et de bouleaux. Dans le nord, l'épicée de Yeso est prédominant, tout comme le mélèze de Sibérie, peu existant dans le sud[26].

Lorsque l'altitude diminue, l'épicéa et le sapin sont remplacés progressivement par le bouleau de Mandchourie, les tilleuls (Tilia taquetii et Tilia amurensis) et le pin blanc de Corée. Puis lorsque l'altitude atteint les zones littoral et plaines, le chêne de Mongolie devient l'espèce prédominante. Le littoral est aussi parsemé par l'Abies holophylla, la plus grande espèce de la région, qui est cependant sujette à de l'abattage, même si la région protège l'espèce. Outre cette espèce, on retrouve aussi le frêne de Manchourie (Fraxinus mandshurica), l'orme du japon, le peuplier de Simon, le Chosenia arbutifolia et des saumes (Salix sungkianica ; Salix suchowensis ; Salix siuzevii) Dans les plaines fluviales on retrouve de nombreux marécages avec différentes espèces de roseaux. Dans les marécages, surtout près des grands cours d'eau de la plaine du Khanka et autour du lac Khanka sont recensés en plus des roseaux de nombreux carex. La plaine du Khanka est généralement peu riche, à cause de l'omniprésence de l'agriculture, même si des bosquets de pins de Sibérie, d'abricotiers de Mandchourie et de Pyrus ussuriensis peuvent être trouvées[26].

Espaces protégés modifier

Le Primorié possède une faune et flore riche, principalement la taïga de l'Oussouri qui couvre la majeure partie du territoire (plus de 70 % du Primorié[27]). De ces faits, le Primorié a constitué un réseau de sites protégés sur son territoire complexe. Il y a ainsi 6 zapovedniks, le plus haut niveau de protection en Russie, ainsi que 4 parcs nationaux[28]. On trouve aussi 12 zakazniks et enfin plus de 300 monuments naturels. Les aires protégées occupaient en 2005 10 411 km2, soit 6,3 % de la superficie totale du Primorié[29].

Le kraï du Primorié compte six zapovedniks, c'est-à-dire des aires naturelles protégées dont l'objectif est de les conserver « éternellement vierges ». La première est la réserve naturelle de Sikhote-Aline ; créée en 1935, elle couvre une superficie de 4 016 km2 dans le Sikhote-Aline central, au nord-ouest de Terneï et au nord de Dalnegorsk. Cette réserve avait pour but originel de protéger la zibeline, mais aujourd'hui elle protège aussi de nombreuses autres espèces, dont parmi elles le tigre de l'Amour et le goral, un capriné. Elle fut déclarée en 1979 une réserve de biosphère, et depuis 2001 elle est inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO. L'année précédente, en 1934, la réserve naturelle de l'Oussouri fut créée avec environ 40 000 hectares, afin de protéger les forêts vierges de conifères de cette zone. Il y a aussi la réserve naturelle de Lazo : fondée en 1970 dans le sud-est du Primorié, elle fut étendue à plusieurs reprises là pour protéger surtout le tigre mais aussi les cerfs par exemple[30].

En 1916 fut établi la Réserve naturelle de Kedrovaïa Pad, la plus ancienne de Russie. Elle fut établi à cause d'une exploitation forestière incontrôlable, mettant en danger la taïga du sud de l'Oussouri et sa faune y habitant. 9 de ses espèces sont en voies de disparitions parmi sa faune, sans compter la flore. Au contraire, la réserve la plus jeune du Primorié est la réserve naturelle du Khanka, créée autour du lac homonyme. Avec environ 40 000 hectares, elle protège surtout le lac et sa faune, principalement les oiseaux. Il y a 44 espèces d'oiseaux du livre rouge de Russie qui y nichent, sur plus de 330 espèces d'oiseaux y vivant. Le lac compte environ 74 espèces de poissons, dont 6 répertoriées à ce même livre rouge. Enfin, le Primorié compte dans ses rangs la réserve naturelle marine de l'Extrême-Orient, créée en 1978. 98 % de sa superficie est maritime, c'est d'ailleurs la seule réserve marine de Russie, et elle couvre le golfe de Pierre-le-grand et nombre de ses petites îles[30].

Les parcs nationaux sont bien plus récents, avec le premier étant le parc national Zov Tigra, créé en 2007 sur une superficie de plus de 83 000 hectares. La même année fut créée pour protéger la faune locale le parc national Oudegueïskaïa Leguenda, non-loin de la réserve du Sikhote-Aline. Il y a aussi celui de la terre du léopard, pour protéger le léopard de l'Amour, qui fut créé en 2012 dans le sud-ouest du Primorié (raïon de Khassan). Enfin, en 2015 fut créée dans la vallée de la Bikine le parc national de la Bikine, qui fut intégré au patrimoine mondial de l'UNESCO en tant qu'extension du site de Sikhote-Aline[30].

Annexes modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

 
Il existe une catégorie consacrée à ce sujet : Géographie du kraï du Primorié.

Bibliographie et sources modifier

  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Géographie physique
  • (ru) M Ja Baklanov, География приморского края: учебное пособие для 8 - 9 классов [« Géographie du kraï du Primorié: un manuel pour les élèves de la 8e à la 9e année »], Vladivostok, Dal'Press,‎ , 178 p. (ISBN 5858320805 et 9785858320807)  
  • (ru) V.A. Petchenkina, Краеведение. Приморский край. [« Histoire locale. Kraï du Primorié. »], Vladivostok, Maison d'édition de l'Université fédérale d'Extrême-Orient,‎ , 113 p. (lire en ligne).  

Notes et références modifier

Notes

  1. Comparable aux arrondissements de villes en France

Rosstat

  1. (ru) Tableau 5. Population de la Russie, districts fédéraux, entités constitutives de la fédération de Russie, districts urbains, districts municipaux, districts municipaux, agglomérations urbaines et rurales, agglomérations urbaines, agglomérations rurales de 3 000 habitants ou plus . Résultats du recensement panrusse de la population 2020-2021 (lire en ligne [xlsx])
  2. (ru) Service fédéral des statistiques de l'État russe, Tableau 5. Population de la Russie, districts fédéraux, entités constitutives de la fédération de Russie, districts urbains, districts municipaux, districts municipaux, agglomérations urbaines et rurales, agglomérations urbaines, agglomérations rurales de 3 000 habitants ou plus . Résultats du recensement panrusse de la population 2020-2021 (lire en ligne [xlsx])
Autres références
  1. (ru) « Хабаровский и Приморский края разграничили официально », sur www.eastrussia.ru (consulté le )
  2. Petchenkina 2005, p. 15.
  3. (ru) « Природа Приморья » [« Nature du Primorié »], sur shamora.info (consulté le )
  4. (ru) « Географическое положение Приморского края » [« Position géographique du Primorié »], sur Site de l'Institut géologique d'Extrême-Orient de la branche extrême-orientale de l'Académie des sciences de Russie (consulté le )
  5. a b c d e f g h i j et k (ru) TASCHI SM (Candidat en sciences géologiques et minéralogiques, Chercheur principal, Laboratoire de géomorphologie, Institut de géographie du Pacifique, Branche extrême-orientale de l'Académie russe des sciences.), « Рельеф, геоморфологическое строение » [« Relief, structure géomorphologique du kraï du Primorié. »], sur Institut géologique d'Extrême-Orient de la branche extrême-orientale de l'Académie des sciences de Russie (consulté le )
  6. a b et c Petchenkina 2005, p. 16.
  7. Petchenkina 2005, p. 17.
  8. a b c d e f et g (ru) BAKLANOV P.Ya., « Внутренние воды » [« Eaux Intérieures »], Extrait de Géographie de Kraï du Primorié, maison d'édition Oussouri . Vladivostok, 1997., sur Institut de géographie du Pacifique FEB RAS. (consulté le )
  9. Petchenkina 2005, p. 18.
  10. a et b (ru) « География Приморского Края. » [« Géographie du Primorié »], sur www.geografia.ru (consulté le )
  11. (ru) Laboratoire de technologies informatiques de l'Institut géologique d'Extrême-Orient de la branche extrême-orientale de l'Académie des sciences de Russie, « Зима » [« Hiver »], Caractéristiques de l'hiver au Primorié, sur www.fegi.ru (consulté le )
  12. (ru) Laboratoire de technologies informatiques de l'Institut géologique d'Extrême-Orient de la branche extrême-orientale de l'Académie des sciences de Russie, « Весна » [« Printemps »], Le printemps au Primorié., sur www.fegi.ru (consulté le )
  13. (ru) Laboratoire de technologies informatiques de l'Institut géologique d'Extrême-Orient de la branche extrême-orientale de l'Académie des sciences de Russie, « Лето » [« été »], Période estivale au Primorié, sur www.fegi.ru (consulté le )
  14. (ru) Laboratoire de technologies informatiques de l'Institut géologique d'Extrême-Orient de la branche extrême-orientale de l'Académie des sciences de Russie, « Осень » [« Automne »], L'automne au Primorié, sur www.fegi.ru (consulté le )
  15. a et b (ru) Laboratoire de technologies informatiques de l'Institut géologique d'Extrême-Orient de la branche extrême-orientale de l'Académie des sciences de Russie, « Атмосферные осадки » [« Précipitations »], sur www.fegi.ru (consulté le )
  16. (ru) « 平年値(年・月ごとの値) 主な要素 », Погода и Климат (consulté le ).
  17. (en) « VLADIVOSTOK Climate Normals 1961–1990 », NOAA (consulté le ).
  18. (ru) « Météo et climat à Terneï » (consulté le ).
  19. (ru) « Tableaux climatiques. Données pour Terneï. » (consulté le ).
  20. (ru) Kraï du Primorié, ЗАКОН от 14 ноября 2001 года N 161-КЗ Об административно-территориальном устройстве Приморского края (с изменениями на 1 ноября 2022 года) [« Loi du 14 novembre 2001 n°161-KZ sur la structure administrative-territoriale du kraï du Primorié (tel que modifié le 1er novembre 2022) »], Vladivostok,‎ (lire en ligne)
  21. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x y z aa ab ac ad ae et af « 26. Численность постоянного населения Российской Федерации по муниципальным образованиям на 1 января 2018 года », Service fédéral des statistiques de l'État russe (consulté le )
  22. « http://primstat.gks.ru/wps/wcm/connect/rosstat_ts/primstat/resources/fa4be280497687c0bf4eff3fbd401489/%D0%A7%D0%B8%D1%81%D0%BB%D0%B5%D0%BD%D0%BD%D0%BE%D1%81%D1%82%D1%8C+%D0%93%D0%9E+%D0%B8+%D0%9C%D0%A0+%D0%BD%D0%B0+%D0%BD%D0%B0%D1%87%D0%B0%D0%BB%D0%BE+%D0%B3%D0%BE%D0%B4%D0%B0_2019.htm »
  23. a et b « http://primstat.gks.ru/wps/wcm/connect/rosstat_ts/primstat/resources/6a3e06804bf943d29e7a9ec621b350d8/%D0%A7%D0%B8%D1%81%D0%BB%D0%B5%D0%BD%D0%BD%D0%BE%D1%81%D1%82%D1%8C+%D0%93%D0%9E+%D0%B8+%D0%9C%D0%A0+%D0%BD%D0%B0+%D0%BD%D0%B0%D1%87%D0%B0%D0%BB%D0%BE+%D0%B3%D0%BE%D0%B4%D0%B0_2018.htm »
  24. « https://rosstat.gov.ru/storage/mediabank/%D0%A7%D0%B8%D1%81%D0%BB%D0%B5%D0%BD%D0%BD%D0%BE%D1%81%D1%82%D1%8C%20%D0%BF%D0%BE%20%D0%9C%D0%9E_Site.xlsx »
  25. a b et c (ru) Système d'échange d'informations touristiques, « Фауна. Приморский край » [« Faune. Kraï du Primorié. »], sur nbcrs.org (consulté le )
  26. a b et c (ru) ROSENBERG V.A., (Ph.D. biol. sciences, scientifique de premier plan. collaboration Institut de biologie et des sciences du sol FEB RAS), SHATKOVSKAYA E.V., (Ingénieur, Institut de biologie et des sciences du sol, Branche extrême-orientale de l'Académie russe des sciences), LANDINA I.K., chercheuse senior en laboratoire Institut de biologie et des sciences du sol FEB RAS, KRASNOPEEV S.M., Ph.D. Phys.-Math. sciences, chercheur principal Institut de géographie du Pacifique FEB RAS, KRASNOPEEVA T.A., programmeur de 1ère catégorie , Institut de géographie du Pacifique, Branche extrême-orientale de l'Académie des sciences de Russie, TURCHANOV S.V., programmeur de 1ère catégorie, Institut de géographie du Pacifique, branche extrême-orientale de l'Académie des sciences de Russie, SHESHIKOVA E.M., Chercheur de 1ère catégorie , Pacific Institute of Geography, FEB RAS et SHASHURA T.P., Ingénieur 1ère catégorie, Pacific Institute of Geography, FEB RAS, « ОБЩИЕ ЗАКОНОМЕРНОСТИ РАСПРЕДЕЛЕНИЯ РАСТИТЕЛЬНОСТИ ПРИМОРСКОГО КРАЯ » [« MODÈLES GÉNÉRAUX DE RÉPARTITION DE LA VÉGÉTATION DE LA RÉGION DU PRIMORIE »], sur www.fegi.ru (consulté le )
  27. Petchenkina 2005, p. 20.
  28. (ru) « Заповедники » [« Zapovedniks »], sur Туристический портал Приморского края (consulté le )
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