Fernet-Branca
Image illustrative de l’article Fernet-Branca
Bouteille de 70 cl de Fernet-Branca.

Pays d’origine Italie
Société Fernet-Branca
Date de création 1836
Type amer
Principaux ingrédients gentiane, rhubarbe, aloès, camomille, rue, angélique, safran
Couleur rouge
Site web (it) Site officiel, (en + it) Site officiel

Fernet-Branca est la dénomination commerciale d'un amer italien, inventée en 1836 par Bernardino Branca.

Description modifier

 
Publicité pour Fernet-Branca (avant 1900).

Souvent présenté comme remède aux conséquences d’une forte ivresse [1], c’est une boisson alcoolisée à base de plantes au goût fort amer. Il contient entre autres de la gentiane, de la rhubarbe, de l’aloès, de la camomille, de la rue, de l’angélique, du safran, et vieillit un an en foudres.

Le Fernet-Branca peut se boire en apéritif, en digestif, voire en cocktail. Il est également réputé pour les estomacs fatigués. « Il est également entouré, dit Harry Sword, d’un mythe qui le présente comme un excellent moyen de faire passer une grosse gueule de bois[1]. » Il est fabriqué depuis 188 ans en Italie.

Une des distilleries du Fernet-Branca était située à Saint-Louis (Haut-Rhin). Le , l’entreprise de construction Broggi et Appiani - entrepreneurs de travaux en maçonnerie et ciment, dépose une demande d’autorisation de bâtir au maire de Saint-Louis Jules Tilger, pour le compte de la famille Branca de Milan, selon les plans de l’architecte milanais G. Merlini. L’activité de distillerie débute en 1909 et produit le digestif aux plantes amères portant le nom de son inventeur. La distillerie alsacienne produit en moyenne 300 000 bouteilles par an. Le bâtiment est surplombé d’un majestueux aigle en cuivre, emblème de la marque, réalisé pour dominer le pavillon de cette entreprise à l’exposition internationale de Milan en 1906. À la demande de Jean Ueberschlag, député-maire de Saint-Louis, le préfet de la Région Alsace, par arrêté du , a inscrit sur l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques, la façade ainsi que l’aigle et le globe qui la surmontent. Le , la production est définitivement arrêtée à Saint-Louis et est depuis 2004 le Musée d'art contemporain Fernet-Branca.

Cette liqueur est encore particulièrement appréciée en Argentine, en Bolivie, au Paraguay et en Uruguay, où elle est généralement consommée mélangée avec du cola.

En cocktail modifier

Le Hanky panky est un cocktail reconnu comme grand classique, servi « up » c'est-à-dire sans glaçons après dilution au verre à mélange.

Le Hanky panky a été inventé à Londres, au bar du Savoy hotel, par sa patronne, Mrs. Ada Coleman, pour Sir Charles Hawtrey, mentor du dramaturge Noël Coward). Elle en a donné la genèse, publiée dans les pages d’un journal, en 1925.

Les doses recommandées sont deux traits de Fernet-Branca, ainsi que du gin et du vermouth italien à mesures égales, mélangées au shaker :

  • 1/5 de vermouth italien
  • 1/5 de gin
  • Deux traits de Fernet-Branca.

L'acteur Marcello Mastroianni a inventé un cocktail moitié Fernet-Branca moitié Amaretto, intitulé le Splendor, sur le tournage du film éponyme d'Ettore Scola.

En Argentine modifier

Troisième alcool le plus apprécié en Argentine après le vin et la bière, il était à l'origine bu par les immigrés italiens nostalgiques du pays. Le Fernet-Branca est aujourd'hui énormément consommé dans les soirées et les boîtes de nuit, mélangé avec du Coca-Cola et des glaçons. C'est à Córdoba que ce cocktail, couramment appelé Fernet-Coca, a vu le jour[2],[3].

On applique plus ou moins les proportions suivantes[4] :

  • Quantité de glaçon au goût ;
  • 30% de Fernet-Branca ;
  • 70% de Coca-Cola.

En général il est préparé dans un grand verre, ou une bouteille de cola coupée en deux.

Évocations artistiques modifier

Dans le film Fortunat, Bourvil et Michèle Morgan boivent respectivement une chopine et un Fernet-Branca, que Morgan ne finit pas, la boisson étant probablement imbuvable.

Dans le film Les Nuits de Cabiria de Fellini, au sortir d'une séance d'hypnose durant laquelle Cabiria a pu être la risée du public (elle qui rêve d'un amour innocent malgré ses démentis), celle-ci est invitée par un comptable, touché par sa candeur à boire un Fernet (pour raffermir son organisme).

Le Fernet-Branca est la boisson préférée de Carmen Cru, personnage de bande dessinée créé par Jean-Marc Lelong.

Dans Pigalle, tome 2 de la bande dessinée Odilon Verjus de Yann et Verron, le Fernet-Branca est présenté comme la seule boisson alcoolisée autorisée au Vatican.

Le Fernet-Branca est également évoqué, sous le simple nom de Fernat, dans le roman autobiographique Les Ritals de François Cavanna, comme un remède miracle dont les Italiens sont très férus et qui dégoûte les Français.

Dans le film des aventures de Batman The Dark Knight Rises, Alfred mentionne son goût pour cette boisson et la déguste dans un café au bord de l'Arno à Florence.

Dans le film Le Père Noël est une ordure, Thérèse demande un petit verre de Fernet-Branca à Josette alors qu'elle est prise d'un malaise à la suite de la mort du réparateur d'ascenseurs.

Elle est évoquée dans le spectacle humoristique Lâcher de vamps du célèbre duo comique français Nicole Avezard et Dominique de Lacoste. La boisson est évoquée aussi lors de la prochaine galette dansante du club des Joyeux Moutons préparée pour l'occasion par Mam Camin.

Il faut citer également Zazie dans le métro, de Raymond Queneau, où le Fernet-Branca tient un rôle important... il est d'ailleurs distingué pour son utilité première : Fernet-Brancard...

Dans le film Le Fils de l'épicier, une cliente incarnée par Liliane Rovère demande à Nicolas Cazalé du Fernet-Branca.

À la fin du film Rue Mandar d'Idit Cébula, le personnage incarné par Richard Berry répond à celui joué par Sandrine Kiberlain qui se demande ce qu'est le Fernet-Branca : « c'est de l'alcool d'artichaut ».

Dans le livre Vous êtes fernet ? de Francis Steven’s Bergues, recueil de trois barmans sur l’importance de boire des shooters de Fernet-Branca lors d’une formation dans le milieu du bar.

Dans la pièce La coloc' du brancardier d'Hervé Guillemot (production C° Pompes & Macadam, 2017, Les Editions du Net), le personnage Robert - le "coloc' en chef" - sirote en permanence un verre de Fernet-Branca : « Il s'arsouille au Fernet-Branca ! » comme le dit son colocataire Slimane.

Dans Nuit d'ivresse, Josiane Balasko en propose à Michel Blanc contre sa gueule de bois.

Dans le roman Vernon Subutex, 3 de Virginie Despentes, le père de Sylvie était "défoncé au Fernet-Branca qu'il mélangeait à ses calmants".

Dans le roman Si c’était à refaire de Marc Levy, c’est la boisson préférée d’Andrew Stilman

Dans le roman A game for the living (Jeu pour les vivants) de Patricia Highsmith, vers la fin du chapitre 5, le héros principal Théodore Schiebelhut « se versa un petit verre de Fernet-Branca ». De même dans son roman Found in the street (Une créature de rêve), on consomme du Fernet-Branca aux chapitres 20, 22 et 25.

Les officiers du 2e Régiment étranger d'Infanterie à Nîmes consomment par tradition du Fernet-Branca au mess en mémoire de la campagne d'Italie (1859). Leur quartier porte le nom de Colonel de Chabrières, mortellement blessé dans cette campagne. Quand le général de Mac Mahon voit les légionnaires pénétrer dans la grande rue du bourg, il s’écrie « La Légion est à Magenta : l’affaire est dans le sac. ». Le régiment est décoré de la médaille de la ville de Milan.

Références modifier

  1. a et b Harry Sword, « Quand le Fernet-Branca servait de « remède » contre le choléra » », sur vice.com, (consulté le ).
  2. « Fernet Branca, la boisson des jeunes Argentins », Argentina Excepcion,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. « Le Fernet, la boisson mythique des Argentins ! », Argentine Info,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. « Le Fernet Branca », Cuillère Nomade (consulté le ).

Bibliographie modifier

  • (en) Leslie Blume, journaliste, Let’s Bring Back: The Cocktail Edition, Chroniclebooks, , 208 p. (ISBN 978-1-4521-0826-1)  

Liens externes modifier