Marcello Mastroianni
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Marcello Mastroianni [marˈt͡ʃɛlːo mastroˈjanːi][1] est un acteur italien né le à Fontana Liri et mort le à Paris.
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Otteno Mastroianni (d) |
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Conjoint |
Flora Carabella (de à ) |
Enfants |
Chiara Mastroianni Barbara Mastroianni (d) |
Parentèle |
Federica Mastroianni (neveu) |
Personne liée | |
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Distinctions |
Avec Nino Manfredi, Vittorio Gassman, Alberto Sordi et Ugo Tognazzi, il est l'un des piliers des comédies italiennes des années 1960 à 1970.
Avec Jack Lemmon et Dean Stockwell, il est l'un des trois acteurs à avoir remporté à deux reprises le Prix d'interprétation masculine au festival de Cannes.
BiographieModifier
Jeunesse, formation et débutsModifier
Marcello Mastroianni naît à Fontana Liri, un village de montagne de la province de Frosinone à mi-chemin entre Rome et Naples, dans la région du Latium.
De 1938 à 1943, il obtient des rôles de figurant ou « d'utilité » dans quelques films puis, en raison de l'opposition familiale au fascisme, il est obligé de se cacher jusqu'à la fin des hostilités de la Seconde Guerre mondiale. Il obtient en 1943 le diplôme de perito edile (géomètre en français) et travaille comme technicien à l’institut géographique militaire[2].
Dès 1945, il s'inscrit au centre universitaire de théâtre (Centro Universitario Teatrale) où il fait la connaissance de Luchino Visconti, ce dernier lui donnant un rôle dans une pièce de théâtre qu'il dirige, l'adaptation de Un tramway nommé Désir. Lors de ses prestations théâtrales, Mastroiani a l'occasion de jouer avec Giulietta Masina et, ainsi, de lier connaissance avec son mari, Federico Fellini. Cette rencontre aura une influence considérable sur sa carrière.
Carrière cinématographiqueModifier
Au cinéma, Marcello Mastroiani va de rôles mineurs en rôles très secondaires jusqu'à Jours d'amour (Giorni d'amore), réalisé en 1954 par Giuseppe De Santis et Leopoldo Savona, pour lequel il obtient sa première récompense en 1955, un Ruban d'argent, pour son rôle de Pasquale.
Ses capacités d'adaptation aux rôles qu'on lui propose lui permettent de jouer aussi bien avec des réalisateurs de la période des Téléphones blancs tels Mario Camerini (1953 et 1955) ou Alessandro Blasetti (de 1954 à 1956, et en 1965), qu'avec des réalisateurs du néoréalisme tels Giuseppe De Santis (1954), Luchino Visconti (1957 et 1967) ou Vittorio De Sica (1963, 1964, 1968 et 1970).
Après ce premier Ruban d'argent (il en obtiendra sept durant sa carrière et un posthume), c'est encore Luchino Visconti, son mentor de théâtre, qui lui ouvre les portes de la renommée, avec le rôle principal de Mario dans Nuits blanches (Le Notti bianche), d'après le roman homonyme de Fiodor Dostoïevski.
En 1960, Federico Fellini lui propose le rôle de Marcello Rubini dans La dolce vita qui, avant de devenir un film culte crée un scandale par son audace ; le film remporte nombre de récompenses dont la Palme d'or au festival de Cannes la même année. C'est le début de la réputation de « latin lover » de Mastroianni, dont il se défendra toute sa vie.
Dès lors, il alterne les rôles : il joue dans des comédies à l'italienne (commedia all'italiana) comme Les Joyeux Fantômes d'Antonio Pietrangeli et Divorce à l'italienne (1961) de Pietro Germi, ou Mariage à l'italienne (1964) de De Sica, pour lesquels il obtient des récompenses aussi bien italiennes qu'internationales.
Il joue également dans des films du courant dit « de la politique des auteurs » (politica degli autori) tels que La Nuit (1961) de Michelangelo Antonioni, Huit et demi (1963) de Federico Fellini ou L'Étranger (1967) de Visconti.
Son parcours d'acteur l'amène à jouer avec les plus grands réalisateurs italiens : Mauro Bolognini, Ettore Scola, Elio Petri ou Dino Risi, y compris ceux du courant cinématographique italien de l'engagement (impegno) : Marco Bellocchio et Marco Ferreri.
Des réalisateurs étrangers, aux styles aussi divers que Jules Dassin, Louis Malle, Terence Young, John Boorman, Nadine Trintignant, Roman Polanski, Jacques Demy, Yves Robert le font jouer.
Sans rompre avec le cinéma italien, sa carrière s'oriente toujours davantage vers des productions d'autres pays. On le voit devant la caméra grecque de Theo Angelopoulos, russo-italienne de Nikita Mikhalkov pour Les Yeux noirs (1987) (qui lui vaut un second Prix d'interprétation à Cannes, 17 ans après Drame de la jalousie), française de Bertrand Blier ou Agnès Varda, américaine de Robert Altman, franco-chilienne de Raoul Ruiz, portugaise de Manoel de Oliveira.
En 1974, il apparaît dans l'émission Italiques pendant une reconstitution de la scène de la dolce vita devant la fontaine de Trevi, dans le documentaire Cinéma italien et littérature : le voyage de Fellini[3].
Vie privée et mortModifier
En 1950, Marcello Mastroianni épouse l'actrice de théâtre Flora Carabella dont il ne divorcera jamais, malgré leur séparation en 1970. Leur fille Barbara, née en 1952, est devenue une costumière de cinéma réputée.[réf. souhaitée]
De 1968 à 1970, il partage la vie de l'actrice Faye Dunaway, sa partenaire dans le film Le Temps des amants (1968). Elle souhaite l'épouser et avoir des enfants, mais Mastroianni, en bon catholique, refuse de divorcer de Carabella. Elle l'attend deux années puis le quitte[4].
Il entretient également une relation de quelques mois avec l'actrice Silvana Mangano[5] dans la jeunesse de l'actrice.
En 1971, sur le tournage du film Liza de Marco Ferreri, il rencontre l'actrice Catherine Deneuve. Leur fille Chiara, née en 1972, deviendra elle-aussi actrice et jouera aux côtés de son père dans Les Yeux noirs (1987) et Trois vies et une seule mort (1996).[réf. souhaitée]
À la fin de sa vie, il a vécu au 91, rue de Seine à Paris. Il y meurt le , des suites d'un cancer du pancréas. Il est inhumé en Italie au cimetière communal monumental de Campo Verano de Rome.[réf. souhaitée]
On retrouve très souvent le nom de Ruggero Mastroianni, le frère de Marcello Mastroianni de cinq ans son cadet et mort trois mois avant lui, dans les mêmes génériques de films que lui. Son frère était chef monteur et a beaucoup travaillé avec Federico Fellini.[réf. souhaitée]
FilmographieModifier
ThéâtreModifier
- 1949 : Un tramway nommé Désir de Tennessee Williams, mise en scène de Luchino Visconti avec Vittorio Gassman
- 1949 : Oreste de Vittorio Alfieri, mise en scène de Luchino Visconti avec Vittorio Gassman
- 1949 : Troïlus et Cressida de Shakespeare, mise en scène de Luchino Visconti avec Vittorio Gassman
- 1951 : Mort d'un commis voyageur d’Arthur Miller, mise en scène de Luchino Visconti
- 1952 : La Locandiera de Carlo Goldoni, mise en scène de Luchino Visconti, La Fenice Venise
- 1952 : Les Trois Sœurs d'Anton Tchekhov, mise en scène de Luchino Visconti
- 1955 : Oncle Vania d'Anton Tchekhov, mise en scène de Luchino Visconti
- 1984 : Tchin-Tchin de François Billetdoux, mise en scène Peter Brook et Maurice Bénichou, Théâtre Montparnasse
DistinctionsModifier
PostéritéModifier
- À l'annonce de la mort de Marcello Mastroianni, les eaux de la fontaine de Trevi à Rome, cadre d'une scène majeure de La dolce vita, furent arrêtées en signe de deuil.
- En 1967, les Beatles voulurent le représenter sur la pochette de l'album Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band, mais son portrait fut caché par des statues de cire.
- En 1997, Anna Maria Tatò réalise Marcello Mastroianni, je me souviens (en) (Marcello Mastroianni, mi ricordo, si io mi ricordo), un film « testament » sur Mastroianni qui évoque ses amitiés et sa vie.
- Depuis 1998, à la Biennale de Venise (Mostra de Venise), un Prix Marcello-Mastroianni est décerné à un jeune acteur ou actrice (giovane attore o attrice emergente).
- Son image figure sur l'affiche du festival de Cannes 2014, en son honneur[6].
Notes et référencesModifier
- Prononciation en italien standard retranscrite selon la norme API.
- https://www.archivioriccardi.it/marcello-mastroianni/
- Italiques, deuxième chaîne de l'ORTF, 16 août 1974.
- (en) Peter Castro, « Lover and Legend », People, .
- Jean-Baptiste Roques, « Les soleils noirs de la Mangano », Vanity Fair no 24, juin 2015, pages 150-159.
- « L'affiche officielle du Festival 2014 », bdfci.info, 16 avril 2014.
Voir aussiModifier
BibliographieModifier
- Jean A. Gili, Marcello Mastroianni, La Martinière, 2016, 192 pages.
- Matilde Hochkofler, Marcello Mastroianni. Le jeu plaisant du cinéma, Gremese, 2001, (ISBN 8873014887).
Liens externesModifier
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- (it) Discografia Nazionale della Canzone Italiana
- (en) MusicBrainz
- (en) Muziekweb
- Ressource relative au spectacle :
- [vidéo] « Entretien dans l'émission Appelez-moi Lise, 27 septembre 1974 », sur youtube.com, chaîne des Archives de Radio Canada. En 1974, Marcello Mastroianni discute avec franchise de sa vie et de son statut d'acteur mythique avec Lise Payette et Jacques Fauteux.