Fernand Lasne
Fernand Lasne, né le à La Ferté-Saint-Aubin (Loiret) et mort le [1] dans la même ville[2], était un aviateur français, pilote de guerre durant la Première Guerre mondiale, pilote de records dans l'Entre-deux-guerres et pilote d'essai après la Seconde Guerre mondiale.
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Fernand Louis Lasne |
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Biographie modifier
Né à La Ferté-Saint-Aubin le , Fernand Lasne se révèle très tôt doué pour la mécanique. En 1910, il fabrique de toutes pièces une bicyclette à hélice. Sportif, il participe à de nombreux concours de gymnastique avec les Cadets de Sologne[3].
Première Guerre mondiale modifier
Au début de la Première Guerre mondiale, Fernand Lasne est mobilisé comme sapeur au 7e régiment du Génie, sur l'Yser. Le il demande son transfert dans l’aviation militaire[3]. Le , il est affecté à l'escadrille MS.38 (en) comme mécanicien[4]. Accédant à l’école de pilotage d’Avord en 1916, il est breveté pilote (brevet militaire numéro 5 696) le [3]. Le il obtient le brevet civil (numéro 5 870) de l'Aéro-Club de France[3]. Il est affecté en à l’escadrille N.93[4] sur le front des Vosges[3]. Fin il est transféré comme pilote d'essai à l'escadrille des essais en vol de Villacoublay[4].
Entre-deux-guerres modifier
Embauché chez Nieuport[4] le , il y restera jusqu'en 1940. Breveté pilote de transport public le , il participe à toutes les grandes compétitions, ainsi qu'aux essais des avions produits par l'entreprise[3] :
- le il se classe second de la Coupe Deutsch de la Meurthe, à Étampes - Villesauvage. Sur biplan Nieuport doté d'un moteur Hispano-Suiza de 300 ch, il boucle les 300 kilomètres de l'épreuve en 1 heure, 9 minutes et 55 secondes. Le vainqueur de l'épreuve, Georges Kirsch, n'a que 5 minutes d'avance sur Lasne : il réalise le parcours en 1 heure, 4 minutes et 39 secondes sur monoplan Nieuport[5].
- le Fernand Lasne remporte l’épreuve[4] sur un biplan Nieuport NiD-29V à moteur de 300 ch, couvrant le parcours de 300 kilomètres en 1 heure, 2 minutes et 11 secondes[6] à une vitesse moyenne de 289 km/h[2], réussissant à devancer des appareils à moteur de 500 ch et 700 ch[3].
- Toujours en 1922, il participe à la mise au point d'un turbocompresseur Rateau monté sur un moteur Hispano-Suiza, et assure les essais d'une hélice métallique[3].
- En 1924 il remporte le Tour de France Aérien pour avions de tourisme[4].
- En 1925 et 1926 il s’attribue 16 records internationaux de vitesse et de distance à bord d’un Nieuport-Delage NiD.42[4] équipé d'un moteur Hispano-Suiza de 500 ch[3].
- En 1931 il gagne le grand prix de vitesse Handicap Georges Dreyfus à bord d'un Nieuport 631 doté d'un moteur Lorraine de 240 ch[3].
- Entre 1933 et 1938 il est le pilote attitré de Suzanne Deutsch de La Meurthe[4].
- Juste avant la guerre il met encore au point le biplan Delanne 20-T (en).
Seconde Guerre mondiale modifier
En 1940, il est "affecté spécial" chez Nieuport. Alors qu'il convoie un Morane-Saulnier MS.230 entre Nevers et Cosne, il est abattu par un chasseur allemand et s'en tire de justesse[3].
Durant la Seconde Guerre mondiale, Fernand Lasne parvient à échapper à toute collaboration avec l’occupant[4].
Après-guerre modifier
Dès 1945, il reprend du service comme pilote d'essai à la Société nationale des constructions aéronautiques du Centre (SNCAC)[4] à Toussus-le-Noble[3].
- Il teste le bombardier en piqué modèle Loire-Nieuport LN 42 destiné à la Marine[3].
- Le il réalise le premier vol du bimoteur embarqué SNCAC NC.1070[2] à moteurs à pistons.
- Puis le , accompagné de Marcel Blanchard, il réalise le premier vol de sa version NC.1071, le premier biréacteur français[4] propulsé initialement par des réacteurs SNECMA avant leur remplacement par des Rolls-Royce Nene britanniques fabriqués sous licence en France par Hispano-Suiza[3].
Fernand Lasne a pris sa retraite en 1958 après avoir totalisé près de 5 000 heures de vol[2] et fait décoller 30 prototypes[4]. Personnage aussi modeste que courageux, il est décédé le [7] à La Ferté-Saint-Aubin où il est inhumé[2],[3].
Distinctions modifier
Records modifier
- Le , il bat le record de vitesse sur 500 km, à la vitesse moyenne de 306 km/h[3].
- Le , il bat le record de vitesse sur 1 000 km qu'il parcourt en 4 heures, 1 minute et 38 secondes, à la vitesse moyenne de 248,853 km/h[3].
- Le , il établit un record de vitesse avec une charge de 500 kg, en volant sur 500 km en 2 heures et 11 secondes, à la vitesse moyenne de 249,617 km/h[3].
- Le , il signe les records de vitesse sur 1 500 km et 2 000 km en circuit fermé : 218,827 km/h et 218,759 km/h, avec un Nieuport-Delage NiD.42 équipé d’un moteur Hispano-Suiza d'une puissance de 500 ch[8].
- Le , avec des charges de 250 kg et 500 kg, il améliore les performances dans le domaine de la vitesse :
- Le , il s'octroie les records de vitesse et de distance avec une charge de 100 kg :
- Le , il bat trois nouveaux records :
- Le , il bat le record de vitesse sur le trajet Paris - Bruxelles qu'il effectue en une heure[3].
Notes et références modifier
- État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
- (Catillon 2004, p. 109)
- (Marck 2005, p. 595-596)
- Jacques Noetinger, « Fernand Lasne, de l' Anzani au biréacteur », Air & Cosmos, no 1207, (lire en ligne).
- Le 1er octobre 1921 dans le ciel : Coupe Deutsch de la Meurthe, Kirsch s’impose
- Le 30 septembre 1922 dans le ciel : Coupe Deutsch de la Meurthe gagnée par Fernand Lasne
- Archives départementales du Loiret, commune de La Ferté-Saint-Aubin, année 1894, acte de naissance no 79, avec mentions marginales de mariage et de décès
- Le 12 septembre 1925 dans le ciel : Deux nouveaux records pour Fernand Lasne
Bibliographie modifier
- Bernard Marck, Dictionnaire universel de l'aviation, Paris, Tallandier, , 1129 p. (ISBN 2-84734-060-2), p. 595-596.
- Marcel Catillon, Qui était qui ? : Mémorial de l'aéronautique tome 2, vol. 2, Nouvelles Editions Latines, , 220 p. (ISBN 978-2-7233-2053-5, lire en ligne), p. 109
- Jacques Noetinger, « Fernand Lasne, de l' Anzani au biréacteur », Air & Cosmos, no 1207, (lire en ligne).
