Mission de formation de l'Union européenne au Mali

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La mission de formation de l'Union européenne au Mali (en anglais European Union Training Mission in Mali ou en abrégé EUTM Mali) est une opération de l'Union européenne décidée dans le cadre de la politique étrangère et de sécurité commune, approuvée par le Conseil de l'Union européenne en plusieurs étapes.

Mission de formation de l'Union européenne au Mali
Image illustrative de l’article Mission de formation de l'Union européenne au Mali
Cocarde de la mission.
Abréviation EUTM Mali
Type Mission de formation
Décision Décision 2013/34/PESC
Adoption
Lancement
Commandement de la force Drapeau de l'Espagne Santiago J. Fernández Ortiz-Repiso
Siège Bamako (Mali)
Contribution et personnel
Contributeurs États membres :
Drapeau de l'Autriche Autriche
Drapeau de la Belgique Belgique
Drapeau de l'Espagne Espagne
Drapeau de la Finlande Finlande
Drapeau de la Hongrie Hongrie
Drapeau de la Lituanie Lituanie
Drapeau du Portugal Portugal
Drapeau de la Roumanie Roumanie
Drapeau de la Slovénie Slovénie

Historique

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Contexte

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En , le Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) – un mouvement touareg – lance une offensive contre plusieurs camps militaires au nord du Mali : les camps de Ménaka, Tessalit, Aghueloc, Anderamboukane et Tizawaten. À la suite de la révolution en Libye, ceux-ci bénéficient de nouveaux équipements militaires et souhaite obtenir l'indépendance de l'Azawad. À la suite des échecs des autorités maliennes pour mettre fin au conflit et reprendre le contrôle de la région, des militaires basés à Bamako font un coup d’État le , forçant le président en place, Amadou Toumani Touré, à partir.

Profitant de cette crise politique, le MNLA – ayant pris les villes de Kidal, Tombouctou et Gao – déclare l'indépendance de l'Azawad le . Cependant, très rapidement, le MNLA (laïc) doit faire face à une nouvelle menace, qui a profité de l'instabilité dans la région : le mouvement islamiste Ansar Dine, proche du mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest et d'Al-Qaida au Maghreb islamique.

Genèse et mandat

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Le , un « concept de gestion de crise » au Mali est approuvé par les ministres des affaires étrangères de l'UE qui concluent à la « nécessité d'avancer rapidement dans le processus de planification et de préparer une décision du Conseil instituant la mission »[1]. Il est prévu de fournir 200 instructeurs pour une durée de 15 mois[2]. Du « personnel d'appui et de protection des forces » sera aussi déployé[2]. Les entraînements auront lieu au nord-est de Bamako[3]. Le coût de la mission est de 12,3 millions d'euros[3].

Non reconduite en 2024

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En 2024, la mission n'a pas été reconduite[4].

Fonctionnement

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Bases légales de la mission

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La mission EUTM Mali a été adoptée sur la base de la résolution no 2071(2012) du Conseil de sécurité des Nations unies et des articles 42(4) et 43(2) du traité sur l'Union européenne. Sur la base de ces éléments, le Conseil a adopté la décision 2013/34/PESC créant la mission de formation au Mali[5].

Objectifs de la mission

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La mission a pour objectif de « fournir, dans le sud du Mali, des conseils en matière militaire et en ce qui concerne la formation aux forces armées maliennes opérant sous le contrôle des autorités civiles légitimes, afin de contribuer à rétablir leurs capacités militaires et de leur permettre de mener des opérations militaires visant à rétablir l’intégrité territoriale du Mali et à réduire la menace constituée par les groupes terroristes »[6]. La décision exclut explicitement la participation des forces d'EUTM Mali aux opérations de combat.

Sa mission principale est donc de contribuer à l’amélioration des capacités des Forces Armées Malienne. Pour cela, la mission articule ses activités autour de 4 piliers[7] :

  • instruction des unités militaires maliennes ;
  • conseils, à tous les niveaux, des Forces Armées Maliennes ;
  • contribution à l’amélioration du système d’enseignement de la formation militaire, des établissements d’enseignement au niveau ministériel.
  • conseils et formation au Quartier Général de la Force Conjointe de G5 Sahel.

Un autre objectif de la mission, est de soutenir le G5 Sahel, qui aspire à devenir une force majeure afin d'assurer la sécurité au Sahel[7]. Cela passera par la consolidation et l’amélioration des capacités opérationnelles de sa Force Conjointe, en renforçant la coopération régionale pour faire face aux menaces communes à la sécurité, dont celle du terrorisme et à la traite illégale, dont celle des êtres humains[7].

La mission coordonne son action avec celles des Nations unies et de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest[8].

La mission est, au départ, prévue pour durer 15 mois à compter du lancement de la mission[9]. Celle-ci est lancée le [10].

Commandement de la mission

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  • Le premier commandant de mission est le général de brigade François Lecointre – anciennement à la 9e brigade d'infanterie de marine[11], nommé le [12].
  • Le , il est remplacé par le général de brigade Bruno Guibert[13].
  • Le , il est remplacé par le général Marc Rudkiewicz[14].
  • Le , il est remplacé par le général espagnol Alfonso Garcia-Vaquero Pradal[15]
  • Le , le général de brigade allemand Frantz Pfrengle prend le commandement de la mission
  • Le , il est remplacé par le général allemand Werner Albl, commandant la Brigade franco-allemande (BFA)
  • Le , le commandement est repris par le général de brigade Eric Harvent, précédemment commandant de la brigade médiane belge
  • Le , le commandement est repris par le général de brigade belge Peter Devogelaere
  • Le , le commandement est repris par le général de brigade belge Bart Laurent[16].
  • Le , le commandement est repris par le général de brigade espagnol Enrique Millan Martinez[17].
  • Le , le général de brigade allemand Peter Mirow prend le commandement.
  • Le , le général de brigade autrichien Christian Habersatter, de la Bundesheer, prend le commandement d’EUTM Mali.
  • Le , le général de brigade portugais, João Boga Ribeiro, prend le commandement d’EUTM Mali.
  • Le 16 juin 2020 le général de brigade tchèque František Ridzák prend le commandement d’EUTM Mali[18].
  • Le , le général de brigade espagnol Fernando Luis Gracia Herreiz, prend le commandement d’EUTM Mali.
  • Le , le général de brigade allemand Jochen Deuer, prend le commandement d’EUTM Mali.
  • Le , le général de brigade autrichien Christian Riener, prend le commandement d’EUTM Mali[19].

Site d'entraînement

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La mission dispose de deux implantations :

Chronologie

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Le , la mission est instituée, ce qui crée le fondement juridique de la mission, mais il est précisé que le lancement de la mission fera l'objet d'une décision ultérieure[3].

Les buts de la mission sont « la formation et l'entraînement de bataillons des forces armées maliennes, ainsi que d'unités d'appui tactique et de soutien logistique du combat, y compris en matière de droit humanitaire international, de protection des civils et de droits de l'homme »[2].

Selon le ministre de la Défense espagnol, Pedro Morenés, l'Espagne fournira 40 à 50 instructeurs militaires[20]. La Roumanie a promis d'envoyer 10 militaires, la République tchèque, 50, et la Bulgarie, 4[21]. Le Portugal lui enverra sept militaires au Mali[22].

Dans le contexte de l'intervention militaire au Mali, des sources diplomatiques font état du démarrage effectif de l'EUTM Mali au début de [23].

Le général de brigade François Lecointre déclare à la presse le  : « Ce qui est important, c’est de comprendre que même s’il y a une action urgente qui est conduite par la France et la MISMA, l’Union européenne, même si elle accélère sa mise en place, travaille sur le moyen et le long termes »[24].

Le , le premier détachement se pose à Bamako. Il est commandé par le colonel HELUIN (Fr), chef de la mission d'audit et de conseil (ALTF - Advise and Liaison Task Force). Le , la mission est lancée et présentée à Bamako le . Plus de 500 militaires, dont 200 formateurs européens doivent arriver au Mali pour donner des cours aux militaires maliens à partir du , pour quinze mois. Quatre bataillons de 700 hommes seront formés[25].

Le , le général français Bruno Guibert succède au général François Lecointre[26]. On compte désormais 110 français sur les 426 militaires européens (19 nationalités différentes) affectés à l’EUTM Mali et répartis entre un état-major (24), un détachement d’instruction opérationnelle (193), une compagnie de protection de la force (160) et un hôpital Rôle 2 (49). La formation du deuxième bataillon malien, appelé « Helou » (« éléphant » en tamachek) débute le .

Le débute la formation, au camp de Koulikoro, du quatrième bataillon de GTIA[27].

Le , le général français Marc Rudkiewicz succède au général Bruno Guibert. Au cours de sa première année, la Mission européenne d’entraînement au Mali a assuré la formation de quatre groupements tactiques interarmes (GTIA) qui sont accompagnés sur le terrain par 5 détachements de liaison et d’assistance opérationnelle (DLAO) de la force Serval[28].

Le , le général français Marc Rudkiewicz est remplacé par le général espagnol Alfonso Garcia-Vaquero Pradal. L’Espagne est le premier contributeur, avec environ 115 personnes, suivie par l’Allemagne (100 personnes), les Français ne représentant plus que 10 % des effectifs contre 60 % au départ[15].

États membres participants

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La mission regroupe 569 militaires européens de 27 nationalités différentes.

Environ 200 militaires participent à la formation et l'instruction de l'armée malienne. Près de 150 soldats sont chargés de la protection du personnel. Le reste, environ 150 hommes, assure les fonctions de commandement par la mise en place d'un état-major, organise la logistique militaire et s'occupe du soutien médical.

États membres Contribution
  France 207
  Allemagne 71
  Espagne 54
  Royaume-Uni 40
  République tchèque 34
  Belgique 25
  Pologne 20
  Italie 19
  Suède 14
  Finlande 12
  Hongrie 10
  Irlande 8
  Autriche 7
  Grèce 4
  Bulgarie 4
  Lettonie 2
  Slovénie 4
  Estonie 2
  Lituanie 2
  Portugal 1
  Roumanie 1
  Luxembourg 1


Sources

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Références

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  1. Conclusions du Conseil du 10 décembre 2012
  2. a b et c Office de presse du Conseil de l'UE, L'UE prépare une mission pour former l'armée malienne, 10 décembre 2012
  3. a b et c Office de presse du Conseil de l'UE, (en) EU training mission in Mali established
  4. https://www.euractiv.fr/section/international/news/mali-lue-ne-reconduit-pas-sa-mission-de-formation-militaire/
  5. Décision 2013/34/PESC
  6. Article 1(1) de la décision 2013/34/PESC
  7. a b et c « EUTM Mali - Missions » (consulté le )
  8. Article 1(3) de la décision 2013/34/PESC
  9. Article 12(2) de la décision 2013/34/PESC
  10. Article 4 de la décision 2013/87/PESC
  11. Curriculum Vitae de François Lecointre
  12. Article 2(1) de la décision 2013/34/PESC
  13. Article 1er de la décision EUTM Mali/1/2013
  14. Transfert d'autorité - EUTM Mali
  15. a et b La France passe à l’Espagne le commandement de la formation de l’armée malienne
  16. « EUTM Mali - EUTM Mali a appuyé un transport vers des écoles », sur eutmmali.eu via Wikiwix (consulté le ).
  17. « Agence Europe - Enrique Millan Martinez va devenir le nouveau commandant de ... », sur agenceurope.eu (consulté le )
  18. « EUTM Mali | CHANGEMENT DE COMMANDEMENT DE L’ETTF : LA FORMATION CONTINUE » (consulté le )
  19. « Österreich übernimmt die Trainingsmission in Mali »
  20. España mantiene que sólo enviará instructores a Mali en una misión de la UE
  21. Philippe Chapleau EUTM Mali: un premier contingent déployé à Bamako sous les ordres du colonel Heluin, 9 février 2013
  22. « » Le Portugal enverra sept formateurs militaires au Mali », sur Mali Actu (consulté le ).
  23. Mali : la mission européenne restera en dehors des combats
  24. Le général Lecointre, Commandant de la « Training mission » de l’Union Européenne en visite chez le Premier ministre Diango Cissoko mardi
  25. RFI, « Arrivée de la mission européenne de formation des militaires au Mali d'ici à la mi-mars », sur rfi.fr, (consulté le ).
  26. « Le général Bruno Guibert nommé à la tête de l'EUTM Mali », sur Zone Militaire, (consulté le ).
  27. Nicolas Gros Verheyde, « Une nouvelle fournée pour EUTM Mali », Bruxelles2,‎ .
  28. [1]

Bibliographie

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  • Décision  2013/34/PESC du Conseil relative à une mission militaire de l’Union européenne visant à contribuer à la formation des forces armées maliennes (EUTM Mali), 32013D0034, adoptée le 17 janvier 2013, JO du 18 janvier 2013, p. 18-23 [consulter en ligne, notice bibliographique]
  • Décision  2013/87/PESC du Conseil relative au lancement d'une mission militaire de l'Union européenne visant à contribuer à la formation des forces armées maliennes (EUTM Mali), 32013D0087, adoptée le 18 février 2013, JO du 19 février 2013, p. 27 [consulter en ligne, notice bibliographique]
  • Décision  EUTM Mali/1/2013 du Comité politique et de sécurité portant nomination du commandant de la mission de l'Union pour la mission militaire de l'Union européenne visant à contribuer à la formation des forces armées maliennes (EUTM Mali), 32013D0399, adoptée le 19 juillet 2013, JO du 27 juillet 2013, p. 22 [consulter en ligne, notice bibliographique]
  • Accord entre l'Union européenne et la République du Mali relatif au statut, en République du Mali, de la mission militaire de l'Union européenne visant à contribuer à la formation des forces armées maliennes (EUTM Mali), (lire en ligne)
  • « Transfert d'autorité de la mission européenne d'entraînement au Mali », un article du site EUTM Mali,‎ (lire en ligne)
  • Conseil, Conclusions du Conseil sur le Mali, Bruxelles, (lire en ligne)
  • Jean-Pierre Stroobants, « Au Mali, les troupes européennes en soutien face aux djihadistes », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )

Compléments

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Articles connexes

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Liens externes

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