14e régiment de dragons (Autriche-Hongrie)

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14e régiment de dragons
Image illustrative de l’article 14e régiment de dragons (Autriche-Hongrie)
Uniforme du régiment (alors régiment de dragons Saintignon) en 1762.

Création 1725
Dissolution 1918
Pays Monarchie de Habsbourg Monarchie de Habsbourg
Drapeau de l'Autriche Empire d'Autriche
Drapeau de l'Autriche-Hongrie Autriche-Hongrie
Branche Armée de terre
Type Régiment de cavalerie
Garnison Mons, Gand, Bruxelles, Tournai, Brandeis-sur-Elbe
Devise Qui s'y frotte, s'y pique
Guerres
Guerre de Succession de Pologne
Guerre de Succession d'Autriche
Bataille de Kolin
Guerre de Sept Ans
Guerre de Succession de Bavière
Guerres de la Révolution
Guerres napoléoniennes
Première Guerre mondiale
Commandant historique Alfred de Windisch-Graetz

Le 14e régiment de dragons, connu à partir de 1867 comme 14e régiment de dragons « prince de Windisch-Graetz », est une unité de cavalerie au service de l'empire des Habsbourg d'Autriche. AU XVIIIe siècle, le régiment recrute principalement dans la partie wallonne des Pays-Bas autrichiens et s'illustre notamment pendant la guerre de Sept Ans. Il devient un régiment de l'armée commune austro-hongroise en 1867 et est dissout en 1918.

Création et différentes dénominations modifier

  • 1725 : création du régiment de dragons wallons de Westerloo (Wallonisches Dragoner-Regiment Westerloo)[1] ou dragons de Merode
  • 1732 : régiment de dragons de Ligne (Dragoner-Regiment Ligne)[1]
  • 1757 : régiment de dragons Daun (Dragoner-Regiment Daun)[1]
  • 1758 : régiment de dragons Löwenstein (Dragoner-Regiment Löwenstein)[1]
  • 1759 : régiment de dragons Saintignon (Dragoner-Regiment Saint-Ignon)[1],[2]
  • 1760 : régiment de chevaux-légers Saintignon (Chevauxlegers-Regiment Saint-Ignon)[1],[2]
  • 1765 : régiment de dragons Saintignon (Dragoner-Regiment Saint-Ignon)[1],[2]
  • 1779 : régiment de dragons d'Arberg (Dragoner-Regiment D'Arberg)[1]
  • 1789 : régiment de dragons d'Ursel (Dragoner-Regiment D'Ursel)[1]
  • 1790 : régiment de dragons Latour (Dragoner-Regiment Latour ou La Tour)[1]
  • 1791 : régiment de chevaux-légers Latour (Chevauxlegers-Regiment Latour)[1],[3]
  • 1798 : 11e régiment de dragons légers Latour (leichtes Dragoner-Regiment Löwenstein Nr. 11)[4]
  • 1802 : 4e régiment de chevaux-légers Latour (Chevauxlegers-Regiment Latour Nr. 4)[4]
  • 1835 : 4e régiment de chevaux-légers prince de Windisch-Graetz (Chevauxlegers-Regiment Fürst Windisch-Graetz Nr. 4)[4]
  • 1851 : 7e régiment de dragons prince de Windisch-Graetz (Dragoner-Regiment Fürst Windisch-Graetz Nr. 7)[4]
  • 1860 : 2e régiment de dragons prince de Windisch-Graetz (Dragoner-Regiment Fürst Windisch-Graetz Nr. 2)[4]
  • 1867 : 14e régiment de dragons prince de Windisch-Graetz (Dragoner-Regiment Fürst Windisch-Graetz Nr. 14)[4]
  • 1918 : dissous

Historique modifier

Formation et premiers conflits modifier

L'utilisation généralisée d'unités de cavalerie comparable aux Dragons remonte à la guerre de Trente Ans. Le régiment est entré au service direct de l'Autriche en 1725, comme régiment de dragons Westerloo, par fusion des régiments de dragons des Pays-Bas autrichiens, les régiments de Ligne et Westerloo[5].

En 1734 et 1735, le régiment est engagé dans les opérations rhénanes de la guerre de Succession de Pologne. Pendant la guerre de Succession d'Autriche, le régiment participe à la bataille de Dettingen en 1743, combat en Allemagne en 1744-1745 puis au Brabant et à la bataille de Rocourt l'année suivante. En 1747, il est engagé lors de la bataille de Lauffeld. Après la fin de la guerre, le régiment s'installe au garnison au Brabant et au Hainaut[5].

Guerre de Sept Ans modifier

Le régiment s'est principalement illustré durant la guerre de Sept Ans, notamment à la bataille de Kolin[4],[6].

Dès décembre 1756, il part en campagne en Allemagne, puis en Bohême début 1757[5]. À la bataille de Kolin, le 18 juin, le colonel du régiment propose au commandant de l'Armée autrichienne, le Feldmarschall von Daun, de charger les carrés prussiens que les cuirassiers n'ont pas réussi à ébranler. Doutant de la capacité d'un régiment de jeunes soldats, pour la plupart imberbes, à réussir là où les vétérans moustachus ont échoué, le Feldmarschall accepte finalement. La charge des dragons parvient à briser l'infanterie prussienne, au prix de 500 tués, dont de nombreux officiers[7]. En souvenir de cette bataille, le régiment est autorisé à ne pas porter la moustache, jusqu'à sa disparation en 1918[7],[4]. Le régiment reçoit quatre étendards, brodés de la main de l'impératrice Marie-Thérèse : le premier porte la devise (en français) « Qui s'y frotte, s'y pique. » et la déesse de la victoire portant une feuille de houx, le second représente la percée des carrés prussiens avec la devise « Plus il coutent, plus ils sont précieux ! », le troisième représente une batterie prusienne enlevée par le régiment avec « C'est en vain qu'ils la protègent. » et le quatrième montre l'assaut contre les Gardes du Corps avec la phrase « Ah ! Que n'en a-t-il davantage ! »[7].

Après la bataille de Kolin, le régiment participe aux batailles de Breslau () et Leuthen () puis il part hiverner à Chrast en Bohême. Il reprend ensuite la guerre en Silésie et combat vaillamment à la bataille de Hochkirch (), où son commandant est tué. Il combat l'année suivante à la bataille de Meissen. En 1760, le régiment protège les lignes de ravitaillement autrichiennes entre la Moravie et la Hongrie mais participe également à de plus grands affrontements : la veille de la bataille de Torgau (), une partie du régiment est encerclé par les Prussiens mais parvient au bout de quinze jours à rejoindre l'armée autrichienne. En 1761, le régiment est en Silésie et en 1762 il participe à la bataille de Burkersdorf[8].

Les chevaux-légers modifier

Six compagnies de chevau-légers sont organisées en février 1758 au sein du régiment (alors appelé régiment de dragons Löwenstein), avec les chevaux les plus légers de l'unité. Ces compagnies forment l'année suivante le régiment de chevau-légers Löwenstein, le régiment de dragons Löwenstein devenant régiment de dragons Saintignon[9]. En 1760, le régiment Saintignon est transformé un régiment de chevau-légers mais redevient un régiment de dragons en 1765[6].

Avant 1789 modifier

En 1763, le régiment revient au Pays-Bas autrichiens, en garnison à Gand avec état-major à Mons[8].

Guerres contre la France modifier

Le régiment combat ensuite lors des guerres de Coalitions contre la France. En 1805, il participe à la bataille de Wertingen. Il participe en 1813 à la bataille de Leipzig.

De 1815 à 1866 modifier

En 1821, le régiment participe à la Bataille de Rieti[10]. Le régiment combat ensuite lors de la révolution autrichienne de 1848, lors de la guerre des Duchés (1864), lors de la guerre austro-prussienne (1866).

De 1867 à 1914 modifier

Le régiment participe à la campagne de Bosnie-Herzégovine.

De 1914 à 1918 modifier

Après avoir combattu lors de la Première Guerre mondiale, le 14e régiment de dragons est dissous en novembre 1918 après l'éclatement de l'Autriche-Hongrie.

Colonels modifier

Il a appartenu successivement[4] :

Uniforme modifier

À l'origine, le régiment porte un uniforme rouge à couleur distinctive noire[5]. Les dragons portent un chapeau semblable à celui des grenadiers de l'infanterie[11].

Au début de la guerre de Sept Ans, le régiment reçoit un nouvel uniforme avec une veste verte à couleur distinctive rouge foncé[5],[12]. Le gilet est rouge, les bas jaune paille et les boutons jaunes (bien que certaines sources indiquent blancs)[13]. Le régiment a un aspect panaché car seuls les nouveaux soldats reçoivent cette tenue. En 1767, tous les dragons reçoivent une veste blanche et le régiment se distingue par la couleur distinctive rouge[14]. En 1790-1791, le régiment revient à la tenue verte à parements rouge foncé de la guerre de Sept Ans[5],[15]. Contrairement aux autres, le régiment porte le bicorne[16].

En 1798, il adopte la veste vert foncé des dragons légers, avec couleur distinctive rouge pompadour ou rouge foncé[17],[18]. En décembre 1801, le régiment continue de porter la veste vert foncé, à boutons jaunes mais la couleur distinctive devient le bleu foncé[19],[20], revenant ensuite au rouge foncé[21].

Références modifier

  1. a b c d e f g h i j et k (de) Georg Bechtel, « Die Bestandheile der Österreichisch-ungarischen Wehrmacht », Österreichische Militärische Zeitschrift (de),‎ , p. 274-275 (lire en ligne)
  2. a b et c Petiot 2000, p. 23.
  3. (de) Jaromir Hirtenfeld et Hermann Meynert (de), Oesterreichisches Militär-Conversations-Lexikon, vol. I, (lire en ligne), « Chevaux-legers », p. 686
  4. a b c d e f g h et i (de) Schematismus für das k.u.k. Heer und für die k.u.k. Kriegsmarine für 1914, (lire en ligne), p. 690
  5. a b c d e et f Thürheim 1866, p. 347.
  6. a et b Younghusband 1994, p. 37.
  7. a b et c Thürheim 1866, p. 348.
  8. a et b Thürheim 1866, p. 349.
  9. Younghusband 1994, p. 12.
  10. Thürheim 1866, p. 374.
  11. Younghusband 1994, p. 20.
  12. Younghusband 1994, p. 22.
  13. Younghusband 1994, p. 44.
  14. Younghusband 1994, p. 21.
  15. Haythornthwaite 1986, p. 10.
  16. Haythornthwaite 1986, p. 11.
  17. Haythornthwaite 1986, p. 16.
  18. Ottenfeld 1895, p. 299.
  19. Haythornthwaite 1986, p. 17.
  20. Ottenfeld 1895, p. 314.
  21. Haythornthwaite 1986, p. 22.

Sources modifier

  • Maison de Saintignon, par Lionnois
  • Histoire de la dernière guerre, commencée l'an 1756 & finie par la paix d’Hubertsbourg, le 15 février 1763, par Joseph van Caloen
  • Petit Futé 2008-2009 / Lorraine, Vosges, Par Dominique Auzias, Muriel Lejeune, Virginie Laporte, Muriel Manciaux
  • Description de la Lorraine et du Barrois, Par M. Durival
  • Mémoire de la Société d'archéologie lorraine et du Musée historique lorrain, Volume 7, Par la Société d'archéologie lorraine et du Musée historique lorrain[réf. incomplète]
  • Histoire de Lorraine, tome V, par Dom Augustin Calmet, Abbé de Senones
  • Lorraine: Meurthe-et-Moselle, Meuse, Moselle, Vosges, par Jacques Choux
  • Alain Petiot, Au service des Habsbourg: officiers, ingénieurs, savants et artistes lorrains en Autriche, (ISBN 978-2911043710, BNF 37102204).
  • (en) William Younghusband, The Austrian Army 1740-80, vol. 1 : Cavalry, Osprey Publishing, coll. « Men-at-Arms » (no 271), (ISBN 1-85532-415-6, 978-1-85532-415-2 et 1-85532-418-0, OCLC 30972438).
  • (en) Philip J. Haythornthwaite, The Austrian army of the Napoleonic wars, vol. 2 : Cavalry, Osprey Publishing, coll. « Men-at-Arms » (no 181), (ISBN 0-85045-726-2 et 978-0-85045-726-1, OCLC 15260347), p. 16-17.
  • (en) Darko Pavlović, The Austrian Army, 1836-66, vol. 2 : Cavalry, Osprey Publishing, coll. « Men-at-Arms » (no 329), (ISBN 1-85532-801-1, 978-1-85532-801-3 et 1-85532-800-3, OCLC 49568648).
  • (de) Andreas Thürheim, Die Reiter Regimenter der K.k.österreichischen Armee, vol. I : Die Kürassiere und Dragoner, Vienne, F.B.Geitler, , 2e éd. (lire en ligne).
  • (de) Rudolf Otto von Ottenfeld (en), « Die Reiterei in den ersten Franzosenkriegen (1792-1805) », dans Die österreichische Armee von 1700 bis 1867, vol. 1, (lire en ligne).

Liens externes modifier