Dixmude

ville de Flandre-Occidentale, en Belgique

Dixmude
(nl) Diksmuide
Dixmude
L'hôtel de ville et son beffroi.
Blason de Dixmude
Héraldique
Drapeau de Dixmude
Drapeau
Administration
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
Région Drapeau de la Région flamande Région flamande
Communauté Drapeau de la Flandre Communauté flamande
Province Drapeau de la province de Flandre-Occidentale Province de Flandre-Occidentale
Arrondissement Dixmude
Bourgmestre Lies Laridon (CD&V) (2013-24)
Majorité CD&V, Idee (2019-2024)
Sièges
CD&V
Idee
N-VA
sp.a-Open
VB
Groen
25
7
6
6
4
1
1
Section Code postal
Diksmuide
Beerst
Esen
Kaaskerke
Keiem
Lampernisse
Leke
Nieuwkapelle
Oostkerke
Oudekapelle
Pervijze
Sint-Jacobskapelle
Stuivekenskerke
Vladslo
Woumen
8600
8600
8600
8600
8600
8600
8600
8600
8600
8600
8600
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8600
8600
8600
Code INS 32003
Zone téléphonique 051
Démographie
Population
– Hommes
– Femmes
Densité
16 926 ()
49,93 %
50,07 %
112,27 hab./km2
Pyramide des âges
– 0–17 ans
– 18–64 ans
– 65 ans et +
()
20,65 %
60,21 %
19,14 %
Étrangers 4,07 % ()
Taux de chômage 4,52 % (octobre 2013)
Revenu annuel moyen 19 558 €/hab. (2021)
Géographie
Coordonnées 51° 02′ 00″ nord, 2° 51′ 54″ est
Superficie
– Terr. non-bâtis
– Terrains bâtis
– Divers
150,74 km2 (2021)
89,76 %
3,55 %
6,69 %
Localisation
Localisation de Dixmude
Situation de la ville au sein de l'arrondissement de Dixmude et de la province de Flandre-Occidentale
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Dixmude
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Dixmude
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Dixmude
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Dixmude
Liens
Site officiel www.diksmuide.be

Dixmude (prononcer [diksmyd]; en néerlandais Diksmuide) est une ville néerlandophone de Belgique située en Région flamande, chef-lieu d'arrondissement en province de Flandre-Occidentale. Elle compte environ 17 000 habitants.

Elle est située sur l'Yser et a été l'objet d'affrontements sanglants lors de la bataille du front de l'Yser en 1914, au cours de la Première Guerre mondiale. Elle a subi de graves dommages et a dû être entièrement reconstruite.

Histoire modifier

Les origines médiévales modifier

Au IXe siècle, une colonie de Frisons nommée Dicasmutha était installée à l'embouchure d'un ruisseau près de l'Yser. Les incursions des Vikings venus du Danemark y ont fait des ravages.

Au Xe siècle, une chapelle et une place du marché étaient présentes. La charte de la cité fut proclamée deux siècles plus tard, et une fortification construite en 1270. L'économie était déjà basée sur l'agriculture, notamment les produits laitiers et le lin.

Les temps modernes modifier

Du XVe siècle à la Révolution française, Dixmude fut marquée par les guerres entre les Pays-Bas, la France, l'Espagne et l'Autriche, et connut un déclin de son activité.
En 1647, durant la guerre de Trente Ans, la ville fut assiégée par les troupes françaises commandées par le maréchal Josias Rantzau. Quatre cents Gardes françaises, chargés d'attaquer une demi-lune de Dixmude, s'élancent au signal, et renversent les palissades, gravissent le talus de l'ouvrage et en chassent l'ennemi qui est encore contraint d'abandonner les deux demi-lunes voisines. Les assiégés sont alors poussés si brusquement au-delà du fossé que quelques Gardes, passant pêle-mêle avec eux sur un petit pont fait de deux planches qui répondait à une fausse-porte, pénètrent jusque dans la ville qui capitule le lendemain, 13 juillet.

 
Plan de Dixmude en 1649 par J. Blaeu.

Les troupes des Pays-Bas espagnols vont reprendre la ville aux Français en août 1647 : le gouverneur des Pays-Bas (Léopold-Guillaume de Habsbourg) va recevoir en mains propres la reddition de la ville[1].

Le XIXe siècle fut plus paisible et prospère.

La Première Guerre mondiale modifier

Au début de la Première Guerre mondiale, les troupes allemandes passent la frontière belge près d'Arlon, et traversent rapidement le pays dans le but de capturer les ports français de Calais et Dunkerque. Lorsque l'armée allemande arrive aux environs de Dixmude en octobre 1914, les Belges ont inondé la région en ouvrant les écluses de l'Yser. Le fleuve devient une ligne de front. La ville est attaquée une première fois le , ce qui marque le début de la bataille de l'Yser. Le colonel Alphonse Jacques dirige les troupes qui retardent les Allemands (bien supérieurs en nombre) dans la course à la mer. Ultérieurement ce militaire est anobli, Baron Alphonse Jacques de Dixmude. La brigade de fusiliers marins de l'amiral français Ronarc'h et ses 6 500 Bretons âgés d'à peine 17 ans participent également jusqu'à la fin du mois d'octobre 1914 à cette défense héroïque de Dixmude. La moitié de la jeune troupe française périt dans les combats[2].

À la fin des combats, la ville est en ruine. Elle est reconstruite durant les années 1920.

La commune a été décorée le de la croix de guerre 1914-1918[3].

La Seconde Guerre mondiale modifier

En mai 1940 la ville de Dixmude subit de lourds bombardements. Des combats ont lieu le 28 et 29 mai, la défense de la ville est assurée par les Français du 241e RI (le bourg) et 270e RI (secteur Pervyse) ainsi qu'une compagnie motorisée anglaise. Les alliés font sauter les ponts et écluses.

Géographie modifier

À la fin du IVe siècle se produisit la deuxième transgression de Dunkerque, submersion marine de la zone côtière. La mer pénétra à l'intérieur du pays, principalement par l'embouchure de l'Yser, jusqu'à Dicasmutha, future Dixmude, où se sont développés alors de petits îlots humains[4].

Aujourd'hui en pleine campagne, dans la région du Westhoek, Dixmude se situe à une vingtaine de kilomètres de la côte.

La ville de Dixmude est composée de 15 communes fusionnées, ce qui en fait la plus grande commune de Flandre-Occidentale. Après un doublement de sa superficie en 1924 avec l'annexion d'une partie de Esen, une première fusion en 1965 intégra les communes de Kaaskerke et Esen à Dixmude. Les agglomérations de Kaaskerke et Dixmude forment un ensemble continu, et le centre de Dixmude s'étend également sur le territoire de Esen. Une nouvelle vague fusionna plusieurs communes environnantes: Keiem fut annexée par Beerst, Pervijze intégra Lampernisse, Oostkerke et Stuivekenskerke, et Oudekapelle, Nieuwkapelle et Sint-Jacobskapelle formèrent une nouvelle commune nommée Driekapellen. Woumen dut céder Jonkershove à Houthulst. Enfin, en 1977, les six communes de Beerst, Driekapellen, Leke, Vladslo, Woumen et Pervijze devinrent des sections de Dixmude.

Le centre de Dixmude se trouve au bord de l'Yser et est la section la plus étendue de la commune. Les autres sections sont répartis sur le large territoire de la commune.

# Nom Superficie
(km²)
Population
(01/01/2007)
I Diksmude 2,12 5 180
II Esen 17,53 1 854
III Kaaskerke 8,73 458
IV Beerst 11,66 1 127
V Vladslo 17,33 1 239
VI Leke 10,73 1 124
VII Keyem 12,92 1 298
VIII Stuivekenskerke 7,34 160
IX Pervyse 12,23 886
X Lampernisse 13,62 198
XI Oostkerke 3,77 285
XII Oudekapelle 6,51 135
XIII Sint-Jacobskapelle 3,25 96
XIV Nieuwkapelle 7,85 406
XV Woumen 13,83 1 307

Source : www.westhoek.be

La commune de Dixmude jouxte les sections et communes suivantes :

 
Sections de Dixmude et voisines. Les zones en jaune représentent les agglomérations.

Héraldique modifier

 
La ville possède des armoiries qui lui ont été octroyées le . À l'origine, elles avaient été octroyées en 1819 et confirmées en 1869. L'explication n'a pas été trouvée.
Blasonnement : Fascé d'or et d'azur de huit pièces. L'écu sommé d'une couronne murale d'or à cinq tours.
Source du blasonnement : Heraldy of the World[5].



Évolution démographique modifier

Territoire de la Commune de Dixmude modifier

Source : NIS - Remarques : de 1806 à 1970=population au 31 décembre ; à partir de 1977= population au 1er janvier

  • 1924 : annexion d'une partie de Esen (+300 habitants)
  • Fusion de 1965 : annexion de Esen et Kaaskerke (+2 423 habitants)
  • Fusion de 1977 : annexion de Beerst, Driekapellen, Leke, Pervyse, Vladslo et Woumen ; cession d'une partie de Woumen à Houthulst (+8 625 habitants)

Toutes les communes fusionnées formant Dixmude (2016) modifier

Graphe de l'évolution de la population de la commune (la commune de Dixmude étant née de la fusion des anciennes communes de Dixmude, Beerst, Esen, Kaaskerke, Keiem, Lampernisse, Leke, Nieuwkapelle, Oostkerke, Oudekapelle, Pervyse, Sint-Jacobskapelle, Stuivekenskerke, Vladslo et Woumen, le tableau ci-après intègrent les données de toutes les anciennes communes devenues sections de la nouvelle entité en 1977).

Elle comptait, au , 17 257 habitants (8 615 hommes et 8 642 femmes), soit une densité de 115,51 habitants/km2[6] pour une superficie de 149,40 km2.

Le graphique suivant reprend sa population résidente au 1er janvier de chaque année[7]

  • Source : DGS - Remarque: 1806 jusqu'à 1970=recensement; depuis 1971=nombre d'habitants chaque 1er janvier[8]

Patrimoine modifier

 
Le clocher de l'église Saint-Nicolas, derrière l’hôtel de ville et son beffroi.
  • La première pierre de l'hôtel de ville, sur la place du marché, fut posée en 1428. En 1567 et 1572, de grands travaux y furent menés. Sur une toile de Hacke de 1716, on distingue une cour intérieure et un petit clocher. La construction du troisième hôtel de ville dans un style néogothique se déroula entre 1875 et 1880 selon les plans de l'architecte brugeois Louis de la Censerie, mais pour la reconstruction (1923) après la Première Guerre mondiale, les architectes se basèrent sur les caractéristiques architecturales de la Renaissance flamande. Le nouveau beffroi, symbole flamand et médiéval de la liberté de la commune, fut érigé dans la cour.
 
La Pietà de l’église Saint-Nicolas
  • L’église Saint-Nicolas (Sint-Niklaaskerk) est une église gothique située au centre de la ville, derrière l'hôtel de ville. Elle fut détruite pendant la Première Guerre mondiale, puis reconstruite dans un style gothique primitif selon un plan du XIVe siècle. La flèche du clocher, du XVIIIe siècle, retrouva également sa forme originelle. En mai 1940, l'église fut à nouveau détruite par un incendie. Le bâtiment actuel est donc le résultat de la restauration de 1945. À cause de ces différentes destructions, l'église possède un intérieur sobre mais riche d'œuvres récentes respectant le style ancien. Ainsi la Pietà (ou Nood God) est l'œuvre d'art la plus expressive de l'église. La Mater Dolorosa agenouillée, un voile noir sur la tête, serre contre elle le corps sans vie de son fils. L'artiste O. Sinia n'a pas choisi un thème nouveau. Le motif est très ancien et l'un des plus courants de la fin du Moyen Âge. Le bronze est l'œuvre des frères Minne de Gand. Derrière la Pietà de bronze, sept toiles, réalisées à l'huile par le père gantois Andreas Bosteels, représentent les douleurs de Marie.
 
Le béguinage de Dixmude
  • Le béguinage de Dixmude (XIIIe siècle) est l'un trois béguinages de Flandre-Occidentale, avec ceux de Bruges et Courtrai. À la construction des fortifications, il se trouva à l'intérieur des murs. Le canal d'Handzame (Handzamevaart) permit aux béguines de gagner leur vie par des activités de lavage, de blanchissage et la réalisation d'ouvrages de laine, de lin et de draps. Elles apportaient également des soins aux malades et réalisaient des dentelles aux fuseaux. Sous l'administration française, une partie du béguinage fut aménagée en caserne de gendarmerie. En 1914, le Béguinage sombra devant la violence de la guerre et ses habitants disparurent définitivement. Le site fut reconstruit dans son style originel. Il reçut un rôle social, d'abord comme maison de repos, et depuis 1990 comme habitat pour personnes mentalement handicapées. La cour intérieure donne sur la chapelle reconstruite et son vitrail réalisé à l'atelier de A. Mestdagh de Gand, en collaboration avec le concepteur Harold Van de Perre.
 
Le Boyau de la Mort, et son monument aux morts

Transports modifier

Personnalités liées à la commune modifier

Hommages modifier

Références modifier

  1. Charles Delaroière, « Chronique de Bergues-Saint-Winoc », dans Mémoire de la société dunkerquoise pour l'encouragement des sciences, des lettres et des arts, Années 1860-1861, p. 358, lire en ligne.
  2. Antoine Bourguilleau, « Première Guerre mondiale : ces jeunes marins bretons devenus héros de Dixmude », sur Geo.fr, (consulté le )
  3. Communes décorées de la Croix de guerre 1914-1918
  4. Eric Vanneufville, Histoire de Flandre, Éditions Yoran Embanner, 2011, p. 16
  5. (en) « Diksmuide : Wapen - Armoiries - coat of arms - crest », sur heraldry-wiki.com, Heraldry of the World, (consulté le ).
  6. http://www.ibz.rrn.fgov.be/fileadmin/user_upload/fr/pop/statistiques/stat-1-1_f.pdf
  7. 3_Population_de_droit_au_1_janvier,_par_commune,_par_sexe_2011_2014_G_tcm326-194205 sur le site du Service Public Fédéral Intérieur
  8. http://www.ibz.rrn.fgov.be/fileadmin/user_upload/fr/pop/statistiques/population-bevolking-20190101.pdf
  9. https://view.officeapps.live.com/op/view.aspx?src=https%3A%2F%2Fstatbel.fgov.be%2Fsites%2Fdefault%2Ffiles%2Ffiles%2Fdocuments%2Fbevolking%2F5.1%2520Structuur%2520van%2520de%2520bevolking%2FPopulation_par_commune.xlsx&wdOrigin=BROWSELINK
  10. Voir toutes les références de l'article Dixmude (L9015) et les archives du ministère français de la Défense https://www.archives.defense.gouv.fr/marine/equipements/batiments-de-combat/porte-helicopteres-amphibie-pha/dixmude-l-9015.html
  11. https://archive.wikiwix.com/cache/index2.php?url=http%3A%2F%2Fwww.actunautique.com%2F2017%2F01%2Fmarseille-ville-marraine-du-dixmude-3e-bpc-de-la-marine-nationale.html#federation=archive.wikiwix.com&tab=url

Voir aussi modifier

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