Des hommes d'honneur
Des hommes d'honneur (A Few Good Men) est un film de procès américain réalisé par Rob Reiner et sorti en 1992.
Titre original | A Few Good Men |
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Réalisation | Rob Reiner |
Scénario | Aaron Sorkin |
Musique | Marc Shaiman |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production |
Castle Rock Entertainment Columbia Pictures Corporation David Brown Productions |
Pays de production | États-Unis |
Genre | film de procès |
Durée | 138 minutes |
Sortie | 1992 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.
Deux avocats militaires (incarnés par Tom Cruise et Demi Moore) sont envoyés sur la base américaine de l'US Marine Corps à Guantánamo à Cuba pour élucider les causes réelles de la mort d'un marine, décédé après avoir été agressé dans sa chambre par deux autres marines. Au début, les deux avocats font face à un mur de silence de la part des officiers et des soldats en place. Puis, il devient de plus en plus clair que les deux agresseurs ont agi sur ordre. Mais encore faudrait-il le prouver alors que la justice militaire penche spontanément en faveur d'un acte isolé.
Pour retourner la situation, il ne reste qu'une solution, d'autant plus risquée que l'intéressé est appelé à exercer prochainement de très hautes fonctions à Washington : citer à comparaître à la barre des témoins le responsable de la base en personne, le colonel Nathan Jessep (Jack Nicholson), personnage autoritaire, arrogant et imbu de lui-même auquel tout le monde obéit au doigt et à l'œil à Guantánamo.
Synopsis
modifierLes soldats Dawson et Downey, deux jeunes Marines affectés sur la base navale de la baie de Guantánamo ont causé la mort d'un de leurs camarades, le 1re classe Santiago, au cours d'une action disciplinaire officieuse (ils l'avaient bâillonné en lui enfonçant un chiffon dans la bouche).
De santé déficiente, Santiago avait du mal à suivre l'entrainement, très dur, des Marines et était mal vu. Circonstance aggravante, il avait récemment demandé sa mutation en menaçant de révéler une faute de service de Dawson, faute étouffée par la hiérarchie de la base. De là à conclure que sa mort résulte d'un simple différend entre les deux hommes, il n'y a qu'un pas, ce qui arrangerait beaucoup de monde.
Au Washington Navy Yard, la défense de Dawson est assignée au jeune lieutenant Daniel Kaffee, fils d'un avocat renommé mais sans aucune expérience de plaidoirie, qui au début ne prend pas l'affaire au sérieux. Alors qu'il pense pouvoir mener une enquête de pure routine et plaider sur aveux avec des circonstances atténuantes, le capitaine de corvette JoAnne[1] Galloway, qui avait initialement postulé pour cette mission, l'oblige à s'impliquer davantage.
Lors du procès en cour martiale des deux soldats suspectés du meurtre de Santiago, le lieutenant Kaffee suggère au jury que le « code rouge » — bizutage sévère ordonné par la hiérarchie infligé aux recrues qui n'entrent pas dans le moule — est toujours appliqué chez les marines de la base malgré son illégalité.
L'officier en second de la base, le lieutenant-colonel Markinson — un vieux condisciple de Jessep que celui-ci écrase de son mépris — rencontre Kaffee en secret et lui dit que Jessep n'a jamais ordonné de transfert pour Santiago. En fait, c'est bien Jessep en personne qui s'est opposé à la mutation de Santiago, alors que Markinson y était favorable. Mais comment le prouver ?
La défense établit que Dawson s'est vu refuser une promotion pour avoir servi en secret de la nourriture à un Marine qui avait été condamné à être privé de nourriture. Dawson est dépeint sous un bon jour, et la défense, par l'intermédiaire de Downey, prouve que des « codes rouges » avaient déjà été ordonnés. Mais en contre-interrogatoire, Downey dit qu'il n'était pas présent lorsque Dawson a reçu le prétendu ordre « code rouge ».
Cependant, le lieutenant-colonel Markinson, rongé de remords par la lâcheté dont il a fait preuve dans cette affaire (sous la pression de Jessep, il a accepté de co-signer après coup un faux : l'accord unanime de la hiérarchie pour la mutation de Santiago) et craignant d'être appelé à comparaître comme témoin et d'affronter Jessep, se suicide avant l'audience.
Ne reste plus à la défense qu'à appeler à la barre le commandant de la base lui-même, le colonel Nathan Jessep.
Le lieutenant Kaffee se lance alors dans un interrogatoire incisif pour faire avouer à Jessep qu'il a personnellement ordonné le fameux « code rouge ».
Jessep, qui estime être seul juge de la pertinence des punitions infligées sur sa base, évoque d'abord, non sans grandiloquence, son rôle de protecteur du pays, encore et toujours remis en cause selon lui par des ronds de cuir, des planqués et des fils à papa. Mais, poussé dans ses retranchements par les questions du lieutenant Kaffee, et pris dans ses contradictions (pourquoi, si l'« on respecte toujours ses ordres » comme il s'en vante, aurait-il demandé la mutation de Santiago pour le protéger alors même qu'il avait soi-disant interdit qu'on touche un seul de ses cheveux ?), Jessep finit par avouer crânement être le commanditaire du « code rouge » qui a entraîné la mort accidentelle de Santiago.
Sans mesurer la portée de cet aveu en plein tribunal, il s'incrimine ainsi en tant que responsable de cet homicide.
Alors qu'il s'apprête à repartir comme si de rien n'était vers sa base, le président du tribunal ordonne son interpellation par la police militaire, ce qui engendre une violente altercation entre Kaffee et Jessep au cours de laquelle ce dernier éructe son mépris et sa haine pour tous ces planqués donneurs de leçons dont Kaffee est selon lui l'archétype.
Au terme du procès, les soldats Dawson et Downey sont acquittés du meurtre de Santiago. Toutefois, à leur surprise, ils sont exclus des forces armées pour « manquement au devoir », alors même qu'ils avaient scrupuleusement suivi les ordres qu'on leur avait donnés. Dawson reconnaît néanmoins ne pas avoir été fidèle à sa première mission de soldat, qui consiste à protéger ceux qui n'ont pas la force de le faire par eux-mêmes, en l'occurrence à veiller sur son propre frère d'armes, le soldat Santiago.
Fiche technique
modifier- Titre original : A Few Good Men
- Titre français : Des hommes d'honneur
- Réalisation : Rob Reiner
- Scénario : Aaron Sorkin, d'après sa pièce A Few Good Men (en)
- Musique : Marc Shaiman
- Direction artistique : David F. Klassen
- Décors : J. Michael Riva
- Costumes : Gloria Gresham
- Photographie : Robert Richardson
- Son : Bob Eber
- Montage : Robert Leighton et Steven Nevius
- Production : David Brown, Rob Reiner et Andrew Scheinman
- Coproduction : Jeffrey Stott et Steve Nicolaides
- Production déléguée : William S. Gilmore et Rachel Pfeffer
- Sociétés de production : Castle Rock Entertainment
- Sociétés de distribution : Columbia Pictures (États-Unis), Columbia Tristar Films (France)
- Budget : 40 millions de $[2]
- Pays de production : États-Unis
- Langue originale : anglais
- Format : couleur (Technicolor) — 35 mm — 2,35:1 (Panavision) — son Dolby SR
- Genre : drame, film de procès
- Durée : 138 minutes
- Dates de sortie :
- États-Unis : (première à Los Angeles), (sortie en salles)
- France :
- Classification :
- États-Unis : R (Restricted)[3]
- France : tous publics[4]
Distribution
modifier- Tom Cruise (VF : Serge Faliu ; VQ : Gilbert Lachance) : le lieutenant Daniel Kaffee, avocat de Harold Dawson
- Jack Nicholson (VF : Jean-Pierre Moulin ; VQ : Guy Nadon) : le colonel Nathan R. Jessep
- Demi Moore (VF : Marie Vincent ; VQ : Élise Bertrand) : lieutenant commander (équivalent de capitaine de corvette) JoAnne Galloway, avocate de Louden Downey
- Kevin Bacon (VF : Philippe Vincent ; VQ : Benoit Rousseau) : le capitaine Jack Ross, procureur
- Kiefer Sutherland (VF : Vincent Violette ; VQ : Jacques Brouillet) : le lieutenant Jonathan Kendrick, ordonnance du colonel Jessep
- Kevin Pollak (VF : Jacques Bouanich ; VQ : Jean-Marie Moncelet) : le lieutenant Sam Weinberg, coavocat de Kaffee
- James Marshall (VF : Pierre Tessier ; VQ : Antoine Durand) : le soldat de première classe Louden Downey
- J. T. Walsh (VF : Michel Derain ; VQ : Yves Massicotte) : le lieutenant colonel Matthew Andrew Markinson, second du colonel Jessep
- Christopher Guest (VF : Hervé Bellon ; VQ : Hubert Fielden) : le docteur Stone
- J. A. Preston (VF : Pierre Hatet ; VQ : Victor Désy) : le juge Julius Alexander Randolph
- Matt Craven (VF : Daniel Lafourcade ; VQ : Daniel Picard) : le lieutenant Dave Spradling
- Wolfgang Bodison (VF : Jacques Martial ; VQ : Bernard Fortin) : le vice-caporal Harold W. Dawson
- Xander Berkeley (VF : Philippe Peythieu ; VQ : Éric Gaudry) : le capitaine Whitaker
- John M. Jackson (VF : Mario Santini ; VQ : Jean Galtier) : le capitaine West
- Noah Wyle (VF : Éric Missoffe ; VQ : Sébastien Dhavernas) : le caporal Jeffrey Barnes
- Cuba Gooding Jr. (VF : Tola Koukoui ; VQ : Alain Zouvi) : le caporal Carl Hammaker
- Lawrence Lowe : le greffier du tribunal
- Joshua Malina : Tom
- Oscar Jordan : le steward
- John M. Mathews et Al Wexo : les gardes au tribunal
- Aaron Sorkin : l'homme au bar
- Frank Cavestani : un garde
- Jan Munroe : le président du jury
- Ron Ostrow : M.P.
- Matthew Saks : David
- Harry Caesar : Luther
- Michael DeLorenzo (en) (VF : Damien Boisseau) : le soldat de première classe William T. Santiago
- Geoffrey Nauftts : le lieutenant Shelby
- Arthur Senzy (VF : Hervé Caradec) : Robert C. McGuire
- Cameron Thor (VF : Patrick Osmond) : le commandant Lawrence
- David Bowe (VF : Georges Caudron) : le commandant Gibbs
- Gene Whittington : monsieur Dawson
- Maud Winchester : la tante Ginny Miller
Production
modifierLe film est basé sur une pièce de théâtre (en) de Broadway écrite par Aaron Sorkin. Celui-ci a expliqué l'avoir écrite sur base d'une histoire réelle racontée par sa sœur, alors qu'elle officiait elle-même comme avocate militaire envoyée à Guantanamo[réf. nécessaire].
Accueil
modifierCritique
modifierSite | Note |
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Metacritic | 62/100[5] |
Rotten Tomatoes | 83 %[6] |
Périodique | Note |
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Sur le site agrégateur de critiques Rotten Tomatoes, le film est crédité d'un score de 83 % d'avis favorables, sur la base de 65 critiques collectées et une note moyenne de 7,10⁄10 ; le consensus du site indique : « Drame à l'ancienne avec une touche contemporaine, [Des hommes d'honneur] réussit grâce à la force de ses stars avec Tom Cruise, Demi Moore et surtout Jack Nicholson, à offrir des performances puissantes qui compensent largement l'intrigue prévisible »[6].
Sur Metacritic, le film obtient une note moyenne pondérée de 62 sur 100, sur la base de 21 critiques collectées ; le consensus du site indique : « Avis généralement favorables »[5].
Box-office
modifierLe film sort aux États-Unis le dans une combinaison de départ de 1 925 salles et prend directement la première place du box-office lors de son premier week-end à l'affiche avec 15 517 468 $ de recettes, délogeant ainsi Maman, j'ai encore raté l'avion, qui occupait la tête du box-office depuis trois semaines[7]. Le long-métrage reste à la première place du box-office durant les deux week-ends suivants, portant le cumul à 51 438 945 $ depuis sa sortie[7]. Le film est distribué jusqu'à 2 201 salles durant toute son exploitation[7]. Après avoir été brièvement délogé de la tête du box-office par Aladdin la première semaine de janvier 1993, Des hommes d'honneur récupère la première place durant les deux week-end suivants et atteint les 100 000 000 $ de recettes[7]. Il finit son exploitation avec 141 340 178 $[7].
Le film a engrangé une recette totale de 243 240 178 $ dans le monde[8], dont 101 900 000 $ à l'international[7].
En France, il totalise 1 052 615 entrées[9].
Distinctions
modifierRécompenses
modifier- National Board of Review 1992 : prix du Meilleur second rôle pour Jack Nicholson.
- Southeastern Film Critics Association Awards 1993 : prix du Meilleur second rôle pour Jack Nicholson.
- People's Choice Awards 1993 : prix du Meilleur film dramatique (Favorite Dramatic Motion Picture) et Meilleur film (Favorite All-Around Motion Picture).
- MTV Movie Awards 1993 : prix du Meilleur film.
- ASCAP Film and Television Music Awards 1994 : prix du Top Box Office Films pour Marc Shaiman.
Nominations
modifier- nomination à l'Oscar du meilleur film
- nomination à l'Oscar du meilleur acteur dans un second rôle pour Jack Nicholson
- nomination à l'Oscar du meilleur mixage son
- nomination à l'Oscar du meilleur montage
- nomination au Golden Globe du meilleur film dramatique
- nomination au Golden Globe du meilleur réalisateur pour Rob Reiner
- nomination au Golden Globe du meilleur acteur dans un film dramatique pour Tom Cruise
- nomination au Golden Globe du meilleur acteur dans un second rôle pour Jack Nicholson
Postérité
modifierLe film a été reconnu par l'American Film Institute dans les listes suivantes :
- 2003 : AFI's 100 Years... 100 Heroes and Villains :
- Colonel Nathan R. Jessup, nommé dans la catégorie « Vilain »[10]
- 2005 : AFI's 100 Years... 100 Movie Quotes :
- Colonel Nathan Jessup : « You can't handle the truth! », classée réplique #29[11]
- 2008 : AFI's 10 Top 10 :
- classé à la 5e place de la catégorie « Films dramatiques de procès »[12]
Notes et références
modifier- (en) « Des hommes d'honneur (1992) - Demi Moore: Lt. Cdr. JoAnne Galloway », sur imdb.com (consulté le ).
- (en-US) « A Few Good Men (1992) », sur catalog.afi.com (consulté le ) : « A 12 Aug 1991 DV brief noted that the budget was approaching $40 million, and Jack Nicholson was set to be paid $500,000 per day for ten days of work. A 21 Oct 1991 People item confirmed Nicholson’s $5 million salary, and stated that Cruise would receive $12.5 million »
- (en-US) « A Few Good Men Ratings », sur filmratings.com (consulté le ).
- « DES HOMMES D'HONNEUR : Visas et Classification », sur cnc.fr (consulté le ).
- (en) « A Few Good Men 1992 », sur Metacritic (consulté le ).
- (en) « A Few Good Men (1992) », sur Rotten Tomatoes (consulté le ).
- (en) « A Few Good Men », sur Box Office Mojo, IMDb (consulté le ).
- Tom Cruise, Jack Nicholson et Demi Moore, A Few Good Men, Columbia Pictures, Castle Rock Entertainment, David Brown Productions, (lire en ligne)
- « Des Hommes d'honneur : Box-office », sur JP Box Office (consulté le ).
- (en) « AFI's 100 Years...100 Heroes & Villains Nominees » [PDF], sur American Film Institute.com (consulté le ).
- (en) « AFI's 100 Years...100 Movie Quotes » [PDF], sur American Film Institute.com (consulté le ).
- (en) « AFI's 10 Top 10: Top 10 Courtroom Drama », sur American Film Institute.com (consulté le ).
Annexes
modifierArticle connexe
modifierLiens externes
modifier
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :