Désignation du pays organisateur de la Coupe du monde de football 2006

Le pays organisateur de la coupe du monde de football de 2006 a été désigné le par le comité exécutif de la FIFA réunis à Zurich en Suisse. Cinq pays étaient en lice pour l'attribution de cette coupe du monde : l'Afrique du Sud, l'Allemagne, l'Angleterre, le Maroc et le Brésil. C'est l'Allemagne qui fut choisie.

Dépôt des candidatures modifier

Les dossiers de candidatures devaient être déposés au siège de la FIFA avant le à minuit[1]. À cette date, huit pays avaient déposé leur dossier de candidature : l'Angleterre (dossier déposé le 6 novembre), l'Égypte (8 novembre), le Brésil et le Ghana (tous les deux déposés le 11 novembre), l'Allemagne (26 novembre), le Maroc (2 décembre), l'Afrique du Sud (14 décembre), et du Nigeria (24 décembre)[1]. Le Mexique qui déposa son dossier avec 20 jours de retard ne fut pas retenu[1].

Les candidats avaient ensuite jusqu'au pour confirmer leur candidature après avoir reçu le cahier des charges[1]. Trois pays africains se retirèrent : l'Égypte qui avait signé un accord de coopération avec l'Afrique du Sud, le Ghana puis le Nigeria à la suite des vœux du président de la CAF, Issa Hayatou de ne pas multiplier les candidatures africaines afin de ne pas diviser ses chances[1].

Procédure du vote modifier

Règlement modifier

Le pays choisi comme organisateur doit recueillir la majorité absolue des voix des vingt-quatre membres du comité exécutif de la FIFA. Le vote se déroule à bulletin secret[2]. À chaque tour, le pays candidat ayant reçu le moins de voix est éliminé. Cette procédure de vote est utilisée jusqu'à ce qu'un candidat obtienne la majorité absolue des voix. Si, lors d'un tour, deux ou davantage de candidats obtiennent le plus petit nombre de voix, un vote séparé est organisé afin d'éliminer l'un d'entre eux. Si les deux derniers candidats encore en lice obtiennent le même nombre de voix lors du dernier tour, celle du président de la FIFA, en l'occurrence Sepp Blatter sera prépondérante[3].

Les votants modifier

Le pays organisateur est désigné par le comité exécutif de la FIFA qui est composé de 24 membres[4]. Les votants sont :

Déroulement du vote modifier

Le Brésil se retire trois jours avant le vote[5]. Pour la première fois, il fallut plus d'un tour de scrutin pour désigner le pays hôte. Le Maroc et l'Angleterre sont éliminés lors du premier et du deuxième tour respectivement[6]. L'Allemagne, qui termina première à chaque tour, fut choisie aux dépens de l'Afrique du Sud au troisième tour de scrutin par douze voix contre onze et une abstention.

Nombre de voix obtenus
Pays 1er tour 2e tour 3e tour
  Allemagne 10 11 12
  Afrique du Sud 6 11 11
  Angleterre 5 2
  Maroc 3
  Brésil
Total des votes 24 24 23

Polémique modifier

La polémique liée à la nomination de l'Allemagne comme nation hôte résulta d'un changement de pratique dans la désignation du pays organisateur de la Coupe du monde. Au troisième et dernier tour, l'Allemagne l'emporta sur l'Afrique du Sud avec douze voix contre onze alors que les Sud-Africains étaient favoris. Charles Dempsey, membre néo-zélandais du Comité Exécutif de la FIFA qui avait jusque-là donné son vote à l'Afrique du Sud (selon les instructions de la Confédération du football d'Océanie) s'est abstenu lors de ce dernier tour. S'il avait alors voté pour l'Afrique du Sud, les deux derniers pays se seraient retrouvés avec douze voix chacun. Dans ce cas la désignation revenait au président de la FIFA, et l'on sait que Sepp Blatter était favorable à la candidature africaine[7]. Tout comme huit autres membres du Comité, Dempsey avait reçu un fax la veille du vote lui promettant une montre et du jambon allemand. Le magazine allemand Titanic s'était par la suite dénoncé comme auteur de cette mauvaise blague[8].

À la suite de cet incident, la FIFA décida que l'organisation de la compétition serait rotative entre les continents jusqu'en 2014. Ainsi en 2010 l'organisation sera attribuée à un pays africain.

Scandale modifier

En juin 2015, l'hebdomadaire allemand Die Zeit révèle que l'Allemagne aurait acheté l'organisation du Mondial 2006 grâce à une série d'investissements en Asie visant à obtenir le soutien des responsables de la Fifa de ce continent. Le groupe pharmaceutique Bayer et le fabricant automobile Volkswagen auraient investi en Thaïlande et en Corée du Sud. Daimler aurait injecté de l'argent dans Hyundai car le fils du fondateur du constructeur automobile coréen siége au conseil d'administration de la Fifa. Et le gouvernement de Gerhard Schröder a acquis le vote de l'Arabie Saoudite en échange de lance-roquettes[9],[10].

Dossier des candidats modifier

Afrique du Sud modifier

L'Afrique du Sud a fait acte de candidature de manière officieuse le pendant la Coupe d'Afrique des nations de football 1998. Cette candidature fut officialisée le . C'est la première fois que le pays postule à l'organisation d'une coupe du monde de football. Le comité d'organisation sud-africain est présidé par Irvin Khoza qui est vice-président de la Fédération d'Afrique du Sud de football et est dirigé par Danny Jordaan. Elle a reçu les soutiens de Pelé, de Nelson Mandela, du président du Comité international olympique Juan Antonio Samaranch et de Roger Milla[11].

L'Afrique du Sud présenta dix stades.

Allemagne modifier

L'Allemagne a fait acte de candidature le . Le président du comité d'organisation est Franz Beckenbauer vice-président de la fédération allemande de football et est coordonné par Fedor H. Radmann. Cette candidature a reçu les soutiens d'anciens joueurs : Günter Netzer, Karl-Heinz Rummenigge, Rudi Völler et de sept multinationales dont Adidas, Bayer et Daimler-Benz[11].

L'Allemagne présenta seize stades. Douze furent choisis.

Angleterre modifier

L'Angleterre a fait acte de candidature le . Le comité d'organisation est dirigé par l'ancien footballeur Bobby Charlton et par Alec McGivan. Ils ont reçu les soutiens du prince Charles, du chanteur Elton John, de l'acteur Hugh Grant, du président argentin Carlos Menem des footballeurs anglais Geoff Hurst, Kevin Keegan, Gary Lineker, et des entraîneurs français Gérard Houllier et Arsène Wenger[11].

Brésil modifier

Le Brésil a fait acte de candidature en juillet 1998 obtenant dès le mois de juin le soutien de la fédération sud-américaine de football au détriment de l'Argentine qui songeait à se présenter. Le comité d'organisation est présidé par l'ancien footballeur Zico et est dirigé par Osvaldo Arruda. Elle est également soutenu par l'ancien président de la FIFA João Havelange[11].

Maroc modifier

Le Maroc a fait acte de candidature le . Le comité d'organisation est présidé par son altesse royale le prince Moulay Rachid et a pour président délégué le haut-commissaire Driss Benhima. Ils sont soutenus par le roi Mohamed VI, le roi Fahd d'Arabie Saoudite, le chanteur Youssou N'Dour et des anciens footballeurs : Just Fontaine, Henri Michel, Philippe Troussier, Basile Boli et Salif Keita[11].

Le Maroc présenta douze stades.

Références modifier

  1. a b c d et e Xavier Barret, Franck Simon, « L'espoir de toute l'Afrique » in France Football, mardi 4 juillet 2000, no 2830, page 26.
  2. Comment se déroule le scrutin secret du pays hôte ?
  3. Xavier Barret, Franck Simon, « Quelle est la procédure ? » in France Football, mardi 4 juillet 2000, no 2830, page 26.
  4. Xavier Barret, Franck Simon, « Qui vote ? » in France Football, mardi 4 juillet 2000, n°2830, page 26.
  5. « Football : le Brésil renonce à la coupe du monde 2006 », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  6. (en) « FIFA World Cup 2006 : Results of First Two Rounds of Voting », sur fifa.com, (consulté le ).
  7. Afrique du Sud 2006 : Le Mondial qui a failli exister.
  8. Ne tirez pas sur le lampiste !.
  9. Germany sent rocket-propelled grenades to Saudi Arabia to swing 2006 World Cup vote as fresh letter emerges implicating South African officials in $10m bribe scandal Daily Mail du 5 juin 2015.
  10. CM 2006: des armes contre une voix? L'équipe du 5 juin 2015.
  11. a b c d et e Xavier Barret, Franck Simon, « Les cinq candidats en course » in France Football, mardi 4 juillet 2000, n°2830, page 27.

Voir aussi modifier